Scolarisation et intégration sociale des enfants nés de viol au Sud-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo
Résumé
Cette réflexion aborde la question de l’intégration sociale des enfants nés de viol par la scolarisation. A l’Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement dans la Province du Sud-Kivu des milliers des filles et femmes ont été victime des viols individuels et collectifs à la suite des conflits et violences. En 2012, il a été dénombré 5.028 cas de viol au Sud-Kivu (MINIGEFAE 2013, 18). Entre 1994 et décembre 2014, 42 264 femmes victimes de viol dont 3500 mineures ont été prises en charge à l’Hôpital de Panzi à Bukavu.
Nombreuses filles et femmes violées se sont retrouvées enceinte après le viol subit. Dans plusieurs villages de Kabare, Kalehe et Walungu, les enfants nés de viol se trouvent dans une situation de marginalité permanente. Comme leurs mamans, ces enfants sont victimes de la discrimination, du rejet social et de la stigmatisation (« enfant serpent ») au sein de la famille et de la communauté (Helen, 2012 ; Sara Kakondja, 2017).
Pour réduire le déficit d’intégration sociale des enfants nés de viol, plusieurs organisations non gouvernementales mettent en place des programmes de scolarisation. Ces derniers sont confrontés à plusieurs défis, notamment : la courte durée de mise en œuvre, la pauvreté des ménages d’accueil ou de placement, limitation de l’aide aux frais scolaires, le manque de soutien à la mère.
Les enfants nés de viol ont d’énormes besoins matériels, psychologiques et sociaux que seule une scolarisation à courte durée ne peut couvrir pour garantir une intégration sociale réussie et durable.