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Éloge d’Hubert Silvestre, décédé le 15 avril 2020, à l’âge de 96 ans. Professeur à l’Université catholique de Louvain, il était spécialisé en histoire du Moyen Âge.
Abstract
Eulogy of Hubert Silvestre, died on April 15, 2020, at the age of 96. Professor at the Catholic University of Louvain, he specialized in medieval history.
Table of content
1Cet éloge a été prononcé devant la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique le 5 octobre 2020.
2Rares sont ceux d’entre nous qui ont eu le plaisir de connaître personnellement Hubert Silvestre. Décédé le 15 avril dernier à Woluwe-Saint-Lambert (à l’hôpital Saint-Luc), à l’âge de 96 ans moins deux mois, ce savant médiéviste avait été élu correspondant de la Classe des Lettres le 2 avril 1984, puis, le 7 mai 1990, en raison d’un projet de résidence à l’étranger, il était devenu associé. Il était redevenu membre, à sa demande, le 6 février 2006, pour accéder immédiatement à l’éméritat, toujours à sa demande, le 30 mars 2006.
3Le moment est venu de rappeler ou de faire connaître la forte personnalité de ce chercheur et l’importance de son travail scientifique. Ceux qui ont eu le privilège de le fréquenter gardent le souvenir d’un homme nerveux, communicatif, volontiers disert, toujours spontané, tantôt sourcilleux, voire sévère, tantôt chaleureux et fervent. Car cet érudit ne regardait rien avec indifférence. Les questions qui se posaient au philologue ou à l’historien devenaient pour lui des questions existentielles qui suscitaient son attention passionnée. La question, par exemple, de l’authenticité des documents médiévaux échauffait son esprit. Et la méconnaissance, par un chercheur, d’un fait ou d’un texte important pouvait le fâcher. Ses comptes rendus étaient redoutés. Par ailleurs, il était capable de s’enflammer avec bonheur à la lecture d’un roman moderne tel que Tempo di Roma d’Alexis Curvers et de communiquer son enthousiasme aux amis et collègues qu’il rencontrait. Hubert Silvestre était du vif-argent.
4Pour retracer son parcours professionnel et scientifique, je m’appuierai sur une note autobiographique qu’il a bien voulu rédiger à ma demande expresse, en 2010, quand j’avais encore le plaisir de converser longuement avec lui.
5Hubert Silvestre est né le 3 juin 1924 à Etterbeek, cinquième d'une famille de six enfants, deux filles et quatre garçons. Son père, Joseph-Élie (1877-1947), originaire de Ferrières, localité de la province de Liège, avait fait sa carrière à Bruxelles, à la Caisse Générale d'Épargne et de Retraite, puis, en 1937, à la faveur d’une retraite anticipée, il s’était installé à Hermalle-sous-Huy. Sa mère, Marie Nolette (1888-1962), était née à Bruxelles dans une famille originaire du Tournaisis. Fils de parents « catholiques convaincus » – comme lui-même l’a précisé – le jeune Hubert fit ses classes primaires à Etterbeek, à l'école des Frères de Saint-Gabriel, congrégation française contrainte de quitter la France à la suite des lois de 1905, où il fut le camarade d'André Franquin, futur créateur de bandes dessinées. Il fit ses humanités gréco-latines au collège Saint-Quirin de Huy, où il fut cette fois le condisciple de Charles Poswick, futur homme politique, puis, à partir de la troisième latine, du futur écrivain Gaston Compère.
6Il s’inscrivit ensuite à l’Université de Louvain, dans la section d’Histoire moderne de la Faculté de Philosophie et Lettres, et suivit latéralement des cours à la Faculté de Droit (où le professeur Jean Dabin fit sur lui une vive impression), ainsi qu’à l’Institut supérieur de Philosophie. Cette boulimie le conduisit malheureusement à un échec aux examens de première candidature. Il n’empêche que le diplôme de licence en histoire moderne lui fut octroyé avec la plus grande distinction. Son mémoire de licence, dirigé par Léopold Genicot, traitait d´Éracle, évêque de Liège peu connu du xe siècle (959-971). Ce travail, suivi par quelques articles publiés, dès 1949, dans des revues aussi prestigieuses que la Revue du Moyen Âge latin, Scriptorium ou la Revue d’histoire ecclésiastique, lui valut l’obtention d'un mandat d'aspirant du Fonds national de la Recherche scientifique (octobre 1949 - octobre 1951), qui lui permit de se consacrer entièrement à l’étude. En 1950, il fut proclamé docteur en philosophie et lettres avec la plus grande distinction et les félicitations d’un jury présidé par Léon van der Essen. Sa dissertation doctorale – Le « Chronicon Sancti Laurentii Leodiensis » dit de Rupert de Deutz. Étude critique (Louvain, in-8° de 422 pages) – fut publiée en 1952. Au vu de ses publications ultérieures, la Commission d'histoire du F.N.R.S. émit un avis favorable à l'octroi des mandats successifs de chargé de recherches (1951-1953), de chercheur qualifié (1953-1955), puis d’associé (1955-1957).
7Pour le jeune médiéviste, cette période fut exaltante. Sorti premier ex-æquo, en 1951, au Concours de bourses de voyage du Gouvernement, il fit, à la fin de 1952 et au début de 1953, un séjour à Paris qui lui donna l'occasion de fréquenter les bibliothèques de la ville, le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale et l'Institut de recherche et d'histoire des textes. C’est au cours de ce séjour parisien, qu’il rencontra, en 1953, Christiane Roux, qui devint sa femme et lui donna trois enfants : Étienne, Frédéric et Catherine.
8En 1954 une bourse Fulbright lui fut octroyée au titre de Research Scholar, qui lui permit de réaliser un voyage d'études aux États-Unis. Il eut, entre autres, la chance d’y rencontrer l’éminent spécialiste de l'histoire des sciences au Moyen Âge le professeur Lynn Thorndike (de la Columbia University de New York), avec lequel il entretint une correspondance jusqu'au décès de celui-ci, survenu en 1965.
9Il entra également en relation avec le professeur Stephan Kuttner (The Catholic University, Washington), l’un des experts les plus réputés du droit canon au Moyen Âge. La bourse de voyage lui facilita d’autre part un séjour à Rome (d’avril à juin 1955), à l'Academia belgica, et lui donna l'occasion de fréquenter la Bibliothèque Vaticane, où il fit la connaissance de Mgr Auguste Pelzer, spécialiste de la scolastique médiévale, avec lequel il entretenait depuis des années un échange épistolaire. Il y connut également Mgr José Ruysschaert, « providence – écrit-il – des érudits belges séjournant à Rome ».
