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L’Écomusée de l’Amazonie : une expérience au service du développement communautaire dans la municipalité de Belém du Pará1
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L’Écomusée de l’Amazonie (Ecomuseu da Amazônia) a pour antécédent et point de départ la création du Sous-système d’Éducation et de Culture pour un Développement durable dans la municipalité de Belém du Pará (1995/6). Il est né en 2007, sous la direction du Secrétariat municipal d’Éducation de Belém, avec le défi d’intégrer les différents segments de la société à « l’ensemble de son environnement », à partir de la connaissance et de la valorisation de son histoire, de son patrimoine naturel et culturel. En 2008, il a été intégré au Centre de Référence en Éducation environnementale – Fondation École Bosque Professeur Eidorfe Moreira (Fundação Escola Bosque Professor Eidorfe Moreira), sous la tutelle de la municipalité de Belém. Il opère dans quatre zones comprenant les communautés suivantes : le District d’Icoaraci (Cruzeiro et Vicentinos) ; l’Île de Caratateua (quartiers de São João do Outeiro, Fama, Tucumaeira, Curuperé et Nova República) ; l’Île de Cotijuba (communautés de Poção et Faveira) ; et l’Île de Mosqueiro (communautés de Caruaru et de Castanhal do Mari-Mari, et les agglomérations rurales de Paulo Fonteles et de Mari Mari). Les actions développées par l’écomusée ont pour but de promouvoir le développement d’activités régionales, et la méthodologie adoptée tient compte des communautés en tant que matière première endogène. Dans ce contexte, les résultats de ces activités développées par les communautés ont déjà commencé à montrer que celles-ci suscitent des réflexions et des changements dans les attitudes des personnes. L’écomusée contribue donc à la mobilisation populaire de la région, afin de réaffirmer les processus historiques et culturels, et favorise également le développement de pratiques durables.
Abstract
The Amazon Ecomuseum had as its predecessor and starting point the creation of the Education and Culture Subsystem for a Sustainable Development in the municipality of Belém, State of Pará (1995/6), born in 2007, under the management of the Municipal Education Secretariat – SEMEC / Belém Municipal Government with the challenge of integrating the various sections of society, to its “whole environment”, based on building conscience and valuing its history and its natural and cultural heritage. In 2008, it was integrated to the Environmental Education Reference Center – Forest School Professor Eidorfe Moreira Foundation, under the tutorage of Belem’s Municipal Government. It acts in four areas, integrating the following communities: District of Icoaraci (Cruzeiro and Vicentinos); Island of Caratateua (neighborhoods of São João do Outeiro, Fama, Tucumaeira, Curuperé and Nova República); Island of Cotijuba (communities of Poção and Faveira) and Mosqueiro Island (communities of Caruaru, Castanhal do Mari-Mari and settlements Paulo Fonteles and Mari Mari). The actions developed by the Ecomuseum intend to promote regional activities; the methodology considers the communities’ heritage as an endogenous raw material. In this context, the results of the actions developed by the communities begin to show that they have instigated reflections and peoples’ changes of attitude, contributing to the region’s popular mobilization, in the sense of reaffirming historical and cultural processes and promoting the development of sustainable practices.
Table des matières
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Bref historique d’un écomusée en devenir
2L’Écomusée d’Amazonie (Ecomuseu da Amazônia), créé en 2007, est un programme parrainé par le gouvernement de la municipalité de Belém (Prefeitura Municipal de Belém), par le biais du Secrétariat municipal d’Éducation, sous la gestion de la Fondation École Bosque Professeur Eidorfe Moreira (Fundação Escola Bosque Professor Eidorfe Moreira - FUNBOSQUE). Contrairement à un musée traditionnel, il s’agit d’un musée ouvert qui permet de découvrir la vie quotidienne des communautés. Il est intégré dans le territoire amazonien et présente le patrimoine naturel et culturel de la région.
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4L’origine de l’Écomusée de l’Amazonie a trouvé son inspiration dans le « Sous-système d’Éducation pour le Développement durable », dont l’une de ses principales références est la culture locale, qui comprend un programme de recherche et des lignes d’action dans le domaine de l’« Écologie humaine, environnementale et sociale ». La mise en œuvre du Sous-système d’Éducation et de Culture pour le Développement durable dans la municipalité de Belém du Pará (1995/6) est axée sur des microsystèmes socio-économiques et culturels soutenus par l’éducation à l’environnement et au patrimoine, dans le cadre de l’éducation de base et professionnalisante. Ce Sous-système a recommandé l’émergence d’une production culturelle significative, une professionnalisation des services et une organisation sociale conforme au profil des microrégions bénéficiaires2.
