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- N° 210 (février 2025)
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Synthèse de nos observations récentes sur la flore vasculaire de la zone clé pour la biodiversité El Kala 1 (nord-est algérien)

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La flore de la zone clé pour la biodiversité de la Zone Importante pour les Plantes en Algérie (ZIP), El Kala 1 (Nord-Est algérien) reste encore à ce jour très peu connue malgré ses données historiques, qui mettent en évidence son grand intérêt et son originalité sur le plan biogéographique, écologique et patrimonial. L'objectif de notre étude est de localiser les stations des taxons méconnus à l’échelle locale. Un total de 40 espèces et/ou sous-espèces sont nouvellement répertoriées dans cette région dont 30 spontanées et 10 xénophytes. En l’absence d’une protection légale de certaines de ces espèces, leurs biotopes continuent d'être dégradés voire détruits par les incendies, l’agriculture et le surpâturage. La maîtrise de ces évolutions par la sensibilisation des autorités et la réduction de la pression anthropique grâce à la sensibilisation du public doit faire l’objet d’une attention prioritaire en vue de la conservation de la flore patrimoniale en voie d’extinction.
Abstract
The flora of the key area for biodiversity of the Important Plants Areas in Algeria (IPA), El Kala 1 (North-East Algeria) remains to this day very little known despite its historical data, which highlight its great interest and its originality on the biogeographical level., ecological and heritage. The objective of our study is to locate the stations of unknown taxa at the local scale. A total of 40 species and/or subspecies are newly described in this region, including 30 spontaneous and 10 xenophytes. In the absence of legal protection for some of these species, their habitats continue to be degraded or even destroyed by fires, agriculture and overgrazing. Controlling these changes by raising the awareness of the authorities and reducing anthropogenic pressure by raising public awareness must be the subject of priority attention with a view to the conservation of heritage flora in danger of extinction.
Table des matières
1________________________________________________________
INTRODUCTION
2La richesse floristique de l’Algérie est évaluée à environ 4449 taxons (Dobignard & Chatelain, 2010-2013). La présence de cette richesse est liée à un assemblage de facteurs favorables : forte hétérogénéité des habitats naturels (chaînes de montagnes en contact avec la mer), fort taux d’endémisme estimé à 6,51% (isolement géographique de type insulaire ou altitudinal), richesse en éléments relictuels (proximité de refuges glaciaires) (Quézel & Santa, 1962-1963 ; Véla & Benhouhou, 2007). Actuellement, il reste à améliorer les données sur la distribution et la biogéographie afin de mieux estimer leur degré de rareté et vulnérabilité, gage d’une meilleure prise en compte et de la conservation de ce capital naturel. En effet, les connaissances sur la flore nationale, malgré son importance et sa diversité avérée, demeurent de nos jours plus ou moins datées, et une nouvelle flore s’avère nécessaire. En effet, les données chorologiques et écologiques de nombreuses espèces, ne sont connues qu’à travers les flores anciennes (Battandier & Trabut, 1888-1890 ; Maire, 1952-1987 ; Quézel & Santa, 1962-1963).
3Faisant partie du Tell littoral, la région d’El Kala occupe une situation géographique particulière qui lui confère une position phytogéographique spécifique. Elle fait partie du onzième point névralgique « hot-spot » régional de biodiversité en Méditerranée, dénommé « Kabylie–Numidie–Kroumirie » (Véla & Benhouhou, 2007) et elle abrite la zone importante pour les plantes « El Kala 1 » (Radford et al., 2011 ; Yahi et al., 2012). Sur cette portion du continent africain fortement privilégiée par les plantes et délaissée par les prospections botaniques, des taxons spontanés et xénophytes jamais observés ont été récemment recensés (de Bélair, 1990 ; de Bélair & Boussouak, 2002 ; de Bélair, 2005 ; de Bélair et al., 2012 ; Véla et al., 2012a ; Véla & de Bélair, 2013 ; Véla et al., 2013 ; Hamel & Azzouz, 2018 ; Miara et al., 2018 ; Fetnaci et al., 2019 ; Boutabia et al., 2019 ; Hamel et al., 2020 ; El Mokni et al., 2021 ; Hamel et al., 2023) et des taxons ont été redécouverts (Boulemtafes et al., 2017 ; Hamel et al., 2018a ; 2021 ; 2023). En effet, c’est dans cette région que se maintiennent de nombreux taxons de différentes origines géographiques (endémiques, méditerranéennes et septentrionales) faisant figure de raretés dans la flore du littoral algérien et algéro-tunisien (Véla & Benhouhou, 2007 ; Hamel & Boulemtafes, 2017 ; Hamel et al., 2022).
4Nos recherches floristiques dans la zone clé pour la biodiversité El Kala 1, entreprises depuis plus de trente-deux années, nous ont conduits à identifier une ou plusieurs nouvelles localités pour 40 espèces dont certaines d’entre elles sont méconnues.
RÉGION D’ÉTUDE
5La zone importante pour les plantes « El Kala 1 » est localisée à l’extrême Nord-Est algérien, elle est limitée à l’Est par la frontière algéro-tunisienne, au Nord par la mer Méditerranée, à l’Ouest par l’extrémité de la plaine alluviale d’Annaba et enfin au Sud par les contreforts des monts de la Medjerda (Boutabia et al., 2019) (Fig. 1). Faute de données climatologiques spécifiques des sites étudiés (Tab. 1), nous avons eu recours à la méthode des extrapolations (Seltzer et al., 1946) pour déterminer le type de climat de chacun des sites. Les précipitations moyennes sont de l’ordre de 780 mm par an à Cap Sigleb (incluant : Agglomération d’El Kala, Ain Khiar, Arboretum de Tonga, Boutribicha, Chaabat El Kerma, El Aioune, Grande plage, Haddada, Ile de France, Khenget Aoun, Koudiat Tella, Maison forestière Haddada, Plage El Aouinate, Plage la Calissar), 902 mm à Cap Rosa (incluant : Brabtia, Djebel El Koursi, El Balah, El Behaira, El Malha, Garaet Dekhla, Garaet Esstah, Garaet Okrea, Gouraiate, Hennaya, La Messida, Lac Bleu, Lac Noir, Le Moulin, Medjez Ecchaïr, Mellah, Oued La Mafragh, Reghia, Vieille Calle), 756 mm à Ben M’Hidi (incluant : El Frine, Errihane, Garaet El Ouez, Magalena).
