Résumé

En partant du cas d’affrontements intercommunautaires dans le village de Dio, cet article étudie, à partir d’une enquête de terrain et de recherches bibliographiques, les conflits fonciers qui ont eu lieu dans la Sous-préfecture de Biankouma (Ouest de la Côte d'Ivoire) après la crise militaro-politique de 2002. Pendant cette crise, les allogènes burkinabè se sont installés sur le terroir de Dio, en complicité avec les yacouba de Douè et de Zouzousso. La paix étant revenue en 2011, les autochtones toura de Dio s’installent dans une logique de récupération de leurs terres afin d’asseoir à nouveau leur autorité quand les étrangers s’organisent pour consolider leurs acquis. De ce climat d’hostilité, se sont construites des tensions qui ont abouti en 2014, à des affrontements violents entre burkinabè et toura. Malgré les tentatives de règlement du conflit, la tension est encore palpable au point que les rapports interculturels et les conditions de vie se sont dégradés. Cette étude se fixe pour objectif d’Analyser les impacts des crises ivoiriennes de 2002 à 2010 sur le foncier, la vie communautaire et la disponibilité alimentaire à Biankouma. En s’adossant sur des données qualitatives collectées, la théorie des conflits environnementaux a été mobilisée pour l’analyse.

Abstract

From the Military-political Crisis to the Land Crisis: the Revelation of Inter-communal Intolerance from the Clashes of Dio (Biankouma).

Starting from the case of inter-communal clashes in the village of Dio, this article studies, based on a field survey and bibliographic research, the land conflicts that took place in the Biankouma sub-prefecture (West Ivory Coast) after the military-political crisis of 2002. During this crisis, the Burkinabe foreigners settled in the territory of Dio, in complicity with the Yacouba of Doue and Zouzousso. When peace returned in 2011, the indigenous Toura from Dio settled in a logic of recovery of their land in order to reestablish their authority whereas the foreigners organized themselves to consolidate their gains. From this climate of hostility, tensions developed which culminated in 2014 into violent clashes between Burkinabe and Toura. Despite attempts to resolve the conflict, the tension is still palpable to the point that intercultural relations and living conditions have deteriorated. This study aims to analyze the impacts of the Ivorian crises from 2002 to 2010 on land, community life and food availability in Biankouma. Based on qualitative data collected, the theory of environmental conflicts was used in the analysis.

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