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Quelle approche d’intégration sociale pour les enfants issus des violences sexuelles en République démocratique du Congo ? Le cas de Panzi
Résumé
Certaines victimes de viol qui ont été soignées à Panzi depuis plus de deux décennies ont accouché des enfants dont l’intégration sociale dans la communauté pose un problème qui fait l’objet de cette étude. Une enquête qualitative a été menée en territoire de Kabare, au Sud-Kivu, en RD Congo auprès de 44 personnes parmi lesquelles 29 femmes survivantes de viol (FSV) et ayant eu des enfants. Il se dégage que les FSV reçoivent à Panzi une préparation à la réinsertion socio-économique qui ne leur assure pas pour autant une autonomisation suffisante. De plus, la préparation à la réinsertion sociale ne tient pas compte du mari qui pourtant est sensé accueillir le nouvel enfant dans le ménage. Il s’observe que toutes les enquêtées ont été rejetées par leurs maris et n’ont pas réintégré leurs domiciles. Une tentative de médiation a été menée en retard avec les couples par la Fondation Panzi lorsque les maris ont rejeté leurs femmes. Dans la communauté, les enfants issus du viol sont stigmatisés, discriminés, subissent la dérision et ils ont un accès limité aux besoins de base (scolarisation, soins médicaux, alimentation). Ils sont également en quête permanente d’identité et les mères ont de la peine à leur révéler leur véritable filiation. Ils vivent ainsi dans une incertitude permanente rendant leur bien être hypothétique. Une approche intégrée prenant en compte la mère, le mari accueillant, les enfants accueillants et la communauté devrait être envisagée pour assurer une bonne intégration sociale des enfants issus de viol.