6La végétation naturelle est constituée de sept formations principales (de Bélair, 1990) :
7- un groupement herbacé de dunes littorales à Ammophila arenaria (L.) Link.
- un groupement halophile herbacé de falaises et dalles rocheuses maritimes à Daucus carota L. subsp. hispanicus (Gouan) Thell., Crithmum maritimum L. et Dactylis glomerata L. subsp. hackelii (Asch. & Graebn.) Cif. & Giacom. (Boulemtafes, 2020).
- un groupement préforestier à Retama monosperma (L.) Boiss. subsp. bovei (Spach) Maire et Juniperus oxycedrus subsp. macrocarpa (Sm.) Ball. Cette formation végétale dunaire est très souvent interrompue par de grandes parcelles cultivées ou construites.
- un groupement préforestier à Pistacia lentiscus L. et Olea europaea L., actuellement dominé par le Calicotome villosa (Poir.) Link sous l’influence des incendies répétés (Ouelmouhoub & Benhouhou, 2007).
- un groupement des zones humides dont chaque plan d’eau possède une flore et une typologie très particulière (de Bélair, 2005).
- un groupement à Quercus suber L., de nos jours en grande partie remplacé par le Pin maritime (Pinus pinaster Aiton). Le processus d’enrésinement de la subéraie par le pin maritime s’accentue depuis plusieurs années (Quézel & Barbéro, 1990).
- un groupement à Quercus canariensis Willd., couvre toute la zone frontalière d’altitude entre l’Algérie et la Tunisie (Slimani et al., 2013).
FIG. 1. Localisation des stations d’observation
Tab. 1. Liste des localités échantillonnées avec la bibliographie correspondante
MÉTHODOLOGIE
8L’inventaire botanique de la région d’étude (Fig. 1 ; Tab. 1) a été réalisé durant les quatre saisons de trente-trois années consécutives (1990-2023). Les espèces nouvelles pour la Numidie orientale (plus précisément non citées dans le sous-secteur K3 par Quézel & Santa, 1962-1963) seront abordées une par une aux points de vue écologique et taxonomique.
9La détermination des plantes a été réalisée à l’aide d’ouvrages classiques à savoir la flore de l’Afrique du Nord (Maire, 1952-1987) et la flore d’Algérie et des régions désertiques méridionales (Quézel & Santa, 1962-1963). Des ouvrages plus anciens (Cosson, 1883-1887 ; Battandier & Trabut, 1895 ; Battandier, 1919) nous ont fourni de précieux renseignements sur les localités. La nomenclature a été ajustée selon l’index synonymique de Dobignard & Chatelain (2010-2013) et sa version actualisée en ligne (APD, 2024).
10Les divisions phytogéographiques retenues dans ce travail sont celles de Quézel & Santa (1962). La caractérisation chorologique a été réalisée selon la flore d’Andalousie (Blanca et al., 2009) et pour les endémiques selon Pignatti (1982) et les informations chorologiques présentes dans l’index synonymique de Dobignard et Chatelain (2010-2013).
11La rareté au niveau national est évaluée selon les critères de Quézel & Santa (1962-1963), et pour les espèces non présentes dans cet ouvrage, elle est appréciée selon nos propres estimations en se basant sur les mêmes critères.
12Enfin, nous avons considéré les taxons patrimoniaux, lorsqu’ils sont cités dans la liste rouge de l’UICN (2024), ou s’ils sont présents dans la liste des espèces végétales non cultivées protégées en Algérie (J.O.R.A., 2012).
RÉSULTATS
13Nos explorations botaniques récentes ou plus anciennes sur divers points de la ZIP El Kala 1, nous ont permis de découvrir de nouvelles stations pour quarante espèces connues de la flore algérienne non citées auparavant dans la région d’étude selon les anciennes flores de l’Algérie (Tab. 2). L’examen approfondi de l’appréciation d’abondance des taxons spontanés proposée par Quézel & Santa (1962-1963) et par nous-mêmes pour les taxons non renseignés dans les flores de référence met en évidence quatre taxons assez communs (Anthemis maritima subsp. maritima, Cistus creticus, Cynomorium coccineum et Narcissus obsoletus), et trois taxons assez rares (Asparagus officinalis, Lonas annua et Narcissus deficiens). Les autres sont considérés comme rares ou très rares.
14Sur le plan chorologique, la majorité des plantes observées dans la zone d’étude sont méditerranéennes avec 17 espèces soit (42,5%). Un taxon est cosmopolite (Sonchus asper subsp. glaucescens), un taxon est tropical (Oldenlandia capensis). Un seul taxon est ibéro-maghrébin (Arenaria emarginata), deux taxons sont endémiques du Nord de l'Algérie, du Nord-Ouest de la Tunisie et du Nord-Ouest de l'Italie (Androrchis patens et Aristolochia navicularis), un taxon est endémique algéro-tuniso-marocain (Serapias lingua subsp. tunetana), quatre taxons sont endémiques algéro-tunisiens (Calendula suffruticosa subsp. monardii, Genista aspalathoides subsp. aspalathoides, Ophrys numida et Serapias lingua subsp. stenopetala) et deux endémiques algériens (Dianthus caryophyllus subsp. aristidis et Drimia anthericoides). Enfin dix taxons xénophytes sont nouveaux dans la zone d’étude.
