Chercheurs, médiateurs et musées universitaires : une relation à (dé)construire, des pratiques à systématiser
Résumé
Rendez-vous annuel de la culture scientifique et technologique en Wallonie et à Bruxelles, le Printemps des Sciences rassemble des partenaires issus du monde de l’enseignement supérieur et du secteur culturel. Lors de l’édition 2018, une équipe de chercheurs a proposé l’activité « Histoire contée : étudions les cyanobactéries de l'Antarctique ! » qui s’est déroulée au sein d’une exposition temporaire présentant le patrimoine universitaire scientifique liégeois. Cette expérience d’une collaboration fructueuse entre des chercheurs, des médiateurs et la commissaire de l’exposition a permis de poser les bases d’une réflexion plus large sur les relations qui peuvent exister entre ces différents partenaires. Cette communication (i) propose une analyse diagnostique de l’expérience décrite ci-dessus et élargit la réflexion aux autres collaborations existantes dans les musées universitaires associés à l’ULiège ; (ii) interroge la coexistence de temporalités et de réalités spécifiques pour chaque acteur concerné ; (iii) apprécie les freins et les opportunités des collaborations entre chercheurs et musées universitaires scientifiques (dans ce cas), selon des considérations pratiques relevées sur le terrain. Apparaissent alors les interrogations suivantes : « est-il indispensable de présenter la recherche actuelle dans un musée de sciences?» ; « Qui sont les chercheurs investis pour y (re)présenter cette recherche ? »1 ; «comment la médiation est-elle réalisée ? » ; « la présence physique du chercheur est- elle un atout, voire une nécessité ? » ; « faut-il capitaliser sur des événements ponctuels pour valoriser la recherche ? » ; « quelles relations potentielles les chercheurs pourraient-ils développer avec les médiateurs du musée ? » ; « pourquoi les chercheurs devraient aujourd’hui choisir le musée comme vecteur de diffusion ? » et enfin, « en quoi la démonstration de la recherche actuelle au sein du musée universitaire peut-elle susciter des vocations auprès du jeune public ? ». Loin de chercher à épuiser ces questionnements, notre communication tente de les nourrir pour envisager l’étendue de la complexité du sujet.
Abstract
As the annual meeting of science and technology culture in Wallonia and Brussels, « Le Printemps des Sciences » brings together partners from higher education and cultural sector. During the 2018 edition, a team of researchers proposed the activity « Story told: Let's study the cyanobacteria of Antarctica! » which took place in a temporary exhibition presenting the scientific heritage of Liège. This experience of a fruitful collaboration between researchers, mediators and the curator of the exhibition has laid the foundations for a broader thought on the relationships that exists between these different partners. This presentation (i) will offer a diagnostic analysis of the experience described above and broaden the reflection to other existing collaborations in university museums associated with ULiège ; (ii) question the coexistence of specific temporalities and realities for each actor concerned ; (ii) appreciate the barriers and opportunities of collaborations between researchers and scientific university museums, according to practical considerations in the field. These axes open up the following questions: « Is it essential to present the current research in a science museum? », « Who are the researchers invested to (re)present this research? »2, « How is mediation done? », « Is the physical presence of the researcher an asset, if not a necessity? », « Should we capitalize on specific events to promote research? », « What potential relationships could researchers develop with museum mediators? », « Why should researchers choose the museum as a vehicle for dissemination? » and finally « How can the demonstration of current research within the university museum provoke vocations to young audiences? ». Far from trying to deplete these questions, our presentation will try to feed them to consider the extent of the complexity of the subject.
1. Contexte
1Cette communication a été réalisée par deux doctorants en biologie (Valentina Savaglia et Benoit Durieu) et deux membres du personnel de l’Université de Liège actifs, l’un dans la gestion du patrimoine universitaire scientifique (Mélanie Cornelis), l’autre dans la diffusion des sciences (Thomas Beyer). Certainement inhabituelle, cette collaboration trouve son point de départ en 2017-2018, lors de l’organisation du Printemps des Sciences. Il s’agit d’une grande manifestation de culture scientifique et technologique, organisée partout en Fédération Wallonie-Bruxelles et coordonnée, à Liège, par Réjouisciences, la cellule de diffusion des sciences de l’Université de Liège. Cet événement, gratuit et accessible à tous, draine un public varié et toujours plus nombreux (classes, familles, etc.).
