L’équipement funéraire des dames de l’Égypte ancienne. Réflexions méthodologiques sur quelques exemples issus des nécropoles de Gourob
Titulaire d’un master en histoire de l’art et archéologie à l’Université de Liège, Claudia Venier réalise actuellement une thèse de doctorat au sein du Service d’Égyptologie de cette même Université, avec l’aide d’un mandat d’Aspirant du F.R.S.-FNRS. Ses recherches portent sur la culture matérielle funéraire égyptienne. Parallèlement, elle participe depuis plusieurs années à des chantiers de fouilles en Égypte.
Résumé
En fonction des sources mobilisées, la documentation offre une vision contrastée de la femme dans l’Égypte ancienne. Après une remise en contexte, cette recherche se concentre sur ce que l’archéologie des assemblages funéraires peut apporter à notre connaissance de la société de cour du Nouvel Empire et en particulier de ses dames, à travers l’examen des nécropoles de Gourob. Le site de (Médinet el-)Gourob est associé, à partir du règne de Thoutmosis III (ca. 1479-1425 avant notre ère), à un domaine et une résidence des femmes de la famille royale et de la cour, souvent désignés par l’égyptologie contemporaine sous l’appellation de « palais-harem ». Les objets de Gourob, en particulier ceux mis au jour durant la campagne entreprise par la British School of Archaeology in Egypt en 1920 (G. Brunton et R. Engelbach), sont utilisés comme cas d’étude pour évaluer les possibilités de caractérisation sociologique des femmes inhumées dans les nécropoles qui entourent ce complexe palatial.
Abstract
Depending on the sources used, the Egyptological documentation offers a contrasting view of women in ancient Egypt. After a general contextualisation, this research focuses on how the archaeology of funerary assemblages can contribute to our knowledge of ancient Egyptian court society during the New Kingdom and in particular its ladies, through the examination of the necropoleis of Gurob. The city of (Medinet el-)Gurob is associated, from the reign of Thutmose III on (ca. 1479-1425 BC), with a domain and a residence for women of the royal family and the court, often referred to by contemporary Egyptology as a ‘harem-palace’.
The objects from Gurob, especially those excavated during the campaign undertaken by the British School of Archaeology in Egypt in 1920 (G. Brunton and R. Engelbach), are used as a case study to gauge the potential of sociological characterization of the women buried all around this palace complex.
1. Prolégomènes
1Durant les premières décennies de la discipline égyptologique – qui était exclusivement exercée par les hommes –, la thématique des femmes a souvent été négligée. Au cours du 20e siècle, elle a peu à peu éveillé l’intérêt des chercheurs1 et, ces dernières années, les études de genre se sont développées de façon exponentielle ; plusieurs projets d’envergure sont exclusivement consacrés à ces questions2. Dans la sphère francophone, c’est la recherche sur les femmes qui constitue la part la plus importante des études de genre3.
2En Égypte ancienne, les femmes4 jouissaient d’une certaine autonomie. Elles pouvaient posséder des biens et il existe des dispositions légales relatives aux héritages ainsi que des contrats de mariage qui protègent les femmes. Celles-ci pouvaient aussi solliciter le divorce. La position sociale de la femme égyptienne est ainsi souvent perçue comme singulière et particulièrement enviable par rapport à celle de ses consœurs dans les autres civilisations de l’Antiquité5. Si ce statut juridique de l’épouse paraît favorable, il n’implique pas, pour autant, une égalité de genres au sein de la civilisation pharaonique. Il convient, en effet, d’éviter de projeter nos valeurs sur une société antique. L’exposition Futur antérieur6, qui a mis en scène ce que pourraient écrire des archéologues du futur à propos de notre société du 21e siècle, illustre combien il est aisé d’interpréter de façon erronée des objets archéologiques.
3Selon l’angle d’approche mobilisé, la femme égyptienne se voit attribuer un rôle plus ou moins enviable. Dans l’idéologie royale, la figure de la reine a, tout d’abord, une fonction essentielle7. Les femmes ont également accès à des activités telles que des transactions commerciales ; elles peuvent exercer certaines formes de prêtrise et porter le titre de « maîtresse de maison »8. Toutefois, leur destinée reste le mariage, la reproduction et l’entretien de la famille et de la maison9.
4Il existe aussi, dans la littérature égyptienne antique10, le cliché de la séductrice qui laisse transparaître un imaginaire collectif loin d’être aussi favorable que celui dépeint par les autres types de sources.
5Dans le domaine funéraire, au Nouvel Empire, les tombes de grande ampleur réalisées pour une femme sont exceptionnelles : il est, en effet, très rare qu’une femme possède une tombe décorée et monumentalisée pour elle seule11. Ce sont les hommes qui occupent l’espace funéraire et la femme tient, quant à elle, une place aux côtés d’un proche. Pourtant, bien que relativement absente du domaine funéraire, la femme est incontournable selon un angle thanatologique12. Ann M. Roth a mis en évidence que moins de 7 % des tombes de la nécropole thébaine du Nouvel Empire et des périodes tardives omettent de représenter l’épouse du défunt et, dans la majorité de ces cas, la mère est présente et joue le rôle de substitut13. Enfin, Terry Wilfong souligne que les archives archéologiques révèlent des différences complexes entre les sexes dans la culture matérielle14.
6Le rôle et la place laissés aux femmes semblent donc contrastés en fonction de l’angle d’approche envisagé. C’est à travers les artéfacts mis au jour à Gourob durant les premières décennies du 20e siècle que cette recherche tente d’aborder la question de la destinée funéraire de ces femmes.
2. Les nécropoles de Gourob
7La ville de Médinet el-Gourob15 est située à une centaine de kilomètres au sud du Caire et correspond au site antique de Mi-Our (. Ce terme signifie « le grand canal » ou « le grand chenal »16 : un toponyme qui documente la situation géographique de Gourob. Ce site marque l’entrée du Fayoum, à environ vingt-cinq kilomètres à l’Ouest du Nil. Il est situé en bordure du désert, à un peu moins de quatre kilomètres à l’Ouest du Bahr Youssef, un canal parallèle au Nil qui permet l’irrigation de l’oasis du Fayoum. Mi-Our se situe donc à un emplacement économiquement stratégique. Dès le Moyen Empire, la zone du Fayoum reçoit une attention particulière de la part des souverains égyptiens : Sésostris II et Amenemhat III y font déjà bâtir leur pyramide sur des sites voisins de Gourob, à Illahoun et Hawara.
Figure 1. Site antique de Mi-Our17
8Le site de Gourob est situé sur une éminence, à proximité des terres de culture. Il renferme des nécropoles datant de l’époque prédynastique à l’époque gréco-romaine et, à partir du règne de Thoutmosis III (ca. 1479-1425 avant notre ère), à la 18e dynastie, une zone de vie. Le complexe urbain est composé de trois éléments principaux : la ville, ce que l’égyptologie a appelé « palais-harem »18 et un port fluvial19. Le bâtiment principal autour duquel s’articulent les nécropoles et les autres constructions avait été identifié par Petrie, au 19e siècle, comme un temple, mais il s’avère plutôt être un complexe de vie souvent désigné sous l’appellation de « palais-harem ». Le terme de harem20 ne doit pas être compris dans son sens ottoman original, mais plutôt comme un établissement privilégié pour les dames de la famille royale et leur entourage, comprenant leur suite, leurs enfants, ainsi que du personnel. Peter Lacovara a identifié trois phases d’occupation de ce « palais-harem » : deux durant la 18e dynastie, sous les règnes de Thoutmosis III et d’Amenhotep III, et un remaniement datant de la 19e dynastie21.