10Hubert Silvestre dut renoncer à une partie de son dernier mandat de chercheur, lorsqu'une charge de cours lui fut confiée à l'Université Lovanium de Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa). Il y prit ses fonctions en octobre 1956, et fut promu professeur ordinaire, en 1958. Élu doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres en 1969, il termina son mandat dans le courant de 1973, alors que la Faculté avait déménagé, dans des conditions difficiles, à Lubumbashi (ex Élisabethville), à la fin de 1971 (année où l'Université prit le nom et le statut d'Université nationale du Zaïre).
11Entre-temps Hubert Silvestre avait été nommé professeur extraordinaire à la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Louvain et, au même titre, en 1965, aux Facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles. Ces obligations l’obligèrent à partager son temps entre le Zaïre – qui traversait alors une période particulièrement délicate – et la Belgique, lui causant un sérieux accroissement de travail et des soucis de tous ordres.
12Hubert Silvestre revint définitivement en Belgique en 1976, où il continua à assurer les cours dont il avait eu la charge jusque-là. Il prit sa retraite aux Facultés de Saint-Louis, en 1983, et à Louvain, en 1985.
13Notre confrère Jean-Marie Cauchies, qui a suivi ses cours à Saint-Louis, m’a dit qu’Hubert Silvestre lui laissait le souvenir d’un professeur particulièrement original, atypique, toujours – je le cite – « plein de vie, éveillant l’esprit des étudiants par une foule d'informations commentées souvent, de sa part, avec une excitation positive ou négative. » Ses enthousiasmes, ajoute-t-il, risquaient même souvent de l’écarter du plan de son discours.
14C'est le 2 avril 1984, rappelons-le, que cet éminent chercheur fut élu correspondant de la Classe des Lettres de notre Académie. Il y fit, à la séance publique de l’année suivante, le 13 mai 1985, une lecture très remarquée sur L'idylle d'Abélard et Héloïse : la part du roman, lecture qu’il développa pour le Bulletin de la Classe des Lettres dans un texte de 43 pages, lequel fit ensuite l’objet d’une publication en allemand (1988), puis en portugais (2008). Hubert Silvestre y tente « de jauger le degré de crédibilité des sources contemporaines qui nous renseignent sur l’idylle célèbre ». Il conclut que le dossier contenant l’Historia calamitatum et les lettres échangées entre Héloïse et Abélard, est un faux, probablement conçu, 150 ans plus tard, au xiiie siècle, dans le cercle de Jean de Meun – dont le Roman de la Rose contient la première mention de ce dossier –, afin de défendre une thèse hétérodoxe qui réclamait « le droit pour le clerc majeur de se soustraire aux obligations morales de continence que lui imposait son état ». La question des faux, des documents contrefaits, rappelons-le, a toujours retenu l’attention de notre médiéviste.
15Hubert Silvestre évoquait volontiers – nous l’avons observé – les savants qu’il avait eu l’occasion de fréquenter et d’admirer. Dans la note autobiographique mentionnée plus haut, il en cite deux auxquels il se sentait particulièrement redevable : dom Bernard Botte et François Masai. Dom Bernard Botte (1893-1980), moine bénédiction de l’abbaye du Mont-César à Louvain, titulaire, entre 1960 et 1963, de la chaire d’histoire de la liturgie à la Faculté de théologie de l’UCL, était, disait-il, « un philologue maîtrisant les domaines latin, grec et hébreu et doté d'un sens critique peu commun dans l'édition et le commentaire de textes transmis par des manuscrits médiévaux ». Quant à François Masai (1909-1979), professeur de philosophie médiévale à l’Université libre de Bruxelles, rencontré, dès 1958, au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque royale, il occupait pour lui, sur un plan philosophique autant que scientifique, une place de première importance. Voici les termes dans lesquels notre défunt confrère l’évoquait : « Non seulement il contribua à me familiariser avec la paléographie latine et la codicologie, mais il m'ouvrit des horizons historiques et philosophiques insoupçonnés. Je lui dois beaucoup et je ne puis évoquer sa mémoire sans émotion. »
16La revue Scriptorium fondée par Masai en 1946, puis complétée en 1959, par le Bulletin codicologique créé par Martin Wittek, fut non seulement le lieu de publication d’innombrables études et recensions critiques d’Hubert Silvestre, mais il fut aussi pour lui, dans les années 80, à la Bibliothèque royale, le cadre d’échanges particulièrement stimulants, je m’en souviens, avec Léon Gilissen, Pierre Cockshaw, Jacques Lemaire, Émile Van Balberghe et le cistercien Eugène Manning.
17L’abondante production scientifique d’Hubert Silvestre se distingue par de pénétrantes études concernant surtout trois secteurs : l’histoire ecclésiastique du pays mosan, les idées et les lettres au Moyen Âge, en particulier du ixe au xiie siècle, et les bibliothèques médiévales.
18L’apport scientifique liégeois d’Hubert Silvestre est particulièrement significatif dans plusieurs domaines, que notre confrère Jean-Louis Kupper a eu l’obligeance de synthétiser en des termes que je ne puis mieux faire que de reproduire ici.
19Dans son travail principal sur le Chronicon Sancti Laurentii Leodiensis, Hubert Silvestre a démontré – dit-il – que ce texte attribué au brillant théologien Rupert, moine de l’abbaye de Saint-Laurent de Liège, devenu ultérieurement abbé de Deutz, près de Cologne, et décédé en 1129 ou 1130, n’est en réalité qu’une compilation médiocre et sans valeur, rédigée vers 1247 à Saint-Laurent de Liège, ouvrage qui est loin d’avoir « toute l’autorité d’un témoin contemporain spécialement bien informé » (comme le présente par exemple l’historien Sylvain Ballau).
20Dans ses recherches sur les écoles liégeoises, particulièrement brillantes entre le xe et le xiie siècle, Hubert Silvestre a expliqué que le déclin progressif de leur enseignement dans le courant du xiie siècle est dû à l’incapacité des maîtres liégeois de s’adapter aux orientations nouvelles de la pensée, notamment à la dialectique, qui faisait alors le succès des centres d’études français.
