Lejeunia, Revue de Botanique

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A. SOTIAUX & A. VANDERPOORTEN

CATALOGUE, ATLAS COMMENT COMMENTÉ ET MESURES DE CONSERVATION DES BRYOPHYTES DU BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA SEMOIS (BELGIQUE,FRANCE)(suite 2)

(N° 175 (août 2004))
Article
Open Access

1[avec la collaboration de O. et M. SOTIAUX]

2Evaluation de la rareté à l’échelle de la Belgique des espèces présentes dans le bassin hydrographique de la Semois

3Au niveau de la Belgique, la réinterprétation des documents actuellement disponibles faisant état de la rareté des espèces à la lumière des données accumulées depuis plus d’une quinzaine d’années suggère que la Semois représente une région majeure pour la conservation de 86 espèces rares. 17 d’entre elles y ont leur aire de répartition strictement limitée. Une liste commentée de ces espèces figure ci-après.

4Aneura maxima a été trouvé, nouveau pour l’Europe, en 1994 dans le district ardennais (Andriessen et al., 1995). Depuis lors, sa présence a été renseignée en quelques localités au Grand-Duché de Luxembourg (Werner, 2003), en France, Pologne et Finlande (Schumacker & VÁŇa, 2000). En outre, l’espèce a été observée assez fréquemment dans la partie belge et française du massif ardennais (Sotiaux et al., 1996), dans des zones alluvionnaires fangeuses à Chrysosplenium en bordure de petits ruisseaux. Il s’agit manifestement d’une espèce indigène restée méconnue chez nous par confusion avec des espèces morphologiquement très proches (Pellia neesiana, P. epiphylla). Dans la Semois, elle est présente dans 20 % des carrés prospectés. L’espèce ne peut donc pas être incluse dans aucune des deux catégories « menacée » ou « vulnérable » de l’IUCN car elle n’est manifestement pas menacée d’extinction. C’est pourquoi le statut d’ « insuffisamment connue », proposé par Werner (2003), ne peut lui être accordé car A. maxima n’est pas susceptible de rentrer dans l’une de ces deux catégories lorsque son aire de répartition sera mieux connue. Néanmoins, étant donné son faible potentiel de colonisation lié à une mauvaise aptitude à la dispersion et à sa tendance à occuper des habitats marécageux menacés par le drainage et la plantation de résineux, un statut de « conservation-dépendante » à « presque menacée » au sein de la catégorie « risques peu élevés » peut être proposé (Vanderpoorten et al., 2004 c).

5Barbilophozia kunzeana. En Belgique, l’aire de cette hépatique boréomontagnarde est centrée sur la Haute-Ardenne. Au cours de cette étude, nous ne l’avons observée que dans le marais de la Croix Gillet (Hargnies), dans le département français des Ardennes. Entouré de plantations d’épicéas, le site risque d’être progressivement envahi par les résineux.

6Calypogeia suecica. Cette espèce des troncs pourrissants humides n’était signalée que de 2 stations en Belgique (Schumacker, 1985). Nous l’avons récoltée sur bois pourrissant en compagnie de Nowellia curvifolia et Lepidozia reptans dans le vallon d’un petit affluent de la Semois ardennaise près d’Herbeumont.

7Cephalozia catenulata. En 1999, cette hépatique a été trouvée, nouvelle pour la Belgique, à Orchimont, dans le vallon du ruisseau de Nafraiture, sur tronc de feuillu pourrissant, en compagnie de Nowellia curvifolia, Barbilophozia attenuata, Lepidozia reptans (Sotiaux & Sotiaux, 2000 a). C’est jusqu’ici la seule localité belge de l’espèce et ses stations les plus proches sont situées dans le district lorrain au Grand-Duché de Luxembourg.

8Cephalozia lunulifolia.Espèce boréomontagnarde rare et en régression (Schumacker, 1985). Nous l’avons récoltée sur troncs pourrissants en sous-bois humides à Hargnies, à la Croix Scaille, à Corbion, à Suxy et dans la forêt d’Anlier.

9Cephaloziella spinigera. Morphologiquement proche de C. elachista, cette très petite hépatique à répartition subocéanique nordique a été identifiée sur matériel d’herbier récolté en 1989 dans le marais de la Croix Gillet à Hargnies, dans le département français des Ardennes. Notre détermination a été confirmée par R. B. Pierrot. Cette espèce des landes tourbeuses est nouvelle pour le massif ardennais. Elle n’est pas connue de Belgique, mais devrait faire l’objet de recherches orientées dans les biotopes adéquats. Sous le nom de C. subdentata, elle est signalée dans deux stations récentes (1970 et 1985) dans le nord des Pays-Bas (Gradstein & van Melick, 1996). A Hargnies, elle colonise l’humus tourbeux dénudé en périphérie du marais, en compagnie de Lophozia ventricosa var. silvicola et Campylopus pyriformis.

10Cladopodiella fluitans et C. francisci. Au cours de cette étude, ces deux es-pèces n’ont été observées que dans la lande tourbeuse du champ de tir du camp militaire de Lagland à Arlon. Ce biotope ne semble pas menacé car les autorités militaires du camp sont conscientes de la grande valeur écologique du site et prennent les mesures adéquates pour le sauvegarder.

11Cololejeunea calcarea. Très rare en Belgique, cette hépatique des rochers calcaires frais et ombragés a été retrouvée à Bouillon sur calcaréophyllades à la côte d’Auclin. Il s’agit d’une station connue très anciennement (Delogne), mais l’hépatique n’y avait plus été revue depuis.

12Fossombronia foveolata. Assez fréquente en Campine, cette espèce subocéanique nordique est très rare en Wallonie, où elle n’est signalée que dans trois stations postérieures à 1950 (Schumacker, 1985). Nous l’avons récoltée au début de l’automne sur substrat sableux humifère exondé en bordure de pièces d’eau à Bohan, Recogne (étangs de Luchy et de la ferme Brédau), Les Epioux (étang des Eplattis) ainsi que dans le camp militaire de Lagland.

13Jungermannia atrovirens. En Belgique, cet élément tempéré occidental montagnard n’est présent qu’au sud du sillon Sambre-et-Meuse (Schumacker, 1985). Sa présence dans la Semois est liée aux affleurements schisteux calcarifères humides. Nous l’avons récolté dans 5 carrés de la basse et moyenne Semois entre Herbeumont et Thilay.

14Jungermannia caespiticia. En Belgique, selon Schumacker (1985), cette hépatique subocéanique nordique est rare mais en fait méconnue. C’est une espèce pionnière acidophile des sols sablo-argileux éclairés qui disparaît de ses stations lors de la progression de la colonisation végétale. Cependant, elle est susceptible de réapparaître sur les sols acides mis à nu par le creusement de drains ou de fossés. D’après notre base de données, elle est réellement rare en Belgique.

15Jungermannia hyalina. Elément tempéré montagnard rare et en régression (Schumacker, 1985). Nous l’avons récolté dans 10 carrés du district ardennais, sur rochers siliceux frais faiblement pourvus en bases et dans un carré du district lorrain, dans une lande humide à Calluna du camp militaire de Lagland.

16Jungermannia leiantha. Cette hépatique boréomontagnarde semblait avoir disparu de Belgique (Schumacker, 1985) avant d’être récoltée en 1990 sur rochers siliceux à la limite entre Auby-sur-Semois et Offagne (De Zuttere, 1990). Nous l’avons revue dans cette station, ainsi que sur bois pourrissant le long de la Semois à Sainte-Cécile (Libaipire) en 1995.

