Entomologie faunistique - Faunistic Entomology Entomologie faunistique - Faunistic Entomology -  volume 61 (2008) 

Contribution à la connaissance des Pompilides d’Australie (Hymenoptera : Pompilidae)
2. Sur quelques spécimens récoltés par G. Else (Natural History Museum, London) avec descriptions de deux espèces nouvelles des genres Auplopus et Ctenostegus.

Raymond Wahis

Collaborateur scientifique à la Faculté universitaire des Sciences agronomiques, Unité d’Entomologie fonctionnelle et évolutive (Prof. E. Haubruge). Passage des Déportés 2, B-5030 Gembloux (Belgique). E-mail : raymond.wahis@skynet.be ou entomologie@fsagx.ac.be.

Notes de la rédaction :

Reçu le 25 janvier 2008, accepté le 29 février 2008

Résumé

Le présent article présente les descriptions de deux espèces nouvelles et modifie certains statuts taxonomiques : combinaisons et synonymies nouvelles.

Espèces nouvelles/New species : Auplopus optabilis Wahis et Ctenostegus elsei Wahis.  Combinaisons nouvelles/New combinations : in Heterodontonyx : Sphex bicolor Fabricius 1775, Salius erythroura Cameron 1906 et Pompilus tuberculatus Smith 1855 ; in Auplopus : Sphex fasciata Fabricius 1775 et Pseudagenia bakeri Banks 1934 ; in Cryptocheilus : Salius geminus, momus, properus, valentulus Bingham 1896 et Salius avidus Nurse 1903.

Synonymies nouvelles/New synonymies : Sphex bicolor Fabricius 1775 = Heterodontonyx basalis Haupt 1935 et Heterodontonyx guerini Banks 1941.

Mots-clés : Hymenoptera, Hymenoptera, Pompilidae, Australia

1. INTRODUCTION

1Lors d’un bref séjour au Queensland, Georges Else (ex-responsable des collections d’Hyménoptères aculéates au Natural History Museum, récemment retraité) a, entre autres, récolté cinq Pompilides soumis pour identification. En dépit de ce petit nombre, ces captures sont intéressantes puisqu’elles permettent, non seulement de décrire une espèce nouvelle du genre Ctenostegus, dédiée au récolteur, mais aussi de présenter des commentaires originaux sur plusieurs taxons mal connus dont un Auplopus nouveau.

2. INVENTAIRE ET DONNEES

1. Heterodontonyx bicolor (Fabricius 1775)  comb.nov. (Pepsinae, Pepsini)

2Sphex bicolor Fabricius, 1775 : 352

3Australia « Nova Hollandia » (holotype ; London).

4Heterodontonyx basalis Haupt, 1935 : 308.

5♀♂ « Birma, Borneo » (♀ holotype ; Berlin) examinés (localisations erronées).

6Heterodontonyx bicolor Haupt (M.S, 1945) : 176 (= basalis Haupt 1935).

7Heterodontonyx guerini Banks, 1941 : 234 syn. nov.

8♀♂ Australia, Thursday Island, Cape York (♀ holotype ; Cambridge, USA).

9Cryptocheilus bicolour (Fabricius) ; Evans & Matthews, 1973 : 46 (comb.nov.).

10Cryptocheilus bicolor (Fabricius) ; Elliott, 2006 : 20 (catalogue).

11Heterodontonyx guerini Banks ; Elliott, 2006 : 25 (catalogue).

12Queensland, 72 km S. Gladstone, Heron Island, située dans la partie sud de la Great Barrier Reef. ♂ 9.ix.1996.

13En mars 1935, puis dans le texte d’un manuscrit non publié en 1945, suite aux perturbations dues à la fin de la 2ème guerre mondiale, Haupt crée un genre nouveau Heterodontonyx (espèce type : H. basalis Haupt, par désignation subséquente de Banks, 1941, cf. Pate 1946). Cependant, l’étude de son matériel original, retrouvé au Museum de Berlin, permet de se rendre compte qu’il s’agit en fait du Sphex bicolor Fabricius 1775 « Nova Hollandia » nec Salius bicolor Fabricius 1804 « Hispania », (les deux confondus par Haupt, MS, page 278), synonyme senior de Heterodontonyx basalis Haupt 1935 et d’Heterondontonyx guerini Banks 1941 (syn. nov.).