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3 Dans le cadre des journées « Printemps des Sciences » destinées au grand public, Valentina Savaglia et Benoit Durieu ont présenté l’atelier « HISTOIRE CONTÉE : ÉTUDIONS LES CYANOBACTÉRIES DE L'ANTARCTIQUE ! »3. Mélanie Cornelis, alors commissaire de l’exposition temporaire Du poil de mammouth à l’œil du cyclope : 200 bizarreries scientifiques (organisée dans le cadre du Bicentenaire de l’Université de Liège) a proposé de libérer un espace au sein de l’exposition afin de permettre aux deux chercheurs de s’installer au cœur même des collections universitaires présentées. Le public était donc invité à parcourir une partie de l’exposition pour participer à l’animation proposée. Les biologistes-animateurs s’appuyaient sur la scénographie de l’exposition pour augmenter l’expérience du visiteur.
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5L’espace utilisé présentait des expôts (des modèles en papier mâché de Brendel), des tiroirs de conditionnements d’ossements sortis des réserves de l’Aquarium-Muséum universitaire de Liège, des modèles en plâtre de champignons réalisés par le Dr Auzoux, d’anciennes planches pédagogiques utilisées pour la dissection en biologie animale. Était ainsi mise en lumière la diversité de la pédagogie des sciences à l’Université de Liège, dans les musées comme dans les salles de cours, depuis le début du XXe siècle. Cette séquence de l’exposition semblait donc en parfaite adéquation avec le contexte de présentation des deux chercheurs : raconter, aux plus jeunes, une mission d’étude des cyanobactéries en Antarctique par les protagonistes eux-mêmes.
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7Habituellement, lors du Printemps des Sciences, les chercheurs sont amenés à installer leurs ateliers au sein des salles de cours de l’Institut de Zoologie ou dans certains espaces d’exposition. Mais, s’il y a occupation d’espaces d’exposition, il n’y a pas, à proprement parler, de dialogue entre l’atelier et le musée universitaire ou ses collections. L’occupation répond à un besoin d’espace principalement logistique et les animateurs ne se servent que incidemment de la richesse muséale qui les entoure pour partager et animer les recherches qu’ils présentent.
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Figure 1 – Printemps des Sciences 2018. Deux chercheurs présentent leur recherche dans un lieu d'exposition. Photo : Réjouisciences.
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10On l’aura compris, il n’est pas question, ici, d’espaces muséaux dédiés à l’exposition de la recherche contemporaine (tel le micro-musée de science contemporaine de la Maison de la Science), mais d’espaces de rencontre entre les publics et les chercheurs, ces derniers ne s'appuyant que sur l'infrastructure des musées universitaires – et non sur leurs riches contenus – pour partager des connaissances scientifiques.
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12De cette expérience de 2018 est née une série de réflexions sur les relations qu’entretiennent avec le musée universitaire les chercheurs qui s’investissent dans le partage des connaissances avec les publics. Un constat nous interpelle fortement : pourquoi les relations entre chercheurs et musées universitaires semblent si discrètes.
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14Partant de ce constat – dont nous assumons la part hypothétique – nous avons pu formuler un premier ensemble d’interrogations : Est-il indispensable de présenter la recherche actuelle dans un musée de sciences ? Qui sont les chercheurs investis pour y (re)présenter cette recherche ? Comment la médiation est-elle réalisée ? La présence physique du chercheur est-elle un atout, voire une nécessité ? Faut-il capitaliser sur des événements ponctuels pour valoriser la recherche ? Quelles relations les chercheurs pourraient-ils développer avec les médiateurs du musée ? Pourquoi les chercheurs devraient-ils, aujourd’hui, choisir le musée comme vecteur de diffusion de leurs travaux ? En quoi la démonstration de la recherche actuelle au sein du musée universitaire peut-elle susciter des vocations auprès du jeune public ?