17Jungermannia pumila.Elément tempéré occidental montagnard rare mais probablement méconnu (Schumacker, 1985). Cette espèce est limitée aux affleurements schisteux calca-rifères humides au bord des cours d’eau. Elle est relativement fréquente dans la basse et moyenne Semois.

18Jungermannia subelliptica. Malgré de nombreuses recherches, cette espèce subarctique subalpine n’a plus été retrouvée en Belgique depuis 1902 ; aussi est-elle classée parmi les espèces belges disparues ou présumées telles (De Zuttere & Schumacker, 1984). En 1988, nous l’avons cependant récoltée, nouvelle pour la partie française du massif ardennais, sur des affleurements schisteux plus ou moins riches en bases au bord de la Gyre, à la limite entre Naux et Thilay (détermination confirmée par R. Schumacker).

19Kurzia pauciflora est toujours présent dans les landes tourbeuses du camp militaire de Lagland et des Haut-Buttés.

20Leiocolea heterocolpos. Nous avons revu cette hépatique subarctique déalpine dans sa station du Grand-Opimont à Rochehaut et nous l’avons récoltée en 1995 à Sainte-Cécile (Libaipire) sur rochers siliceux légèrement carbonatés.

21Lejeunea lamacerina. Cette espèce océanique a été trouvée, nouvelle pour la Belgique et le département français des Ardennes, à Oignies, Le Mesnil, Treignes et Fépin (Sotiaux & Duvivier, 1983). A plusieurs reprises, nous l’avons rencontrée dans le secteur ardennais de la Semois. Plus hygrophile que L. cavifolia, elle colonise les rochers siliceux éclaboussés ou fréquemment inondés en bordure de petits ruisseaux rapides, en compagnie de Scapania undulata, Chiloscyphus polyanthos, Dermatocarpon luridum...

22Lophozia grandiretis. Ce taxon subarctique alpin a récemment été signalé, nouveau pour la Belgique et le département français des Ardennes (De Zuttere & Pohl, 1991). Les stations ardennaises présentent une disjonction importante par rapport à l’aire de l’espèce en Europe. Dans la Semois, nous l’avons récolté à Vresse-sur-Semois, dans le vallon du ruisseau de Rebais. En compagnie de Scapania scandica, Ditrichum heteromallum, D. lineare, Diplophyllum albicans, D. obtusifolium et Pogonatum urnigerum, il colonisait un sentier forestier embruyéré humide sur Siegenien.

23Lophozia incisa. Morphologiquement proche de L. grandiretis, cette espèce est en nette régression, notamment sur le flanc occidental du massif ardennais (Schumacker, 1985). Nous ne l’avons observée que dans la Semois ardennaise française: à Linchamps dans la vallée de l’Ours sur bois pourrissant et à Monthermé dans la vallée de la Grande Commune, sur humus brut parmi les sphaignes.

24Lophozia longidens. Selon Schumacker (1985), cette espèce boréomontagnarde est très rare et menacée de disparition. En Belgique, il ne la signale que de deux localités, dont une seule postérieure à 1950. Nous l’avons observée uniquement dans le district ardennais, cinq fois sur rochers siliceux ombragés et trois fois sur de gros hêtres (forêts de Mellier et d’Anlier).

25Lophozia perssonii.Cette hépatique à aire de distribution subocéanique montagnarde a été signalée, nouvelle pour la Belgique, dans des carrières de craie de la province de Liège et du Hainaut (Arts, 1986). Nous l’avons trouvée, nouvelle pour le district lorrain, à Fontenoile sur les replats des falaises de grès de la carrière des Racas ainsi que sur un chemin forestier couvert de grès concassé dans la vallée du ruisseau du Fond des Saux, chaque fois en compagnie de Leiocolea badensis.

26Marsupella sphacelata.Cette hépatique boréomontagnardeest connue de cinq localités en Belgique, où Schumacker (1985) la considère comme étant très rare et en régression. Il est cependant possible que cette espèce, parfois très difficile à distinguer de M. emarginata (Paton, 1999), soit en partie méconnue. Elle a été observée une seule fois dans des creux de rochers siliceux en bordure du ruisseau des Rousseries à Willerzie, en compagnie notamment d’Andreaea rothii, A. rupestris et Grimmia elongata.

27Marsupella sprucei. Selon Schumacker (1985), cet élément boréomontagnard est très rare mais en fait méconnu. Il le signale dans quatre stations, toutes postérieures à 1950. Selon notre base de données, cette espèce est réellement très rare. Nous l’avons récoltée sur rochers siliceux frais et ombragés à Willerzie, Orchimont, Petit-Fays, Ucimont et Sensenruth.

28Mylia anomala et Nardia geoscyphus. Ces deux hépatiques n’ont pas été revues en dehors du camp militaire de Lagland : Mylia parmi les sphaignes de la lande tourbeuse du champ de tir, Nardia sur des parois sableuses pentues et humides dans la lande à Calluna.

29Plagiochila bifaria. Cette espèce atlantique macaronésienne, longtemps considérée comme perdue pour la bryoflore belge, a été revue dans cinq localités de la Semois, là où Delogne l’avait récoltée 120 années auparavant (Sotiaux & De Zuttere, 1992). L’espèce est mani-festement en forte régression depuis l’époque de Delogne et ses stations relictuelles peu fournies, très distantes de l’aire principale, ne se maintiendront probablement plus longtemps.

30Plagiochila spinulosa. L’espèce, déjà trouvée entre Tournavaux et Phade par Cardot en 1883 (Anonyme, 1950), est toujours présente sur les gros blocs siliceux de la rive gauche de la Semois et sur les affleurements en bas de versant. Ici aussi, il s’agit d’une station relictuelle loin de l’aire principale de ce taxon eu-océanique, nord-atlantique macaronésien. Dans ce site, l’espèce, encore abondante il y a quelques années, a fortement régressé et est menacée de disparition si des mesures urgentes ne sont pas prises pour enrayer la pratique de la moto « verte » dans ce remarquable biotope.

31Preissia quadrata. Ce taxon boréal déalpin semble aussi en régression dans la partie gaumaise du bassin hydrographique de la Semois où nous ne l’avons plus observé alors qu’il y a été signalé en plusieurs localités (Schumacker, 1985). Au cours de nos prospections, nous ne l’avons rencontré que dans la forêt d’Anlier sur un sentier forestier frais couvert de grès lorrain concassé.

32Radula lindenbergiana. Cette espèce circumboréale a été découverte nouvelle pour la Belgique au cours de notre étude (Sotiaux & Sotiaux, 2000 b). A Laforêt, elle colonise des schistes du Siegenien éclaboussés dans un petit ruisseau en forte pente sur le versant gauche de la Semois.

33Riccia canaliculata. Très rare en Wallonie, cette espèce n’a été observée que sur la vase exondée de l’étang des Eplattis (Les Epioux) en assec, en compagnie de Fossombronia foveolata, Riccia huebeneriana, Ephemerum serratum, Pohlia bulbifera...

34Scapania gracilis. A plus de 200 km de ses plus proches stations (région de Paris), cette espèce océanique a été découverte nouvelle pour le massif ardennais (Sotiaux et al., 1998 a). A Bogny-sur-Meuse, elle colonise des affleurements siliceux ombragés au confluent de la Meuse et de la Semoy, à moins de 2 km de la station de Plagiochila spinulosa.

35Bartramia halleriana. Selon De Zuttere & Schumacker (1984), cette espèce boréomontagnarde a été signalée dans 6 localités dont 2 dans la Semois (Chiny et Naveaux). Nous l’avons rencontrée dans les creux des rochers siliceux dans 3 autres localités de la Semois ardennaise: Orchimont (vallée du ruisseau d’Orchimont), Fays-les-Veneurs (vallée du ruisseau de Fays-les-Veneurs) et Sainte-Cécile (rochers de Libaipire).

