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Le mariage forcé comme servitude sexuelle dans les situations de conflit
Résumé
La communication proposée vise à démontrer que le mariage forcé, imposé aux femmes et filles dans des zones en proie à un conflit armé, engendre différentes formes de violence sexuelle ou de servitude.
Le mariage forcé est juridiquement appréhendé comme une union contractée sans le libre et plein consentement des deux parties dont l’une au moins n’est pas en mesure de mettre un terme au mariage. Il est généralement associé à d’autres expressions qu’il tend à englober, tels le « mariage d’enfant » ou le « mariage précoce ».
Les témoignages de victimes et la jurisprudence internationale révèlent le mariage forcé comme une violence contre les femmes, de nature à la fois physique (séquestration, violences physiques, avant et pendant le mariage, viol, mutilation sexuelle, etc.) et psychologique. En outre, les analyses empiriques des pratiques de mariage forcé en temps de conflit permettent son assimilation à une forme de traite des êtres humains. C’est ainsi par exemple que la jurisprudence du Tribunal spécial pour la Sierra Leone a permis l’association entre le mariage forcé d’une part et les pratiques de viol, de violence sexuelle, ou de réduction en esclavage d’autre part, des phénomènes largement observés lors du conflit en Sierra Leone qui a eu cours pendant les années 1990. Des filles et des femmes sont ainsi susceptibles d’être enlevées, violées et contraintes d’épouser un belligérant ou rebelle, se retrouvant in fine soumises à une servitude domestique et contraintes de fournir des services sexuels pour leur « mari ».