15Sur l’ensemble des taxons étudiés, trois sont inscrits sur la liste rouge de l'UICN (2024) et deux espèces sont protégées par le Décret exécutif n°12-03, des espèces végétales non cultivées protégées en Algérie (J.O.R.A., 2012).
16Le littoral d’El Kala arrive en tête en ce qui concerne les nouvelles localités des taxons autochtones observés. Tandis les zones humides hébergent la totalité des taxons xénophytes notés dans ce travail.
DISCUSSION
17Les observations de terrain nous ont permis de dénombrer 40 taxons, discutés ci-dessous, non cités en K3 par Quézel & Santa (1962-1963) dans la zone clé pour la biodiversité El Kala 1 qui sont soit nouveaux d’après les données consultées (littérature, herbiers, sites internet), ou récemment notés dans des articles scientifiques.
18Achillea ligustica All. (Fig. 2a)
19Cette espèce semble très rare en Algérie (Quézel & Santa, 1963), où elle est limitée au Fort National (K1), Collo (K2) et Laverdure (C1). Elle a été vue en été 2021 dans la zénaie (forêt de Quercus canariensis Willd.) de Djebel El Ghorra, où elle semble très rare et localisée avec une population très réduite à une dizaine de pieds. Toutefois, cette nouvelle localité présente la même écologie que la station de Laverdure (= El Machrouha) (T. Hamel & G. de Bélair, obs. pers., 2017).
20La présence de ce taxon, protégé à l’échelle nationale (cf. J.O.R.A, 2012), implique toutefois une surveillance et une protection actives de la part des chargés de la dynamique des populations et de l’état de conservation de leur habitat.
21Allium commutatum Guss. (Fig. 2b)
22Cet ail a été longtemps confondu avec divers taxons du groupe Allium ampeloprasum L. (Jauzein & Tison 2005), il se localise sur les côtes rocheuses du pourtour méditerranéen, plus particulièrement sur les dalles rocheuses maritimes, ou sur les replats terreux assez rudéralisées par les oiseaux marins (Médail & Véla, 2020). Il a été observé à Medjez Ecchaïr en septembre des années 2008, 2009 et 2012 (de Bélair et al., 2012), à la plage la Calissar en juillet 2013 et à Boutribicha en juillet 2017. Sa présence locale n’est pas surprenante car il était déjà connu sur la côte de Béjaïa (Véla et al., 2012b).
23Allium porrum L. subsp. polyanthum (Schult. & Schult. f.) Jauzein & J.-M. Tison (Fig. 2c)
24Les travaux de Jauzein & Tison (2005) montrent l’existence de deux sous-espèces d’Allium porrum L. (la subsp. porrum et la subsp. polyanthum (Schult. & Schult. f.) Jauzein & J.-M. Tison). Elles se différencient par la longueur des étamines et la morphologie pollinique.
25En Numidie, ce taxon a été vu sur un petit escarpement rocheux ainsi que sur quelques placages terricoles de la région de Filfila, où il est rare et très localisé (Hamel et al., 2023).
26Dans la région d’El Kala 1, ce taxon a été découvert dans le maquis bas d’Oued Djenane en mai 2016, puis une seconde localité a été trouvée à Cap Rosa sur sol rocheux avec lithosol sablonneux en avril 2018. Il est présent en petites populations dans les milieux ouverts de la garrigue sublittorale sur sol sablonneux (avec molasse et schistes en sous-sol). Il semble qu’il n’ait jamais été observé auparavant sur le territoire algérien (cf. Quézel & Santa, 1962 ; Dobignard & Chatelain, 2010) où il a peut-être été confondu avec d’autres espèces de même genre.
27Androrchis patens (Desf.) D. Tyteca & E. Klein (Fig. 2d)
Androrchis patens est une espèce d'orchidée rare et menacée du Nord de l'Algérie, au Nord-Ouest de la Tunisie (de Bélair et al., 2005 ; Martin et al., 2015), et au Nord-Ouest de l'Italie (Boukehili et al., 2018 ; Hamel et al., 2018b ; Boutabia et al., 2019 ; Calevo et al., 2021).
L’orchidée observée à Errihane correspond en tout point à la description de la variété fontanesii Rchb. telle que décrite par Maire (1960). Elle a été observée par de Bélair et al. (2005) au Nord-Est de l’Algérie à l’amont du Djebel Kelaia (Souk Ahras) à une altitude de 800 m. Une deuxième population de 56 individus a été notée à Mechroha vers Souk Ahras (Boukehili et al., 2018). A Djebel Taya (C1), une population de 30 individus a été dénombrée par Hamel et al. (2018b).
28Cette observation est nouvelle pour la Numidie (au sens de la subdivision proposée par Quézel & Santa, 1962) où elle n’était connue que dans les secteurs Kl-2, Al-2 et O1 et dans le secteur C1 (cf. de Bélair et al., 2005, Hamel et al., 2018b). Avec une population très réduite de trois individus, cette orchidée a été observée dans le maquis de Errihane en mélange avec Ophrys tenthredinifera Willd. subsp. ficalhoana, Ophrys scolopax subsp. apiformis Cav. et Ophrys speculum Link subsp. speculum.
29Anthemis maritima L. subsp. maritima (Fig. 2e)
30L’espèce est répandue depuis le Cap Rosa jusqu’à la Vieille Calle dans toutes les falaises et les dalles maritimes ensoleillées, puis elle déborde sur la face orientale d’El Kala. L’élargissement de sa répartition au secteur d’El Kala dénote le manque de prospection historique du secteur numidien (Véla & Benhouhou, 2007 ; Hamel et al., 2022).