Figure 2. Plan général du site de Gourob. Recomposition d’après les plans suivants : G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. I-II et B. J. Kemp, The Harim-Palace at Medinet el-Ghurab, dans Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde, t. 105, 1978, p. 127
9Plusieurs saisons de fouilles et découvertes ponctuelles ont eu lieu à Gourob. Entre 1888 et 1890, elles sont, tout d’abord, organisées sous la direction de William M. Fl. Petrie22. Celui-ci identifie, dès le départ, le site comme une ville fondée au Nouvel Empire par Thoutmosis III. En 1903-1904, Charles T. Currelly23 et William L. S. Loat24 entreprennent de fouiller les nécropoles. Avec son équipe, ce dernier met au jour un petit temple en briques crues édifié à la 18e dynastie et dédié au dieu Amon, avant d’être complété par un culte posthume à Thoutmosis III. La quatrième campagne de fouilles à Gourob, menée par Guy Brunton et Reginald Engelbach, pour le compte de la British School of Archaeology in Egypt (BSAE), explore 573 tombes sur une période de trois mois durant l’hiver 192025. Cette campagne se concentre sur les différentes nécropoles et permet de fouiller un grand nombre de tombes datées du Nouvel Empire, la période d’occupation principale du site par la cour égyptienne.
10Après une longue interruption26, les recherches reprennent sur le site, entre 2005 et 2014, avec le Gurob Harem Palace Project27. Enfin, depuis 2016, le site est étudié et fouillé par une mission de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO), dirigée par Marine Yoyotte28.
Problématique
11C’est la nature même du site de Gourob et de sa structure architecturale principale dans laquelle gravitait un nombre important de femmes qui autorise et implique une focalisation sur la composante féminine de la société : son matériau permet assurément d’évaluer un spectre sociologique large qui intègre tant les reines que les dames de la cour officielle, les servantes, etc. La question est de savoir s’il est possible d’appréhender cette diversité de statut au sein du mobilier funéraire, qui plus est exhumé lors de fouilles anciennes, qui sont limitées en termes de documentation ; le piège serait effectivement d’étudier les femmes comme un groupe homogène29.
12Lorsque l’on aborde les possibilités de caractérisation sociologique qu’autorise une étude approfondie de la culture matérielle funéraire d’un groupe social diversifié apparaissent les filtres généraux de l’archéologie. Tout d’abord, les données archéologiques ont un caractère fragmentaire puisqu’elles ne donnent accès qu’aux éléments funéraires et la publication de l’époque qui ne présente que des dessins typologiques d’une sélection d’objets – réalisés en grande partie par Madame Brunton, tandis que Madame Engelbach s’occupait de l’entretien de la maison30 – n’est pas optimale. De plus, le site de Gourob a été largement pillé et la conservation des structures a été fortement affectée par les activités des sebbâkhîn31 – ou chercheurs de sebbâkh, des résidus de briques crues utilisés comme fertilisant pour les champs – et, également, par des activités militaires au milieu du 20e siècle. Enfin, la dispersion de ces artéfacts dans le monde32 rend difficile la reconstitution des ensembles.
13Il est néanmoins possible de restituer des ensembles funéraires pertinents si ces biais documentaires sont pris en compte dans l’analyse. La tombe 98 illustre la nécessité de considérer l’ensemble des sources disponibles33 pour reconstituer un ensemble complet. La fiche papier constitue la source primaire et rassemble toutes les informations disponibles et enregistrées au moment de la fouille. Il faut compléter l’analyse avec la publication, qui livre les dessins d’une sélection de deux objets ainsi que de la poterie, mais omet, par exemple, quatre scarabées. La publication nous renseigne sur l’envoi de ces objets à Manchester, tandis que la liste de distribution papier de Manchester ne mentionne, quant à elle, pas cette tombe ! Le catalogue en ligne du Manchester Museum ne donne pas le numéro de la tombe, mais indique que les « Objects 6924 to 6930 were found together », ce qui permet aisément de tous les retrouver une fois l’un d’eux identifié. L’ensemble des objets y est ainsi conservé, à l’exception de la poterie. Enfin, les photos d’archives montrent un des objets au sein d’une série de vases à khôl. C’est en combinant toutes ces données qu’il est possible de reconstituer l’ensemble funéraire d’une dame ayant vécu au début de la 18e dynastie à Gourob. Dans sa chambre de briques, la défunte était accompagnée d’une céramique, d’un vase à khôl en albâtre et de son bâtonnet au manche en cuivre. Elle possédait également des perles et amulettes, dont une pourvue d’une monture en or. Il convient ensuite de mettre ces objets en relation avec les ensembles funéraires d’individus socialement bien documentés, afin d’évaluer la position sociale de son bénéficiaire. Par ailleurs, cet exemple illustre le fait que les poteries sont rarement conservées dans les musées avec le reste des artéfacts provenant du même ensemble.
14Dans le cas d’un examen des tombes de femmes, il faut ajouter, à ce côté fragmentaire des données archéologiques, le fait que le corpus repose sur une identification du sexe des défunts à une époque où les techniques disponibles étaient moins avancées que celles utilisées aujourd’hui par les anthropologues. En outre, les critères utilisés pour l’identification des corps à Gourob ne sont jamais listés. Chaque tombe fouillée en 1920 possède une fiche papier34 comprenant, dans la case dédiée au sexe, la mention « F »35, « M » ou « C » qui se décline parfois en « infant ». Un « ? » est présent lorsque le sexe n’a pas pu être déterminé. Ces données ont ensuite été retranscrites sous forme synthétique dans les tableaux de la publication de 192736. Ces identifications constituent, néanmoins, le seul moyen d’aborder les nécropoles de Gourob, dans la mesure où aucun des corps mis au jour n’a, semble-t-il, été préservé. Cette recherche est basée sur le postulat que l’identification réalisée à l’époque est correcte et que l’ensemble des tombes mises au jour a été correctement documenté.
15Il faut également prendre en considération que la limite d’âge utilisée pour différencier une jeune femme (« young F ») d’une enfant (« C (girl) »)37 n’est pas explicitée ; aussi est-il nécessaire de se demander si cette distinction a été réalisée de manière systématique38.
16Les fouilles des nécropoles au sein du projet de l’IFAO, dirigé par Marine Yoyotte, et leur analyse anthropologique39 pourront apporter des données inédites qui complèteront les informations livrées par les anciennes campagnes. Toutefois, pour appréhender les dames de Gourob, c’est la mise en commun des données anciennes et nouvelles qui apportera l’échantillon le plus représentatif.
Les éléments de comparaison
17Les nombreuses missions de fouilles effectuées à Amarna40, résidence royale d’Amenhotep IV/Akhénaton, ont permis, au fil des années, de mettre au jour des tombes de classes sociales diverses au sein des différents cimetières du site.