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16Bien sûr, nous ne pourrons pas, ici, accorder à ce vaste questionnement le temps et la place qu’il requiert. Aussi, nous avons préféré amorcer une réflexion sur la base d’une étude de cas et ancrer la réflexion dans une réalité de terrain. Pour ce faire, nous avons élaboré et adressé un questionnaire au personnel scientifique et académique de notre Institution. Renonçant d’emblée à toute velléité d’exhaustivité, et assumant ses inévitables biais, ce questionnaire a été conçu comme l’amorce d’un processus de recherche réflexif encore balbutiant, une première étape qui devrait nous permettre de dégager des tendances et, partant, de nous guider au cœur d’une immense problématique et jusqu’alors peu considérée.
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2. Enquête
18Quelle position adoptent les chercheurs, vis-à-vis des musées universitaires, lorsqu'ils sont amenés à assurer – en présentiel – la médiation de leurs propres travaux ? Pour répondre à cette interrogation, le questionnaire soulevait trois questions principales : (i) Les chercheurs liégeois participent-ils aux activités de transmission/vulgarisation (en présentiel) de leurs activités de recherches ? Celles-ci se déroulent-elles au sein et en collaboration avec des musées universitaires liégeois ? (ii) Quelle vision les chercheurs de l’Université de Liège ont-ils des musées universitaires liégeois ? (iii) Quels sont, selon les chercheurs interrogés, les freins et les atouts d’une collaboration entre chercheurs et musées universitaires ?
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20 Cette enquête liminaire a recueilli les réponses de quatre-vingt-six chercheurs, essentiellement issus de quatre facultés : la faculté des Sciences; la faculté de Philosophie et Lettres; la faculté de Sciences appliquées et la faculté de Médecine.
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22Parmi les personnes interrogées, une majorité (67%) dit s’investir dans des activités de partage des connaissances. Les actions les plus représentées sont la participation à des conférences grand public ou scolaires (Café scientifique, matinées thématiques comme le PiDay, Grande Conférence liégeoise, etc.), à des expositions interactives (Printemps des Sciences, Nuit des Chercheurs) ou encore une communication suivie sur le web (veille, blog, réseaux sociaux). Parmi les sondés affirmant n’avoir jamais réalisé d’activités de vulgarisation/transmission vers le grand public, 32% expriment ne pas en avoir eu l’opportunité, 32% invoquent le manque de temps, 10.7% le manque de connaissance des possibilités, 10.7% le fait de n’avoir jamais été sollicités. Enfin, 7% évoquent que ce n’est pas dans leur charge de travail.
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24Parmi les sondés actifs dans des activités de partage des connaissances, il semble que les activités ne se déroulent que rarement au sein et/ou en collaboration avec un musée universitaire (13% des 67%). Point particulièrement saillant de ce premier constat : la faible participation des chercheurs aux différentes activités muséales dites « en présentiel » (6%) et leur très faible représentation dans les comités scientifiques des musées (3%). En effet, on remarque dans notre analyse que la collaboration des chercheurs avec les musées universitaires consiste, le plus souvent, pour les chercheurs, à produire des textes ou des cartels.
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26Notre questionnaire a également permis de tracer, à gros traits, l’image que se font les chercheurs des musées universitaires. En premier lieu, ils considèrent que le musée est un lieu où on peut rencontrer facilement du public. Une large majorité (70.5 %) affirme être d’accord avec l’assertion : « Le musée universitaire permet de toucher des publics variés ». Ensuite, les chercheurs interrogés considèrent largement que le musée n’est pas un lieu tourné vers le passé (92%) et de manière plus nuancée (59%) que les collections patrimoniales du musée universitaire sont utiles à la diffusion de la recherche actuelle. Enfin, ils considèrent que le musée universitaire favorise la diffusion de la recherche académique (86%), mais qu’il est par contre rarement proposé aux chercheurs d’y présenter leur travail (92%). Cela semble reposer sur un problème de communication – voire de politique des institutions – puisque, à l’affirmation « La communication entre les professionnels du musée universitaire et les chercheurs est encouragée par les deux institutions », près de 90% des chercheurs ont répondu par la négative.