14H. basalis est cité de Birma : Pegu (= Myanmar) et Borneo mais ces localisations de capture résultent manifestement d’erreurs d’étiquetage car bicolor Fabricius est une espèce assez commune en Australie et Nouvelle-Guinée mais que l’on chercherait vainement plus à l’Ouest. Les spécimens, vus par Haupt, sont supposés provenir de la collection Bingham (comme l’indiquent les étiquettes imprimées de couleur jaune), suite à un ancien achat de doubles en provenance du British Museum. Dans le récent catalogue des Pompilides d’Australie (Elliott, 2007), travail intéressant mais malheureusement compilatoire et non basé sur une réelle connaissance des taxons, on trouvera donc l’espèce à la fois sous les noms de Cryptocheilus bicolor (Fabricius), page 20 et Heterodontonyx guerini Banks, page 25.

15Dans le genre, on situera également les espèces suivantes : Salius erythroura Cameron 1906, New-Guinea et Pompilus tuberculatus Smith 1855, Australia, nouvellement combinées.

16Au niveau de la sous-famille des Pepsini, se pose, entre autres, le problème de la distinction entre les genres Cryptocheilus et Heterodontonyx. Le premier est présent dans toute la région indo-orientale (cf. Salius (Priocnemis) geminus, momus (fig. 1), properus, valentulus Bingham 1896, et Salius avidus Nurse 1903, tous comb.nov. (types examinés, déposés au Natural History Museum, London) alors que le second semble inféodé à la région australienne (Australie, Nouvelle-Guinée, Moluques, archipel des Salomons), donc à l’Est de la ligne de Weber-Wallace.  Parmi les taxons australiens, ceux proches du Pompilus australis Guérin, ressemblent fort, nonobstant la coloration, aux Cryptocheilus orientaux avec toutefois la cellule marginale plus allongée, beaucoup plus proche de l’apex de l’aile (fig. 2) et dont l’abscisse apicale fortement incurvée rejoint la nervure costale presque perpendiculairement ; la forme de la plaque subgénitale et l’édéage des mâles montrent aussi de fortes similitudes. Les autres, voisins du Sphex bicolor F., ont une nervation alaire différente (cellules submarginales et marginale très longues et dont l’abscisse apicale de cette dernière est rectiligne, rejoignant la nervure costale en oblique) (fig. 3), ce qui caractérisait Heterodontonyx ; les structures génitales des mâles sont aussi plus diversifiées. Dans cette approche, notre choix fut de distinguer les deux mais une étude comparée de l’ensemble des taxons présents dans la région australienne (avec recours aux analyses ADN) semble indispensable pour permettre d’apporter, avec plus de pertinence, des éléments de réponse à cette épineuse question.

2. Auplopus fasciatus (Fabricius 1775) comb.nov. (Pepsinae, Ageniellini)

17Sphex fasciata Fabricius 1775 : 350, n° 24 « Nova Hollandia » ; 1781 : 448 ; 1787 : 276 ; 1793 : 213. (holotype ♀ ; London) examiné.

18Pompilus fasciatus (Fabricius) ; Fabricius, 1798 : 249 ; 1804 :194.

19Phanagenia fasciata (Fabricius) ; Elliott, 2007 : 28 (catalogue).

20Queensland : Brisbane, Bardon 2♂ 2-4.xi.1996, dans le jardin d’Elizabeth Exley.

21Le type de fasciata Fabricius se trouve dans la collection Banks au Natural History Museum, London où j’ai pu l’examiner. Il s’agit d’une femelle munie d’une étiquette imprimée « Australia » et d’une seconde de forme ronde et de couleur bleu avec l’inscription « 63.45 ». Elle est en partie mutilée (antenne gauche brisée au delà du scape ; la droite seulement avec 9 articles de couleur jaune, les 7ème, 8ème et 9ème plus ou moins noircis en dessus ; patte postérieure droite cassée, excepté hanche et trochanter ; patte médiane gauche brisée au delà du basitarse ; le clypeus et le bas de la face jusqu’à l’avant des ocelles présentent une fine pubescence dorée couchée visible sous un certain angle.