36Brachythecium campestre. Cette espèce à aire de distribution subcontinentale n’est pas reprise dans les espèces rares ou méconnues (De Zuttere & Schumacker, 1984) alors qu’elle n’est presque jamais citée dans les listes floristiques. Il s’agit d’une espèce peu caractérisée difficile à séparer de B. rutabulum d’une part et de B. salebrosum d’autre part, surtout en absence de sporophytes. Notre identification a été confirmée par R. B. Pierrot. Cette espèce a été découverte dans le vallon du ruisseau de Bellefontaine à Orchimont, sur rochers humifères.

37Bryum gemmiparum.Laissé en suspens par De Zuttere & Schumacker (1984) pour des raisons de problèmes taxonomiques, ce Bryum, bien que pouvant produire des propagules gemmiformes axillaires similaires à ceux du groupe de B. dichotomum, appartient à un groupe d’espèces divergent du complexe précité et très bien caractérisé par ses cellules laminales étroitement allongées et sa très forte nervure (Vanderpoorten & Zartman,2002). Dans la dition, B. gemmiparum est inféodé aux rochers humides de la vallée de la Semois (Demaret et al., 1993).

38Campyliadelphus elodes etCinclidium stygium.Ces deux espèces des marais légèrement alcalins ont été revues dans la réserve naturelle de Vance. Vance est aujourd’hui la seule station belge pour Cinclidium stygium; Campyliadelphus elodes existe aussi dans les marais de Berg et à Virelles.

39Conardia compacta. Cette espèce très rare en Belgique est toujours présente dans la station de la Roche aux Corbeaux à Herbeumont, où elle fut découverte en 1983 par J. L. De Sloover.

40Dicranella subulata. Elément boréomontagnard classé en liste D (espèce considérée comme rare mais en fait méconnue) (De Zuttere & Schumacker, 1984). Nous l’avons rencontré dans la végétation pionnière sur substrat sablo-argileux acide en bordure de chemins forestiers. D’après notre base de données, l’espèce est réellement très rare en Belgique.

41Dicranum flagellare. Ce taxon boréomontagnard est classé dans la liste B des espèces rares, en recul général, plus ou moins menacées de disparition en Belgique (De Zuttere & Schumacker, 1984). Nous l’avons récolté à Léglise dans le vallon du ruisseau de Léglise, sur souche dans un bois humide d’épicéas, à Ebly, sur quelques souches pourrissantes dans un sous-bois de feuillus, dense et très humide en bordure du ruisseau de dessous Chierpai, ainsi qu’au Weidbusch dans le camp militaire de Lagland, sur branche pourrissante de feuillus en sous-bois humide.

42Dicranum fulvum. Cette espèce subocéanique montagnarde des rochers siliceux ombragés a été signalée dans 14 localités belges (De Zuttere & Schumacker, 1984). Dans la Semois, nous l’avons observée à Louette-Saint-Pierre, entre Tournavaux et Phade, à Membre, à Francheval (forêt domaniale de Sedan), à Muno (Roche à l’Appel), à Sainte-Cécile et à Chiny.

43Dicranum fuscescens. Bien que signalée dans 20 localités belges par De Zuttere & Schumacker (1984), cette espèce boréomontagnarde nous a paru moins fréquente et moins abondante dans la Semois que D. fulvum. Nous l’avons rencontrée sur troncs d’arbre ou sur rochers siliceux à Linchamps (vallée de l’Ours), à Orchimont (ruisseau de Nafraiture), à Paliseul (bois du Defoi), à Sugny (forêt des Ardennes) et à Habay-la-Neuve (forêt d’Anlier).

44Dicranum spurium. Assez curieusement, cette espèce boréale des landes sèches ou humides ne figure pas dans le travail de De Zuttere & Schumacker (1984), alors qu’elle est en sévère régression et même en voie de disparition suite au recul des landes. Mise à part la station du Hohberg à Nobressart, toutes les autres stations se trouvent dans le camp militaire de Lagland et jouissent de ce fait d’une réelle protection.

45Discelium nudum. En absence de sporophytes, cette rare espèce boréale passe inaperçue, sa présence ne pouvant alors être décelée que par l’abondance du protonéma. Nous l’avons rencontrée à Nafraiture (bois de Nafraiture), à Thilay (forêt domaniale de Château-Regnault), à Jehonville (forêt de Luchy), à Suxy (vallée de la Vierre) et à Chiny (Croisettes de Suxy). Elle fait partie de la végétation pionnière des ornières humides des sentiers forestiers, en compagnie de Dicranella rufescens, Pohlia lutescens, Fossombronia wondraczekii, Ditrichum cylindricum...

46Distichium capillaceum. Bien que cette espèce soit représentée par une trentaine de stations au sud du sillon Sambre-et-Meuse et ait été rencontrée à plusieurs reprises au nord de celui-ci dans des habitats de substitution parfois surprenants pour cette espèce boréomontagnarde, elle reste rare en Belgique (Sotiaux & Sotiaux,1998). L’espèce, qui est présente dans 8 % des carrés visités, colonise des anfractuosités de rochers siliceux riches en bases et des parois de grès lorrain.

47Drepanocladus polygamus. Cette espèce boréale n’est pas reprise dans le travail de De Zuttere & Schumacker (1984) alors qu’elle nous semble très rare. Nous ne l’avons observée que dans la magnocariçaie bordant l’étang en assec des Eplattis aux Epioux.

48Eurhynchium angustirete.De Zuttere & Schumacker (1984) ne signalent cette espèce subcontinentale que dans trois localités belges (Waismes, Saint-Léger et Chiny). Nous l’avons rencontrée sur rochers et éboulis siliceux assez riches en CaCO3 entre Haulmé et Naveaux, à Les Hayons et à Alle (Grand Opimont).

49Fissidens celticus. Ce minuscule Fissidens, jusqu’il y a peu considéré comme endémique de Grande-Bretagne, toujours dépourvu de capsules et souvent de trop petite taille pour être discerné à l’œil nu, a été découvert, nouveau pour l’Europe continentale, au cours de cette étude (Sotiaux et al., 1991). C’est une espèce océanique sténoïque craignant le gel et toujours trouvée à une altitude comprise entre 140 et 360 m sur le continent, sur les berges pentues dénudées des ruisseaux ardennais juste au-dessus du niveau de l’eau (Vanderpoorten & Sotiaux, 2002). Fréquente dans la partie ardennaise de la Semois (présente dans 34 carrés), elle est totalement absente du district lorrain.

50Fissidens osmundoides. Ce taxon subarctique subalpin est toujours présent dans la réserve naturelle de Vance. C’est une espèce des marais alcalins, en forte régression suite à la dégradation de ses biotopes (De Zuttere & Schumacker, 1984).

51Fissidens rivularis. Selon De Zuttere & Schumacker (1984), ce Fissidens subatlantique connu de trois localités belges est en régression et n’a plus été revu depuis 1968. Il colonise les pierres siliceuses des ruisseaux ardennais. Nous l’avons trouvé, nouveau pour le département français des Ardennes, à Thilay. Dans la Semois belge, nous l’avons récolté à Rochehaut, Poupehan et Corbion ; ces trois stations sont situées dans le même carré de 16 km2 (L6.11).