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28Le manque de temps (26.8%) et la difficulté, le manque, voire l’absence de liens, d’échanges entre les chercheurs et les musées (26.8%) représentent plus de la moitié des freins identifiés par les chercheurs. Viennent ensuite le manque de reconnaissance (11%) et le manque de moyens financiers (8.5%). La raison la plus évoquée (42%) serait l’absence d’invitation à ce type de collaboration. De même, « je n’y ai jamais pensé » et « je n’en ai jamais eu l’occasion » sont des motifs fréquemment avancés pour expliquer la situation. Seules 5 personnes estiment qu’une collaboration avec un musée universitaire est difficilement réalisable.
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30La volonté d’informer, de diffuser les sciences et les connaissances vers le public semble représenter l’atout principal d’une collaboration entre musées universitaires et chercheurs. Les chercheurs interrogés semblent voir, dans le musée universitaire, un lieu de prédilection pour toucher un public plus large avec lequel il n’a pas de contact habituellement. Il est intéressant de constater l’intérêt des chercheurs pour trois types de publics majoritairement : les adolescents entre 12 et 18 ans (à 79.16%), les jeunes adultes entre 18 et 25 ans (à 77.77%), les adultes et les seniors (à 86.11%). Par contraste, les 5-12 ans n’intéressent que 40.3% des sondés. Il semble que le public le moins prisé soit celui des 3-5 ans avec une marque d’intérêt de la part de seulement 16.6% des chercheurs interrogés.
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3. Analyse
32Retenons quelques constats de cette enquête dont nous rappelons les limites et l’objectif : nous aiguiller au début d’une réflexion en devenir.
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34Premièrement, les activités de médiation en présentiel des chercheurs sondés ne se déroulent que très rarement au sein d’un musée universitaire. Deuxièmement, les chercheurs ne considèrent pas le musée comme un lieu tourné vers le passé. Cette question, volontairement provocante, a été posée pour susciter la réflexion : nous constatons, contrairement à nos a priori, que les chercheurs n’opposent pas les collections patrimoniales aux recherches et innovations actuelles. Troisièmement, les chercheurs interrogés ont considéré que les musées universitaires drainaient des publics variés. Cette dernière assertion est délicate : qu’entendent-ils par publics variés ? Pensent-ils à un public représentatif de la société (mêlant des niveaux socio-économique différents, des cultures différentes, des habitudes de pratiques muséales différentes) ? Outre le public scolaire qui est captif et varié par essence, le public est-il, effectivement, « varié » ? On est en droit de se demander si ce ne sont pas principalement des étudiants/chercheurs ou des visiteurs ayant eu accès à une formation supérieure, donc une classe socialement moyenne voire élevée qui fréquente en individuel la plupart des musées universitaires liégeois (exception faite, certainement, des musées, à l’attrait indéniable, présentant des organismes vivants). Cela mériterait d’être analysé en profondeur… Néanmoins, ceci est à mettre en perspective avec les possibilités habituelles de partage des chercheurs avec le grand public. Les chercheurs semblent donc voir dans le musée universitaire un lieu propice et adapté pour envisager de toucher un large public.
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Figure 2 – Printemps des Sciences 2018. Deux chercheurs présentent leur recherche dans un lieu d'exposition. Photo : Réjouisciences.
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37Le manque de temps et de reconnaissance, identifiés comme premiers freins à l’engagement des chercheurs dans les activités de vulgarisation en collaboration avec des musées universitaires, mérite(raie)nt une attention toute particulière. Les chercheurs ne peuvent-ils pas valoriser les activités de vulgarisation comme tâches constitutives, elles aussi, de leurs missions ? Il serait nécessaire de clarifier la manière dont les chercheurs peuvent valoriser – ou simplement faire état de - ces activités auprès de leur employeur.
38Les chercheurs interrogés ont considéré que la communication entre les parties était défaillante. Cela nous permet de constater également un amalgame entre les différents musées et services de diffusion des sciences/recherche de l’Université de Liège (Aquarium-Muséum, Maison de la Science, Réjouisciences, Embarcadère du Savoir, soit différentes structures toutes implantées à l’Institut de Zoologie). À la lumière de l’enquête que nous avons menée, nous doutons de la capacité des chercheurs à précisément identifier les musées de leur propre université.
