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- Volume 85 (1961-1962)
- Mémoires
- Les aplanissements tertiaires et les surfaces d'érosion anciennes de l'Ardenne du sud-ouest
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Les aplanissements tertiaires et les surfaces d'érosion anciennes de l'Ardenne du sud-ouest
Résumé
I. Introduction.
Après avoir délimité la région étudiée, l'auteur définit l'objet de la présente étude et donne une description générale de la topographie et de la géologie.
II. Les aplanissements tertiaires — Leurs enseignements.
— Neuf surfaces et deux niveaux d'aplanissement distincts ont été reconnus dans l'Ardenne du S.-W.
— La comparaison des caractères de ces aplanissements, avec ceux décrits par J. Alexandre en 1956, a permis d'établir un raccord avec les unités morphologiques qu'il a reconnues en Ardenne Centrale. Il est apparu de la sorte qu'un simple raccord de proche en proche, de ces surfaces au-delà d'une ligne de crête exposait à de graves erreurs.
— Les niveaux d'aplanissements inférieurs, en forte pente longitudinale, semblent bien se transformer vers l'aval en de véritables surfaces d'érosion. Cette constatation s'intègre aisément dans l'hypothèse climatique défendue par J. Alexandre et attribuant à un climat semi-aride, la formation de ces aplanissements.
— La faible pente d'Est en Ouest des aplanissements paraît un indice d'un mouvement différentiel du sol, qui aurait soulevé l'Ouest de l'Ardenne au Quaternaire.
— Enfin, en ce qui concerne les captures que nous avons décrites dans un mémoire précédent (capture de la Meuse lorraine par la Meuse de Namur ; capture de la Vierre par la Semois), l'étude des aplanissements n'apporte pas une confirmation définitive de cette théorie, mais seulement quelques indices sérieux en leur faveur.
III. Les surfaces d'érosion éocène et pré-cretacée.
Après avoir fait l'historique des différentes opinions émises à propos des surfaces d'érosion étendues de l'Ardenne du S-W, nous exposons la méthode d'étude utilisée : l'examen d'une carte des sommets.
Le plateau de Rocroi est nivelé par une magnifique surface d'érosion déformée en un large dôme, qui est datée par des lambeaux de sables vraisemblablement éocénes.
A l'Est de la Meuse, le massif de la Croix Scaille domine cette surface éocène d'une centaine de mètres. La présence d'aplanissements tertiaires sur les versants de ce massif, nous empêche d'admettre, après P. Macar, qu'il existait déjà à l'Éocène. Nous pensons au contraire, que toute la région située à l'Est de la Meuse a été soulevée progressivement après l'Oligocène en faisant apparaître à proximité de Revin, un abrupt essentiellement tectonique. A l'Est, le massif de la Croix Scaille est limité par des abrupts lithologiques dus à la différence de résistance du Cambrien et du Dévonien inférieur.
IV. La pénéplaine posthercynienne.
L'étude de la surface de contact Secondaire-Primaire a mis en évidence la régularité de la pénéplaine posthercynienne.
Des lambeaux exhumés de cette ancienne surface d'érosion ont été localisés et leur répartition expliquée. Plusieurs cailloutis énigmatiques situés à proximité du contact des deux formations ont été étudiés. En raison de leur localisation, certains d'entre eux dateraient du Trias.
La surface de base du Secondaire a été localement déformée après le dépôt du Lias. L'ancien tracé de la Meuse entre Vrigne-aux-Bois et Rimogne correspond parfaitement à l'allure de cette surface. Le cours originel du fleuve aurait donc été dans cette région, adapté à la structure.
V. Conclusion.
Synthèse. Les grands traits de l'histoire géomorphologique de l'Ardenne du S-W.
[Texte suivi des rapports des trois rapporteurs, pp. M146-M150]