18Une comparaison avec le South Tombs Cemetery41 apporte un éclairage important. Depuis 2005, l’Amarna Project a débuté un programme d’étude des cimetières qui n’appartenaient pas à l’élite. Celui-ci a livré un des ensembles les plus conséquents de données relatives à des tombes fouillées (selon les méthodes actuelles) en Égypte ancienne. En effet, à Amarna, les fouilles de ce secteur n’ont débuté qu’assez récemment et les questions qui les guidaient sont donc bien différentes de celles qui occupaient Petrie et ses équipes à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
19Il en est de même pour le North Cliffs Cemetery42 fouillé depuis 2018 et qui a livré une population mixte d’adultes et d’enfants, mais aussi d’hommes et de femmes. Anna Stevens indique que les occupants de ce cimetière pourraient avoir un lien avec l’administration, tandis que les tombes sud correspondraient davantage à une population ouvrière43.
20Dans les deux cas, les inhumations se font dans de simples fosses à même le sol. Le corps du défunt est préparé et parfois accompagné de vases ou d’autres objets modestes. Parmi ces tombes, différents niveaux peuvent tout de même être identifiés, notamment par la qualité du cercueil, qui peut être momiforme, en bois de récupération, réalisé à partir de diverses baguettes de bois liées pour former une enveloppe rigide ou simplement constitué d’une natte ou encore d’un linge44. Ces tombes correspondent à la grande majorité des descriptions qui nous sont parvenues pour Gourob.
21Ces fouilles documentent par ailleurs un élément complètement perdu – dans l’état actuel des connaissances – à Gourob : les sépultures d’Amarna étaient souvent marquées en surface à l’aide de pierres grossièrement taillées en forme de stèle ou de table d’offrandes ou encore de pierres empilées, afin d’éviter que les tombes ne se recoupent45. De plus, tout ce qui concerne l’analyse anthropologique (traumatismes osseux, carences…) mise en place à Amarna46 n’est plus transposable pour toutes les tombes anciennement fouillées à Gourob et les données collectées de manière disparate concernant l’âge des défunts ne permettent pas de réelles conclusions.
22Par ailleurs, le site d’Amarna comporte également des tombes à puits présentant une superstructure en briques crues47. Ces sépultures, au statut plus privilégié que les précédentes, peuvent être apparentées à celles du cimetière W ou, dans une moindre mesure, du cimetière Q de Gourob, tous deux situés au nord du site. Malheureusement, aucune des seize grandes tombes du cimetière W n’a été retrouvée intacte. Si l’on poursuit la comparaison entre les deux sites, les fouilles d’Amarna peuvent apporter un éclairage sur les membres des classes aisées.
23Le site de Deir el-Médineh, d’autre part, a également été particulièrement étudié dans cette approche des femmes et de leur statut au sein de la société48. Lynn Meskell a notamment démontré que le sexe ne constitue pas l’axe majeur de différenciation sociale, mais que cela dépend également et avant tout du statut, de l’âge et du contexte très spécifique de ce village49.
24Une comparaison avec les sépultures intactes de la même époque, issues des autres sites égyptiens, permet ainsi d’établir une grille pour l’analyse des différents assemblages funéraires de Gourob.
Les représentations de femmes
25Parallèlement, les femmes font l’objet de représentations iconographiques diverses. On connait, effectivement, un nombre très important de dames de tous horizons, figurées sur divers supports – monumentaux ou non – à travers toute l’Égypte. Dans ce cas, la question de l’idéologie véhiculée par ces images intervient et constitue un filtre majeur à prendre en considération.
26À Gourob, aucune représentation monumentale n’a été conservée en place, contrairement aux tombes rupestres d’Amarna, par exemple, qui représentent notamment des femmes dans leurs activités au sein même du harem50. Seuls quelques stèles et fragments de reliefs en calcaire51 provenant probablement de la superstructure des tombes les plus imposantes peuvent être examinés pour Gourob.
27D’autres représentations, en trois dimensions, peuvent également être citées. Parmi les figures féminines emblématiques du Nouvel Empire se trouve la reine Tiy. Depuis la mise au jour, à Gourob, d’une magnifique tête de la reine (Ägyptisches Museum de Berlin – ÄM 21834), les chercheurs se sont interrogés sur son séjour, au moins temporaire, au sein du « palais-harem ».
28De plus, une série de statuettes52 en bois a été mise au jour « aux environs de Gourob » sans que leur contexte exact de découverte ne soit connu. Quelques-unes d’entre elles, mieux documentées, proviennent de tombes d’homme. Cela rejoint donc, peut-être, le rôle symbolique et thanatologique de la femme aux côtés de son époux53. Si une telle interprétation ne peut pas être confirmée, cela donne, cependant, accès à quelques noms et titres de femmes présentes, semble-t-il, à Gourob54. Certaines statuettes proviennent néanmoins de tombes de femmes : c’est le cas de celle de la dame Tama (Musée égyptien du Caire – JE 35057), datée du règne d’Amenhotep III55 et qui était accompagnée d’autres éléments de mobilier funéraire.
3. Approche de quelques tombes
29Parmi les résultats de la campagne de Brunton et Engelbach à Gourob56, soixante-sept57 tombes de femmes datées du Nouvel Empire ont été mises au jour. Ces sépultures font partie d’un ensemble de 57358 tombes fouillées durant l’hiver 1920. Parmi celles-ci, 31259 sont datées du Nouvel Empire, mais, dans soixante d’entre elles, aucun squelette n’a été préservé. La proportion des tombes dans lesquelles des dépouilles féminines ont été mises au jour est particulièrement élevée par rapport aux résultats que l’on connaît généralement pour l’Égypte antique et est de l’ordre de 21 %. Dans l’échantillon de 1920, ce taux est très proche de celui des dépouilles masculines (23 %). Ce sont les enfants et les nourrissons60, aujourd’hui regroupés sous le terme d’« immatures », qui sont les plus représentés avec une présence dans 42 % des tombes. Cela s’explique vraisemblablement par le haut taux de mortalité infantile à Gourob, comme dans le reste de l’Égypte de l’époque61. Enfin, dans 5 % des tombes, le sexe d’au moins un des défunts n’a pu être déterminé62.
30Dans une grande majorité des cas, ces femmes possèdent une tombe propre. Il est, en effet, possible de distinguer les tombes simples, dans lesquelles une femme seule est inhumée, de celles multiples où elles sont présentes avec homme(s) et enfant(s). Ainsi, cinquante-trois tombes sont mentionnées comme contenant uniquement une (ou des) femme(s), quatre sont accompagnées d’un (ou plusieurs) homme(s) et huit sont accompagnées d’un (ou plusieurs) immature(s). Deux d’entre elles contenaient la dépouille d’une femme accompagnée à la fois d’homme(s) et d’enfant(s).
31L’absence d’un catalogue exhaustif des tombes fouillées lors des autres campagnes sur le site ne permet pas de revoir ces proportions dans un contexte plus général.
Tableau 1. Répartition des tombes en fonction du sexe des défunts
32Les tombes du Nouvel Empire mises au jour pendant les fouilles de 1920 permettent d’illustrer l’intérêt d’une approche archéologique pour appréhender les dames de Gourob. Généralement, l’architecture des monuments funéraires est un des critères utilisés pour tenter de cerner le statut social63. Dans le cas de Gourob, où aucun élément de surface n’est préservé, comment pouvons-nous appréhender ces tombes ? Au Nord du site, quelques hypogées, composés de nombreuses chambres et qui devaient renfermer un matériel funéraire abondant, sont documentés. Les dépouilles n’y sont, cependant, pas préservées et il est donc difficile d’identifier leur propriétaire. L’énergie déployée pour la mise en œuvre d’une telle sépulture indique que les défuntes devaient néanmoins faire partie du cercle des individus les plus aisés de Gourob64 et atteste de leur présence au sein du paysage funéraire. Les tombes se déclinent ensuite en différents niveaux d’élaboration jusqu’à la tombe de surface qui traduit un investissement peu important et est associée, selon toute vraisemblance, aux classes sociales les moins aisées65. Sans texte de l’époque pour appuyer les interprétations ni mention de noms ou de titres, il est difficile de déterminer le rôle précis que pouvaient avoir ces dames : étaient-elles nourrices, cuisinières, femmes du harem, tisserandes, scribes, etc. ? Il est néanmoins possible d’établir une catégorisation au sein de la pyramide sociale.