31Arenaria emarginata Brot. (Fig. 2f)
32Nous avons observé cette espèce une première fois dans la forêt domaniale d’El Ghorra le 6 octobre 1997, puis dans les deux autres localités sublittorales de la Vieille Calle et du Lac Noir, qui sont donc nouvelles pour le littoral nord-est algérien.
33Quézel & Santa (1962) la signalait à « Al : L'Alma, Reghaïa, O1: Littoral oranais, O3: Ghar Rouban ». Cette découverte confirme donc la faible prospection historique du Tell oriental en Algérie.
34En termes de biogéographie, l’espèce est une ibéro-maghrébine (Dobignard & Chatelain, 2011). En guise de complément, nous avons consulté toutes les planches de la base de données des plantes d'Afrique du Nord (APD, 2024) étiquetées « Arenaria emarginata ». Les 6 planches disponibles se rattachent clairement à notre espèce : elles proviennent toutes du Maroc et ont été récoltées en avril et mai. Elle semble toutefois rare en Tunisie (Pottier-Alapetite, 1979), où elle est dispersée dans les pâturages sablonneux et pierreux des régions semi-arides de Sidi Bouzid et Sbeitla.
35Aristolochia navicularis E. Nardi (Fig. 2g)
36C'est une géophyte tubéreuse dont l’aire de répartition est limitée à la Sardaigne, la Sicile (île Egadi), le Nord-Est de l’Algérie et le Nord de la Tunisie, qui a été décrite par Nardi (1984), après le travail de Quézel & Santa de 1962. Cette espèce méconnue a été récoltée dans quatre localités au Nord-Est algérien (cf. planches d’herbiers de Gérard de Bélair https://gdebelair.com/tax/zzad.html#Aristolochiaceae). Nous confirmons donc ici la présence en Algérie d’Aristolochia navicularis (Identification E. Véla) dans deux stations à l’extrême Est numidien.
37Asparagus officinalis L. (Fig. 2h)
38L’asperge officinale est un petit arbuste eury-méditerranéen lié aux ripisylves ou fourrés thermophiles temporairement humides bordant les marais ou les clairières. Curieusement assez rare en Algérie, il est limité à quatre secteurs biogéographiques (C1, A1, O3 et H1) (Quézel & Santa, 1962). En dehors de ces secteurs, il existe une autre population aujourd’hui confinée à la Numidie occidentale, vers le lac Sidi Freitis (G. de Bélair, obs. pers., 03/05/1993). Son observation récente à Garaet Dekhla, où elle ne semblait pas être connue, mérite d’être signalée ici (T. Hamel, obs. pers., 25/04/2018).
39Calendula suffruticosa Vahl subsp. monardii (Boiss. & Reut.) Ohle (Fig. 2i)
40Cette sous-espèce, observée à Boutribicha, est remarquable en raison de la zone végétative de la tige principale, légèrement allongée, de 15 à 25 cm de long. Les akènes sont rostrés-exailés au dos tout au plus légèrement piquant ou plat-tuberculés. Les feuilles inférieures sont charnues de 0,6 à 0,8 mm et les fleurs sont ligulées avec parfois une courte bande brun rougeâtre au dos (cf. Ohle, 1975).
41De même nos échantillons correspondent bien, par leur écologie et leur morphologie, au type de la récolte de Simpson du musée d’histoire naturelle de Londres (n.d. 38338, 18- 4- 1938, BMNH) à Tabarka (Nord-Ouest tunisien). Ces plantes avaient été signalées par Battandier (1888-1890) sous le nom de
42C. suffruticosa Vahl, à considérer au sens large.
43Cistus creticus L. (Fig. 2j)
44Cette espèce semble assez commune dans l‘extrême Nord-Est algérien (G. de Bélair, obs. pers., 1999 ; T. Hamel, obs. pers., 2017). Elle semble toutefois très commune en Algérie, tandis que cette localité semble nouvelle pour le littoral nord-est algérien (cf. Quézel & Santa, 1963). Dans le même temps la présence de cette espèce est confirmée dans d’autres localités de la Numidie où elle a été photographiée par G. de Bélair dans la région d’Oued Djedra.
45Cynomorium coccineum L. (Fig. 2k)
46La présence de Cynomorium coccineum ne semble jamais avoir été notée ni en Numidie, ni en Kabylie ou dans le Centre algérien (cf. Quézel & Santa, 1962). C’est au cours d’une sortie effectuée le 3 avril 2004 au Cap Sigleb (ex-Cap Roux) sur son versant Est que ladite espèce a été rencontrée parasite sur Halimione portulacoides (L.) Aellen et Sarcocornia fruticosa (L.) A. J. Scott (E. Véla, G. de Bélair, L. Boutabia & S. Telailia, obs. pers.). Dans cette région, la population de l’espèce est très réduite, elle s’élève à quelques pieds isolés avec une faible régénération à cause des incendies répétés sur le maquis bas et la falaise de Cap Sigleb Est durant la période estivale.
Dianthus caryophyllus L. subsp. aristidis (Batt.) Greuter & Burdet (Fig. 2l)
47L’œillet d’Aristide est une rare chasmophyte caractéristique des falaises et rochers maritimes, endémique de la Numidie. Cette espèce semble assez commune sur les falaises de la Numidie occidentale (T. Hamel & G. de Bélair, obs. pers., 2009-2023). Elle semble toutefois très rare en Numidie orientale, tandis que la station de Cap Rosa semble nouvelle pour le littoral nord-est algérien (Quézel & Santa, 1962 ; Véla et al., 2012a). Toutefois, la présence de nombreux escarpement rocheux difficiles d’accès, nous laisse penser que d’autres populations de l’espèce peuvent exister au niveau des falaises d’El Kala demeurées inexplorées sur le plan botanique (cf. Hamel et al., 2022).