21Observant enfin le grand nombre de collégiales de chanoines séculiers (et non pas d’abbayes de moines) fondées par l’évêque de Liège aux xe et xie siècles, Hubert Silvestre a insisté avec raison sur le caractère « épiscopète » des clercs ou chanoines qui formaient le soutien le plus efficace du pouvoir politique, et sur le caractère « épiscofuge » des moines qui fuyaient le siècle. Jean-Louis Kupper conclut qu’Hubert Silvestre a effectué un travail de correction salutaire, comparable à celui fourni par Godefroid Kurth, en 1910, sur les écrits de Jean d’Outremeuse.
22Les recherches d’Hubert Silvestre ont également concerné des auteurs aussi différents que le Pseudo-Caton (auteur des Disticha), Prudence, Boèce, Jean Scot Érigène, Rathier et Hériger de Lobbes, Renier de Saint-Laurent, Abélard ou André le Chapelain. Sa bibliographie contient notamment de nombreuses notices publiées dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastique. L’historien, le philologue et le codicologue y manifestent leur maîtrise.
23La bibliographie d’Hubert Silvestre a toutefois la singularité de ne mentionner qu’un seul grand ouvrage : l’étude du Chronicon de Rupert de Deutz, publiée en 1952. Certes, Le commentaire inédit de Jean Scot Erigène au mètre ix du livre iii du « De consolatione philosophiae » de Boèce (Revue d'histoire ecclésiastique, 1. xlvii, 1952, p. 44-122) ou L'épître d'Éracle de Liège à Rathier de Vérone (Le Moyen Âge, t. lviii, 1952, p. 1-30) sont des travaux, publiés dans cette même année 1952, qui ont leur poids de pages, mais l’originalité d’Hubert Silvestre réside ailleurs, dans le choix qui fut le sien de mener autant d’études ponctuelles qu’il découvrait de questions précises suscitées par les recherches les plus récentes. Les circonstances de sa carrière et un certain éclectisme l’ont peut-être détourné des travaux de longue haleine. À moins que cette apparente dispersion n’ait été la conséquence d’un choix sérieusement assumé. Cet insatiable lecteur portait en effet une attention systématique à tout ce qui se publiait dans le vaste domaine qui était le sien. Son information était prodigieuse et l’exercice de son sens critique, en permanente alerte. Sa bibliographie ne serait d’ailleurs pas complète sans le signalement de plus de deux mille recensions (comptes rendus critiques et notes de chronique) publiées dans les revues les plus prestigieuses : la Revue d'histoire ecclésiastique (Louvain), Le Moyen Âge (Paris-Bruxelles), la Revue belge de philologie et d'histoire (Bruxelles), Scriptorium (Bruxelles-Paris), les Recherches de théologie ancienne et médiévale (Louvain), le Bulletin de théologie ancienne et médiévale (Louvain), les Études renaniennes (Paris) et d’autres encore.
24Dans la lettre du 20 décembre 2008 qui accompagnait l’envoi de sa bibliographie, Hubert Silvestre me déclarait ceci : « Je tiens à la mention finale de mes comptes rendus critiques et notes de chronique. J’ai consacré beaucoup de temps à ce type de publication et j’ai la faiblesse d’y attacher une certaine importance. » Il ajoutait une justification qui éclaire son engagement dans cette tâche souvent ingrate, mais, pour lui, passionnante :
« Le progrès dans les sciences humaines est tributaire d’une contestation permanente, puisque aussi bien, et contrairement à ce qui est de règle dans plusieurs secteurs des sciences de la nature, le recours à l’expérimentation est exclu. Le compte rendu critique sainement conçu – et notamment rédigé de manière courtoise – répond dès lors à un besoin spécifique de nos disciplines et, à mon sens, il ne faut pas regretter le temps qui leur a été consacré. »
25Lorsqu’on pense à Hubert Silvestre, il y a des termes qui se présentent immanquablement à l’esprit : acribie, acuité, sagacité, minutie, précision, scrupule, exactitude, mais également hauteur de vue, souci des distinctions, politesse et probité.
26À la vue du travail de ce savant, on ne peut que restituer à l’érudition son importance et sa grandeur, car, il faut le reconnaître et le déplorer, la culture mondaine l’a trop facilement méprisée, la regardant comme la marque d’un encombrement et donc d’une impuissance de l’esprit. Le sérieux Vauvenargues lui-même témoigne de ce mépris, lorsqu’il écrit qu’« On discerne aisément la vraie de la fausse étendue d’esprit, car l’une agrandit ses sujets, et l’autre, par l’abus des épisodes et par le faste de l’érudition, les anéantit. » (Réflexions et Maximes, n° 212). Mais Hubert Silvestre, dont la tête était aussi bien faite que pleine et qui savait se montrer homme de synthèse, n’avait garde d’opposer l’intelligence à l’érudition ; il respectait dans celle-ci la noblesse de son sens premier : celui d’un « savoir approfondi, fondé sur l’étude des sources historiques, des documents et des textes ».
27La curiosité intellectuelle de ce grand érudit ne se cantonnait pas dans les siècles médiévaux. En marge de ses recherches, il lisait énormément, parcourant tous les siècles et s’intéressant même aux écrivains de son temps.
28La présence des Études renaniennes parmi les revues auxquelles Hubert Silvestre a collaboré peut paraître surprenante. En réalité, l’œuvre d’Ernest Renan a suscité chez lui le plus constant et vif intérêt. Voici ce qu’il m’écrivait dans une lettre du 17 janvier 1995 :
« Mon admiration pour Renan, loin de s’émousser, ne fait que grandir avec le temps, encore que, même pour ce géant – ainsi que le qualifiait Bernard Bischoff dans une des dernières lettres qu’il m’adressa – je ne veuille masquer quelques faiblesses : la vérité – ou ce que je crois telle – avant tout ! (« Veritatem dilexi » est d’ailleurs l’épitaphe choisie par Renan lui-même). Mon admiration pour lui croît dans la mesure où je considère la plupart de ses successeurs. Quant à moi-même, pauvre avorton en regard de cet homme extrêmement intelligent et suprêmement délicat et sensible, le seul mérite que je revendique est d’avoir au moins perçu la grandeur de ce méconnu. Sed hæc hactenus, car une fois Renan évoqué, je deviens intarissable… et raseur (ce que précisément il n’était jamais). »
29J’ai la conviction de ne pas trahir sa pensée en affirmant qu’Hubert Silvestre, élevé et nourri dans le monde le plus sincèrement catholique, avait fini par regarder Jésus et le christianisme avec les yeux de Renan.