La tombe 440
33La tombe 440, tout d’abord, ne contenait aucun mobilier funéraire bien qu’elle soit décrite comme intacte sur la fiche qui lui est dédiée. Seule la dépouille d’une femme âgée enveloppée dans une natte de roseaux y a été mise au jour. Cette tombe peut être qualifiée de « pauvre » et permet de présenter un premier niveau au sein du spectre assez large des sépultures de Gourob. En la comparant avec les cimetières d’Amarna, il faudrait certainement placer la défunte au sein d’une catégorie de travailleurs qui se situe sociologiquement dans le bas de la pyramide sociale66.
34Il n’existe aucun cliché de cette sépulture, l’usage de la photographie étant loin d’être systématique à l’époque. Toutefois, afin d’imaginer à quoi celle-ci devait ressembler lors de sa découverte, elle peut être rapprochée d’une autre tombe photographiée par Loat67 quelques années plus tôt, la tombe 05A : toutes deux présentent un corps enveloppé dans des nattes et déposé dans un trou simple, en surface. Le cliché permet, de plus, de visualiser l’état de conservation dans lequel se trouvait le corps lors de sa découverte en 1904 : après avoir retiré les deux nattes qui l’entouraient, le corps « which was mummified in the usual way »68 est bien visible sur la photo. La sépulture 05A, datée de la 18e dynastie, correspond à une tombe modeste par son architecture, mais est néanmoins mieux dotée que la sépulture 440. En effet, trois objets de toilette ont été placés sur la poitrine : un miroir en cuivre (Musée égyptien du Caire – JE 36842), un tube et un bâtonnet à khôl et, parmi la poterie qui accompagnait cette tombe, se trouve une gourde à deux petites anses (Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles – E.08742)69 qui a notamment servi à la datation de la tombe. Le sexe du défunt de cette tombe 05A n’a pas été identifié à l’époque. Mais, grâce au cliché, il est aujourd’hui possible de déterminer qu’il s’agit de la tombe d’une jeune femme70 !
Figure 3. Tombe 05A mise au jour en 1904 à Gourob, L. Loat, op. cit., pl. VII
La tombe 223
35La tombe 223, elle aussi décrite comme intacte, contenait à nouveau la dépouille d’une femme simplement déposée sur des roseaux, mais, cette fois, au sein d’un loculus muré de briques. Un seul objet y a été répertorié : une palette de scribe, aujourd’hui conservée au Charleston Museum (1921.624 = ARM 207)71, était déposée sur la poitrine de la défunte. Cette palette présente des traces de pigments noirs et rouges qui témoignent de son utilisation effective, avant d’être déposée dans cette petite tombe.
36Cette dernière ne contenait pas un mobilier funéraire abondant ni riche, mais un objet singulier, qui ouvre de nombreuses questions sur la défunte et son niveau de littératie72. Peut-on considérer par ce simple élément qu’elle était lettrée et faisait ainsi partie du petit pourcentage73 de la population égyptienne de l’époque qui savait lire et écrire ?
37Les palettes ne sont pas fréquentes à Gourob74 et, pourtant, celle de la tombe 223 est uniquement mentionnée dans le tableau synthétique des tombes75 et n’a fait l’objet ni d’un dessin ni d’une description.
38Si aucun autre élément ne documente le statut de cette dame, cette sépulture permet de contrebalancer l’idée, souvent avancée, selon laquelle l’identification du sexe des défunts aurait été réalisée à l’époque sur base du mobilier funéraire. De fait, si tel était le cas, la présence d’une palette de scribe dans la tombe aurait très probablement conduit à une identification masculine du défunt. Par ailleurs, le bon état de conservation des corps devait aider à déterminer le sexe : la mention de cheveux et de tissus sur les fiches papier des tombes va, effectivement, dans ce sens.
39En outre, pour la période ramesside, on conserve le papyrus d’une femme qui s’adresse au roi Séthi II à propos de son activité de tissage76. Si l’on ne peut tout à fait exclure que cette lettre ait pu être dictée à un scribe, il semblerait que des femmes, œuvrant à Gourob, aient été lettrées. L’intérêt de cette correspondance est multiple puisqu’elle indique également la présence de femmes étrangères à Gourob, liée aux activités de tissage.
40L’industrie textile devait être très importante au sein même du « palais-harem » : en effet, des papyrus mentionnent la production de lin royal à Gourob. Celui qui nous occupe a été mis au jour par les fouilles de Petrie à Gourob et est daté de la 2e année du règne de Séthi II. Il évoque la production textile (sans toutefois la nommer explicitement) et la présence d’étrangers pour exécuter ce travail : les femmes de l’élite, comme l’auteur de cette lettre, supervisent le tissage et l’industrie du textile au sein même du palais.
41En ce qui concerne la composante étrangère de cette production, à la mention explicite dans des textes s’ajoutent l’apparition de techniques qui ne sont pas égyptiennes, ainsi qu’une utilisation de couleurs et de broderies particulières. Parmi les sources archéologiques, on trouve principalement l’équipement nécessaire au filage et au tissage : des fuseaux, des fusaïoles, etc., mais aussi des fragments de textile.
La tombe 11
42Dans la tombe 11, un fuseau (Museum of Archaeology and Anthropology, University of Cambridge – 1921.587.A et 1921.632) a été mis au jour aux côtés d’une femme, à nouveau, enveloppée dans des roseaux. Celui-ci présente une fusaïole en calcaire à l’extrémité opposée à la rainure nécessaire pour attacher la fibre. Les fuseaux de type égyptien, au contraire, ont une fusaïole et une rainure, placées toutes les deux au sommet77. De plus, la rainure de l’exemplaire de la tombe 11 – et donc le sens de filage – est dans la direction opposée à celle du type égyptien. Les Égyptiens utilisent, en effet, une rainure en S et ont, pour tradition, de filer le lin vers la droite78, tandis que cet outil porte une rainure en Z. Ces deux caractéristiques peuvent faire référence à une tradition étrangère à l’Égypte, mais les matériaux utilisés pour ce fuseau sont, quant à eux, égyptiens : cette tombe a donc longtemps été considérée comme appartenant à une femme d’origine étrangère installée en Égypte, sans qu’il soit possible d’en préciser avec certitude l’origine79.
43Cette interprétation a, cependant, récemment été mise en doute par Chiara Spinazzi-Lucchesi80. Elle suggère que cet outil aurait plutôt servi à la production de filets et n’aurait donc aucun lien avec une quelconque industrie étrangère au sein du « palais-harem ».