Drimia anthericoides (Poir.) Véla & de Bélair (Fig. 2m)
Taxon intéressant sur le plan biogéographique, Drimia anthericoides est une espèce endémique à distribution limitée au Nord-Est algérien. Selon Quézel & Santa (1962), l’espèce est assez commune en Algérie orientale dans les pelouses et les maquis défrichés, où plusieurs stations ont été recensées dans la péninsule de l’Edough et à Skikda (entre Tréat et Bouchachya) (Véla et al., 2016), elle semble très rare en Numidie orientale puisqu’une seule localité est connue à Ain Talhi dans la région de Souk Ahras et une autre à Zitouna dans la région d’El Kala.
48Galium verrucosum Huds. subsp. halophilum (Ponzo) Lambinon (Fig. 2n)
49Cette Rubiacée annuelle d’aire sténo-méditerranéenne est présente en région nord-tyrrhénienne où elle a une distribution insulaire (Corse, Sardaigne, île d’Elbe, Giglio et Sicile) (Jeanmonod &|Gamisans, 2007) et en Algérie à Cap Sigleb (Véla & de Bélair, 2013). Dans la région d’El Kala, Galium verrucosum subsp. halophilum a été observé sur les falaises maritimes des deux caps limitant le Parc National d’El Kala (Cap Sigleb et Cap Rosa) où il semble être très rare. Toutefois, cette observation est nouvelle pour le littoral numidien (Hamel et al., 2013 ; Boulemtafes, 2020 ; Hamel et al., 2022). Il est à noter que ledit taxon a été récemment trouvé à Cap Fegoul sur le littoral de la péninsule de l’Edough (Boulemtafes et al., 2023).
50Genista aspalathoides Lam. subsp. aspalathoides (Fig. 2o)
51Sur le plan biogéographique, ce genêt est un taxon endémique algéro-tunisien, à aire de distribution mondiale très restreinte (Maire, 1987). Il a été retrouvé en stations morcelées (Djebel El Koursi et Cap Rosa) jusqu’à la frontière tunisienne au Cap Sigleb Est (cf. Véla et al., 2012a ; Hamel et al., 2021). Mais nous l’avons aussi découvert bien au–delà vers le sud de la région d’El Kala, dans deux stations (Magalena et Zitouna) où il abonde et forme un maquis très dense.
52Limonium virgatum (Willd.) Fourr. (Fig. 2p)
53Ce taxon héliophile et halorésistant croit le long des côtes rocheuses, sur les falaises, les rochers et replats rocailleux, préférentiellement sur silice. L’espèce est très rare en Algérie, cantonnée à quelques stations du littoral du centre (Quézel & Santa, 1962). A El Kala, l’espèce est très localisée sur les dalles rocheuses de quatre stations d’observation (La Messida, Medjez Ecchaïr, plage El Aouinate et la Vieille Calle).
54Lonas annua (L.) Vines & Druce (Fig. 2q)
Il semble que ce taxon méditerranéen n’ait jamais été observé en dehors des secteurs du Tell constantinois, de l’Atlas Tellien, de l’Algérois et de la petite et la grande Kabylie (Quézel & Santa, 1962). On peut émettre l’hypothèse que l’espèce est visiblement passée inaperçue. Sa présence dans la région d’étude n’a jamais été clairement affirmée jusqu’à ce jour (cf. Battandier & Trabut, 1888 ; Quézel & Santa, 1963). Dans le sous-secteur numidien, elle est anciennement signalée dans les aunaies et les dunes de Righia (G. de Bélair, obs. pers., 10/05/1987) et elle a été mentionnée dans diverses études phytoécologiques (Hamel, 2013, Hamel et al., 2023).
55Nous confirmons donc ici l’existence de cette espèce dans le maquis bas à Quercus suber L., Quercus coccifera L. et Olea europaea L. aux localités de la Vieille Calle, Brabtia et Khenget Aoun avec au moins plusieurs dizaines d’individus. La découverte de ces trois nouvelles stations dans la Numidie orientale dénote manifestement un manque de prospections historiques de cette région.
56Narcissus deficiens Herb. (Fig. 2r)
57Syn. : N. miniatus Donn-Morg., Koop. & Zonn.
58Il s’agit d’un allohexaploïde de Narcissus serotinus et N. elegans largement répandu en région méditerranéenne (Zonneveld, 2008). Plusieurs populations en ont été observées dans les prairies humides de Reghia et sous le Pinus pinaster Aiton dans la région du Lac Noir.
59Narcissus obsoletus (Haw.) Steud. (Fig. 2s)
60Nous suivons Boukhebache et al. (2022) en reconnaissant un N. obsoletus distinct du N. serotinus s. str. En Algérie N. obsoletus qui a souvent été mal identifié peut former des populations mixtes avec N. serotinus L. sensu stricto.
61Dans la région d’El Kala, le Narcissus obsoletus a été vu sur les dunes de Hennaya et la pinède du Lac Noir où il semble assez commun. Ces observations sont nouvelles pour la Numidie orientale (Quézel & Santa 1962 ; Boukhebache et al., 2022).
62Oldenlandia capensis L. f. (Fig. 2t)
63Cette espèce est très rare en Algérie et ses populations sont toutes localisées à El Kala. Elle est dispersée entre Garaat Esstah (ex. Saboun) et le Lac Noir (ex. Bordj Ali Bey). Son observation récente sur les bordures du Lac Bleu et à Garaet Okrea, où elle ne semblait pas connue, mérite d’être signalée ici (G. de Bélair, obs. pers., 15/09/1993 ; 10/09/1994; 8/10/1996).