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4. Perspectives
40À terme, nous souhaitons identifier les pratiques de médiation (au sens large) qui pourraient ou devraient être systématisées, le tout dans une optique de renforcement mutuel des parties (chercheurs, médiateurs, musées et publics). Il s’agirait ainsi de créer des espaces de dialogues entre chercheurs, publics et musées universitaires. Les musées représentent une opportunité, pour les chercheurs, de toucher des publics larges ou, à tout le moins, très différents de leur auditoire traditionnel. Les chercheurs représentent pour les musées universitaires une opportunité de développer une expertise supplémentaire, d’ancrer une expérience muséale sensible dans le présent et, surtout, dans le présent de la recherche en permettant de sortir de la vision, inadéquate et largement fausse, d’espace passéiste figé dans le temps et uniquement dédié à l’histoire et à ses collections. Ces deux opportunités œuvrent de conserve à un même dessein : animer et partager les savoirs le plus efficacement possible.
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42Dans cette perspective, la dynamique insufflée, notamment depuis le Printemps des Sciences 2018 (mais d’autres moments de cristallisation incluant les musées d’art de l’Université de Liège sont envisageables) constitue un point de départ suggestif, liant en une médiation commune les connaissances des musées universitaires liégeois (et leurs collections) et celles des chercheurs. Plus largement, construire des rencontres entre chercheurs et gestionnaires des collections, lors d’expositions temporaires par exemple, proposer la mise en place de laboratoires de co-construction de la connaissance entre chercheurs et publics (sur le modèle des sciences citoyennes et participatives) au sein des espaces muséaux, accueillir des chercheurs en résidence dans les musées pourraient être envisagés en capitalisant sur les expériences déjà en cours dans de nombreuses institutions (Palais de la Découverte, Musées de la ville de Marseille, Africa Museum pour ne citer que quelques institutions). Cela conférerait, indéniablement, une valeur ajoutée aux futures expériences liégeoises.
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44Par ailleurs, le public se rend au musée, notamment, pour vivre une expérience de médiation et pour observer, découvrir des collections. Il nous semble dès lors essentiel de poursuivre l’effort d’inventaire de notre riche patrimoine universitaire liégeois. D’abord pour mieux connaître ce dernier, ensuite pour inviter les chercheurs à présenter leurs recherches au regard de ces collections, enfin pour les encourager à s’y intéresser comme sujet d’études. Encore trop méconnues, mais loin d’être mal considérées, on est en droit de penser que ces dernières représentent un élément de connexion à privilégier pour favoriser les relations entre les parties concernées (musées, médiateurs, chercheurs, publics) – les réponses apportées aux questions étayant cette impression
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46La relation entre les chercheurs et les musées universitaires est à penser comme un ensemble d’échanges, d’actes, de partages encore largement à construire. Si les musées universitaires, liés à des institutions dont l’une des missions premières est la recherche, ne s’emparent pas de l’opportunité d’un dialogue (grâce, notamment, à la cellule de diffusion des sciences et des techniques de notre université) avec des chercheurs et si ceux-ci ne s’emparent pas des potentiels culturels que sont les musées universitaires, alors qui le peut ?
Notes
1 Interrogation notamment traitée via un sondage réalisé auprès des chercheurs de l’ULiège.
2 Survey carried out among ULiège researchers.
3 Voici comment, alors, ils présentaient leur atelier : « Valentina et Benoit, doctorants au Département des Sciences de la Vie de l'ULiège, étudient l’évolution des cyanobactéries (bactéries produisant la photosynthèse, à la manière des plantes !) en Antarctique. Dans le cadre du Printemps des Sciences, ils sortent de leur laboratoire pour vous raconter leur recherche à la manière d'un conte ! « Quand on parle des organismes qui peuplent l'Antarctique, on a directement en tête le manchot empereur... mais à quoi peuvent bien ressembler les micro-organismes vivant sur ce continent si froid ? Ressemblent-ils à ceux qu'on trouve chez nous ? Comment font-ils pour résister sans lumière et sous la glace ? » Le récit fera voyager le public jusqu'en Antarctique, expliquera la façon de collecter du matériel biologique près de la station scientifique belge Princesse Élisabeth et racontera ensuite la manière d'étudier les cyanobactéries : à l'aide de microscope, d'expériences de biologie moléculaire et d'une bonne dose d'informatique ! »