44Quoi qu’il en soit, la culture matérielle présente dans les tombes peut nous renseigner sur les activités auxquelles les femmes de Gourob prenaient part et une présence étrangère81 est néanmoins avérée à Gourob, à l’époque ramesside. Il serait intéressant d’appréhender le statut de ces étrangères et d’estimer leur nombre ou encore d’identifier leur origine : elles doivent provenir des régions en contact avec l’Égypte, pour les mariages diplomatiques82 notamment.
La tombe 605
45En guise de dernier exemple, la tombe 605 met en lumière les biais documentaires induits par les fouilles du début du 20e siècle en ce qui concerne l’attribution des objets83 aux différents défunts. Cette sépulture, décrite comme intacte, provient d’un ensemble de 10 tombes ramessides multiples qui ont dû appartenir à des personnages plutôt aisés84.
46D’une architecture plus élaborée que les exemples précédents, cette tombe renfermait plusieurs défunts dans une chambre murée au fond d’un puits. Deux hommes bénéficiaient d’un cercueil, tandis qu’une jeune femme avait été enveloppée de roseaux. Un des deux ouchebtis présents dans le cercueil porte le titre de « porte-étendard » (ṯꜣy-ḫw) et indique qu’un des défunts au moins devait avoir une position d’un certain niveau, ce qui correspond bien à l’impression générale que suscite cette tombe. Lors de la fouille, les objets ont été encodés sur deux fiches papier, ce qui est parfois le cas pour les tombes multiples : la grande majorité des objets a ainsi été décrite sur la fiche des deux hommes, tandis que la défunte est uniquement associée aux artéfacts mis au jour dans une boîte à côté d’elle. Il est, en réalité, difficile d’établir avec certitude un lien entre une partie des objets de cette tombe et la dépouille féminine, à l’exception des bijoux retrouvés à son cou, ses oreilles et ses poignets.
47Le traitement des défunts varie énormément et montre une certaine hiérarchie : la dame possède uniquement une natte tandis que les deux autres défunts sont placés dans un cercueil anthropomorphe décoré. Les sépultures en nattes de roseaux sont courantes à Gourob et ne semblent pas correspondre à un statut particulièrement élevé : les femmes ont plus souvent été inhumées de cette façon que les hommes85. De nombreux systèmes d’inhumation sont néanmoins répertoriés à Gourob, de l’absence totale de cercueil au cercueil anthropomorphe décoré, en passant par le cercueil en terre cuite et le coffrage de briques (ciste).
48Faut-il voir dans cette tombe des inhumations contemporaines ou successives au sein de l’époque ramesside, malgré la fermeture de la chambre par des briques ? La dame n’était probablement pas la propriétaire originale de la tombe, mais elle avait peut-être un lien avec les autres défunts.
49Cet exemple illustre la nécessité d’une remise en contexte et d’une étude globale des nécropoles ainsi que les limitations d’une telle démarche à propos d’anciennes fouilles. Une étude limitée aux fiches papier présentant de manière explicite une dépouille de femme, sans parler de la synthèse publiée sous forme de tableau en 192786, aurait conduit à une attribution probablement trop hâtive d’un trousseau funéraire à cette jeune femme.
50Les questions relatives aux méthodes de fouilles de l’époque, documentées selon des standards moins exigeants que ceux que l’on pratique aujourd’hui et aux biais documentaires que cela implique, doivent être prises en compte. De manière générale, l’historique de la discipline égyptologique a toute son influence sur la manière dont nous pouvons comprendre ce type de données aujourd’hui.
4. Conclusion
51Ces quelques exemples donnent un aperçu des possibilités qu’offre l’étude d’une culture antique quand on a uniquement accès à l’équipement funéraire87 d’une partie de la société. L’ambition n’était pas de présenter des résultats généraux sur la caractérisation sociale des dames de Gourob88, mais plutôt d’introduire quelques cas parmi les soixante-sept tombes de femmes du Nouvel Empire qui y ont été répertoriées. Ceux-ci soulèvent une série de questions et montrent la nécessité de reconstituer des ensembles cohérents à partir de données issues de fouilles anciennes, pour répondre à des questions actuelles.
52Un des intérêts de cette approche archéologique funéraire89 est de permettre d’appréhender un spectre sociologique plus large que celui habituellement étudié de l’élite, bien qu’il faille garder une certaine réserve et ne pas calquer l’organisation de la société sur celle du monde des morts qui est généralement mieux préservée.
53Cette recherche se concentre sur la culture matérielle, mais elle pourrait se poursuivre en intégrant des études anthropologiques, textuelles et prosopographiques. Il faut, de plus, revenir au contexte socioculturel et ne pas isoler une telle étude des autres marqueurs sociaux90. Afin de prolonger l’analyse de l’organisation spatiale et sociologique des espaces funéraires, le système d’information géographique (SIG), qui permet d’exploiter visuellement des données géolocalisées, peut également constituer un outil particulièrement intéressant91. Les groupes de quatre tombes 202 à 205 ou 218 à 22192 sont des exemples, parmi d’autres, des liens à établir entre celles-ci.
54Enfin, en étudiant les femmes au sein d’une société antique, en analysant le paysage funéraire et en prenant en compte les différents aspects de l’identité, une recherche de ce type permet aussi de se questionner sur les femmes dans une perspective intersectionnelle93.
Voetnoten
1 Il faut attendre la fin du 20e siècle pour voir la publication des premières études d’ampleur sur les femmes en Égypte : Chr. Desroches Noblecourt, La femme au temps des pharaons, Paris, Stock/Laurence Pernoud, 1986 et G. Robins, Women in Ancient Egypt, Londres, British Museum Press, 1993.
2 Par exemple, la récente discussion XX-Cavations, voir L. Olabarria, XX-Cavations : Women in Ancient Egypt and Modern Egyptology, dans Interdisciplinary Egyptology, t. 1, 2022, en ligne, https://doi.org/10.25365/integ.2022.x1.13, consulté le 11/08/2022 ou l’ouvrage de M.F. Ayad (éd.), Women in Ancient Egypt: Revisiting Power, Agency, and Autonomy, Le Caire, AUC Press, 2022.
3 V. Sebillotte Cuchet et C. Noûs, Les études de genre dans le domaine de l’Antiquité. Les archives de la Bryn Mawr Classical Review (2000-2020), dans Genre & Histoire, t. 26, 2020, p. 6. Cet article se concentre néanmoins sur les études relatives aux mondes grec et romain.
4 Pour un des premiers résumés de la place de la femme en Égypte, se référer à A. Théodoridès, Frau, dans Lexikon der Ägyptologie II : Erntefest-Hordjedef, éd. W. Helck et W. Westendorf, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1977, p. 280‑295. Pour une synthèse plus récente, voir T.G. Wilfong, Gender in ancient Egypt, dans Egyptian archaeology, éd. W. Wendrich, Chichester, Wiley-Blackwell, 2010, p. 165–166.
5 D. Laboury, L’Égypte pharaonique, Paris, Le Cavalier Bleu, 2001, p. 63-66 (Idées reçues 25).
6 Le catalogue de l’exposition invite à la réflexion : L. Flutsch, Futur antérieur. Trésors archéologiques du 21e siècle après J.-C. (cat. de l’exposition, Musée romain de Lausanne-Vidy, oct. 2002-avr. 2003), Gollion, Infolio, 2002.