52Grimmia crinita. En Belgique, cette espèce subméditerranéenne atteint la limite de son aire de distribution. Elle colonise le cimentage et les joints des vieux murs. Cette espèce est en régression suite à la modification ou à la destruction de ses habitats. Dans le territoire étudié, nous ne l’avons rencontrée qu’au cimetière d’Etalle. Sur plus de 50 m2, elle tapisse en exposition sud et en peuplement monospécifique le crépi intérieur du mur d’enceinte. Des travaux de restauration de ce mur devant être entrepris, nous avons attiré l’attention des autorités communales sur l’intérêt de prendre toutes les mesures adéquates pour sauvegarder ce biotope qui constitue sans nul doute la plus belle station de cette rare espèce en Belgique.

53Grimmia decipiens. Cet élément subocéanique montagnard figure parmi les espèces rares, en recul général, plus ou moins menacées de disparition (De Zuttere & Schumacker, 1984). Nous l’avons récolté sur rochers siliceux faiblement ombragés à Linchamps et à Florenville.

54Grimmia elongata. La présence de ce taxon subarctique subalpin en Belgique à une altitude de 400 m est assez surprenante. En 1870, Gravet le récolta à Willerzie ; bien que nouvelle pour la Belgique, l’espèce ne fut pas reconnue. Elle fut publiée sous le nom de G. montana var. epilosa puis de G. trichophylla var. epilosa (De Sloover & Demaret, 1968). Au cours de notre étude, nous avons retrouvé ce Grimmia sur des affleurements siliceux en bordure du ruisseau des Rousseries à Willerzie (Greven & Sotiaux, 2003).

55Grimmia laevigata. Tout comme dans les îles Britanniques (Hill et al., 1992), cet élément subméditerranéen subocéanique montagnard est en forte régression dans notre pays. De Zuttere & Schumacker (1984) le citent dans 17 localités dont deux seulement sont récentes. Dans la Semois, bien que l’espèce ait été signalée à plusieurs reprises par le passé, nous ne l’avons plus rencontrée que dans la région de Bouillon, sur rochers siliceux éclairés.

56Grimmia ovalis. Tout comme G. laevigata, ce taxon subboréal montagnard est en forte régression. De Zuttere & Schumacker (1984) le mentionnent dans 16 localités dont seulement quatre sont récentes. Nous l’avons rencontré dans six stations, sur rochers siliceux assez riches en bases. A Bagimont, G. ovalis colonisait un poteau en béton en bordure de route.

57Grimmia ramondii. Ce taxon boréomontagnard des rochers siliceux frais était connu de trois localités en Belgique (Angre, Houffalize et Profondeville). Dans la Semois, nous l’avons récolté dans le vallon du ruisseau de Gros-Fays entre Mouzaive et Gros-Fays.

58Grimmia torquata.De Zuttere & Schumacker (1984) classent cette espèce subarctique subalpine dans la catégorie des espèces rares, en recul général, plus ou moins menacées de disparition avec seulement deux localités récentes en Belgique. Nous l’avons rencontrée sur rochers siliceux légèrement basiques ombragés entre Bohan et Membre et à Chiny.

59Gymnostomum calcareum. Le matériel de cette espèce subméditerranéenne montagnarde a fait l’objet d’une révision (T. Arts, non publié) qui montrait qu’elle fut très souvent confondue avec Gyroweisia tenuis. La carte de répartition indique qu’il s’agit d’une espèce rare, uniquement présente au sud du sillon Sambre-et-Meuse; dans le bassin de la Semois, elle n'est connue que d'une seule localité. Elle colonise les creux des rochers frais et ombragés, riches en CaCO3.

60Gymnostomum viridulum. Cette espèce océanique méditerranéenne calciphile se rencontre rarement, principalement dans le district mosan. Sa présence dans la Semois ardennaise est assez surprenante: à Warmifontaine, elle colonise les joints d’un mur de schistes dans les anciennes carrières.

61Hypnum pratense. Cette espèce boréale des marais alcalins et des prés marécageux a été découverte, nouvelle pour notre pays, en 1970 dans la réserve naturelle de Vance (De Sloover, 1971). Nous l’avons revue dans ce site et l’avons aussi récoltée dans les marais de la réserve naturelle de Heinsch.

62Leptodontium flexifolium. Espèce subocéanique habituellement récoltée sur rochers siliceux humifères et toits de chaume. Dans la Semois, elle est très rare. Nous l’avons récoltée sur le sol sableux des landes à Calluna dans la région de Monthermé et dans le camp militaire de Lagland où la plante est nouvelle pour le district lorrain.

63Meesia triquetra. Cette espèce boréale des marais alcalins n’est connue que du district lorrain, à Vance et à Fouches (Landbrouch). En 1987, nous l’avons retrouvée dans la réserve naturelle du Landbrouch; en 2002 cependant, nous ne sommes plus arrivés à la revoir.

64Orthothecium intricatum.Cette mousseétait connue de 8 localités en Belgique, dont 5 dans la vallée de la Semois, et une seule postérieure à 1930 (De Zuttere & Schumacker, 1979). Au cours de cette étude, O. intricatum a été noté à une petite dizaine de reprises, sur des rochers siliceux riches en bases.

65Orthotrichum rivulare. C’est une espèce très rare en Belgique. Dans la Semois, O. rivulare a été récolté sur rochers inondables dans la rivière à Herbeumont et à Chiny ainsi que sur les racines d’un charme au niveau de l’eau à Florenville.

66Orthotrichum rupestre. Cette espèce n’est pas reprise dans le travail de De Zuttere & Schumacker (1984). Pourtant, elle est vraiment rare et probablement en régression en Belgique. Dans la Semois, nous l’avons récoltée à Bouillon sur affleurements schisteux calcarifères, à Fontenoille sur Salix dans le vallon du ruisseau du Fond des Saux et à Termes sur Populus dans une peupleraie, habitat assez inattendu pour cette espèce habituellement saxicole.

67Plagiomnium medium. Selon De Zuttere & Schumacker (1984), cette espèce boréale n’est connue que de deux localités belges: Jalhay et Rhein-hardstein. Nous l’avons rencontrée sur l’humus humide des rives de la Semois à Laforêt, Bouillon et Herbeumont.

68Plagiopus oederiana.Ce taxon boréomontagnard déalpin colonise les creux des rochers calcaires ou siliceux bien pourvus en CaCO3. En Belgique, il a été signalé dans 10 localités (5 anciennes et 5 récentes), situées dans les districts mosan et ardennais (De Zuttere & Schumacker, 1984). Dans la Semois, nous l’avons observé à Navaux, Alle, Frahan et Herbeumont, sur rochers siliceux ombragés riches en bases. Seul l’enrésinement pourrait amener la régression de l’espèce.

69Platydictya jungermannioides. Cette espèce boréomontagnarde colonise les creux des rochers siliceux riches en bases. La plante n’ayant plus été revue à Frahan (unique localité belge signalée jusqu’ici) depuis 1869, De Zuttere & Schumacker (1984) la classent parmi les espèces disparues ou présumées telles. Au cours de cette étude, nous l’avons retrouvée à Frahan, sous « Les Crêtes », ainsi qu’à Alle sur la rive gauche de la Semois entre le Grand Opimont et Turbutiri.

70Pohlia andalusica. Cette espèce subocéanique montagnarde fut découverte, nouvelle pour la Belgique, dans la végétation pionnière d’un sentier sableux humide dans la lande du camp militaire de Lagland (Sotiaux & Arts, 1989). En 2002, elle fut revue dans ce même site en plusieurs stations, en compagnie de P. drummondii, P. bulbifera, P. annotina, P. camptotrachela, P. wahlenbergii, Riccardia chamedryfolia, Archidium alternifolium... Pour P. drummondii, il s’agit de la seconde localité belge, l’autre étant située dans le camp militaire d’Elsenborn.

71Pohlia drummondii.Voir à P. andalusica.