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6Le Sous-système a pour objectif de « former des citoyens ayant une perception de leur réalité, de leur capacité créative et professionnelle pour interagir de manière positive avec l’environnement physique et socioculturel de la municipalité »3. Celui-ci a exposé une proposition innovante pour la municipalité de Belém, qui comprend quatre expériences éducatives axées sur la réalité des milieux culturels, environnementaux, sociaux et économiques où elles sont mises en œuvre : l’École municipale Parc Amazonie (Escola Municipal Parque Amazônia), située dans le quartier Terra Firme, qui a une base pédagogique et dont l’un des principaux objectifs est de générer des revenus à partir de son environnement ; le Lycée d’Arts et d’Artisanat Rui Meira (Liceu de Artes e Ofícios Rui Mera), situé dans le quartier Guamá et engagé dans la formation des ressources humaines dans le domaine des services en général ; la Fondation École Bosque Professeur Eidorfe Moreira, Centre de Référence en Éducation environnementale, situé sur l’Île de Caratateua ; et le Lycée École des Arts et d’Artisanat Maître Raimondo Cardoso (Liceu Escola de Artes e Ofícios Mestre Raimundo Cardoso), au centre d’un projet de développement durable qui dispose d’une base physique, d’une base communautaire organisée, d’une base culturelle et d’une base pédagogique, intégrant de manière particulière les producteurs de céramique de la Société des Artisans et Amis d’Icoaraci (Sociedade de Artesãos e Amigos de Icoaraci – SOAMI) (1995).
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8Les contacts initiaux qui ont conduit à la création de l’Écomusée de l’Amazonie ont eu lieu en 2005, lorsque Laïs Fontoura Aderne, professeure à l’Université de Brasília (UnB), consultante auprès du Département municipal de l’Éducation (Secretaria Municipal da Educação – SEMEC) et membre fondatrice du Sous-système d’Éducation pour le Développement durable dans la municipalité de Belém, a suggéré à la Responsable du Département municipal de l’Éducation de l’époque, Therezinha Moraes Gueiros, la mise en œuvre d’un écomusée dans l’État du Pará. Celle-ci a accueilli et soutenu cette proposition, qui avait pour objectif de donner une continuité aux actions entreprises au milieu des années 1990 dans le quartier de Paracuri (district d’Icoaraci) et les communautés de l’Île de Cotijuba – tous situés dans la municipalité de Belém.
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10Les résultats des expériences menées à Icoaraci, où, selon Aderne (1996), « six cents (600) potiers ont été identifiés, ce qui représentait pour elle un phénomène sociologique », qui devrait à ce titre être valorisé en tant que patrimoine local. À ce phénomène s’ajoute les avancées réalisées par la Fondation École Bosque, avec la création et la mise en œuvre d’un projet d’enseignement interdisciplinaire intégré à la réalité socio-environnementale locale. Ces facteurs ont été des éléments décisifs pour amener les personnes impliquées à penser, avancer et justifier qu’il était possible de débuter le processus de création et d’implantation de l’Écomusée de l’Amazonie, en ayant comme principe la coordination de la municipalité de Belém avec sa vaste région insulaire.
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12La proposition de création de l’Écomusée de l’Amazonie a été initialement rédigée par la professeure Maria Terezinha Resende Martins en raison de son histoire de participation à des projets communautaires et aussi de sa formation universitaire dans le domaine des écomusées. Elle était alors membre de l’équipe de la professeure Laïs Fontoura Aderne et, comme cette dernière, deviendra l’une des fondatrices de l’Écomusée de l’Amazonie. L’année 2006 a été marquée par la poursuite des contacts et des réunions avec les collaborateurs pour l’élaboration de la proposition de l’exécution du projet, avec comme point de départ les premières actions éducatives, culturelles et environnementales, à partir de concepts méthodologiques de la muséologie sociale. Les premières réunions établissant les lignes directrices d’un Séminaire qui lancerait « l’Écomusée de l’Amazonie », la société de Belém, ont également eu lieu.
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14En juin 2007, avec le soutien du Département municipal de l’Éducation (SEMEC) et de la municipalité de Belém, l’Écomusée de l’Amazonie a été fondé en trois jours de Séminaire. C’est un musée qui s’engage à prendre soin et à préserver les expressions culturelles et environnementales d’un territoire.
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16Le Séminaire a travaillé sur deux pistes complémentaires : une partie du programme consistait en des conférences et des panels suivis par des débats, avec des spécialistes et des gestionnaires publics de domaines connexes ; l’autre partie se composait d’ateliers sectoriels afin de discuter, avec les participants, de la proposition fondamentale de l’implantation de l’Écomusée de l’Amazonie. Les propositions ont abordé l’établissement de bases pour la construction d’un programme territorial de développement humain durable avec la participation de groupes de travail, répartis en trois domaines, à savoir, Éducation, Culture et Environnement. Les groupes ont également participé à des ateliers sectoriels et à l’élaboration de la Charte de Belém (Carta de Belém), approuvée lors de la session plénière finale. Ce document a été produit et approuvé par les participants au Séminaire de l’Implantation de l’Écomusée de l’Amazonie, qui s’est tenu à Belém du 8 au 10 juin 2007.