64Elle est constante dans les stations d’observations mais elle reste toujours très rare où elle est régulièrement observée durant ces dernières années.
65Ophrys iricolor Desf. (Fig. 2u)
66Maire (1959), le signale sous le nom d’Ophrys fusca Link var. iricolor (Desf.) Rchb., en précisant qu’il est assez commun dans le Nord du Tell algérien, il a ensuite été oublié dans la flore de Quézel & Santa (1962). Cela confirme le déficit de prospection historique dans la région d’El Kala 1.
67En Tunisie, la zone de répartition de la plante a été étendue au-delà de la région de Tunis et elle atteint et dépasse même un peu la frontière algéro-tunisienne (Martin et al., 2015), ce qui est en accord avec sa présence dans le Nord-Est algérien.
68Nous établissons donc ici l’existence de cette espèce dans le maquis de Zitouna. On peut imaginer que son aire réelle n’est pas encore connue en globalité du fait de la grande confusion possible avec les autres espèces proches d’O. fusca notamment avec O. lupercalis Devillers-Tersch. et Devillers.
69Ophrys numida Devillers-Tersch. & Devillers (Fig. 2v)
70En Algérie cette espèce a longtemps été méconnue et confondue avec O. battandieri E.G. Camus et englobée dans O. subfusca (Rchb. f.) Batt.
71Elle a été observée dans le sous-secteur numidien, au niveau de la station El Arrouch, qui se trouve dans le sud de Skikda (de Bélair et al., 2005). La récente mise au point de Martin et al. (2020) confirme finalement la large répartition de ce taxon dans les secteurs K1, K2, K3, C1, C2 et AS3. Nous avons pu confirmer une nouvelle station au cimetière Sidi Mohamed en Numidie orientale. Cette nouvelle station élargit l'aire de cette espèce endémique algéro-tunisienne (Martin et al., 2020). Toutefois, elle reste néanmoins rare dans les montagnes qui sont propices à sa présence et menacée par plusieurs facteurs de dégradation (incendie, pâturage, piétinement, cueillette, défrichement, etc.).
72Ophrys ×fernandii Rolfe (Fig. 2w)
73Cette orchidée est un hybride (Ophrys bombyliflora Link x O. speculum Link subsp. speculum) nouveau pour l'Algérie. Récemment, Boutabia et al. (2019) l’ont observée à la frontière algéro-tunisienne dans le maquis de Bougous.
74Ce taxon a été rencontré dans la station El Guitna en nombre très réduit (3 individus seulement).
75Ophrys ×sommieri E.G. Camus (Fig. 2x)
Cet hybride entre O. bombyliflora Link et O. tenthredinifera Willd. a été décrit pour la première fois par Sommier (1896) à partir de spécimens recueillis à Monte Argentario (Toscana, Italie), puis baptisé par Camus in Cortesi : Ophrys ×sommieri E.G. Camus (Garcia & Marquez, 2014). En Algérie, il a été observé à Jijel par Maire (1924) qui l'a décrit à nouveau en lui donnant le nom d'Ophrys ×humbertii, synonyme postérieur d’O. ×sommieri. Cet hybride ne semble pas encore avoir été signalé en Tunisie (cf. Le Floc’h et al., 2010 ; Martin et al., 2015).
76Cette orchidée semble être très rare dans la région d’étude (cf. Boutabia et al., 2019). Elle n’a été observée que dans une seule nouvelle localité à Errihane, avec cinq individus seulement, le 11 avril 2018, sous les bosquets de Crataegus monogyna Jacq. et Olea europaea L.
77Plantago crassifolia Forssk. (Fig. 2y)
78Le plantain à feuilles grasses est un taxon méditerranéen qui est rare au Maghreb. En Algérie, l’espèce n’est indiquée qu’à La Rassauta et Reghaïa sur le sous-secteur littoral algérois (cf. Quézel & Santa, 1963). L’espèce est nouvelle pour la région d’El Kala et elle existe en petites populations sur les embouchures des oueds, notamment sous le Juncus acutus L. et Juncus maritimus Lam. Les populations les plus proches se situent à Filfila en Numidie occidentale (Hamel et al., 2023).
79Serapias lingua L. subsp. stenopetala (Maire & T. Stephenson) Maire & Weiller (Fig. 2z)
80La sous espèce est méconnue, proche mais paraissant cependant bien distincte de Serapias lingua L. subsp. lingua, elle est décrite d’Algérie en 1930 comme endémique de la Numidie (de Bélair & Boussouak 2002 ; de Bélair et al., 2005) autrement dit de la Kroumirie (au sens large), par-delà la frontière algéro-tunisien.
81Ce taxon paraît n'avoir plus été observé jusqu'en 1994 lorsqu’il fut retrouvé à Mellah et Brabtia (de Bélair & Boussouak, 2002). Par la suite, des stations nouvelles ont été découvertes à Sidi Abderahmen (de Bélair et al. 2005, station qui existe toujours, G. de Bélair, obs. pers., avril 2020), Mechrouha (Boukehili et al., 2018), Djebel El Ouhech (Martin et al., 2020), Ain Zena (T. Hamel, AR. Slimani, G. de Bélair, L. Boutabia & S. Telailia obs. pers., mai 2022) et à El Batha (Hammana et al., 2024). Il est considéré par Véla et al. (2012c) comme étant un taxon rare en Algérie et en Tunisie. De même, Maire (1959) le mentionne comme rare dans le Tell algérien et le Nord tunisien.
82La présence de cette sous-espèce à El Frine implique toutefois une surveillance et une protection active de la dynamique des populations et de l’état de conservation de son habitat. Ainsi, la prise en compte de cette espèce patrimoniale par les gestionnaires concernés (groupements d’intérêt public ou scientifique, associations, etc.) est nécessaire.