7 Par exemple, dans les Lettres d’Amarna, le roi du Mitanni, Toushratta, écrit directement à la reine Tiy, mais cela nous renseigne davantage sur les démarches entreprises dans l’intérêt du roi mitannien que sur le véritable rôle joué par la reine dans cette affaire. Se référer à D. Laboury, Akhenaton, Paris, Pygmalion, 2010, p. 50-54, 61-62, 106 (Les Grands Pharaons).
8 Au Moyen Empire, ce titre implique que les femmes pouvaient gérer l’économie d’un ménage : D. Stefanović et H. Satzinger, I am a Nbt-pr, and I am Independent, dans The world of Middle Kingdom Egypt (2000-1550 BC): contributions on archaeology, art, religion, and written sources, vol. I, éd. W. Grajetzki et G. Miniaci, Londres, Golden House, 2015, p. 337 (Middle Kingdom Studies 1).
9 D. Sweeney, Women at Deir el-Medîna, dans Women in antiquity: real women across the ancient world, éd. S.L. Budin et J.M. Turfa, Londres, Routledge, 2016, p. 244, 248-249.
10 Se référer notamment à M. Orriols-Llonch, Women’s role in sexual intercourse in ancient Egypt, dans Women in antiquity …, op. cit., 2016, p. 194‑203.
11 A.M. Roth, The absent spouse: patterns and taboos in Egyptian tomb decoration, dans Journal of the American Research Center in Egypt, t. 36, 1999, p. 49.
12 Dans la conception égyptienne de l’au-delà, l’épouse joue un rôle indispensable à la survie du défunt : Ibid., p. 42.
13 Ibid., p. 41-45.
14 T.G. Wilfong, op. cit., p. 165.
15 Pour une synthèse récente des fouilles et des composantes du site, se référer à M. Yoyotte et al., Nouvelles recherches sur le site de Gourob. Des fouilles du XIXe siècle aux résultats de la campagne 2017, dans Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (BIFAO), t. 118, 2019, p. 556-569.
16 I. Shaw, Une ville-harem du Nouvel Empire. Nouvelle étude archéologique du site de Gourob, dans Reines d’Égypte : d’Hétephérès à Cléopâtre, éd. C. Ziegler, Paris, Somogy, 2008, p. 104.
17 A.P. Thomas, Gurob : a New Kingdom Town. Introduction and Catalogue of Objects in the Petrie Collection, vol. I, Warminster, Aris & Phillips Ltd, 1981, p. 1 (Egyptology Today 5).
18 Marine Yoyotte a consacré sa thèse de doctorat à l’étude de cette institution : M. Yoyotte, Le « harem » royal dans l’Égypte ancienne. Enquête philologique, archéologique et prosopographique, thèse de doctorat en égyptologie, Paris, Université Paris-Sorbonne, 2012.
19 Sur cet aspect, se référer à M. Yoyotte, « Un port à l’entrée du Fayoum : La base portuaire de Mi-Our (Gourob) au Nouvel Empire », en ligne, https://fleuves.hypotheses.org/contributions/contributions-du-25-juin-2014/contribution-de-marine-yoyotte, consulté le 11/08/2022.
20 Pour l’utilisation du terme harem, se référer à K.M Cooney, C. Landis et T. Shayegan, The body of Egypt. How harem women connected a king with his elites, dans Ancient Egyptian society: challenging assumptions, exploring approaches, éd. K.M. Cooney et al., Londres/New York, Routledge, 2023, p. 336‑348.
21 P. Lacovara, Gurob and the New Kingdom « Harim » Palace, dans Ancient Egypt, the Aegean and the Near East. Studies in honour of Martha Rhoads Bell, vol. I, éd. J. Phillips, San Antonio, Van Siclen Books, 1997, p. 297, 301.
22 W.M.F. Petrie, Kahun, Gurob and Hawara, London, Kegan Paul, Trench, Trübner, 1890 et W.M.F. Petrie, Illahun, Kahun and Gurob, Londres, David Nutt, 1891.
23 C.T. Currelly, The Cemeteries of Sedment and Gurob, dans Ehnasya 1904, éd. W.M.F. Petrie, London, Egypt Exploration Fund, 1905, p. 32–35, pl. XXXVI-XLII (Memoir of the Egypt Exploration Fund 26).
24 L. Loat, Gurob, publié en un volume avec M.A. Murray, Saqqara Mastabas I, London, Bernard Quaritch, 1905 (BSAE and Egyptian Research Account 10).
25 G. Brunton et R. Engelbach, Gurob, London, BSAE, 1927 (BSAE and Egyptian Research Account 41).
26 Due notamment à la présence d’activités militaires sur le site jusqu’au début des années 1980. Peter Lacovara mentionne qu’il a pu se rendre à Gourob « in the winter of 1983 soon after it had been "demilitarized" » : P. Lacovara, op. cit., p. 297.
27 « The Gurob Harem Palace Project », en ligne, http://www.gurob.org.uk/, consulté le 11/08/2022.
28 Pour un aperçu du travail réalisé, voir notamment M. Yoyotte et al., Nouvelles recherches …, op. cit. et M. Yoyotte et al., Gourob (2019), dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte (BAEFE), en ligne, http://journals.openedition.org/baefe/921, consulté le 11/08/2022.
29 L. Olabarria, XX-Cavations, op. cit., p. 3.
30 G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., p. 1.
31 Ibid., p. 2 : les pertes considérables sont déjà mentionnées en 1920. Leur impact est particulièrement visible dans la comparaison entre l’état actuel des structures et leur état de conservation sur les clichés pris par Petrie en 1890 (Griffith Institute: « Petrie MSS. 5.8.14 [upper] et Petrie MSS. 5.8.13 [lower] », en ligne, http://www.griffith.ox.ac.uk/gri/ppoe/search.php?q=gurob&s=, consulté le 11/08/2022).
32 Selon le principe légal de distribution mis en place par le Service des Antiquités, dirigé à l’époque par Gaston Maspero, et qui a été précisé par plusieurs lois entre 1891 et 1912, les objets mis au jour lors des fouilles étaient divisés en deux lots de valeur identique : le premier était sélectionné par le Service des Antiquités pour le Musée du Caire et restait en Égypte tandis que le second revenait aux fouilleurs, aux mécènes et aux bailleurs de fonds des fouilles, au prorata de leur souscription. Ce mode de fonctionnement est resté en vigueur jusqu’en 1936 lorsqu’une nouvelle loi a interdit l’exportation d’objets âgés de plus de cent ans. La moitié des résultats nous échappent aujourd’hui s’ils ne sont pas mentionnés dans le rapport des fouilles. Cf. C. Price, Museum Collections, dans The Oxford handbook of Egyptology, éd. I. Shaw et E. Bloxam, Oxford, Oxford University Press, 2020, p. 1175–1176.
33 La fiche papier et les photos d’archives sont conservées au Petrie Museum of Egyptian and Sudanese Archaeology, UCL. Elles sont mentionnées dans M. Serpico, Gurob, dans Unseen images : archive photographs in the Petrie Museum. Vol. I : Gurob, Sedment and Tarkhan, éd. J. Picton et I. Pridden, London, Golden House, 2008, p. 95, 97. Pour la publication, voir G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., p. 12, 26, pl. XV, XXIV. Les listes de distribution sont rendues accessibles par le projet Artefacts of Excavation : « PMA/WFP1/D/24/34.1 », en ligne, https://egyptartefacts.griffith.ox.ac.uk/destinations/manchester, consulté le 11/08/2022. Enfin, le catalogue du Manchester Museum est disponible en ligne : voir notamment http://harbour.man.ac.uk/mmcustom/Display.php?irn=390050&QueryPage=%2Fmmcustom%2FHumDtlQuery.php, consulté le 11/08/2022.