22Sa taille est de : 11 mm, aile antérieure 9 mm. Pour la nervation de la partie apicale de l’aile antérieure et la disposition des taches sombres, voir la figure 4a, la bande sombre médiane (le long de la nervure basale) est étroite ; le clypeus est cintré vers l’avant avec le bord antérieur lisse et brillant (fig. 4b) ; le pronotum est court, les angles latéraux supérieurs légèrement saillants et le bord postérieur déprimé et anguleux au centre ; vu de face, le vertex est légèrement bombé, les ocelles forment un angle droit, les postérieurs disposés au sommet, l’antérieur aussi large que la ½ de POL, lequel est égal à OOL ; metapostnotum en bande, aussi large que le metanotum, très finement strié transversalement ; propodeum court, aussi long que large, régulièrement convexe de profil  et finement strié transversalement ; les yeux sont plus étroits que la demi-face (environ les 2/3) ; les tibias sont flanqués d’épines courtes, celles des médians plus nombreuses et plus fortes que celles des postérieurs ; la face interne des tarsomères apicaux est épineuse.

23L’étude des matériaux de la collection Turner (NHM London) montre que l’auteur britannique a incorrectement interprété l’espèce de Fabricius, appliquant le nom à une espèce proche mais distincte. Je la décrirai et lui donnerai un nom dans une prochaine mise au point sur les espèces traitées par Turner comme Pseudagenia en 1910 et 1912. Cette même espèce a aussi fait l’objet de commentaires de Banks (1941) suite à la description de Fabriogenia incompta ; les quelques détails morphologiques évoqués sont suffisamment probants. Dans le catalogue d’Elliott (2007), ces deux travaux sont cités pour Phanagenia fasciata F. (page 28) et il y a donc lieu de ne pas en tenir compte.

24Le mâle n’a apparemment jamais été signalé. Celui que j’associe aléatoirement à la femelle de fasciatus (je n’ai pu disposer de spécimens des deux sexes pris à la même date et au même emplacement) se caractérise comme suit : Coloration, corps noir, sont jaunes la moitié apicale des mandibules et 2 courtes linéoles au bas des orbites internes ; pubescence et pilosité comme chez la femelle ainsi que la nervation alaire et la disposition des taches foncées au niveau des cellules marginale et submarginales et de la nervure basale.  L’avant du clypeus est subrectiligne avec une très faible angulation médiane, sa marge étroite, polie et brillante ; les ocelles sont disposés en angle légèrement aigu ; POL < OOL, l’espace malaire est inexistant ; le metapostnotum est en bande, aussi large que le metanotum, brillant, finement strié de chaque côté d’une suture médiane bien marquée ; la tête est fortement rétrécie derrière les yeux ; flagellomère 1 plus long que scape et pédicelle réunis et de même longueur que les 2ème, 3ème et 4ème flagellomères ; le pronotum est court, arrondi à l’avant, sa marge postérieure distinctement déprimée ; propodeum allongé, régulièrement et faiblement convexe, la courbure beaucoup moins forte que chez la femelle ; les sternites 3, 4 et 5 sont légèrement retus à l’apex, le 6ème est profondément excisé (fig. 4c), la surface des premiers est plane, celle du dernier légèrement concave ; la plaque subgénitale (fig. 4d-e) est large à la base et se rétrécit vers l’apex lequel est arrondi, en forme de toit, elle est carénée longitudinalement ; sa surface présente une ponctuation sétifère à l’exception de la carène médiane lisse et brillante ; la pilosité est longue et assez abondante ; dans l’aile antérieure, le nervulus est postfurcal et le nervellus de l’aile postérieure nettement antéfurcal ; la partie supérieure de la mésopleure présente une série de stries courtes ; les griffes des pattes 1 et 2 sont dentées, celles des pattes 3 unifides et pliées à angle droit (fig. 4g) ; les parameres sont larges et robustes, la face interne avec une dent forte, bien visible latéralement (fig. 4f).

25Le problème évoqué ci-avant avec Cryptocheilus et Heterodontonyx se présente également avec les genres Auplopus (= Pseudagenia), Fabriogenia et Phanagenia. Banks (1934) les a séparés sur base de la présence ou non d’épines sur la face inférieure des tarsomères apicaux des femelles (caractère non utilisable pour les mâles). Tsuneki dans ses derniers travaux (1989, 1990) a suivi l’auteur américain pour classifier de nombreux taxons indo-orientaux. Mon expérience personnelle basée sur une bonne connaissance des Pompilides au niveau mondial me porte à croire que Auplopus, comme bien d’autres genres regroupant un grand nombre d’espèces, présente des lignées diversifiées qu’il est peu fiable de distinguer sur base de caractères de la sorte. Dans une première approche, Evans (1973) utilisa le nom Fabriogenia pour une série d’espèces australiennes. Dans la suite, après contacts épistolaires et argumentation, il adopta ma vision des choses et utilisa Auplopus (Evans & Matthews (1996), (Evans & Shimizu, (1996).  Quant à Phanagenia, il est, je pense, à réserver exclusivement à la région néarctique. En Australie, deux lignées au moins sont présentes ; l’une d’introduction en provenance de la région indo-orientale a atteint l’est du continent australien (Queensland) par la Nouvelle-Guinée ; l’autre, originale et plus ancienne, regroupe notamment des taxons (groupe flavicornis Fabricius) dont le thorax présente une forme particulière que l’on ne retrouve pas ou peu dans les autres régions du globe. Au stade actuel, le problème reste donc ouvert et ne pourra guère trouver de solution satisfaisante sans une analyse beaucoup plus large des espèces, menée au niveau mondial.