30Comment ne pas citer ici, pour conclure, cette lettre du 12 mai 1991 dans laquelle il me fit spontanément part des réflexions suscitées en lui par un livre américain ?
« Oserais-je vous faire part d’une de mes dernières lectures : celle du roman de Tom Wolfe, The Bonfire of the Vanities (Le bûcher des vanités) [1987]. C’est une fresque sans complaisance de New York à la fin de ce siècle, la métropole que j’ai eu l’occasion d’approcher en 1955 (j’y ai résidé cinq mois), mais qui a beaucoup évolué depuis. Je me suis toujours intéressé à cette cité actuellement sans pareille et au vaste pays qu’elle représente, la cité cosmopolite par excellence, la ville de Wall Street, la plus grande concentration urbaine de Juifs, la capitale du crime aussi, etc. À beaucoup d’égards, qu’on le regrette ou non, New York indique souvent la voie dans laquelle le monde entier – et en particulier l’Europe – s’engage ou s’engouffre (songeons à toutes les modes, qu’elles soient alimentaires, vestimentaires, sociales, artistiques et même scientifiques).
Au xiiie siècle, c’était Paris qui montrait le chemin. Cela valait-il mieux ? Le parti des fanatiques y avait triomphé et les bûchers commencent à flamber en Occident. Saint Louis, certes, émeut par sa bonhomie, mais – on l’oublie trop ! – un seul regard de cet homme assuré d’avoir toujours raison glaçait d’effroi le non-conformiste ou le simple agnostique. Tout esprit indépendant était alors obligé, pour survivre, de se réfugier dans une hideuse hypocrisie. La tyrannie intellectuelle, la pire de toutes ! Particulièrement funeste quand on n’en a pas pris conscience, car il est plus facile de la déceler à distance… »
31La voix de l’historien n’a jamais cessé de se faire entendre dans les propos d’Hubert Silvestre. S’il se tenait au courant de l’actualité internationale, il la jugeait toujours en tenant compte d’un temps plus long que celui de l’instant. Sa connaissance du monde médiéval l’aidait beaucoup, en effet, dans son observation, souvent désabusée, voire pessimiste, du monde contemporain.
Bibliographie d’Hubert Silvestre
1949
1. « Note complémentaire sur l’incubation et ses survivances », dans Revue du Moyen Âge latin, t. v, 1949, p. 141-148 (Strasbourg).
2. « Une copie de la scolie de Gerbert à l’Arithmétique de Boèce (ii, 1) », dans Scriptorium, t. iii, 1949, p. 133-134 (Bruxelles).
3. « À propos du Liber Tertius du De bestiis et aliis rebus et d’un passage des Etymologiae (ii, 2, 23) d’Isidore de Séville », dans Le Moyen Âge, t. lvi, 1949, p. 247-251 (Bruxelles).
4. « Notes sur la Vita Evracli de Renier de Saint-Laurent », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. xliv, 1949, p. 30-86 (Louvain).
1950
5. « À propos des chroniques liégeoises éditées par S. Balau. Notes de critique textuelle sur la biographie d’Éracle », dans Annuaire d’histoire liégeoise, t. iv, 1948 {sorti de presse en 1950}, p. 11-22 (Liège).
6. « Concernant la première édition des œuvres de Renier de Saint-Laurent : deux lettres de Dom C. Lombard à Dom B. Pez », dans Revue bénédictine, t. lx, 1950, p. 208-214 (Maredsous).
7. « Quelques corrections et additions au Catalogue of Incipits of Medieval Scientific Writings in Latin de Lynn Thorndike et Pearl Kibre », dans Scriptorium, t. iv, 1950, p. 111-115 (Bruxelles).
8. « Les citations et réminiscences classiques dans l’œuvre de Rupert de Deutz », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. xlv, 1950, p. 140-174 (Louvain).
9. « Grégoire de Tours avait-il lu Boèce ? », dans Latomus, t. ix, 1950, p. 437 (Bruxelles).
1951
10. « Incipits des traités médiévaux de sciences expérimentales dans les manuscrits latins de Bruxelles – i. Corrections au Catalogue de Lynn Thorndike et Pearl Kibre », dans Scriptorium, t. v, 1951, p. 145-160 (Bruxelles).
11. « La véritable épitaphe de Dungal, reclus de Saint-Denis et auteur des Responsa contra Claudium », dans Revue bénédictine, t. lxi, 1951, p. 256-259 (Maredsous).
12. « Une copie du xe siècle non utilisée du premier glossaire grec-latin Abscida-lucida », dans Archivum latinitatis medii aevi. Bulletin Du Cange, t. xxi, 1951, p. 159-170 (Bruxelles).
1952
13. « Renier de Saint-Laurent et le déclin des écoles liégeoises au xiie siècle », dans Annales du Congrès archéologique et historique de Tournai, 1949 {sorti de presse en 1952}, t. i, p. 112-123 (Tournai).
14. « Le Chronicon Sancti Laurentii Leodiensis dit de Rupert de Deutz. Étude critique » (= Université de Louvain. Recueil de Travaux d’Histoire et de Philologie, 3e sér., fasc. 43. Louvain, 1952. 1 vol. in-8° de 422 p.).
15. « Le commentaire inédit de Jean Scot Érigène au mètre ix du livre iii du De consolatione philosophiae de Boèce », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. xlvii, 1952, p. 44-122 (Louvain).
16. « Comment on rédigeait une lettre au xe siècle. L’épître d’Éracle de Liège à Rathier de Vérone », dans Le Moyen Âge, t. lviii, 1952, p. 1-30 (Bruxelles).
17. « Les écrits de Jean de Stavelot († 1449) relatifs à l’histoire de l’abbaye de Saint- Laurent à Liège », dans Revue bénédictine, t. lxii, 1952, p. 143-148 (Maredsous).
18. « Commerce et vol de reliques au moyen âge », dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. xxx, 1952, p. 721-739 (Bruxelles).
19. « Le Hand-List de Laistner-King et les manuscrits bruxellois de Bède », dans Scriptorium, t. vi, 1952, p. 287-293 (Bruxelles).
1953
20. « Notices et extraits des manuscrits 5413-22, 10098-105 et 10127-44 de la Bibliothèque Royale de Bruxelles, dans Sacris Erudiri, t. v, 1953, p. 174-192 (Bruges-La Haye).