34 Archives du Petrie Museum, UCL.
35 Parfois déclinée « ♀ ».
36 G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. XIV-XVIII.
37 Voir, par exemple, les fiches des tombes 421 et 67.
38 Quelques indices peuvent néanmoins être relevés : à l’apparition des dents de sagesse, la défunte est déjà identifiée comme une femme (tombe 605). En revanche, lorsqu’une estimation de l’âge est donnée, les fiches 428 (« 12 ans ? »), 437 (« 12 ans ») et 436 (« 14 ans ») répertorient des enfants. Il reste le cas de la tombe 445 qui mentionne « 16 years female » et qui donne peut-être, ainsi, une estimation de l’âge utilisé comme transition entre une enfant et une jeune femme.
39 Voir notamment les résultats de la dernière mission : M. Yoyotte et al., Gourob (2021), dans BAEFE, en ligne, http://journals.openedition.org/baefe/6010, consulté le 11/08/2022 (en particulier : P. Baillet et M. Louys, Études anthropologiques, p. 65-77).
40 Voir notamment les références récentes suivantes : A. Stevens, Death and the city: the cemeteries of Amarna in their urban context, dans Cambridge Archaeological Journal, t. 28, no 1, 2018, p. 103‑126 / A. Stevens, Beyond iconography: the Amarna coffins in social context, dans Ancient Egyptian coffins: craft traditions and functionality, éd. J.H. Taylor et M. Vandenbeusch, Louvain, Peeters, 2018, p. 139‑160 (British Museum Publications on Egypt and Sudan 4) / A. Stevens et P. Rose, Death and burial at the Amarna workmen’s village: a community cemetery in context, dans Dust, demons and pots: studies in honour of Colin A. Hope, éd. G.E. Bowen et al., Louvain, Paris, Bristol, CT, Peeters, 2020, p. 681‑704 (Orientalia Lovaniensia Analecta 289) / Les différents numéros de la revue « Horizon. The Amarna Project and Amarna Trust newsletter », en ligne, https://www.amarnaproject.com/horizon-archive.shtml, consulté le 11/08/2022.
41 B.J. Kemp et al., Life, death and beyond in Akhenaten’s Egypt: excavating the South Tombs Cemetery at Amarna, dans Antiquity, t. 87, 2013, p. 64‑78.
42 A. Stevens et al., Tell el-Amarna, Autumn 2018 to Autumn 2019, dans Journal of Egyptian Archaeology, t. 106, no 1‑2, 2020, p. 3‑15.
43 A. Stevens et al., The North Cliffs Cemetery at Amarna, dans Egyptian Archaeology, t. 56, 2020, p. 4–9 (en particulier p. 8-9).
44 D. Laboury, Akhenaton, op.cit., p. 284.
45 Amarna’s citizen cemetery, dans Horizon, t. 4, 2008, p. 3.
46 G. Dabbs, J. Rose et M. Zabecki, The bioarchaeology of Akhenaten: unexpected results from a capital city, dans Egyptian bioarchaeology: humans, animals, and the environment, éd. S. Ikram et al., Leiden, Sidestone Press, 2015, p. 43–52.
47 A. Stevens et al., Tell el-Amarna, Autumn 2018 …, op. cit., 2020, p. 7.
48 Notamment L. Meskell, Archaeologies of Social Life. Age, Sex, Class et cetera in Ancient Egypt, Oxford, Blackwell, 1999 (Social Archaeology) / D. Sweeney, op. cit., p. 250 / J. Toivari-Viitala, Women at Deir el-Medina. A study of the status and roles of the female inhabitants in the workmen’s community during the Ramesside period, Leiden, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten, 2001 (Egyptologische Uitgaven 15).
49 L. Meskell, op. cit., p. 137 et l’ensemble du chapitre 4.
50 Par exemple, la tombe de Toutou (TA 8) : N. de G. Davies, The Rock Tombs of El-Amarna. Part. VI: Tombs of Parennefer, Tutu, and Aÿ, London, 1908, pl. XIX et celle de Ay (TA 25) : Ibid., pl. XXVIII.
51 Notamment le linteau de Ry aujourd’hui au Manchester Museum (2696) : L. Loat, op. cit., pl. XVII – 1 ou la stèle de Nebet-henen-nesut conservée à l’Ipswich Museum (IPSMG : R.1921-89.58) : se référer à G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. L. et M. Serpico, op. cit., p. 77-79.
52 Par exemple : Brooklyn Museum (54.187 et 47.120.3), Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund 1941 (41.2.10), Musée égyptien du Caire (JE 28735 et JE 28748). Se référer notamment à E. Chassinat, Une tombe inviolée de la XVIIIe dynastie découverte aux environs de Médinet el-Gorab dans le Fayoûm, dans BIFAO, t. 1, 1901, p. 225-234, à M. Yoyotte, Le « harem » dans l’Égypte ancienne, dans Reines d’Égypte …, op. cit., 2008, p. 76-90 et à J. Picton, Living and working in a New Kingdom “harem town”, dans Women in antiquity …, op. cit., 2016, p. 229-242.
53 J. Picton, op. cit., p. 234.
54 Par exemple, la chanteuse Mi, la chanteuse d’Amon Maya, la maîtresse de maison Tiya : J. Picton, op. cit., p. 234-236.
55 J.E. Quibell, A tomb at Hawaret el Gurob, dans Annales du Service des Antiquités de l’Égypte, t. 2, Le Caire, Imprimerie de l’IFAO, 1901, p. 141-143.
56 G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. XIV-XVIII et archives du Petrie Museum, UCL.
57 À ces soixante-sept tombes, il est possible d’en ajouter une, fouillée par Petrie en décembre de la même année : la tombe 705 contenait au moins une sépulture féminine, mais elle n’est pas prise en compte dans l’analyse.
58 Les tombes sont numérotées de 1 à 614, mais certains numéros ne sont pas attribués. Certaines de ces tombes sont subdivisées, de façon non systématique, lorsqu’elles renferment plusieurs défunts. Des numéros de tombe dépassant 614 existent aussi : la liste de distribution des objets cite une tombe 617 qui n’est pas décrite par ailleurs.
59 Celles-ci forment 327 entrées au total puisque les tombes 64, 94, 97, 201, 212, 239, 245, 267, 276, 465, 476, 480 et 605 ont été subdivisées.
60 Johanna L. Petkov a consacré sa thèse de master à ces tombes : J.L. Petkov, Child And Infant Burials In New Kingdom Egypt: A Gurob Case Study, mémoire de master en sciences humaines, Melbourne, Monash University, 2014.
61 E. Scott, The archaeology of infancy and infant death, Oxford, Archaeopress, 1999 (British Archaeological Reports, International Series 819).
62 Ces proportions sont calculées de la sorte : x tombes sur les 312 du Nouvel Empire avaient au moins une dépouille féminine/masculine/d’immature. Certaines tombes abritant plusieurs corps, il ne s’agit pas d’un calcul où chacune de ces catégories serait additionnée pour arriver à 100 %.
63 C. Mazé, À la recherche des « classes moyennes » : les espaces de la différenciation sociale dans l’Égypte du IIIe millénaire av. J.-C., dans BIFAO, t. 116, 2017, p. 144.
