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Les Seychelles, un nucleus sialique
Résumé
D'après les études géophysiques, les Seychelles sont considérées comme constituant un fragment continental abandonné dans sa position géographique actuelle à la suite de la dérive continentale wégenérienne.
Les données sismiques peuvent, en fait, être interprétées sur la base du profil crustal continental si seules les compositions lithologiques des diverses unités constitutives, observées ou déduites, sont prises en considération.
La notion de segment crustal à caractère continental implique cependant que cette unité porte également les traces structurales et texturales de l'évolution qu'elle a subi au cours d'un ou plusieurs cycles géologiques.
Les observations géologiques et pétrologiques ne révèlent aucune caractéristique correspondant à une telle évolution. Nos données (pétrographiques, géochimiques et géochronologiques) sont dès lors interprétées dans un cadre différent : les Seychelles sont considérées comme représentant un complexe magmatique différencié dans la partie supérieure du manteau, à l'interface manteau-croûte, dans les premières phases d'un processus de bombement d'une masse continentale progressivement fracturée, divisée et qui finalement s'est trouvée impliquée dans un phénomène de dérive.
Les Seychelles constituent ainsi un élément particulier de la tectonique des plaques, individualisé dans le manteau supérieur et émergeant progressivement à la surface du Globe terrestre dans la zone intercontinentale créée par la segmentation et la dérive du continent surincombant. Le banc des Seychelles représente ainsi un premier stade d'apparition d'un nouvel élément continental d'extension réduite. C'est cet élément que nous désignons sous le terme de nucleus sialique.
Abstract
Geophysical studies have shown that the Seychelles can be interpreted as a continental fragment left behind after continental drift as a result of the breakup of Gondwanaland. If only the lithological composition of the various constituent units (either observed or deduced) are taken into account the seismic data show a crustal type profile. However, the notion of a crustal segment of continental character implies that it should also show traces of a structural and textural evolution during one or more geological cycles. Geological and petrological data have failed to provide evidence on the Seychelles of such an evolution. All the representative rocks of the principal islands, as described already by BAKER are granites with an alkaline trend. The only different rocks to be found are xenoliths of gabbroic and dioritic nature. Xenoliths of gneiss or other metamorphic rocks seem totally absent.
Our tentative interpretation is that the Seychelles should be considered as a magmatic complex differentiated in the upper part of the mantle. The initial Sr isotopic value of six total rock samples is consistent with such an origin. The Rb/Sr measurements define an isochron yielding an age of 710 ± 9 m.y. (2σ) (Ri = 0.7046 ± 0.0003), which agrees with the age data of WASSERBURG et al. ; U/Pb measurements on zircon give discordant values pointing to an apparent crystallisation age of 800 m.y. ; it could be interpreted as resulting from a mixture of zircons crystallised in the successive products during the magmatic differentiation process which was initiated before 800 m.y. and ended about 700 m.y. ago.
The magmatic process, about which on petrological and geochemical grounds seems to be the only operative one in the evolution of the Seychelles, may be related to a chemical differentiation occurring in the upper part of the mantle, near the mantle-crust interface, at the beginning of a doming phenomenon which initiated the development of a fracture system, leading to continental drift. The Seychelles may thus be a witness to a plate tectonic event which happened long before the breakup of Gondwanaland as envisaged by Wegener, or as a prelude to this breakup.