21. « Sur une des causes de la grande expansion de l’ordre canonial dans le diocèse de Liège aux xe et xie siècles », dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. xxxi, 1953, p. 65-74 (Bruxelles).
22. « Antiennes de matines d’un ancien office de l’Assomption ou de la Purification », dans Ephemerides liturgicae, t. lxvii, 1953, p. 138-146 (Rome).
23. « Le De concordia et expositione quattuor Evangeliorum inédit de Wazelin ii, abbé de Saint-Laurent, à Liège (ca 1150-ca 1157) (Ms. Bruxellensis 10751) », dans Revue bénédictine, t. lxiv, 1953, p. 310-325 (Maredsous).
1954
24. « Dix plaidoiries inédites du xiie siècle », dans Traditio, t. x, 1954, p. 373-397 (Washington).
25. « Le manuscrit Bruxellensis 10147-58 (s.xii-xiii) et son Compendium artis picturae », dans Bulletin de la Commission Royale d’Histoire, t. cxix, 1954, p. 95-140 (Bruxelles).
26. « Hagiographie et histoire de la médecine au haut moyen âge », dans La vie médicale internationale, iii-21 {19-xi-1954} et iii-22 {30-xi-1954}.
1955
27. « Notice sur le manuscrit de médecine Bruxelles, Bibliothèque Royale 3204-18, suivie de l’édition d’un Consilium inédit de Sozzinus Benzi de Sienne », dans Latomus, t. xiv, 1955, p. 548-560 (Bruxelles).
28. « À propos de nouvelles éditions de commentaires à la Consolation de Boèce », dans Scriptorium, t. ix, 1955, p. 278-281 (Bruxelles).
1956
29. « À propos des études classiques », dans Revue Générale, t. xcii, 1956, p. 1183-1188 (Bruxelles).
30. « Jean Scot Érigène commentateur de Prudence », dans Scriptorium, t. x, 1956, p. 90-92 (Bruxelles).
31. « Les études de M. Baix sur S. Remacle et son culte », dans Scriptorium, t. x, 1956, p. 120-122 (Bruxelles).
1957
32. « Les manuscrits bruxellois de Prudence », dans Scriptorium, t. xi, 1957, p. 102-104 (Bruxelles).
33. « Nouveaux témoignages médiévaux sur la Littera Pythagorae », dans Le Moyen Âge, t. lxiii, 1957, p. 55-57 (Bruxelles).
34 « Virgile, Énéide, vi, 733-734 », dans Latomus, t. xvi, 1957, p. 482-483 (Bruxelles).
35. « Le schéma "moderne" des Accessus », dans Latomus, t. xvi, 1957, p. 684-889 (Bruxelles).
1958
36. « Rupert de Saint-Laurent et les auteurs classiques », dans Mélanges Félix Rousseau. Études sur l’histoire du pays mosan au moyen âge. Bruxelles, 1958, p. 541-551.
37. « Aperçu sur les commentaires carolingiens de Prudence », dans Sacris Erudiri, t. ix, 1957 {sorti de presse en 1958}, p. 56-74 (Bruges-La Haye).
38. « Macrobe utilisé par un Pseudo-Érigène et par Rupert de Deutz », dans Classica et Medievalia. Revue danoise d’histoire et de philologie, t. xix, 1958, p. 129-132 (Copenhague).
1959
39. « Les manuscrits de Bède à la Bibliothèque Royale de Bruxelles », dans Studia Universitatis Lovanium, Faculté de philosophie et lettres, fasc. vi, Léopoldville, 1959, 31 p.
40. « Sur la provenance de deux manuscrits du Memoriale d’Alexandre de Roes, les Bruxellenses 946-58 et 7503-18 », dans Scriptorium, t. xiii, 1959, p. 249-255 (Bruxelles).
41. « Enfin un manuscrit anglais du De vita et moribus philosophorum de Walter Burley ? », dans Scriptorium, t. xiii, 1959, p. 255-259 (Bruxelles).
42. « Un nouveau manuscrit du Misit Herodes rex manus », dans Scriptorium, t. xiii, 1959, p. 259 (Bruxelles).
43. « Notes de lecture ad Corpus Christianorum t. xiv et cxiv », dans Scriptorium, t. xiii, 1959, p. 260 (Bruxelles).
1960
44. « Goderan, le fondateur de l’abbaye liégeoise de St-Gilles, était-il un jongleur provençal ? », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lv, 1960, p. 122-129 (Louvain).
45. « À propos d’une nouvelle mise au point de Thorndike sur les contributions arabes et juives à la civilisation occidentale au moyen âge », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lv, 1960, p. 498-501 (Louvain).
46. « L’évolution sémantique de spermologus », dans Archivum latinitatis medii aevi, t. xxx, 1960, p. 155-159 (Bruxelles).
47. « Le problème des faux au moyen âge. À propos d’un livre récent de M. Saxer », dans Le Moyen Âge, lxvi, 1960, p. 351-370 (Bruxelles).
48. « Note sur la survie de Calpurnius Flaccus au moyen âge », dans Classica et Mediaevalia, t. xxi, 1960, p. 218-223 (Copenhague).
1961
49. « Notice sur Adelman de Liège, évêque de Brescia († 1061) », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lvi, 1961, p. 855-871 (Louvain).
50. « À propos d’une source probable d’un des Disticha Catonis (I, 3) », dans Latomus, t. xx, 1961, p. 132-133 (Bruxelles).
51. « Le culte de Marie Madeleine en Occident. À propos d’un ouvrage récent de M. Victor Saxer », dans Scriptorium, t. xv, 1961, p. 86-92 (Bruxelles).
52. « À propos d’anciens catalogues collectifs de manuscrits », dans Scriptorium, t. xv, 1961, p. 323-327 (Bruxelles).
53. « Note sur l’épître de Gunzo de Novare », dans Revue bénédictine, t. lxxi, 1961, p. 134-137 (Maredsous).
54. « L’ultimatum de Popillius à Antiochus Épiphane relaté dans le « De novissimis » du ms. Bamberg Can. 10 », dans Revue bénédictine, t. lxxi, 1961, p. 399-400 (Maredsous).
55. « Deux exorcismes du haut moyen âge », dans Le Moyen Âge, t. lxvii, 1961, p. 410-411 (Bruxelles).
