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- Volume 34 (2016)
- fascicule 1
- Le futur de l’agriculture passe-t-il par la disparation des exploitations familiales ?
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Le futur de l’agriculture passe-t-il par la disparation des exploitations familiales ?
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Version PDF originale1In this editorial, we would like to highlight the World Forum on Access to Land, which will be held in Valencia (Spain) from 31 March - 2 April 2016. This event is especially important, as it aims to guarantee the long-term survival of family farms in the tropical regions. It will address major problems linked to unequal accessto land and natural resources.The human race is currently facing a critical situation, which is marked by the persistence of hunger and major population growth in the poorest countries, as well as exclusion, mass unemployment, an unprecedented environmental crisis and the loss of food sovereignty. The large-scale land grabbing that accompanies this crisis compels us to return to the question of access to land and productive resources. Is it necessary to sacrifice the interests of the affected populations and future generations for the profitability of financial investments, which only benefit a minority? If this strategy is taken to its logical conclusion, this will result in the destruction of an increasingly large proportion of family farms and only benefit major companies that produce a small number of food products. The latter are major consumers of synthetic inputsand fossil energy, but employ fewer and fewer paid workers.Will this model create jobs and generate income for hundreds of millions of farmers who are currently being excluded and increasingly forced to enter the labour market? The approaching agricultural revolution could make it possible to feed 9 billion people properly, provide jobs for the majority and eradicate hunger, but willit be based on a massive substitution of capital for labour, as has been the case in the past? This large-scale monopolisation of our planet’s resources manifests itself in many different ways, but always results in these resources being commercialised to an increasing extent, in the name of growth and welfare at international level. The historical, ecological, social, cultural and political dimensions of the current dynamics cannot be ignored. In this context, it is vital that we highlight the right of populations to fair access to land, water, natural resources and the most appropriate production systems for their technical, ecological,economic and cultural needs, as well as the general interest.It would be heartless to put science into practice without having a conscience. We therefore felt that it was important to highlight the themes that will be discussed in Valencia, for everyone who is interested in the future of agriculture in the tropical regions. After all, the future of most family farms in this part of the world is at stake. With this in mind, we hope that the World Forum on Access to Land will make it possible topropose solutions, in order to resolve these problems.
2Compte tenu de son importance pour assurer le maintien à long terme d’une agriculture familiale dans les régions tropicales, nous faisons écho dans cet éditorial à l’organisation du forum mondial sur l’accès à la terre qui se tient du 31 mars au 2 avril 2016 à Valencia en Espagne pour traiter les problèmes majeurs liés à l’inégalité d’accès à la terre et aux ressources naturelles.L’humanité connaît actuellement une situation critique caractérisée par la persistance de la faim et d’une croissance démographique importante dans les pays les plus pauvres, l’exclusion, le chômage massif, une crise environnementale sans précédent et une perte de souveraineté alimentaire. Les accaparements fonciers à grande échelle qui accompagnent cette crise invitent à revisiter la question de l’accès à la terre et aux ressources productives. Faut-il sacrifier l’intérêt des populations concernées et des générations à venir à la rentabilité d’investissements financiers qui profitent à une minorité? Poursuivre cette démarche jusqu’au bout de sa logique aboutira à la destruction d’une part de plus en plus grande d’exploitations agricoles familiales au profit de grandes entreprises produisant un petit nombre de denrées, à la fois grandes consommatrices d’intrants de synthèse et d’énergie fossile, et employant un nombre de plus en plus restreint de travailleurs salariés.Ce modèle permettra-t-il la création d’emplois et de revenus pour des centaines de millions de paysans aujourd’hui sur la voie de l’exclusion, et autant ou davantage appelés à entrer sur le marché du travail? La révolution agricole à venir, susceptible à la fois de nourrir correctement 9 milliards d’humains, de donner du travail au plus grand nombre et d’éradiquer la faim, pourra-elle être basée, comme par le passé, sur un remplacement massif du travail par du capital? L’accaparement massif des ressources de la planète, par-delà la diversité de ses manifestations, traduit leur marchandisation toujours plus étendue, au nom de la croissance et du bien-être à l’échelle mondiale. Les dimensions historiques, écologiques, sociales, culturelles et politiques des dynamiques en cours ne peuvent être ignorées. Dans ce contexte il est fondamental de mettre en avant le droit des populations à disposer d’un accès équitable à la terre, à l’eau et aux ressources naturelles et leur droit à mettre en oeuvre les systèmes de production les plus conformes à la fois à leurs choix techniques, écologiques, économiques etculturels, et à l’intérêt général.Science sans conscience n’est que mort de l’âme. Il nous paraissait donc important de mettre en avant pour tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de l’agriculture dans les régions tropicales ce qui se discute actuellement à Valencia. Car, si on réfléchit bien, c’est le futur d’une grande partie de l’agriculture familiale dans cette partie du monde qui est en jeu. Dans cette perspective, nous espérons que les travaux du forum mondial sur l’accès à la terre permettront de proposer des solutions à la hauteur des problèmes qui se posent.