72Pseudobryum cinclidioides. Ce rare taxon subarctique-subalpin possède un habitat très ciblé: sous les buissons de saules se développant dans les prairies inondables abandonnées et colonisées progressivement par Salix aurita, dans les petites plaines alluviales de l’Ardenne. Nous l’avons rencontré dans 8 localités, toutes situées dans la région de Neufchâteau et dans la forêt d’Anlier.

73Pterigynandrum filiforme. Cette espèce boréomontagnarde est essentiellement épiphytique dans notre pays. Selon de Zuttere & Schumacker (1984), elle est rare, en recul général, menacée de disparition. Elle est très rare dans la Semois où nous l’avons découverte à Bouillon dans une haie de Carpinus et à Louftémont sur Sambucus nigra dans un bosquet de saules et sureaux.

74Ptilium crista-castrensis. Cette espèce boréomontagnarde est mentionnée dans 19 localités belges: 13 anciennes, 6 récentes. Elle n’a cependant jamais été signalée dans le bassin hydrographique de la Semois. Nous l’avons rencontrée en deux stations peu fournies, sur l’humus forestier acide et frais à Assenois (Neufchâteau) et dans la forêt d’Anlier.

75Ptychomitrium polyphyllum. Ce taxon océanique subméditerranéen montagnard a été signalé à plusieurs reprises dans la Semois. Au cours de nos prospections, nous ne l’avons rencontré que dans une ancienne ardoisière près de Monthermé. L’espèce est-elle en régression?

76Rhizomnium pseudopunctatum.Selon De Zuttere & Schumacker (1984), ce taxon subarctique-subalpin n’est connu que de trois localités belges: Spa, Büllingen et Petit-Thier. Dans la forêt d’Anlier, nous l’avons récolté dans la zone fangeuse sous les buissons de saules dans la plaine alluviale de la Petite Rulles.

77Rhytidiadelphus subpinnatus.Cetteespèce boréomontagnarde est morphologiquement très proche et parfois difficile à séparer de R. squarrosus. Des études moléculaires montrent cependant une nette discontinuité génétique entre ces deux espèces (Vanderpoorten et al., 2003). En Belgique, elle a été découverte par R. Schumacker dans la région de Theux (Schumacker & Sotiaux, 2003). Au cours de notre étude, nous l’avons récoltée à Narcimont (Léglise) dans un sous-bois fangeux de saules, en bordure d’un ruisseau avec Pellia neesiana, Sphagnum squarrosum, S. palustre, S. girgensohnii…

78Scleropodium cespitans. Cette espèce océanique subméditerranéenne a été classée par De Zuttere & Schumacker (1984) parmi les taxons disparus de Belgique. En réalité, vu la difficulté de l’identifier correctement, S. cespitans est resté longtemps méconnu des bryologues belges contemporains, par confusion avec diverses Brachytheciaceae voisines. A partir de 1994, il fut retrouvé à plusieurs reprises en Belgique (Andriessen et al., 1997). A Bouillon, nous l’avons récolté sur la partie plane de grosses tables rocheuses (Siegenien) partiellement immergées dans la Semois. Il s’agit probablement du site où Delogne l’avait signalé un siècle auparavant.

79Scleropodium touretii. Il s’agit aussi d’une espèce océanique subméditerranéenne encore récemment classée parmi les taxons disparus de Belgique, sa dernière récolte datant de 1870 (De Zuttere & Schumacker, 1984). Au cours de cette étude, elle fut retrouvée entre Membre et Bohan sur des rochers siliceux calcarifères bordant la Semois (Sotiaux et al., 1995), en com-pagnie de Brachythecium appleyardiae, Thamnobryum alopecurum, Amphidium mougeotii...

80Scorpidium scorpioides. Cette espèce boréomontagnarde des marais alcalins est très rare en Belgique. Il est surprenant qu’elle ne figure pas dans le travail de De Zuttere & Schumacker (1984), où elle aurait dû être reprise dans la liste des taxons rares, en recul général, menacés d’extinction. Nous ne l’avons rencontrée que dans la réserve naturelle de Vance, qui constitue la seule localité wallonne de l’espèce selon notre base de données.

81Sphagnum fuscumetS. warnstorfii.Ces deux sphaignes sont considérées à juste titre comme étant très rares en Belgique par De Zuttere & Schumacker (1984). Elles y sont caractéristiques des bas-marais alcalins, un habitat devenu exceptionnel en Belgique.

82Syntrichia princeps. Cette espèce océanique subméditerranéenne a très souvent été confondue avec S. ruralis mais n’est actuellement connue avec certitude que de Bouillon (Vanderpoorten, 2001), où nous l’avons retrouvée sur les rochers siliceux calcarifères sous le château-fort, dans le site où Delogne l’avait déjà récoltée en 1869.

83Tomentypnum nitens. Cette espèce des marais alcalins est devenue très rare en Wallonie, suite à la dégradation de ses biotopes. Nous l’avons rencontrée à Chiny dans le marais du ruisseau de la Terme, dans la réserve naturelle de Heinsch et dans le Landbrouch inclus dans le camp militaire de Lagland.

84Tortella nitida. Cette espèce océanique méditerranéenne des rochers calcaires figure dans la liste des espèces disparues ou présumées telles dans le travail de De Zuttere & Schumacker (1984). Depuis, elle a cependant été retrouvée dans deux localités du district mosan. Dans la Semois, elle a été découverte à Bouillon sur calcschistes près du château.

85Tortula canescens. Depuis la publication de De Zuttere & Schumacker (1984), où cette espèce à répartition subocéanique méditerranéenne est indiquée comme perdue pour la bryoflore belge, T. canescens a été retrouvé dans quelques localités des districts mosan et ardennais (Sotiaux & De Zuttere, 1989). C’est une espèce terricole qui colonise les replats terreux thermophiles provenant de la décomposition des roches siliceuses riches en bases. Elle fut récoltée par Delogne à Frahan et Rochehaut et nous l’avons notée à Joigny-sur-Meuse en périphérie de la zone de notre étude.

86Ulota coarctata. Ce taxon boréal épiphyte ne semble pas avoir bénéficié de « l’explosion » de l’épiphytisme en Belgique au cours de ces dernières années. Classé dans la liste B par De Zuttere & Schumacker (1984), il nous a semblé réellement très rare et en régression partout. Dans la Semois, nous l’avons récolté sur Sambucus nigra à Les Hayons, au confluent de la Semois avec le ruisseau des Aleines.

