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- Volume 6 : 2005-2006 - Affiliations, engagements, ...
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Introduction générale
1La revue Fédéralisme-Régionalisme publie depuis la fin des années quatre-vingt des articles scientifiques portant sur la question de la répartition des compétences dans la sphère politique.
2Le premier numéro, daté d’avril 1989, faisait le point sur la plus grande réforme en matière budgétaire du système politique belge qui devenait presque fédéral en attribuant aux communautés le budget de l’enseignement et aux régions celui des communications routières et fluviales. Cette réforme donnait aussi le jour à la région de Bruxelles-Capitale, fruit d’un long et épuisant rapport de force entre partis francophones et flamands. Ce numéro de la revue fut publié sous l’égide du groupe Coudenberg, ardent partisan de la loyauté fédérale, initiateur d’un centre pour l’étude du fédéralisme, et était significativement rédigé en anglais.
3Les numéros suivants, publiés comme revue du centre d’étude du fédéralisme seront publiés sous la responsabilité du professeur Kris Deschouwer jusqu’en 1993. Les articles publiés en anglais, français et néerlandais, couvriront les divers lieux du fédéralisme, la Belgique, bien entendu, le Canada, grand frère et sorte de modèle aussi bien pour les Flamands que pour les francophones, le Nigéria, l’Inde, la Yougoslavie, l’Allemagne, les rapports anglo-irlandais, la subsidiarité européenne et la France. Seuls les États-Unis d’Amérique, fondateurs en quelque sorte du fédéralisme moderne échapperont à un article spécifique mais ils inspireront les réflexions théoriques de toute cette période. En outre, des rapports du centre d’étude du fédéralisme ont été publiés, plus larges, sous la responsabilité d’un seul auteur et ont abordé notamment une analyse stratégique, sous l’angle de la théorie des jeux, de l’Union monétaire belge et les minorités nationales en Europe centrale et orientale.
4La série suivante a été publiée sous la responsabilité de Marco Martiniello avec la complicité du professeur Jean Beaufays, le secrétariat de la rédaction étant assuré par Eric Geerkens et Geoffroy Matagne. Les thèmes «Nationalisme et démocratie», puis «Extrême droite et fédéralisme», «Mobilités et identités dans l’Eurégio Meuse-Rhin», «Régions et Sécurité» et enfin «Troisième République Démocratique du Congo, un nouveau régionalisme» ont été traités.
5Le thème du numéro de 1999-2000, de l’alliage du nationalisme et de la démocratie se déclinait en Afrique, au Canada, en Europe centrale et en Flandre. La question des positions de l’extrême droite dans les logiques fédéralistes fut traitée en 2001-2002 en examinant le cas flamand et le cas francophone belge, les formes de l’extrême droite en Italie et au Royaume Uni et la dialectique de la droite religieuse dans le parti républicain américain. Le numéro de 2002-2003 assurait la publication des actes d’un colloque illustrant le kaléidoscope européen et les paradoxes des frontières dans un espace de type nouveau, vus sous la loupe d’un sondage sur la mobilité et les identités dans l’Eurégio Meuse-Rhin. En 2003-2004, les questions de sécurité liées aux régions étaient examinées dans divers lieux : Afrique, Europe orientale, Amérique, Belgique, France et Allemagne. En 2005, l’adoption d’une nouvelle constitution à Kinshasa, au sortir d’une transition d’après une guerre civile qui a causé plusieurs millions de morts, donnait lieu à un nouveau numéro. Après un référendum populaire, cette constitution a été promulguée le 18 février 2006 et a permis l’adoption de la loi électorale puis l’organisation d’élections tant attendues. Le numéro de 2006, en hommage à feu notre ami et collègue René Doutrelepont, couvre quasi deux décennies de recherches sur les affiliations, les engagements et les identités en traitant l’exemple wallon. Les thèmes des identités collectives et du capital social, tant triturés par notre regretté René y sont abordés sous divers angles. Coordonné par Marc Jacquemain, il est rédigé par l’ancienne équipe de René et reprend systématiquement les grandes questions de la sociologie politique.
6Ces publications étaient imprimées sur un support papier, ainsi qu’on l’a fait, grosso modo pendant cinq siècles et demi. Le papier offre l’avantage d’être volumineux, ce qui interdit un oubli trop rapide, comme l’encombrement de nos bibliothèques l’atteste. Le papier accumulé devient vite lourd, comme l’incurvation de nos étagères en témoigne. Mais le papier s’abîme avec le temps et on risque alors de perdre la trace des réflexions de nos prédécesseurs. On connaît la course contre la montre dans laquelle sont lancées les bibliothèques pour sauver le patrimoine culturel de nos civilisations. La généralisation des moyens de communication électroniques nous permet maintenant de viser un public plus large géographiquement et de manière plus stable dans le temps. Ainsi, grâce aux outils de recherche d’informations électroniques, nous pourrons relire les textes écrits il y a plusieurs décennies et ce, de tous les endroits du monde. Il suffira d’avoir la clé d’accès.
7Soutenant résolument l’Open access, l’Université de Liège va se doter d’un instrument de publication relié aux grands sites d’échange et de recherche d’informations scientifiques. Nous inscrivant dans cette dynamique, nous mettons donc dorénavant les publications de la revue Fédéralisme-Régionalisme à la disposition des internautes du monde. Car l’accès est libre, sans frais et sans conditions préalables. Comme les grandes utopies partageuses l’avaient souhaité, le savoir pourra être accessible et donc débattu par les lecteurs à condition d’accéder à une machine et à des connections de technologie déjà répandue. L’adresse http://popups.ulg.ac.be permet d’accéder au portail de publication de périodiques scientifiques de l’Université de Liège. Il suffit alors de sélectionner la revue Fédéralisme-Régionalisme pour accéder à l’ensemble de nos publications et de nos archives électroniques.
8La question des changements d’échelle a remis au cœur de l’intérêt scientifique la problématique de la décision dans des collectivités imbriquées et les sujets abordés par Fédéralisme-Régionalisme devraient rester à l’ordre du jour dans une société de plus en plus reliée mais dialectiquement, c’est-à-dire dans des tensions politiques qui seront traitées par des règles diverses. En effet, il est probable que ni le principe de subsidiarité ni le principe hiérarchique n’emportent définitivement la primauté et que les questions complexes abordées par Fédéralisme-Régionalisme restent d’actualité pendant le siècle qui vient.
To cite this article
About: Pierre Verjans
Chef de travaux à l’Université de Liège
About: Jean Beaufays
Professeur ordinaire émérite de l’Université de Liège