56. « À propos de la lettre d’Anselme de Laon à Héribrand de Saint-Laurent », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xxviii, 1961 p. 5-25 (Louvain).
57. « À propos d’une citation non identifiée : saint Jérôme ou saint Grégoire le Grand ? », dans Sacris Erudiri, t. xii, 1961, p. 366-371 (Bruges-La Haye).
1962
58. « Varia critica. i : Commodianea ; ii. Loci paralleli entre l’Alethia de C. M. Victorius et la Consolation de Boèce », dans Sacris Erudiri, t. xiii, 1962, p. 514-518 (Bruges-La Haye).
59. « Un cliché peu étudié : « fortis in armis » », dans Archivum latinitatis medii aevi, t. xxxii, 1962, p. 255-257 (Bruxelles).
60. « Une adaptation du commentaire de Macrobe sur le Songe de Scipion dans un manuscrit de Bruxelles », dans Archives d’histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, t. xxix, 1962, p. 93-101 (Paris).
61. « La tradition manuscrite des œuvres de Rupert de Deutz. À propos d’une étude récente de Rhaban Haacke », dans Scriptorium, t. xvi, 1962, p. 336-345 (Bruxelles).
62. « La date de naissance de Rupert et la date de son départ pour Siegbourg », dans Scriptorium, t. xvi, 1962, p. 345-348 (Bruxelles).
63. « Quelle était la langue maternelle d’Adelman de Liège, évêque de Brescia († 1061) ? », dans La vie wallonne, t. xxxvi, 1962, p. 43-49 (Liège).
1963
64. « Écho au « Dulcis Iesu memoria » dans une lettre de Jean de Baugerais († 1193) », dans Sacris Erudiri, t. xiv, 1963, p. 271-276 (Bruges-La Haye).
65. « Notules à propos d’une Histoire de la tolérance », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lviii, 1963, p. 531-544 (Louvain).
66. « À propos de quelques manuscrits de Bède », dans Scriptorium, t. xvii, 1963, p. 110-113 (Bruxelles).
67. « Une nouvelle édition du « De diversis artibus » de Théophile », dans Scriptorium, t. xvii, 1963, p. 113-118 (Bruxelles).
68. « Les « prolégomènes » à l’histoire de Groenendael du Père Marc Dijkmans », dans Scriptorium, t. xvii, 1963, p. 118-121 (Bruxelles).
69. « Un nouveau témoin du carmen xxv de P. Optatianus Porfyrius », dans Scriptorium, t. xvii, 1963, p. 127 (Bruxelles).
70. « Trois nouveaux témoins latins des Sentences de Sextus », dans Scriptorium, t. xvii, 1963, p. 128-129 (Bruxelles).
71. « Hériger de Lobbes avait lu Dracontius », dans Le Moyen Âge, t. lxviii, 1963, p. 121-127 (Bruxelles).
72. « Note sur la survie de Macrobe au moyen âge », dans Classica et Mediaevalia, t. xxiv, 1963, p. 170-180 (Copenhague).
73. « Éracle, évêque de Liège (959-971) », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. xv, 1963, col. 1488-1489.
74. « À propos de l’épitaphe de l’évêque de Liège, Durand († 1025) », dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. xli, 1963, p. 1136-1145 (Bruxelles).
1964
75. « Note sur le recueil épistolaire de Geoffroy de Breteuil († 1194) », dans Revue bénédictine, t. lxxiv, 1964, p. 169-170 (Maredsous).
76. « Gunzo et Marius Victorinus », dans Revue bénédictine, t. lxxiv, 1964, p. 321-323 (Maredsous).
77. « Diversi sed non adversi », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xxxi, 1964, p. 124-132 (Louvain).
78. « Nouveaux témoins pour « fortis in armis » », dans Archivum latinitatis medii aevi, t. xxxiv, 1964, p. 93-94 (Bruxelles).
79. « Un répertoire bibliographique pour Aelred de Rievaulx », dans Scriptorium, t. xviii, 1964, p. 83-85 (Bruxelles).
80. « Trois sermons à retirer définitivement de l’héritage d’Optat de Milève », dans The Proceedings of the African Classical Associations, t. vii, 1964, p. 61-62 (Pretoria).
81. « Les autographes d’Adrien d’Oudenbosch et la date de la mort de Rupert de Deutz », dans Scriptorium, t. xviii, 1964, p. 274-277, 1 pl. (Bruxelles).
82. « Écho au « Dulcis Iesu memoria » dans une lettre de Jean de Baugerais († 1193) », dans Sacris Erudiri, t. xiv, 1964, p. 271-276 (Bruges).
83. « Un petit extrait du « De metris » d’Aldhelm dans le ms. Verdun 36 (s.xi) », dans Archivum latinitatis medii aevi, t. xxxiv, 1964, p. 95-97 (Bruxelles).
84. « À propos du dicton « claustrum sine armario quasi castrum sine armamentario » », dans Mediaeval Studies, t. xxvi, 1964, p. 351-353. Toronto).
1965
85. « Wazelin von Lüttich », dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. x, 1965, col. 970 (Fribourg-en-Brisgau).
86. « Notice sommaire sur Renier de Saint-Laurent », dans Le Moyen Âge, t. lxxi, 1965, p. 5-16 (Bruxelles).
87. « Précisions complémentaires sur d’anciens catalogues collectifs de manuscrits », dans Scriptorium, t. xix, 1965, p. 90-96 (Bruxelles).
88. « Les incipits des œuvres scientifiques latines du moyen âge. À propos du nouveau Thorndike-Kibre », dans Scriptorium, t. xix, 1965, p. 273-278 (Bruxelles).
89. « Adelman, écolâtre de Liège, évêque de Brescia († 1061) », dans Biographie nationale, Académie royale de Belgique, t. xxxiii, 1965, col. 1-8 (Bruxelles).
1967
90. « « Quanto iuniores, tanto perspicaciores ». Antécédents à la Querelle des anciens et des modernes », dans Recueil commémoratif du xe anniversaire de la Faculté de philosophie et lettres < de l’Université Lovanium, de Léopoldville – Kinshasa>, Louvain-Paris, 1967, p. 231-255.
1968
91. « Du nouveau sur Rupert de Deutz », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxiii, 1968, p. 54-58 (Louvain).