3. Auplopus optabilis Wahis sp. nov. (Pepsinae, Ageniellini)

26Auplopus sp. D Evans (in collection).

27Queensland : Brisbane, Bardon ♂ paratype 2-4.xi.1996, dans le jardin d’ Elizabeth Exley.

28Ce spécimen appartient à une espèce non encore décrite et je profite de l’occasion pour en présenter une diagnose préventive ainsi que les données que j’ai pu réunir actuellement sur sa distribution.  Elle prend de la sorte date et sera reprise en plus détaillé dans un travail en préparation sur les « Pseudagenia » traitées par Turner (1910-1912).

Matériel étudié.- 32 spécimens : 25♀ et 7♂. (**)

29Holotype : AUSTRALIA : Queensland : Mt Walsh National Park, c.7km S by E. Biggenden ♀ 10-18.ii.1978 (H. Frauca ; ANIC) ; paratypes : Queensland : ♂ allotype Mt Walsh National Park, Biggenden 11.xii.1971 (H. Frauca ; ANIC) ; Brisbane, Blunder Creek ♀ xi.1979, ♀ 14.xi.1979 (H.E. & M. Evans & A. Hook ; UQB, coll. Wahis.) ; Brisbane ♀ iii.1980 (H.E & M.A. Evans ; UQB) ; Eungella National Park, 80 km NW Mackay 2♀ 16-19.x.1979 (H.E.& M.A. Evans & A. Hook ; UQB, coll. Wahis) ; Brisbane ♀ 7.x.1958 (J. Martin ; UQB) ; West of Brisbane, Moggill Farm 25m. ♀ 1.ii.1961, ♂ 27.i.-1.ii.1961 (J.L. Gressitt, Malaise trap ; BPBMH) ; Stoney Creek, 8mi.NW of Cairns ♀ 1.viii.1969 (James E. Tobler ; CAS) ; S.E. Queensland, Tambourine Mts ♀ 26-29.iv.1935 (R.E. Turner ; NHML) ; Kuranda 1.100ft ♂ 21.vi-24.vii.1913 (R.E. Turner ; NHML) ; Mt Coottha ♀ 12.iii.1955 (J. Ken ; NMVM) ; Brisbane ♂ 27.xi.1955 (J. Ken ; NMVM) ; Goodwood, Isis Shire ♀ 5.iii.1973 (H. Frauca ; ANIC) ; Baldwin Swamp, E. Bundaberg ♀ 31.x.1977 (H. Frauca ; ANIC) ; Palm Island ♀ (M.J. Mackerras ; ANIC) ; Shiptons Flat 15.47S-145.14E ♀ 17-19.x.1980 (J.C. Cardale ; ANIC) ; Emmett Creek 10 km NW Giru ♀ 11.v.1980 (I.D. Naumann, J.C. Cardale ; ANIC) ; Biggenden, Bluff Range, west slopes ♀ 6.i.1972 (H. Frauca ; ANIC) ; Biggenden, Bluff Range 25.36S-152.03E ♀ 15.xii.1970, ♀ 1-19.xii.1971 (H. Frauca ; ANIC, coll. Wahis) ; Whitfield Range, Forest Reserve, Cairns ♀ 19.iv.1967 (D.H. Colless ; ANIC) ; The Cave, near Rockhampton ♂ 10.v.1970 (Z. Liepa ; ANIC) ; Bin Bin Range, via Didcot ♂ 14.i.1975 (H. Frauca ; ANIC) ; Kuranda ♀ (Dodd ; QLDM) ; Stradbroke Island ♀ 3.xii.1912 (H. Hacker ; QMB). New South Wales : Sydney ♀ 5.iii.1919 (F.X. Williams ; BPBMH) ; Sydney, Manly Reservoir ♀ 28.xii.1961 (D.H. Colless ; ANIC) ; Narrabeen, Deep Creek ♀ 24.i.1957 (W.W. Wirth ; USNM).