87Facteurs de la richesse bryologique

88La diversité exceptionnelle du bassin hydrographique de la Semois s’explique en partie par la présence de divers cortèges phytogéographiques. Ce bassin hydrographique apparaît en effet comme une zone de rencontre d’éléments phytogéographiques multiples que l’on s’attendrait à rencontrer sur un territoire beaucoup plus important. Globalement, le spectre phytogéographique, dominé par les éléments tempéré, boréal et subocéanique, est très similaire à celui d’autres régions bryologiquement riches comme le Gutland et l’Oesling au Grand-Duché de Luxembourg (Werner, 1996). L’atlanticité de la première de ces régions, bien connue pour favoriser de riches cortèges bryophytiques (voir e. a. Hodgetts, 1992 ; Hill & Preston, 1998), explique la présence d’un grand nombre d’espèces subocéaniques. Ces cortèges floristiques, déjà très diversifiés à la base, sont enrichis par la présence de deux éléments floristiques additionnels qui se côtoient rarement. D’une part, grâce à sa situation géographique et à l’abondance des précipitations réparties sur toute l’année, le bassin hydrographique de la Semois inclut des espèces à caractère eu-océanique (Lejeunea lamacerina, Plagiochila bifaria, P. spinulosa, Scapania gracilis, Brachythecium appleyardiae, Fissidens celticus, F. monguillonii, Grimmia lisae, Leptodontium gemmascens, Orthotrichum sprucei et Zygodon conoideus), très rares à exceptionnelles à l’intérieur des terres sur le continent. D’autre part, la présence d’un relief culminant sur certains plateaux à environ 500 m permet d’expliquer la présence d’espèces comme Oligotrichum hercynicum. Ce taxon à caractère subarctique-subalpin, dont la répartition jusqu’à présent connue s’arrêtait, à une localité près, aux confins de la Haute-Ardenne (Schumacker et al., 1980), a été rencontré dans 9 localités ardennaises de la Semois au cours de nos prospections ; nous l’avons même trouvé, nouveau pour le district lorrain, sur un sentier forestier frais au bas de la face nord de la montagne de Stockem, dans le camp militaire de Lagland. Enfin, le bassin hydrographique de la Semois représente une localité disjointe par rapport à l’aire de répartition majeure de plusieurs espèces dont la présence revêt par conséquent un intérêt particulier. Ainsi par exemple, Ulota rehmannii est une endémique européenne distribuée sur le centre du continent (Forêt Noire, Jura suisse, Alpes autrichiennes du nord-est, Carpates, Caucase), tout récemment trouvée au Grand-Duché de Luxembourg (Werner, 2003). Pour Anomodon rostratus, espèce montagnarde médio-européenne, la Semois représente une localité distante d’environ 450 km vers le nord-ouest de ses localités européennes les plus proches (Schumacker et al., 1982).

89A côté d’un climat atlantique très favorable à la bryoflore, le bassin hydrographique de la Semois présente une hétérogénéité lithologique qui permet la présence de groupes écologiques diversifiés. L’examen des cartes de répartition présentées en annexe montre que le facteur principal expliquant la répartition des espèces est la distinction entre la Semois ardennaise et la Semois gaumaise. La Semois ardennaise est caractérisée par un important cor-tège d’espèces qui y sont strictement inféodées. Celui-ci comprend, par exemple, Bazzania trilobata, Blasia pusilla, Blepharostoma trichophyllum, Calypogeia arguta, C. integristipula, Jamesoniella autumnalis, Jungermannia pumila, Lejeunea cavifolia, L. lamacerina, Lophozia excisa, L. longidens, L. sudetica, Marsupella emarginata, Nardia compressa, Porella arboris-vitae, P. cordaeana, Scapania compacta, S. lingulata, S. undulata, Tritomaria quinquedentata, Amblystegium fluviatile, Amphidium mougeotii, Andreaea rothii, A. rupestris, Anomodon attenuatus, A. longifolius, Bartramia pomiformis, Brachythecium plumosum, Bryum alpinum, Calliergon cordifolium, Campylopus subulatus, Cinclidotus fontinaloides, Cynodontium bruntonii, Dicranella palustris, D. rufescens, Fissidens celticus, F. crassipes, F. monguillonii, F. pusillus, Grimma hartmanii, G. montana, Gymnostomum aeruginosum, Hedwigia ciliata, H. stellata, Heterocladium heteropterum, Hyocomium armoricum, Neckera crispa, Orthodontium lineare, Oxystegus tenuirostris, Paraleucobryum longifolium, Philonotis arnellii, Pohlia lescuriana, Pterogonium gracile, Racomitrium aciculare, R. affine, R. aquaticum, R. fasciculare, R. heterostichum, R. lanuginosum, Rhabdoweisia crispa, R. fugax, Schistidium rivulare et Schistostega pennata. Ces cortèges ardennais sont majoritairement acidophiles. Ceci est particulièrement vrai pour les groupes écologiques présents uniquement sur les roches du Cambrien, surtout représentés à l’aval de la Semois, où l’on retrouve des espèces comme Hyocomium armoricum et Nardia compressa, inféodées, tout comme en Haute-Ardenne (Schumacker et al., 1978), à ce type d’assise géologique. Dans ce contexte géologique majoritairement acide, la présence d’enclaves plus riches en calcium permet la présence d’espèces calciphiles ou calcicoles, comme par exemple Anomodon spp. et Neckera spp., Ctenidium molluscum, Tortella tortuosa, T. inclinata et Cololejeunea calcarea.

90Un nombre plus restreint d’espèces est inféodé à la portion gaumaise du territoire étudié. Celles-ci sont, pour la plupart, des spécialistes de biotopes très particuliers caractéristiques de cette région : bas-marais alcalins du secteur des sources de la Semois (Campyliadelphus elodes, Campylium stellatum, Cinclidium stygium, Hamatocaulis vernicosus, Hypnum pratense, Meesia triquetra, Scorpidium cossonii, S. scorpioides, Sphagnum warnstorfii, Tomentypnum nitens); landes acides sèches (Dicranum spurium) et humides (Sphagnum molle, S. subnitens); ornières de chemins sableux humides (Pohlia andalusica, P. drummondii); sables calcarifères (Tortula lanceola, T. protobryoides); talus limoneux neutrophiles (Fissidens incurvus).

91Evaluation des menaces sur la bryoflore et propositions de conservation

92Le bassin hydrographique de la Semois présente un intérêt bryologique exceptionnel et représente probablement l’une, si pas la région de Belgique possédant à la fois la diversité spécifique la plus élevée et le nombre d’espèces patrimoniales à l’échelle européenne et régionale le plus important. Pourtant, la Semois ne figure pas dans la liste des sites belges d’importance européenne publiée par l’ECCB (1995). A titre comparatif, d’autres sites, comme les dunes de Nieuport-Dunkerque ou le bassin de l’Escaut, ne comportant aucune espèce de la liste rouge européenne et comptant un nombre restreint d’espèces à valeur de conservation à l’échelle régionale d’après les listes succinctes présentées, ont été proposés parmi les sites d’intérêt bryologique européen en Belgique. Nous estimons par conséquent que le bassin hydrographique de la Semois devrait figurer parmi les sites les plus importants pour la conservation des bryophytes de Belgique et des mesures de conservation devraient être appliquées pour préserver les ensembles floristiques les plus exceptionnels.

93En effet, l’examen du spectre des fréquences spécifiques indique qu’environ 20 % des espèces ont été rencontrées dans moins de 5 % des carrés IFBL étudiés. 49 espèces, dont 3 (Bryum muehlenbeckii, Campylostelium saxicola et Ulota hutchinsiae) n’étaient connues en Belgique que dans le bassin de la Semois, n’ont pas été revues au cours de cette étude et même, pour de nombreuses d’entre elles, depuis le 19ème siècle. Ces résultats suggèrent que, si la Semois représente une région d’intérêt bryologique exceptionnel, certaines menaces pèsent sur la conservation d’un tel patrimoine floristique. Ces menaces ne sont pas de même nature sur l’ensemble du territoire. Ainsi, c’est essentiellement l’enrésinement des futaies feuillues qui conduit à une banalisation de la bryoflore des rochers de la Semois ardennaise. En Semois gaumaise en revanche, l’intérêt bryologique réside dans quelques sites originaux discontinus menacés par la destruction physique ou, dans le cas des bas-marais alcalins, d’assèchement dû à la baisse du niveau de la nappe phréatique et d’eutrophisation.

94C’est la raison pour laquelle certaines zones au moins mériteraient de faire l’objet de mesures de protection. Ces sites ont été sélectionnés sur base de leur diversité spécifique ainsi que sur base de la présence d’espèces possédant une haute valeur de conservation à l’échelle européenne et régionale. La liste synthétique ci-dessous n’est en aucune façon exhaustive, notamment en ce qui concerne les biotopes continus tels que les chemins et les affleurements rocheux. Un inventaire complet des sites à haute valeur de conservation, avec leur localisation précise et la liste de leurs espèces les plus représentatives, a été remis au Ministère de la Région Wallonne, Centre de Recherche de la Nature, des Forêts et du Bois.