83Serapias lingua L. subsp. tunetana B. Baumann & H. Baumann (Fig. 2aa)
84En Algérie, au sein de l’agrégat de Serapias lingua, il est possible de distinguer principalement les trois sous-espèces : lingua subsp. stenopetala souvent qualifié d’endémique algéro-tunisien, alors que Delforge (2001) le signale en péninsule ibérique, S. lingua L. subsp. lingua, un taxon méditerranéen-atlantique connu en Numidie, en Tell constantinois (de Bélair et al., 2005) et en Kroumirie (Nord-Ouest tunisien) (Martin et al., 2015), ainsi que S. lingua L. subsp. tunetana B. Baumann & H. Baumann, une sous-espèce endémique algéro-tuniso-marocaine (El Mokni et al., 2021). Cette dernière sous-espèce a été signalée et illustrée sous Serapias lingua par Valles & Valles-Lombard (1988).
85A El Kala, l’espèce est très rare, elle est discrète selon le stade phénologique correspondant, et elle se localise dans les petites pelouses arénacées un peu humides ou plus rarement dans les fossés humides (L. Boutabia & S. Telailia, obs. pers., 2018).
86Sonchus asper (L.) Hill subsp. glaucescens (Jord.) Ball (Fig. 2ab)
Ce taxon subcosmopolite est indiqué comme rare dans les sous-secteurs de la grande Kabylie (K1), de l’Algérois de l'Atlas Tellien (A2), et celui de l’Oranie de l'Atlas Tellien (O3) (Quézel & Santa, 1963). Pottier-Alapetite (1981) signale la raréfaction de cette espèce en Tunisie ; elle est, semble-t-il, absente en Numidie (Boulemtafes, 2020).
87Nous avons observé cette plante à El Balah en mars 2020, sous forme de quelques individus isolés sous un peuplement de Chamaerops humilis L. et Phillyrea latifolia L.
88Teucrium fruticans L. (Fig. 2ac)
89Plante plutôt rare et très dispersée en Algérie où elle semble en régression généralisée, ne semblant actuellement assez commune qu’en région méditerranéenne (Boulemtafes et al., 2018). Elle affectionne les broussailles rases et reste assez rare dans la région d’El Kala où elle est sans doute sous-observée. Elle a été notée sur des blocs rocheux à Meziraa en 2011 et sur les bordures Est de la Lagune d’El Mellah en 2014.
90Elle est par ailleurs rare en Tunisie (Pottier-Alapetite, 1979-1981), où elle est très localisée à Tabarka sur la frontière algérienne en Kroumirie, ce qui est en accord avec sa présence dans le Nord-Est algérien.
91Thelypteris palustris (A. Gray) Schott (Fig. 2ad)
92Le Polystic des marécages est une des caractéristiques emblématiques de la flore des mares temporaires méditerranéennes (Grillas et al., 2004a). Douée d’une grande amplitude écologique, cette plante peut se rencontrer dans des habitats amphibies très divers : eaux douces tourbeuses, acides, et oligotrophes ou mésotrophes (Médail et al., 1998; Grillas et al., 2004b).
93L’aire de répartition de cette fougère parait limitée en Algérie à la plaine de Senhadja (Maire, 1952, Quézel & Santa, 1962). Nous avons revu cette espèce en 1991 dans les trois stations déjà connues de Garaet Dekhla, Garaet Esstah et Gouraiate (Haou et al., 2011 ; Meddour et al., 2023). C’est en 2004, que nous en avons découvert une nouvelle station à l’intérieur du Lac Bleu, où sa population peut être estimée à une dizaine de pieds installés sur une tourbière très humide, mais elle mérite d’être recherchée dans les aulnaies de la région.
94Localités nouvelles de taxons xénophytes méconnus en Numidie orientale
95Amaranthus viridis L. (Fig. 3a)
96Sa présence a été confirmée sur le territoire algérien dans plusieurs stations à Annaba et Filfila en Numidie occidentale où il vient s’ajouter au groupe des plantes invasives (Bellili et al., 2022 ; Hamel et al., 2023). Ce taxon est fréquemment observé sur les bords de chemins de l’agglomération d’El Kala.
97Arctotheca calendula (L.) Levyns (Fig. 3b)
98Cette espèce ne semble pas avoir été préalablement signalée en Algérie (Maire, 1952-1987 ; Quézel & Santa, 1963 ; Dobignard & Chatelain, 2011) alors qu’elle est présente au Maroc (Fennane & Ibn Tattou, 1998 ; Valdés et al., 2002) ainsi qu’à proximité en Tunisie (Le Floc’H et al., 2010). Elle est nouvellement mentionnée sur le territoire algérien par Hamel et al. (2020) dans la station nommée Behaira, puis une nouvelle station a été découverte dans les prairies humides autour du Lac Noir (T. Hamel, obs. pers., mai 2021) et les prairies des hautes montagnes de Bougous (L. Boutabia & S. Telailia, obs. pers., mai 2022).
99Cenchrus setaceus (Forssk.) Morrone subsp. morronei Ibn Tattou (Fig. 3c)
100Ce taxon est très localisé sur les falaises maritimes d’El Kala, notamment près de la vaste maison en ruine appelée « Le Moulin ». Il est possible que l’espèce ait colonisé cette station assez récemment à la faveur d’une dispersion des graines par le vent depuis la Tunisie où elle est commune (Cuénod, 1954) ou d’un transport fortuit par les nombreux oiseaux marins qui fréquentent la station d’observation (donc ornithochore). Seuls quelques individus ont été aperçus, mais un recensement plus précis serait à effectuer.