30Distribution.- Côte est ; du Queensland au New South Wales (carte 1) ; l’espèce semble associée aux zones forestières humides.

31Diagnose préventive.- ♀ long. 11,5 à 14 mm, aile antérieure 10,5 à 13 mm. ♂ : long. 9,5 à 11 mm, aile antérieure 8 à 10 mm. La femelle est facile à identifier par la forme du clypeus bisinué antérieurement (fig. 5b), les pièces labiales très allongées, le labre large et bien exposé, les ailes entièrement hyalines, sans bordure apicale sombre mais parfois avec une tache obscure diffuse, à peine perceptible dans la région des cellules submarginales (mieux visible chez la ♀ que chez le ♂) ; la 3ème submarginale de même longueur que la 2ème (fig. 5a) ; le nervellus de l’aile postérieure est interstitiel ; la tête est fortement rétrécie derrière les yeux (fig. 5c), vu de face, le vertex est rectiligne, les ocelles de bonne taille, les postérieurs implantés au sommet ; l’antérieur aussi large que POL, lequel est plus court que OOL (fig. 5c) ; les bords apicaux des tergites du gastre légèrement testacés ; les antennes sont jaunes avec les flagellomères apicaux noirs (3, 4 ou 5) ; l’aire pygidiale est large, convexe, lisse, très brillante et très finement ponctuée.

32Le mâle est aisément associable car la nervation alaire est semblable à celle de la femelle ; l’avant du clypeus est légèrement cintré, les griffes des pattes postérieures unifides et fortement pliées (presque en angle droit) ; l’éperon interne des tibias médians et postérieurs est particulièrement long, environ les ¾ du basitarse ; le gastre est coloré comme chez la femelle à l’exception du 7ème tergite et l’apex du 6ème jaune clair ; la plaque subgénitale est de forme subtriangulaire et à surface légèrement convexe (fig 5d) ; les parameres sont étroits et allongés.

33Etymologie.- Adjectif latin (= désirable).

34Fait partie d'un groupe d'espèces caractérisées par la forme particulière de l’apex du clypeus des femelles, les antennes élancées avec le flagellomère 1 très allongé, beaucoup plus que scape et pédicelle réunis et que la distance interoculaire supérieure. Il compte plusieurs espèces dans les régions indo-orientale et australienne que, pour des facilités d’identification, je mentionnerai sous le nom de : albipalpis (Cameron) groupe. On y trouve en sus, non seulement bakeri Banks (1934), krombeini Wahis (1992) et nagatomii Lelej & Yamane (1992) mais aussi un nombre appréciable de taxons nouveaux à décrire, distribués au Nepal, Assam, Borneo, Java, China, Taiwan, Sulawesi, Sumatra, New Guinea, New Ireland, et New Britain.  

4. Ctenostegus elsei Wahis sp. nov. (Pompilinae, Pompilini)

35Queensland : 72 km S. Gladstone, Heron Island, holotype ♀ 9.ix.1996 (London).

36Par l’espace malaire presque nul, la tête à vertex rectiligne, le peigne du métatarse des pattes antérieures composé de 3 épines externes, la face interne des tarsomères apicaux inerme, le metapostnotum dilaté vers l’arrière et aussi long au centre que la ½ du metanotum, le spécimen fait partie du groupe « gracilis » (Evans, 1976 : 55) lequel se compose actuellement de cinq espèces. Le propodeum glabre, les angles postérieurs du propodeum non protubérants ainsi que les bandes pubescentes argentées du gastre absolument complètes orientent vers les espèces gracilis Evans et facetus Evans dont j’ai pu examiner des paratypes, déposés au Natural History Museum, London, obligeamment communiqués pour comparaison par G. Else. Chez le spécimen capturé, le propodeum est beaucoup plus court que chez gracilis et régulièrement courbé sans partie déclive définie.  Les épines du métatarse I sont plus courtes et la 2ème cellule submarginale beaucoup plus allongée. Les ailes sont hyalines (légèrement enfumées chez les deux espèces voisines) avec une bordure apicale sombre.