95France, rive gauche de la Semoy en aval de Tournavaux, vers Phade. Dans la plaine alluviale, de gros blocs siliceux et des affleurements de bas de versant abritent une flore comprenant Plagiochila spinulosa, Dicranum fulvum, Bazzania trilobata, Paraleucobryum longifolium, Jamesoniella autumnalis, Leucobryum glaucum, Plagiothecium undulatum. Il s’agit de la seule station de Plagiochila spinulosa pour toute cette partie du massif ardennais; en Belgique, P. spinulosa n’est connu que de la région de Bévercé et Hockay. Ce site de la Semoy devrait faire l’objet de mesures de protection urgentes car il a été récemment fortement dégradé par la pratique de la moto « verte ».

96France, Monthermé, forêt domaniale de Château Regnault, au confluent de la Semoy et de la Meuse. Ce site est constitué d’affleurements siliceux en sous-bois de feuillus, avec e.a. Scapania gracilis, Anastrophyllum minutum, Bazzania trilobata, Jamesoniella autumnalis, Barbilophozia attenuata, Leucobryum glaucum. Il s’agitde l’unique station ardennaise de Scapania gracilis, espèce eu-océanique fréquente en Bretagne et dans les îles Britanniques et qui n’a jamais été rencontrée en Belgique. Cette station ne semble pas menacée si les gestionnaires forestiers maintiennent ces affleurements à l’abri de l’enrésinement et d’une coupe à blanc.

97France, marais de la Croix Gillet, 2 km au nord du marais des Hauts-Buttés. Cette petite lande tourbeuse abrite Cephaloziella spinigera, Cephalozia connivens, Lophozia ventricosa, Odontoschisma sphagni, Barbilophozia kunzeana, Dicranum bonjeanii, Aulacomnium palustre, Sphagnum magellanicum. Cesite, entouré de plantations d’épicéas, est progressivement envahi par de jeunes résineux. Il mérite de faire l’objet d’une gestion conservatoire urgente.

98Moyenne et basse Semois. Les affleurements de calcaréophyllades du Siegenien moyen possèdent un mélange d’espèces franchement basiphiles (Cololejeunea calcarea, Seligeria donniana, S. pusilla, Pedinophyllum interruptum, Reboulia hemisphaerica, Orthothecium intricatum, Neckera crispa, Jungermannia atrovirens...) et acidophiles (Dicranum fuscescens, Grimmia torquata, Plagiochila bifaria, Jungermannia subelliptica, Bartramia halleriana, Grimmia ramondii, Platydictya jungermannioides). Tous ces pointements rocheux devraient être placés en zone de protection. L’escalade et l’implantation d’infrastructures sportives du type « via ferrata » devraient y être interdites. L’enrésinement de ces sites rocheux anéantit complètement leur richesse bryologique et devrait être exclu au profit d’un taillis feuillu.

99Moyenne et basse Semois. Les sentiers forestiers ardennais humides peuvent présenter de riches cortèges acidophiles à Lophozia grandiretis, Discelium nudum, Archidium alternifolium, Campylopus subulatus. Cebiotope est menacé par l’épandage de matériaux divers sur les chemins forestiers (déblais schisteux, grès lorrain, déblais de maçonnerie...) qui favorisent l’expansion de plantes à caractère calciphile (par exemple Leiocolea badensis, Cratoneuron filicinum) qui ne devraient pas être naturellement présentes en aussi grande abondance en Ardenne.

100Moyenne et basse Semois. Sur les berges terreuses et pentues des petits ruisseaux ardennais encaissés, des espèces pionnières comme Fissidens celticus et F. exilis peuvent se rencontrer, tandis que les pierres éclaboussées peuvent être colonisées par des espèces remarquables comme Lejeunea lamacerina, Fissidens rivularis et Radula lindenbergiana. Assez fréquemment malheureusement, l’enrésinement de ces petits vallons jusqu’en bordure même des cours d’eau conduit à la disparition de ces intéressants biotopes. Nous suggérons par conséquent que les législations relatives aux distances de plantations réglementaires des résineux soient respectées.

101Moyenne et basse Semois.Les plaines alluviales fangeuses à Chrysosplenium de petits ruisseaux ardennais sont l’habitat d’Aneura maxima, hépatique connue de 43 localités européennes, dont 38 en Ardenne. Ce milieu fragile ne supporte ni le drainage ni l’enrésinement.

102Muno, Roche à l’Appel. 141 espèces de bryophytes (De Zuttere & ThÉÂtre, 1975), parmi lesquelles Dicranum fulvum, Paraleucobryum longifolium, Jamesoniella autumnalis, Anastrophyllum minutum, Barbilophozia attenuata, Antitrichia curtipendula, ont été recensées sur ces affleurements rocheux dévoniens. Bien que situé dans une réserve naturelle (Ardenne & Gaume), ce site, réputé également du point de vue lichénologique, est menacé par la pression touristique. L’accès aux rochers et leur escalade devraient être interdits.

103Marais de la haute Semois gaumaise. Les bas-marais alcalins typiques de la région abritent une flore spécialisée, avec e.a. Tomentypnum nitens, Hamatocaulis vernicosus, Scorpidium cossonii, S. scorpioides, Hypnum pratense, Fissidens osmundoides, Campyliadelphus elodes, Campylium stellatum, Cinclidium stygium, Calliergon giganteum, Meesia triquetra, Plagiomnium elatum, Sphagnum fuscum, S. subsecundum, S. contortum. Alors que les bas-marais alcalins ont disparu ou fortement régressé partout en Wallonie, ce type d’habitat a pu subsister en Gaume grâce à la création des réserves naturelles de Vance, Sampont, Heinsch, Chantemelle, Thiaumont et du Landbrouch et assurer la conservation et la gestion adéquate de ce patrimoine vraiment exceptionnel.

104Camp militaire de Lagland. 254 bryophytes ont été inventoriées sur une superficie de 17 km2 environ. Au sein du domaine, qui est assurément le site phare de la conservation de la nature en Gaume, la réserve naturelle du Land-brouch protège des bas-marais alcalins à Hamatocaulis vernicosus. Au lieu-dit « Derrière les Hazelles », des landes sèches à Calluna et Vaccinium recèlent le très rare Dicranum spurium. Sur le champ de tir, la lande tourbeuse pionnière à Lycopodiella inundata est colonisée par Cladopodiella fluitans, C. francisci, Kurzia pauciflora, Fossombronia foveolata, Cephalozia connivens, Mylia anomala, Odontoschisma sphagni, Nardia geoscyphus, Dicranum bonjeanii, Sphagnum magellanicum, S. papillosum, S. tenellum, S. compactum.... Au travers du domaine militaire, les zones humides des chemins sablonneux abritent Pohlia andalusica (en plusieurs localités), P. drummondii, P. annotina, P. camptotrachela, Archidium alternifolium, Scapania irrigua, Riccardia chamedryfolia, Ditrichum lineare. Oligotrichum hercynicum a été trouvé, nouveau pour le district lorrain, sur un sentier sablonneux frais au bas de la face nord de la montagne de Stockem.Tous ces biotopes ne semblent pas menacés actuellement. La direction militaire du camp, consciente de la valeur de ce patrimoine naturel, manifeste la volonté réelle de protéger ces zones de grande valeur écologique.

