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- Volume 21 (2025)
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- Perception amodale, intersensorialité, synesthésie (Préambule)
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Perception amodale, intersensorialité, synesthésie (Préambule)

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1Ce numéro du Bulletin d’Analyse Phénoménologique rassemble les textes originaux présentés lors du séminaire du Centre de recherches phénoménologiques (ULiege) – Creph, organisé en 2021 par l’équipe d’esthétique. En 2008, le « service d’esthétique » a fusionné avec le Centre de recherches phénoménologiques, et s’est spécialisé dans le domaine des esthétiques phénoménologiques et des esthétiques de la différence. Aujourd’hui, un programme de recherche repensé engage les membres de l’équipe à travailler — avec un élan critique marqué — sur des questions essentielles de l’esthétique contemporaine et montre une ouverture plus franche sur des domaines pratiques liés à la culture. Les connexions de nos recherches avec la phénoménologie restent très vives dans le champ de l’esthétique entendue au sens étymologique du terme, c’est-à-dire comme science du sensible.
2Le numéro « Perception amodale, intersensorialité, synesthésie » rassemble les contributions de chercheuses ou chercheurs qui travaillent sur la sensation ou la perception sensorielle — en particulier, mais pas seulement, dans le champ de la phénoménologie. On examinera ici la question du rapport (ou du non-rapport) entre les sens, ainsi que celle des modèles qui permettent de le théoriser. Doit-on reconnaître et décrire les liens entre les modalités sensorielles comme des liens de solidarité, d’alliance, de renforcement, ou plutôt de concurrence, de désaccord ou de conflit ? Les textes proposés envisageront l’unité éventuelle des sens, et les expériences censées la valoriser. Et, à rebours de cette quête d’unité, ils identifieront les expériences qui réclament de sortir du holisme perceptif. Une importante proportion de ces textes éclaire et analyse (non sans regard critique) le phénomène de la « perception amodale » ou synesthésie, aussi bien « ontologique » que pathologique.
3Notre connexion au champ de l’art nous porte souvent à nous aventurer au contact d’expériences hors-normes, débordant les balises de l’expérience sensible ordinaire. En invitant ici des collègues aux intérêts scientifiques multiples, on s’est demandé plus largement si des situations empiriques particulières — existentielles, cliniques, artistiques, écologiques, éthologiques — pouvaient révéler mieux que d’autres la complexité des rapports possibles entre les sens, à la manière dont le problème de Molyneux avait agité les philosophes à partir de la fin du 17e siècle.
4Le séminaire 2021 du Centre de recherches phénoménologiques, dont les actes sont publiés ici, était d’abord prévu pour le printemps 2020, mais les conditions sanitaires nous ont empêché·es de nous rencontrer en chair et en os. En 2021, les conditions n’étant pas redevenues optimales, nous avons décidé d’adopter un format hybride, en partie virtuel. Non pas pour se plier à l’injonction de productivité (faire de la science coûte que coûte, y compris dans des conditions précaires ou difficilement supportables), mais pour commencer à sortir nos travaux de recherche du confinement, l’absence d’activités scientifiques freinant les dynamiques collectives, vitales pour chacun·e d’entre nous, et en particulier pour les jeunes chercheurs.
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6Sommaire. Perception amodale, intersensorialité, synesthésie (Jérôme Flas, Maud Hagelstein, Timothée Moreau), p. 1-3. — Modéliser les liens entre les sens. Enjeux esthétiques et phénoménologiques (Maud Hagelstein), p. 4-16. — Figures multimodales (Denis Seron), p. 17-39. — La dynamique d’institution de dimensions d’expérience perceptive chez Merleau-Ponty (Danilo Saretta Verissimo), p. 40-65. — Chair et synesthésies : le complexe de Chandos (Annabelle Dufourcq), p. 66-87. — Un sentiment vague de l’existence : vers une clarification phénoménologique du concept de cénesthèse (István Fazakas, Mathilde Bois), p. 88-114. — Une perception « totale », harmonieuse et omniprésente. Quelques remarques sur ce que la synesthésie n’est pas (Leonardo Capanni), p. 115-141. — La synesthésie, la phénoménologie et les sens. Pour une théorie de l’expérience synesthésique et de son contenu : le maniérisme perceptif (David Landais), p. 142-196. — Transsensible, transartistique : la réflexion sur la synesthésie chez Mikel Dufrenne (Germana Alberti), p. 197-224. — Le silence des voix : histoire, phénoménologie et grammaire de l’hallucination verbale (Mathieu Frèrejouan), p. 225-266. — Sauts et chutes intenses des sensations : à propos du problème d’une écologie des sens (Jérôme Flas), p. 267-296. — Sens et épistémologies du standpoint. « Perspective partielle » et « vision touchante » comme propositions féministes pour une pensée spéculative (Mahaut Kill), p. 297-314. — À la recherche d’un corps : phénoménologie du vécu anorexique (Géraldine Sauvage), p. 315-326. — La chair est tombée sur un os. Pour une micro-phénoménologie du squelette (Roland Breeur), p. 327-343. — Un miroir olfactif. Ou l’effet Molyneux en éthologie (Thibault De Meyer), p. 344-362.