64 En guise de comparaison, se référer à S. Bickel, Räuber - Priester - Königskinder : die Gräber KV 40 und KV 64 im Tal der Könige. Die beschrifteten Objekte der 18. Dynastie und die Keramik, Basel, Librum, 2021 (Swiss Egyptological Studies 2.1).
65 Voir les tombes d’Amarna, supra.
66 Des inhumations plus pauvres encore ont pu exister en périphérie et ne pas avoir été préservées au fil des siècles. Cette frange de la société qui n’est pratiquement plus appréhendable aujourd’hui est très largement invisibilisée : K. Wada, Provincial Society and Cemetery Organization in the New Kingdom, dans Studien zur Altägyptischen Kultur 36, 2007, p. 349.
67 L. Loat, op. cit., pl. VII.
68 Ibid., p. 2.
69 Son identification a pu être réalisée grâce à une marque de fouilles sur la panse.
70 À partir de la mâchoire triangulaire : communication personnelle d’Angelique Corthals (City University of New York, John Jay College) que je remercie chaleureusement pour cette identification.
71 Pour une notice et un commentaire de cet objet, voir M.S. Pinarello, An archaeological discussion of writing practice : deconstruction of the ancient Egyptian scribe, Londres, Golden House, 2015, p. 73, 95 (GHP Egyptology 23).
72 Cette question sera développée dans un article spécifique. Bien que la proportion de femmes lettrées soit nettement inférieure à celle des hommes, cela est tout à fait possible (J.F. Quack, Ein Bericht über eine erfolgreiche Mission: Papyrus Inv. Sorbonne 2239abc + 2242a, dans En détail – Philologie und Archäologie im Diskurs: Festschrift für Hans-Werner Fischer-Elfert, vol. 22, éd. P. Dils et al., Berlin, Boston, De Gruyter, 2019, p. 927).
73 D. Sweeney, Women’s correspondence from Deir el-Medineh, dans Sesto Congresso internazionale di egittologia: atti, t. 22, Torino, International Association of Egyptologists, 1993, p. 523-529.
74 Il s’agit de l’unique palette mise au jour lors de la campagne de 1920. Petrie en évoque deux autres pour ses fouilles de 1889, mais leur contexte précis n’a pas été enregistré. L’une d’elles, munie d’une décoration, est simplement mentionnée comme provenant d’une tombe : W.M.F. Petrie, Kahun …, op.cit., p. 36. Les deux palettes sont aussi mentionnées chez M.S. Pinarello, op.cit., p. 69, 71 et 91.
75 G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. XV.
76 Petrie Museum, UCL (UC32784). Transcription : A. Gardiner, Ramesside Administrative Documents, London, Oxford University Press, 1948, p. IX, 14-18 et traduction : V. Gasperini, Alcune considerazioni su un frammento di papiro da Gurob (UC 32784), dans Lo scriba e il suo re: dal documento al monumento, éd. P. Buzi et S. Pernigotti, Imola, La Mandragora, 2011, p. 89-96 (Archeologia e storia della civiltà egiziana e del Vicino Oriente antico. Materiali e studi 22).
77 E.J.W. Barber, Prehistoric Textiles: The Development of Cloth in the Neolithic and Bronze Ages with Special Reference to the Aegean, Princeton, Princeton University Press, 1991, p. 63-66.
78 D. Farout et A. Merat, Les gants de Toutankhamon, dans Toutankhamon. À la recherche du pharaon oublié, éd. S. Connor et D. Laboury, Liège, Presses Universitaires de Liège, 2019, p. 214.
79 E.J.W. Barber, op. cit., p. 64, 65, 351 discute une origine égéenne.
80 C. Spinazzi-Lucchesi, Textile tools from ancient Egypt: the case of Gurob, dans Redefining ancient textile handcraft structures, tools and production processes: proceedings of the VIIth international symposium on textiles and dyes in the ancient Mediterranean world (Granada, Spain 2-4 October 2019), éd. M. Bustamante-Álvarez et al., Granada, Universidad de Granada, 2020, p. 468-469 (Purpureae Vestes 7).
81 V. Gasperini, Tomb Robberies at the End of the New Kingdom. The Gurob Burnt Groups Reinterpreted, Oxford, Oxford University Press, 2018, p. 11-15 (Oxford Studies in Egyptian Archaeology).
82 Les souverains de l’époque ont contracté de nombreux mariages avec des princesses de royaumes partenaires, afin de sceller des alliances : S. Allam, Ehe, dans Lexikon der Ägyptologie I : A-Ernte, éd. W. Helck et W. Westendorf, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1975, p. 1162-1181.
83 Ceux-ci sont aujourd’hui répartis entre l’Ashmolean Museum d’Oxford, le Fitzwilliam Museum de Cambridge, The Hunterian de Glasgow et l’Ipswich Museums Service.
84 M.R. Bell, Gurob tomb 605 and Mycenaean chronology, dans Mélanges Gamal Eddin Mokhtar, vol. I, éd. P. Posener-Kriéger, Le Caire, IFAO, 1985, p. 61‑86, pl. I‑VI (Bibliothèque d’étude 97) : en particulier p. 63.
85 Les roseaux ou les nattes constituent 30 % des inhumations de femmes tandis qu’elles sont présentes dans uniquement 18 % des sépultures d’hommes.
86 G. Brunton et R. Engelbach, op. cit., pl. XVIII.
87 Je souhaite remercier les différentes institutions muséales qui ont généreusement accepté de partager avec moi des informations relatives aux artéfacts de Gourob qui y sont aujourd’hui conservés. Mes remerciements vont également à Marine Yoyotte pour m’avoir permis de participer aux nouvelles missions de terrain à Gourob, ainsi qu’à Dimitri Laboury et aux évaluateurs de cet article pour leurs précieuses remarques.
88 Cela nécessiterait de présenter la totalité du corpus et de pouvoir aborder le genre dans un contexte bien plus large, qui intègrerait d’autres critères de catégorisation sociale que sont le statut, l’ethnicité, l’âge, etc. Pour ces concepts, voir notamment J.W. Scott, Gender : A Useful Category of Historical Analysis, dans American Historical Review, t. 91, no 5, Oxford University Press, 1986, p. 1053-1075.
89 Sur le modèle des études, précédemment citées, d’Amarna et de Deir el-Médineh.
90 Aspect souligné notamment par Leire Olabarria en référence à la parenté et au genre : L. Olabarria, Kinship and Gender in Dialogue: Approaching Relatedness in Ancient Egypt, dans Gender and methodology in the ancient Near East. Approaches from Assyriology and beyond, éd. S.L. Budin et al., Barcelona, Universitat de Barcelona, 2018, p. 296 (Barcino Monographica Orientalia 10).
91 L’analyse de Koichiro Wada montre l’intérêt d’une approche spatiale qu’un SIG permet d’ouvrir vers de nouvelles perspectives : K. Wada, op. cit., p. 347-389.
92 Ce second groupe est mentionné chez W. Grajetzki, The Archaeology of Egyptian Non-Royal Burial Customs in New Kingdom Egypt and Its Empire, Cambridge, Cambridge University Press, 2021, p. 65-67 (Cambridge Elements. Ancient Egypt in Context).
93 L. Olabarria, XX-Cavations, op. cit., p. 2 et 5.