101Datura inoxia Mill. (Fig. 3d)
102Il semble que ce taxon n’ait jamais été observé en dehors de ses stations classiques du secteur du Sahara Septentrional (cf. Quézel & Santa, 1962). Nous pouvons émettre l’hypothèse que l’espèce est visiblement passée inaperçue ou, probablement, elle est nouvellement installée sur le territoire numidien. Nous avons pu récemment confirmer la présence d’une population d’une dizaine de pieds par station sur les dunes, les berges des cours d'eau et les terrains incultes de la région d’El Kala.
103Gnaphalium antillanum Urb. (Fig. 3e)
104Cette Asteraceae ne figure pas dans les flores de l’Algérie (Maire, 1952-1987 ; Quézel & Santa, 1962-1963 ; Dobignard & Chatelain, 2010-2013). Sa découverte sur le territoire algérien a fait l’objet d’une publication précédente (Hamel & Azzouz, 2018). Depuis, plusieurs stations ont été découvertes en Numidie orientale.
105Ibicella lutea (Lindl.) Van Eselt. (Fig. 3f)
106Cette plante herbacée est l’une des espèces invasives les plus fréquentes dans les agrosystèmes et terrains rudéralisés en Méditerranée. Dans la région d’El Kala, elle est présente dans les terrains agricoles abandonnés avec des populations ponctuelles et elle ne parait pas être une menace importante pour la flore indigène.
107Lepidium didymum L. (Fig. 3g)
108Cette petite crucifère annuelle à cycle rapide et floraison étalée de mai à septembre a été observée en mai 2018. Elle était présente en petites populations sur le petit escarpement rocheux et sur quelques placages terricoles de la plage Medjez Ecchaïr et le site historique « Le Moulin ».
109Oxalis articulata Savigny (Fig. 3h)
110Cette Oxalidacée reste très localisée dans les aulnaies de la Numidie orientale. Elle a été observée d'abord au Lac Tonga (G. de Bélair, obs. pers., 10/01/1996) ensuite à l'aulnaie de Righia et l'aulnaie de Laouledj (Belouahem-Abed, 2012). Notre nouvelle observation à l'aulnaie de Ain Khiar et l’Arboretum de Tonga confirme sa préférence pour ce type d'écosystème. Selon Belhouahem-Abed et al. (2011), l'intégration de l'Oxalis articulata au cortège des aulnaies serait probablement due aux perturbations exogènes modifiant les conditions locales (ouverture de la canopée et assèchement du substrat).
111Si cette espèce est bien introduite elle ne semble pas s’étendre de manière significative, cas fréquent en Méditerranée (Meddour et al., 2020).
112Oxalis purpurea L. (Fig. 3i)
113Cette xénophyte semble nouvelle pour la flore algérienne (cf. Quézel & Santa, 1963). Elle a été vue à proximité de l’agglomération de Bougous, à Soug Rguibette du côté de la plage Les Sables d'Or et également à la Maison forestière Haddada où elle semble assez commune. Cette observation est nouvelle pour l’Algérie où elle n’était connue qu’à la Fontaine du Prince dans la péninsule de l’Edough (Véla et al., 2013 ; Hamel, 2013).
114Il est donc fort probable que la population d’O. purpurea, qui s’y est établie depuis quelques années, provienne de graines introduites accidentellement au niveau des substrats de cultures utilisés dans les jardins des maisons.
115Senecio angulatus L. f. (Fig. 3j)
116Nous avions précédemment annoncé la présence de ce taxon comme nouveau pour l’Algérie, à partir de récoltes effectuées dans un maquis de Berrihane (Miara et al., 2018). Ce Séneçon anguleux est bien présent en Numidie orientale puisqu’il a été observé dans plusieurs stations. En effet, il est fréquemment planté dans les jardins privés de la ville d’El Kala en raison de ses qualités ornementales et de sa rusticité, ce qui pourrait expliquer ses observations récentes (Rossini-Oliva et al., 2003 ; Groves et al., 2005).
CONCLUSION
117À la lumière de cette étude, il est utile de rappeler les principaux résultats et les perspectives qu’elle suggère.
118Toutes ces nouvelles stations, qui hébergent les 40 taxons observés dans la région d’El Kala 1 dont certains sont de grande valeur patrimoniale confirment d'une part, son appartenance aux 34 « hotspots » sélectionnés au niveau mondial en raison de sa biodiversité exceptionnelle et d'autre part, nous encourage à une recherche encore plus approfondie et à la mise en place d’une base de données floristiques.
119Par ailleurs, il est à noter que ladite région présente une diversité d’écosystèmes où toutes les conditions sont réunies pour engendrer une riche biodiversité, cependant l’équilibre écologique de ses écosystèmes est menacé par l’impact de deux facteurs principaux : le réchauffement climatique et l’impact anthropique (urbanisation, pollution des oueds et milieux humides notamment par les détergents, surpâturage, incendie criminels, défrichements illicites, exploitation de sablières, élargissement des routes et ouverture des nouvelles routes notamment sur la frange littorale). De ce fait, l’intégralité de la couverture végétale qu’elle supporte ou abrite se trouve fragilisée. En termes de conservation, il y a lieu de rappeler la nécessité de mettre en place rapidement des mesures de protection des stations actuelles surtout que la plupart d'entre elles se trouvent dans le parc national d'El Kala.
REMERCIEMENTS
120Nous remercions nos collègues botanistes pour les photos qu’ils nous ont fournies : Errol Véla, fig. 2k ; Amel Meddad-Hamza, fig. 2o.
121Conflit d'intérêt : Aucun conflit d'intérêt potentiel n'a été signalé par les auteurs.
122ORCID
123Tarek Hamel http://orcid.org/0000-0001-7383-5453
124Gérard de Bélair //
125Lamia Boutabia https://orcid.org/0000-0002-7757-8228
126Salah Telailia https://orcid.org/0000-0002-4653-3764
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