37(*) Female.- Length 8,5 mm ; forewing 7 mm. Black (the median part of mandibles brownish) with cinereous pubescence of standard pattern : limited pale markings on upper part and sides of scape, basal half of mandibles, clypeus and face up to ocelli and back, leaving the vertex black, collare, fore (largely) and hind (narrowed) margins of pronotum ; posterior part of scutum, sides of scutellum, postscutellum, anterior part as far as stigmata and apical part of propodeum (except black sides) ; mesopleura, anterior third and apical half of the first tergite and apical  bands on tergites 2-4 (1/3 to ½ of each segment), sternites 1-2 with complete apical band, those on sternite 3 interrupted medially ; and legs (except tibia and tarsomeres) ; wings subhyaline, with a darker band along outer margin and a very weak one along the basal vein of the anterior wing ;  head and prothorax with scattered, short and clear hairs (but the back-sides of head and rear sides of pronotum with tuft of long white hairs), tergite 5, sternites 2 to 5 and anal segment with long dark hairs ; malar space very small, vertex passing straight across between eye top ; ratio : eye – halfface : 7:11 ; first flagellomere equal to scape and pedicellus united ; temple small  very narrowed behind the eyes ; clypeus 2 times as wide as high, apicaly truncate, with a narrowly polished and shiny margin ; ocelli forming a slight obtuse triangle ; POL = OOL ; mandibles with two inner tooths ; pronotum subangulate behind ; propodeum convex in profile, with a very slight declivity on the center of posterior third and with a median line weakly impressed on the anterior two-third ; metapostnotum subtriangular on center, as large as 1/3 of metanotum  but scarcely obsolete on the sides ; front basitarsus  bearing three lateral pecten spines, apical one a little shorter as segment 2  ; spines and spurs of legs blackisch ; second submarginal cell elongate (like the marginal) 2,4 times as wide as hight, the first discoidal vein very close to the basal extremity (fig. 7) ; inner side of apical tarsomere without spines ; nervellus of rear wing slightly antefurcal ; calcaria of median tibia scarcely so long as metatarsus, those of posterior tibia a bit shorter (3/4).

38In the Evans key, it would be inserted as follows :

391. (*) Propodeum without erect hair or virtually so ; shape of propodeum variable

3

403. (*) Posterolateral angles of propodeum not prominent ; tergal bands complete

4

414. Profile of propodeum very low and even, the declivity not well defined

5

425. SMC 2 long (fig. 7) ; pecten spines slender, apical basitarsal spine shorter than the second tarsomère (2/3) ; wings clear hyaline with a darker band along the apical margin of forewing

C. elsei Wahis sp. nov.

43* SMC 2 shorter (fig. 6) ; pecten spines longer, the apical basitarsal spine 1,1-1,3 times as long as segment 2 ; wings lightly infuscate with a darker band along apical margin of forewing

C. gracilis Evans

44(*) La description et la clé sont présentées en langue anglaise par courtoisie envers le récolteur et pour faciliter l’insertion de ce nouveau taxon dans la révision d’Evans (1976).

45Remerciements

46Certains matériaux examinés proviennent des collections de : Australian National Insect Collection, CSIRO, Canberra (acronyme : ANIC), Bishop P. Bernice Museum, Honolulu (BPBMH), California Academy of Sciences, San Francisco, USA (CAS) ; Natural Histoy Museum, London, UK (NHML) ; National Museum of Victoria, Melbourne (NMVM) ; Queensland Museum, Brisbane (QMB) ; United States National Museum, Washington D.C., USA (USNM) ; University of Queensland, Insect Collection, Brisbane (UQB), dont je remercie les gestionnaires responsables pour le prêt des spécimens en vue d’identification et l’autorisation d’en conserver un certain nombre pour ma collection de référence.

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Wahis R. (1992). Sur les Hyménoptères Pompilides du Sri Lanka (Ceylan). Descriptions d’Auplopus nouveaux avec clé des espèces du genre (♀♀) (Hymenoptera : Pompilidae, Pepsinae, Ageniellini).  Notes fauniques de Gembloux 25, p. 39-64, figs.

Pour citer cet article

Raymond Wahis, «Contribution à la connaissance des Pompilides d’Australie (Hymenoptera : Pompilidae)», Entomologie faunistique - Faunistic Entomology [En ligne], volume 61 (2008), p. 23-31 URL : https://popups.uliege.be/2030-6318/index.php?id=183.