92. « Notes sur la controverse de Rupert de Saint-Laurent avec Anselme de Laon et Guillaume de Champeaux », dans Saint-Laurent de Liège. Église, abbaye et hôpital militaire. Mille ans d’histoire. Liège, 1968, p. 63-80.
1969
93. « La « Consolation » de Boèce et sa tradition littéraire. À propos d’un ouvrage récent », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxiv, 1969, p. 23-36 (Louvain).
1972
94. « Une énigme mal résolue par Rupert de Deutz », dans Revue bénédictine, t. lxxxii, 1972, p. 310-311 (Maredsous).
95. « Pour la fiche « conductus » », dans Archivum latinitatis medii aevi, t. xxxviii, 1972, p. 203-205 (Bruxelles).
96. « Notes sur l’édition de l’épître de Bérenger de Tours à Adelman de Liège », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xxxix, 1972, p. 127-130 (Louvain).
1973
97. « La controverse Bérenger de Tours-Lanfranc du Bec. À propos d’un livre récent », dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. li, 1973, p. 839-847 (Bruxelles).
98. « Nouveaux témoignages médiévaux de la « Littera Pythagorae » », dans Le Moyen Âge, t. lxxx, 1973, p. 201-207 (Bruxelles).
99. « Poème latin sur l’incendie d’Harderwijk (1503) », dans Humanistica Lovaniensia, t. xxii, 1973, p. 100-102 (Louvain).
100. « Un manuscrit de Saint-Martin de Tournai à retrouver », dans Scriptorium, t. xxvii, 1973, p. 317-318 (Bruxelles).
101. « À propos d’une édition récente de la « Damnatio Arrii » de Rimini », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxviii, 1973, p. 102-104.
1974
102. « Aimeric et Erasme à propos de « Disticha Catonis » », iv, 25, 2, dans Humanistica Lovaniensia, t. xxiii, 1974, p. 386-388 (Louvain).
103. « Emprunts non repérés à Jérôme et à Bède dans le « In Iohannem » de Rupert de Deutz », dans Revue bénédictine, t. lxxxiv, 1974, p. 372-383.
1975
104. « L’édition Rh. Haacke du « De Trinitate » de Rupert de Deutz », dans Sacris erudiri, t. xxii, 1974-1975, p. 377-399 (Bruges-La Haye).
105. « Mica ou miroir ? À propos d’une « Vita Ambrosii » carolingienne », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xlii, 1975, p. 243-246 (Louvain).
1976
106. « Trois témoignages mosans du début du xiie siècle sur le crucifix de l’arc triomphal », dans Revue des archéologues et historiens d’art de Louvain, t. ix, 1976, p. 225-231.
1977
107. « Réflexions sur la thèse de J. F. Benton relative au dossier « Abélard-Héloïse » », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xliv, 1977, p. 211-216 (Louvain).
1978
108. « À propos d’une édition récente de l’« Hymnarius Paraclitensis » d’Abélard », dans Scriptorium, t. xxxii, 1978, p. 91-100 (Bruxelles).
109. « Pour le dossier de l’Y pythagoricien. Nouveaux témoignages », dans Le Moyen Âge, t. lxxxiv, 1978, p. 201-209.
110. « Renan et l’« etiam peccata » », dans Revue du moyen âge latin, t. xxv-xxxiv, 1969-1978, p. 56-58 (Strasbourg).
111. « Le retable de l’Agneau mystique et Rupert de Deutz », dans Revue bénédictine, t. lxxxviii, 1978, p. 274-289 (Maredsous).
112. « Rupert de Deutz et le livre vii des « Miscellanea » mis au nom de Hugues de Saint-Victor », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xlv, 1978, p. 236 (Louvain).
1979
113. « À propos du Bruxellensis 10066-77 et de son noyau primitif », dans Miscellanea codicologica F. Masai dicata. Gand, 1979 {paru en 1980}, p. 131-156.
114. « Une lettre partiellement inédite d’E. Renan à Théodore de Saligny, datée de Rome, 17 avril 1850 », dans Bulletin de l’Institut historique belge de Rome, t. xlviii-xlix, 1978-1979, p. 335-352).
115. « La prison de l’âme (Phédon, 62b). Nouveaux témoignages du moyen âge latin », dans Latomus, t. xxxviii, 1979, p. 982-986 (Bruxelles).
1980
116. « La répartition des citations nominatives des Pères dans l’œuvre de Rupert de Deutz, dans Sapientiae doctrina. Mélanges de théologie et de littérature médiévales offerts à Dom Hildebrand Bascour, O.S.B., Louvain, Abbaye du Mont-César, 1980, p. 271-298 (= Recherches de théologie ancienne et médiévale. Numéro spécial, 1).
117. « Du nouveau sur André le Chapelain », dans Revue du moyen âge latin, t. xxxvi, 1980, p. 99-106 (Strasbourg).
118. « Le linceul de pourpre, Saint Martin et les dieux morts », dans Revue renanienne, n° 45, 1980, p. 19-20 (Paris).
1981
119. « Pourquoi Roscelin n’est-il pas mentionné dans l’Historia calamitatum ? », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xlviii, 1981, p. 217-224 (Louvain).
120. « Un second témoin manuscrit de la séquence « Dominus caeli rex » », dans Revue bénédictine, t. xci, 1981, p. 169-171 (Maredsous).
121. « Note sur deux Sermones de translatione S. Neoti », dans Scriptorium, t. xxxv, 1981, p. 275-276 (Bruxelles).
122. « Garnier de Rouen, clerc (fin xe – début xie s.) », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, col. 1592-1593, Paris, 1981.
1982
123. « Que nous apprend Renier de Saint-Laurent sur Rupert de Deutz ? », dans Sacris Erudiri. Album amicorum Nicolas N. Huyghebaert O.S.B., t. xxv, 1982, p. 49-97 (Bruges-La Haye).
124. « Premières touches pour un portrait de Rupert de Liège, ou de Deutz », dans Mélanges Jacques Stiennon, Liège, 1982, p. 579-596.
125. « À propos de trois citations patristiques chez Rupert de Deutz », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. xlix, 1982, p. 228-234 (Louvain).
126. « À propos de la récente édition des Opera omnia d’Ambroise Autpert », dans Scriptorium, t. xxxvi, 1982, p. 304-312 (Bruxelles).
127. « Le « plus grand miracle » de Jésus », dans Mélanges B. de Gaiffier – F. Halkin. Analecta bollandiana, t. c, 1982, p. 1-15 (Bruxelles).
