Que signifie le « primat de la raison pratique » en théorie de la connaissance ?
Chargé de recherches du F.R.S.-FNRS / Université de Liège
Résumé
Partant du constat que la majeure partie des débats concernant un éventuel « primat de la raison pratique » se jouent pour ainsi dire en amont de la phénoménologie husserlienne, j’entreprends d’abord de retracer les deux sources de la thèse du « primat de la raison pratique », telle qu’elle est défendue dans l’école néokantienne de Bade, à savoir la source kantienne-fichtéenne, qui concerne le caractère « normatif » du critère de validité de la connaissance, et la source brentanienne-bergmannienne, qui concerne le caractère « pratique » des actes judicatifs. J’examine ensuite brièvement les deux stratégies développées respectivement par Rickert et par Lask pour écarter l’objection de « moralisme » : l’idée d’un « parallélisme logico-éthique » (Rickert) et la critique du concept de Sollen (Lask).
1SOMMAIRE
21. Les deux sources du « primat de la raison pratique »
3 A. Une certaine lecture fichtéenne de Kant
4 B. La lecture bergmannienne de Brentano
52. Les stratégies de Rickert et de Lask en vue d’écarter le « moralisme » sous-jacent au « primat de la raison pratique »