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Présentation
1Les textes du présent numéro, le troisième de la série « Actes », sont issus du 4e séminaire annuel de phénoménologie qui s’est tenu à l’Université de Liège durant la semaine du 3 au 7 mai 2010, sous les auspices de l’unité de recherche « Phénoménologies » et de l’École doctorale en philosophie près le fnrs. Le thème du séminaire était l’intentionnalité.
2Central en philosophie de l’esprit au moins depuis Brentano, et occupant aujourd’hui encore l’avant-plan de la recherche philosophique, ce thème ne pouvait, de toute évidence, que nous confronter à une inépuisable variété de questions et de perspectives. L’ambition du séminaire fut de mettre sur le tapis — de façon nécessairement lacunaire, voire programmatique — quelques questions générales dont la pertinence dans le contexte philosophique contemporain rend nécessaire un travail de clarification, en particulier dans une perspective de nature phénoménologique.
3Un premier objectif a été d’explorer la grande diversité des interprétations de l’intentionnalité — psychologique, logico-linguistique, axiologique, existentialiste, etc. — ainsi que la manière dont elles s’articulent entre elles. On a pu étudier dans ce cadre, entre autres questions, le statut ontologique du contenu intentionnel, le rapport entre intentionnalité linguistique et intentionnalité non linguistique, l’interprétation existentielle de l’intentionnalité, etc. Ensuite, une attention toute spéciale a été accordée aux critiques de l’intentionnalité, notamment aux objections fécondes et fondamentales de Wittgenstein, de Patočka ou de la philosophie française. Enfin, le thème choisi rendait nécessaire l’examen approfondi de plusieurs problèmes plus particuliers, mais centraux dans la philosophie d’aujourd’hui, comme l’intentionnalité collective, l’opacité référentielle, l’analyse logique des verbes intentionnels ou encore le rapport entre intentionnalité et conscience.
4Nous tenons à exprimer notre gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au bon déroulement du séminaire. Merci aux intervenants, aux auditeurs et, tout spécialement, à Thomas Rapaille et à Bruno Leclercq, dont l’aide logistique ou administrative a été pour beaucoup dans la réussite du projet, ainsi qu’au fnrs et à la Faculté de philosophie et lettres de l’Université de Liège, qui ont intégralement financé le séminaire.
5Sommaire. Présentation, p. 1-2. — Intentionnalité et intentionnalisme chez Brentano : La structure métaphysique de la référence intentionnelle (Federico Boccaccini), p. 3-28. — Repräsentation et intentionnalité : Sur l’impossibilité de purger l’intentionnalité de tout objet immanent (Maria Gyemant), p. 29-45. — Questions de co-intentionnalité : Expérience et structure d’horizon (Fausto Fraisopi), p. 46-63. — La logique des verbes intentionnels (Paul Gochet), p. 64-82. — Quand c’est l’intension qui compte : Opacité référentielle et intentionalité (Bruno Leclercq), p. 83-108. — Rectitude et obliquité intentionnelle de l’Oratio phénoménologique : Remarques croisées sur McDowell, Brentano et Husserl (Pierre-Jean Renaudie), p. 109-128. — Les limites de la lecture externaliste du meinen wittgensteinien : Une « intentionnalité » grammaticale (Charlotte Gauvry), p. 129-143. — Subjectivité et incarnation (Peter Reynaert), p. 144-161. — Perspectives récentes pour une phénoménologie de l’intentionnalité (Denis Seron), p. 162-191. — Un modèle axiologique de l’intentionnalité ? (Samuel Le Quitte), p. 192-212. — En quel sens peut-on parler d’intentionnalité collective ? (Laurent Perreau), p. 213-229. — La phénoménologie asubjective de Jan Patočka, une phénoménologie non intentionnelle ? (Dragos Duicu), p. 230-243. — Intentionnalité et réflexion : Éléments pour une confrontation des phénoménologies sartrienne et husserlienne (Julien Farges), p. 244-263. — « Distance et proximité » : Les deux lectures lévinassiennes de l’intentionnalité (Claire Pagès), p. 264-283. — Michel Henry et la question du fondement de l’intentionnalité (Claudia Serban), p. 284-304.