128. « Rupert de Deutz a-t-il rédigé, au début de sa carrière, un recueil de réflexions pieuses sur les origines de l’abbaye liégeoise de Saint-Laurent ? », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxxvii, 1982, p. 365-395 (Louvain).
1983
129. « Le jour et l’heure de la Nativité et de la Résurrection pour Rupert de Deutz », dans Pascua mediaevalia. Studies voor Prof. Dr. J.M. De Smet. Louvain, Universitaire Press, 1983, p. 619-630.
130. « La prière des époux selon Rupert de Deutz », dans Studi Medievali, 3e sér., t. xxiv, 1983, p. 725-728 ; voir des précisions au sujet de cet article dans Bulletin de théologie ancienne et médiévale, t. xiii, 1985, p. 796-797 (Louvain).
1985
131. « Rupert de Deutz et John Boswell désarmés devant la même devinette », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxxx, 1985, p. 771-775 (Louvain).
132. « Notes sur les manuscrits de Bruxelles du « De conflictu vitiorum atque virtutum » d’Ambroise Autpert », dans Calames et cahiers. Mélanges de codicologie et de paléographie offerts à Léon Gilissen. Bruxelles, Centre d’étude des manuscrits, 1985, p. 159-168.
133. « Marginalia au t. v (1959) de « Psychologie et morale aux xiie et xiiie siècles » de dom O. Lottin », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. lii, 1985, p. 209-216 (Louvain).
134. « Gislebert, moine de l’abbaye de Saint-Laurent à Liège (1ère moitié du xie s.) », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, fasc. 120, col. 32-33, Paris, 1985.
135. « Goderan, ermite à Liège, ca 1080-1090, fondateur d’un oratoire dédié à S. Gilles », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, fasc. 121, col. 415-416, Paris, 1985.
136. « Pour une nouvelle édition du « Chronicon rhythmicum Leodiense » », dans Mittellateinisches Jahrbuch, t. xx, 1985, p. 116-123 (Stuttgart).
137. « L’idylle d’Abélard et Héloïse : la part du roman », dans Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique, 5e sér., t. lxxi, 1985, p. 157-200 (Bruxelles).
1986
138. « Éracle, évêque de Liège (959-971) », dans Biographie nationale, Académie royale de Belgique, t. xliv, 1986, col. 446-459 (Bruxelles).
139. « Aratus pour Arator : un singulier lapsus d’Abélard », dans Studi Medievali, 3e sér., t. xxvii, 1986, p. 221-224 (Florence).
1987
140. « Renan et ses éditeurs Michel et Calmann Lévy. À propos d’un livre récent », dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. lxv, 1987, p. 301-312.
1988
141. « Nouvelles éditions de Paschase Radbert », dans Scriptorium, t. xlii, 1988, p. 113-118 (Bruxelles).
142. « Héloïse et le témoignage du « Carmen ad Astralabium » », dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. lxxxiii, 1988, p. 635-660 (Louvain).
143. « Die Liebesgeschichte zwischen Abaelard und Heloise: der Anteil des Romans », dans Fälschungen im Mittelalter. Teil v: Fingierte Briefe. Frömmigkeit und Fälschung. Realienfälschungen, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1988, p. 121-165 (version allemande du texte remanié de l’exposé sur Abélard-Héloïse présenté en 1985 à l’Académie royale de Belgique, Classe des Lettres, voir ci-dessus n° 137).
144. « Rupert von Deutz (um 1075-1129) », dans Rheinische Lebensbilder, t. xi, Cologne, 1988, p. 7-35.
1989
145. « Pierre Abélard ou Pierre de Meaux ? », dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. lvi, 1989, p. 223-224 (Louvain).
146. « Sage ou subtile Héloïse ? », dans Subtilitas. Mélanges offerts à M. le Professeur F. Chatillon, Revue du moyen âge latin, t. lxv, 1989, p. 17-20 (Strasbourg).
147. « Héloïse, disciple, puis épouse de Pierre Abélard (1079-1142), religieuse au monastère d’Argenteuil (?), prieure, puis abbesse du monastère du Paraclet (ca 1100-1164) », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. xxiii, fasc. 135 (1989), col. 946-958 (Paris).
148. « Mario Esposito. Brève évocation de sa vie et de son œuvre », dans Studi medievali, 3e sér., t. xxx, 1989, p. 1-13. Cet article a été reproduit par Michael M. Gorman, dans Mario Esposito, Studies in Hiberno-Latin Literature, Variorum Collected Studies Series, Ashgate Publ. Limited, Aldershot Hampshire, G.B., 2006, ii, 1-13.
1990
149. « Héribrand, abbé de Saint-Laurent à Liège († 1128) », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, fasc. 137, col. 1446-1448, Paris, 1990.
1991
150. « Hilaire d’Orléans, écolâtre (ca 1075-ca 1145) », notice dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, fasc. 139-140, col. 457-458, Paris, 1991.
1993
151. « Rupert de Deutz (ca 1075-1129) », notice dans Catholicisme, t. xiii, 1993, col. 211-217 (Paris).
1996
152. « Quelques lettres et billets inédits de Renan », dans Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique, 6e sér., t. vi, 1996, p. 333-345 (Bruxelles).
2008
153. Une version en langue portugaise, due au professeur Abel Nascimento Pena, du texte nouvellement retouché de l’exposé sur Abélard-Héloïse signalé ci-dessus au n° 137 a été publié sous le titre O idílio de Abelardo e Heloísa : a parte do romance (p. 19-84) dans un livre intitulé : Historia calamitatum. Cartas. Abelardo e Heloísa. Prefácio, Traduçâo e Notas, Abel Nascimento Pena, Estudo introdutório, Hubert Silvestre. Ediçâo bilingue, Fundaçâo Calouste Gulbenkian, Lisboa, 2008, 271 p.
32Plus de deux mille recensions (comptes rendus critiques et notes de chronique) ont été publiées dans Revue d’histoire ecclésiastique (Louvain), Le Moyen Âge (Paris-Bruxelles), Revue belge de philologie et d’histoire (Bruxelles), Scriptorium (Bruxelles-Paris), Recherches de théologie ancienne et médiévale (Louvain), Bulletin de théologie ancienne et médiévale (Louvain), Études renaniennes (Paris), etc.
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About: Pierre Jodogne
Pierre Jodogne est membre titulaire de l’Académie royale de Belgique.