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- Volume 35 (2017)
- Numéro 4
- Wetland Management Plan, a Hope for Sustainable Artisanal Fisheries in Protected Areas (PA)?
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Wetland Management Plan, a Hope for Sustainable Artisanal Fisheries in Protected Areas (PA)?
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Quel avenir pour les aires protégées (AP) aux zones humides oubliées en Afrique continentale?
L’Afrique abritant une grande variété d’écosystèmes à forte biodiversité notamment endémique, la création et la gestion d’aires protégées (AP) est un moyen largement utilisé pour leur conservation. Et pourtant l’état des lieux indique que de nombreux facteurs provoquent la dégradation continue de ces espaces et de leur biodiversité ce qui induit des mesures et supports nationaux et internationaux fort importants et forts couteux dont l’efficacité est questionnable. Par ailleurs, la plupart de ces AP présentent des zones humides qui contribuent souvent fortement à leur biodiversité et à leurs services écosystémiques. Ainsi, les ressources halieutiques font l’objet d’une exploitation de plus en plus intensive par des populations de pêcheurs qui n’ont souvent fait l’objet d’aucun suivi, ni d'aucun accompagnement de la part des gestionnaires qui se focalisent essentiellement sur la ressource forestière, sa grande faune terrestre et son braconnage. Et pourtant, pour une conservation durable de la biodiversité, il y a lieu d’organiser et d’encadrer ce monde de la pêche artisanale qui vit dans ou en périphérie des AP. Lors de diverses missions visant à évaluer l’importance des interactions des pêcheurs avec la gestion durable des AP en Afrique centrale, nous avons rencontré toutes les parties prenantes à ces AP avec une attention particulière à leurs zones humides et au monde de la pêche avec lequel, nous avons fait l’état des lieux. Quasi dans tous les cas, nous avons été frappé par l’attitude négative voire agressive des pêcheurs vis-à-vis de leurs aires protégées et des autorités locales qui les gèrent, à l’évidence de façon non durable. D’emblée, le constat est une méconnaissance de la biodiversité aquatique des AP qui, pour la plupart, ne disposent même pas d’une liste taxonomique des espèces de poissons pourtant très souvent exploitées voir surexploitées. Quant au nombre de pêcheurs susceptibles de pêcher dans l’AP, bien supérieur au nombre de braconniers par ailleurs inventoriés, il est rarement connu. Comment bien gérer la biodiversité et les services écosytémiques d’une aire protégée sans en connaître les espèces aquatiques et leurs interactions avec la flore et la faune terrestre et en ignorant la population qui les exploitent? C’est pourquoi, au cours de nombreuses réunions participatives, sous forme d’ateliers de toutes les parties prenantes, nous avons tenté de développer un Plan d’Aménagement et de Gestion Durable (PAGD) des Zones Humides s’intégrant dans le Plan Global d’Aménagement de l’aire protégée quand il existe, ce qui est loin d’être le cas général. Les efforts les plus soutenus et les plus conséquents ont débouché sur un PAGD des Zones Humides validé officiellement par toutes les parties prenantes. Dans chaque cas, les parties prenantes ont défini leurs objectifs général et spécifiques, ont élaboré un plan d’action en 4 points: revenir à une exploitation durable en visant le rendement maximum durable, renforcer les capacités opérationnelles des organes de cogestion, valoriser les produits halieutiques par une meilleure conservation, transformation et commercialisation et enfin, diversifier les moyens d’existence des pêcheurs artisanaux par la promotion d’activités alternatives telles que l’agro-pisciculture. Cette stratégie participative partant de la base intègre mieux ces acteurs de terrain dans une exploitation durable et vise à mieux renforcer le maintien de ces aires protégées pour les générations présentes et à venir. Pour une véritable conservation durable des AP, il est indispensable que les autorités locales et nationales, les organismes régionaux (COMIFAC, etc.) et les Partenaires Techniques et Financiers permettent d’accroître réellement et concrètement la participation des populations rurales riveraines et notamment des pêcheurs dans la planification et la gestion durable des zones humides qu’ils exploitent pour que cela contribue à leur bien-être, tout en progressant vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
Abstract
As Africa is home to a wide variety of ecosystems with high endemic biodiversity, the creation and management of protected areas (PA) is a widely used means for their conservation. And yet the inventory indicates that many factors cause the continued degradation of these spaces and their biodiversity which induce national and international important supports and expensive measures whose effectiveness is questionable. In addition, most of these PA have wetlands that often contribute significantly to their biodiversity and ecosystem services. Thus, the fishery resources are being exploited more and more intensively by fishermen populations that have often not been the subject of any follow-up or any accompaniment on the part of the managers who focus mainly on the forest resource, its large terrestrial fauna and its poaching. And yet, for a sustainable conservation of biodiversity, it is necessary to organize and supervise this world of artisanal fishing that lives in or around the PA.
During various missions to assess the importance of fishermen's interactions with the sustainable management of PA in Central Africa, we met all the stakeholders in these PA with a particular attention to their wetlands and the fishermen with which we did the state of the premises. Almost in all cases, we have been struck by the negative or even aggressive attitude of fishermen towards their protected areas and the local authorities that manage them, obviously in an unsustainable way. From the outset, the finding is a lack of knowledge of the aquatic biodiversity of PA, most of which do not even have a taxonomic list of fish species that are often exploited or over-exploited. As for the number of fishermen likely to fish in the PA, well above the number of poachers otherwise inventoried, it is rarely known. How to properly manage the biodiversity and ecosystem services of a PA without knowing the aquatic species and their interactions with terrestrial flora and fauna and ignoring the population that exploits them? Therefore, during many participatory meetings, in the form of workshops of all stakeholders, we have tried to develop a Master Plan for Development and Sustainable Management of the Wetlands, integrated in the Global Plan of the protected area when it exists, which is far from being the general case. The most sustained and significant efforts have resulted in a wetlands master plan, officially endorsed by all stakeholders. In each case, the stakeholders defined their general and specific objectives, developed an action plan in 4 points: return to a sustainable exploitation aiming at maximum sustainable yield, reinforce the operational capacities of the co-management bodies, valorize the products through better conservation, processing and marketing and diversifying the livelihoods of artisanal fishermen by promoting alternative activities such as agro-fish farming. This participatory bottom-up strategy better integrates these actors in the field into a sustainable exploitation and aims to better reinforce the maintenance of these protected areas for present and future generations. For a true sustainable conservation of the PA, it is essential that the local and national authorities, the regional organizations (COMIFAC, etc.) and the Technical and Financial Partners allow to really and concretely increase the participation of the rural populations bordering and in particular the fishermen in the planning and sustainable management of the wetlands they use to contribute to their well-being, while moving towards the achievement of the Sustainable Development Goals.