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Présentation
1Ce deuxième numéro de la série « Actes » rassemble des textes issus de travaux menés dans le cadre d’un séminaire doctoral sur le thème « La nature vivante », qui s’est tenu à l’Université de Liège durant la semaine du 19 au 23 mai 2008. Le but du séminaire était d'étudier la contribution du mouvement phénoménologique à une pensée de la vie, mais aussi d'envisager l'inspiration ou les remises en question que la phénoménologie a pu trouver dans les sciences ou les métaphysiques de la vie. La plupart des textes qui composent ce numéro s’articulent autour de penseurs issus de la tradition phénoménologique (Husserl, Scheler, Heidegger, Straus, Sartre, Merleau-Ponty, Jonas, Ricœur), en les confrontant souvent à des philosophies (celles de Kant, Nietzsche, Bergson, Whitehead, Wittgenstein, Canguilhem, Deleuze, Dennett) ou à des disciplines (biologie, éthologie, sciences cognitives) plus ou moins étrangères à cette tradition. Sans prétendre reprendre l’ensemble des thèmes abordés dans le présent numéro, épinglons seulement quelques grandes questions : quel est le statut de la nature et du naturalisme dans une pensée, mais aussi dans une éthique, de type phénoménologique ? Une description adéquate de l’organisme vivant, des modes de son unité et de sa totalité, est-elle possible d’un point de vue phénoménologique ? Comment penser le rapport complexe nouant la constitution d’une phénoménologie transcendantale ou d’une ontologie phénoménologique aux résultats de sciences empiriques telles que la biologie, l’éthologie ou la neurophysiologie ? Faut-il ou non résoudre — et si oui, comment — la tension entre d’une part l’idée d’une naturalité ou d’une animalité de l’homme, de la conscience, et d’autre part celle d’une irréductible différence anthropologique ? C’est à creuser ces vastes questions, et quelques autres, que s’emploient les textes qui suivent.
2Que soient ici remerciés l’ensemble des intervenants et auditeurs du séminaire, ainsi que les membres de l’unité de recherche « Phénoménologies » — tout spécialement Florence Caeymaex et Grégory Cormann — pour avoir largement contribué à l’organisation et au bon déroulement de la semaine, ainsi qu’Arnaud Dewalque et Denis Seron, sans qui cette publication n’aurait pu voir le jour. Nos remerciements vont enfin, pour leur soutien financier, au FNRS, au Conseil de la Recherche et à la Faculté de Philosophie et lettres de l’Université de Liège.
3Sommaire. Présentation, p. 1-2. — La phénoménologie de l’autoconservation : Entre nature et raison (Vincent Grondin), p. 3-21. — Le problème de la nature dans l’éthique de Husserl (Nicolas Monseu), p. 22-41. — Vie, science de la vie et monde de la vie : Sur le statut de la biologie chez le dernier Husserl (Julien Farges), p. 42-72. — La critique schélérienne des philosophies nietzschéenne et bergsonienne de la vie (Arnaud François), p. 73-85. — Monadologie et/ou constructivisme ? Heidegger, Deleuze, Uexküll (Julien Pieron), p. 86-117. — Canguilhem, Erwin Straus et la phénoménologie : La question de l’organisme vivant (Marie Gérard), p. 118-145. — Vie et praxis : Le statut de l’organisme dans la Critique de la Raison dialectique (Florence Caeymaex), p. 146-163. — « L’homme ne peut jamais être un animal » (Étienne Bimbenet), p. 164-179. — De la vulnérabilité originaire de la vie perceptive à l’événementialité du sens : Réflexions à partir de Merleau-Ponty (Raphaël Gély), p. 180-203. — Leibniz et Descartes, ou la remise en question merleau-pontienne de la Nature moderne (Mariana Larison), p. 204-218. — Nature et expérience : Convergences entre Whitehead et Merleau-Ponty (Émeline Deroo), p. 219-239. — Le phénomène de la vie de Jonas : L’absence insistante de Kant (Danielle Lories), p. 240-261. — Paul Ricœur et la question du vivant (Marc-Antoine Vallée), p. 262-277. — What is it like to be a bat ? Phénoménologie « à la troisième personne » de Wittgenstein à Dennett (Bruno Leclercq), p. 278-312. — Qu’y a-t-il de vital dans un organisme vivant ? (Paul-Antoine Miquel), p. 313-337.