105Etalle. En peuplement monospécifique, Grimmia crinita tapisse le crépi de l’intérieur du mur d’enceinte du cimetière en exposition sud, sur une surface d’au moins 50 m2. C’est incontestablement la plus importante station belge de cette espèce subméditerrannéenne qui atteint dans nos régions la limite septentrionale de son aire de distribution. En Belgique, cette espèce très rare se rencontre uniquement sur des vieux murs. Cet habitat de substitution est très fragile et la majorité des stations signalées jadis chez nous ont disparu, par recimentage ou destruction des vieux murs. Des travaux de réfection du mur d’enceinte devant être entrepris incessamment, nous avons attiré l’attention des autorités communales sur l’intérêt de sauvegarder ce patrimoine. Le bourgmestre nous a donné l’assurance que les directives adéquates seraient données à l’entrepreneur chargé des travaux pour épargner ce mur.

106Plaines alluviales de la Rulles, de la Petite Rulles, du ruisseau d’Arlune, réserves naturelles de la Basse Wanchie et de Louftémont. L’abandon des techniques agropastorales ancestrales dans les prés inondables de ces vallées a permis l’installation d’un groupement stable caractérisé par l’abondance des fourrés de saules très denses. C’est dans la flore humicole acidophile de ce biotope sombre et très humide que Pseudobryum cinclidioides et Rhizomnium pseudopunctatum peuvent se rencontrer (De Zuttere & Schumacker, 1980). Dans les réserves naturelles, les mesures prises pour restaurer ces prairies dans les fonds de vallées impliquent malheureusement l’élimination des saules, au détriment des espèces très rares précitées et des cortèges d’épiphytes souvent très diversifiés. Nous suggérons qu’au moins certaines parcelles, en particulier celles qui abritent Pseudobryum cinclidioides et Rhizomnium pseudopunctatum, soient conservées intactes comme témoin.

107D’un point de vue pratique, de nombreux sites en Semois gaumaise ont déjà acquis le statut de réserve naturelle et le domaine militaire de Lagland, probablement le site le plus important pour la conservation des bryophytes en Gaume, bénéficie actuellement d’une protection et d’une gestion appropriées. En Semois ardennaise, la majeure partie des sites fait partie de la forêt domaniale. Cependant, les sites identifiés ci-dessus mériteraient de faire partie des zones de protection spéciale lors de la sectorialisation du domaine forestier. En effet, à l’instar de mesures prises dans d’autres pays d’Europe occidentale comme l’Irlande, l’Allemagne et la Suède, des propositions visant à diviser la forêt wallonne en trois secteurs soumis à des degrés d’exploitation progressifs ont été avancées (E. Branquart et al., document inédit).

108Enfin, vu le caractère tout à fait exceptionnel du bassin hydrographique de la Semois du point de vue de la conservation de la nature et étant donné que le territoire considéré s’étend à la fois en France et en Belgique, la création d’un parc naturel transfrontalier permettrait, si les actions de protection et de gestion appropriées étaient mises en œuvre, d’assurer le maintien à long terme et à petite échelle de ce patrimoine biologique hors du commun.

109REMERCIEMENTS

110Les auteurs remercient vivement Tom Blockeel, Henk Greven, Raymond Pierrot et René Schumacker pour l’examen d’échantillons critiques et Jacques Lambinon pour sa relecture attentive du manuscrit. Merci également aux commandants Impens et Fécherolle qui nous ont fourni toutes les autorisations et facilités d’accès au camp militaire de Lagland, ainsi qu’à Julien Noël qui nous a donné libre accès à toutes les réserves gaumaises dont il est le conservateur. Merci enfin à toutes les personnes qui nous ont rejoints et assistés sur le terrain à de multiples occasions, en particulier Philippe De Zuttere, Leo Andriessen et Cécile Nagels, Jean-Pierre Duvivier, Patrick Degroote, Claude Ulrich et Marie-Françoise Leleux, ainsi également que Philippe Martin et Dominique Champluvier qui, accompagnée d’Herman Stieperaere, nous ont indiqué des sites remarquables.

111BIBLIOGRAPHIE

112Andriessen, L., Sotiaux, A., Nagels, C. & Sotiaux, O., 1995.- Aneura maxima (Schiffn.) Steph. in Belgium, new for the European liverwort flora. J. Bryol., 18: 803-806.

113Andriessen, L., Sotiaux, A., Nagels, C. & Bollens, B., 1997.- Scleropodium cespitans (C. Müll.) L.Koch (Brachytheciaceae, Musci) retrouvé en Belgique un siècle après sa dernière récolte. Dumortiera, 67: 24-28.

114Anonyme, 1950.- Catalogue des Muscinées de la région ardennaise d’après l’herbier de J. Cardot. Bull. Soc. Hist. Nat. Ard., 40: 54-74.

115Arts, T., 1986.- Lophozia perssonii Buch & Arnell (Hepaticae) nieuw voor België. Dumortiera, 36: 2-6.

116Arts, T., Asperges, M., Bock, P. & Jacques, E., 1992.- Leptodontium gemmascens (Musci, Pottiaceae), nieuw voor de belgische mosflora. Dumortiera, 50 : 16-21.

117Bates, J. W., 1995.- A bryophyte flora of Berkshire. J. Bryol.,18 : 503-620.

118Benkert, D., 1978.- Liste der in den brandenburgischen Bezirken erloschenen und gefährdeten Moose, Farn- und Blütenpflanzen. Naturschutzarbeit in Berlin und Brandenbrug, 14 : 34-80.

119Berg, C. & Wiehle, W., 1991.- Rote Liste der gefährdeten Moose Mecklenburg-Vorpommerns. Umweltministerin des Landes Mecklenburg-Vorpom-mern, Schwerin.

120Blom, H. H., 1996.- A revision of the Schistidium apocarpum complex in Norway and Sweden. Bryoph. Biblioth., 49 : 333 pp.

121Demaret, F. & Castagne, E., 1959-1964.- Bryophytes. 2. Flore générale de Belgique. Bruxelles, Jardin Botanique de l’Etat, pp. 1-197.

122Demaret, F. & Lambinon, J., 1969.- Bryophytes rares, disparus ou menacés de disparition en Belgique. In Delvosalle, L., Demaret, F., Lambinon, J. & LawalrÉe, A., Plantes rares, disparues ou menacées de disparition en Belgique : l'appauvrissement de la flore indigène. Minist. Agric., Admin. Eaux & Forêts, Serv. Conserv. Nature, Trav.,4 : 87-124.

123Demaret, F., Arts, T., De Sloover, J.L. & De Zuttere, P., 1993.- Bryophytes. 3. Flore générale de Belgique. Meise, Jardin Botanique National de Belgique, pp. 113-262.

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Pour citer cet article

A. SOTIAUX & A. VANDERPOORTEN, «CATALOGUE, ATLAS COMMENT COMMENTÉ ET MESURES DE CONSERVATION DES BRYOPHYTES DU BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA SEMOIS (BELGIQUE,FRANCE)(suite 2)», Lejeunia, Revue de Botanique [En ligne], N° 175 (août 2004), URL : https://popups.uliege.be/0457-4184/index.php?id=1305.

A propos de :  A. SOTIAUX

Collaborateur scientifique au Jardin Botanique National de Belgique et à l’Université de Liège, Institut de Botanique.Chaussée de Bruxelles, 676, B-1410 Waterloo, Belgique.

A propos de :  A. VANDERPOORTEN

Chercheur qualifié du FNRS, Université de Liège, Institut de Botanique, B-22, Sart Tilman, B-4000 Liège, Belgique. Travail partiellement financé par la Région wallonne, Direction Générale des Ressources Naturelles et de l'Environnement, Service de la Conservation de la Nature. Convention C81.