Facteurs expliquant l’ampleur de viols commis par les civils dans la province du Sud-Kivu au cours des 10 dernières années : Cas des survivants soignés à l’HGR de Panzi
Résumé
Au cours de vingt dernières années, la RDC a été confrontée à une situation de confits et de violences sexuelles est particulièrement inquiétante.
La majorité de cas de viols était jusqu’ici était le fait de groupes armés. Cependant depuis quelques années, on constate un accroissement de civils présumés auteurs, même dans les zones naturellement stables comme la ville de Bukavu.
L’Hôpital de Panzi apporte une prise en charge holistique aux survivants de violences sexuelles. Entre les années 2008 et 2018, l’Hôpital de Panzi à travers son Programme SVS a soigné 17 902 cas de viol.
D’après ce rapport, il ressort que 6731cas ont été commis par des civils et 11171cas l’ont été par des hommes en arme. Sur 10134cas commis entre 2008 et 2013, 7654cas soit 75,5% ont été perpétrés par les hommes en armes alors que 2480cas soit 24,5% l’ont été par les civils.
La tendance s’est inversée à partir de l’année 2014. Sur 7768 cas de viol enregistrés entre 2014 et 2018, 4251 cas, soit 55% serait commis par des civils contre 3517cas par les hommes; soit 45%.
Cette situation serait-elle due :
• A la consommation abusive de boissons fortement alcoolisées par les hommes?
• Au niveau élevé de la délinquance juvénile?
• A l’échec du processus de démobilisation?
• A l’impunité?
• Au fait que ces viols étaient moins documentés dans le temps?
Convaincu qu’il est difficile de lutter contre les viols si on n’en maîtrise pas les causes; ces questions feront l’objet de notre recherche.