Le tectonolopolite composite de Bjerkreim-Sokndal, sa bordure nord-orientale en faille soudée avec ceinture pseudomagmatique de cornéites noritiques énallogènes (Rogaland, Norvège)

Document(s) associé(s)

Annexes

• 115_341.pdf (2,4M)

Résumé

A.- A la structure sédimentologique et lithologique telle qu'elle a été originellement présentée par l'auteur (1960), se superpose une structure d'ordre dynamique qui traduit, jusqu'à sa consolidation définitive, l'évolution tectonique du Synclinal lopolitique de Bjerkreim-Sokndal. Sa mise en place est liée et consécutive aux mouvements de resserrement qui, lors de la seconde phase majeure de plissements, ont engendré le régime de nappes en plis couchés arqués convergeant vers un autochtone central occupé aujourd'hui par les massifs anorthositiques. Elle comporte trois actes majeurs successifs : d'abord la constitution d'une «Semelle basale», horizontale, comportant des cumulats de types variés, schistomylonitisés; ensuite une gamme de protoclasites, d'abord noritiques, puis monzonoritiques à mangéromonzonitiques olivinifères, toutes marquées par une texture schisto-magmatique; enfin, clôturant la consolidation en milieu statique, des quartzomangérites à olivine formant le coeur du synclinal. Plus tard vient, au cours d'une phase de distension, la mise en place de magmas quartzomonzonoritiques, eux aussi de type plagioclasique; parmi eux, le Massif du Haugemork-Dufjell qui, s'implantant dans la partie médiane du lopolite, la sceinde en deux: le Synclinal de Bjerkreim au N, et le Synclinal de Sokndal au S.

B.- Le flanc NE du Synclinal de Bjerkreim est affecté d'une faille qui a refoulé l'enveloppe externe du lopolite sur ce dernier. Cette faille est soudée par une «Entité noritique», essentiellement constituée par une cornéite noritique, ultérieurement anatectisée partiellement. Cette cornéite est le reliquat, d'abord resté solide, de la fusion différencielle d'un complexe de gneiss migmatito-charnockitiques dont le matériau acide a été éliminé. Cette fusion a été opérée sous l'influence thermique des intrusions lopolitiques à caractère basique, dont la mise en place s'est faite par la voie de la faille-bordière, et qui ont entraîné avec elles le résidu basique de la fusion. Ce matériau étranger forme une ceinture noritique dans le lopolite à l'emplacement de la faille, et en outre deux septa intercalés dans le mégarythme inférieur.

C.-La partie orientale du Synclinal de Bjerkreim consiste en une ondulation synclinale, l'Ondulation de Ualand, dont la direction N-S en fait une entité qui relaie la direction NW-SE du premier. S'ennoyant vers le Sud, sa zone axiale est en outre renversée dans cette direction. Cette complexité tectonique résulte du cadre tectonique dans lequel s'est développé le Synclinal lopolitique de Bjerkreim et sa faille-bordière. Celle-ci se présente comme étant le mur des grands transports horizontaux qui ont affecté le domaine immédiatement à l'E du lopolite, sous lequel se trouverait le réservoir magmatique dont les intrusions lopolitiques proviennent, et ce, par la voie de la faille dont l'émergence dans le lopolite est la faille-bordière du Synclinal de Bjerkreim.

Abstract

The composite tectonolopolith of Bjerkreim-Sokndal, its North-eastern welded faulted border with a pseudomagmatic belt of enallogeneous noritic granofels (Rogaland, Norway).

A.- As another and completing point of view on the layered and lithological structures as formerly presented by the author (1960), a dynamical structure concerning the tectonic evolution, to its ultimate consolidation, of the Bjerkreim-Sokndal lopolith, now conceived as a tectonolopolith, is now exposed. Its birth takes place immediately after the second phase of foldings consisting in big recumbent folds converging towards a central autochton now occupied by the anorthosite massives. This evolution consists in three major episodes: first the building of an horizontal «basal Sole» made up by various types of cumulates which were later schisto-mylonitised; then a sequence of protoclasites from norites to olivineferous monzonorites and mangero-monzonorites with a schisto-magmatic texture; and finally olivineferous quartzmangerites whose crystallisation took place in static and quiet conditions. Later a renewed activity consisting in quartzmonzonoritic intrusions (all also belonging to the plagioclasic magma) took place during a distension phase which affected the whole anorthositic area. Among them the Haugemork-Dufjell massive emplaced in the median part of the lopolith, dividing it into a Bjerkreim syncline to the North and a Sokndal Syncline to the S.

B.- The NE limb of the Bjerkreim Syncline is marked by a fault which overrides on the lopolith its external envelope. This fault is welded by a «noritic Entity» made up essentially by noritic corneites(granofels) which were later partially anatectized. These corneites are originally the solid relicts of a differential smelting of a Complex of migmatitic-charnockitic gneiss whose acidic material has been eliminated. This melting results from the thermic action of the lopolith intrusions whose emplacement in the lopolith found their way along the fault, involving the basic residue in the same movement. This extraneous material constitutes the noritic girdle welding the border fault of the lopolith, a micrograined facies which has been mistaken by some authors as a quick consolidation facies of the lopolith intrusion along its wall.

C- The eastern part of the Bjerkreim Syncline consists in a «synclinale Ondulation», the «Ualand Ondulation», whose N-S axe is substituted to the NW-SE axe of lopolith in its northern part. Like the latter it pitches to the S, but its northern axial zone is overturned to the South, - a singular anomaly which is to be related to the particular tectonic environment of the Bjerkreim Syncline and its border-fault in the immediate vicinity of the tectonic nappes. The border fault is assumed to be the footwall of the big horizontal transports which affected the country E of lopolith, and under which magmatic reservoirs are expected to be the source of the lopolith intrusions whose way of penetration to the lopolith was the fault itself.

Pour citer cet article

A propos de : Paul Michot