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18La Charte s’est appuyée sur des expériences nationales et internationales pionnières de musées communautaires et d’écomusées qui, en soutien aux mouvements des populations et des communautés muséales, renforcent et valident le militantisme de la muséologie sociale et des Déclarations de Santiago du Chili (1972), Québec (1984) et Caracas (1992). Le travail collectif a présenté comme résultat final des orientations prioritaires et méthodologiques à discuter et à mettre en œuvre de manière transversale et interactive dans les procédures d’exécution de l’Écomusée de l’Amazonie.
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20Il est entendu que l’Écomusée de l’Amazonie représente, selon la conception de Laïs Aderne, une nouvelle lecture et projection d’un processus de récupération et de préservation initié dans les années 1970, dans le Plateau Central du Brésil, à travers le Projet Yeux d’Eau (Projeto Olhos d’Água)4. C’est ce même projet qui a contribué à la proposition de création du Sous-système d’Éducation pour le Développement durable dans la municipalité de Belém, et aussi à la création de l’Écomusée do Cerrado de Goiânia (1998), comme un processus de résistance à la perte du caractère culturel et à la dégradation violente de l’environnement qui a touché les municipalités situées dans le District Fédéral, avec la construction de Brasília.
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La structure de l’Écomusée : de sa création à la IV EIEMC
22L’Écomusée de l’Amazonie a pour mission de « penser de manière collective et interinstitutionnelle aux problèmes de la région et de ses communautés, sans dissocier les dimensions écologiques, sociales, éducatives, culturelles, politiques et économiques ». Il convient de souligner, parmi les diverses actions menées par ce programme, une conférence sur le thème « Patrimoine et Développement des Communautés Locales », donnée par le Consultant international de l’Écomusée de l’Amazonie, Hugues de Varine-Bohan5 (2009), ainsi que l’exposition Estivas, dont le commissaire était Mario Chagas, à l’époque directeur du Département des Procédures muséales de l’Institut brésilien des Musées (IBRAM) du Ministère de la Culture. L’objectif de l’exposition était de fournir des informations et des connaissances à la communauté en général, sur le patrimoine culturel des zones dans lesquelles l’Écomusée de l’Amazonie opère. Ces événements ont marqué le début de la proposition de formation des ressources humaines dans les domaines couverts par le programme. C’est ainsi qu’est né la « Formation des acteurs du développement local », une activité en cours de développement à l’Écomusée de l’Amazonie, dont les grandes lignes ont été définies à partir de 2010 et qui a été évaluée pour la période triennale 2014-2016. La formation développée dans les domaines d’activité de l’Écomusée de l’Amazonie vise à interagir avec les faiseurs d’opinion de la diversité socioculturelle et de la communauté en général, ainsi qu’à mettre en valeur le patrimoine de chaque microrégion.
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24La structure de l’Écomusée de l’Amazonie est basée sur les axes thématiques suivants:
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Culture – ce premier axe a pour priorité la continuité des actions qui sont intégrées dans un projet plus vaste intitulé « Étude ethnographique des zones d’action de l’Écomusée de l’Amazonie ». Parmi les priorités de la planification actuelle, les points forts sont le traitement des semences et la classification de la production céramique et de l’artisanat local, la recherche et l’étude ethnographique avec la population riveraine du programme de décoration des pirogues, les biomaps, le calendrier des fruits, les panneaux indicateurs, le parcours de visite du patrimoine et les ateliers mettant l’accent sur les activités culturelles.
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Environnement – cet axe se concentre sur la réaffirmation de la culture des arrière-cours par le biais d’éco-sites productifs dans la région insulaire de Belém – promotion de la production de poules et d’œufs en plein air, encouragement de l’apiculture, sauvetage de la culture des arrière-cours de production familiale, implantation de systèmes agro-forestiers et plantation sans brûlis, construction de pépinières pour les semis d’espèces forestières, structuration de pépinières pour la production de poissons et de crevettes, collecte sélective de déchets. Les activités sont intégrées et s’autosuffisent conformément à des objectifs et des lignes directrices pour la génération postérieure de revenus et de durabilité.
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Tourisme – la mise en œuvre d’un tourisme durable dans les zones d’action de l’Écomusée de l’Amazonie s’est déroulée par le biais de l’identification et l’enregistrement de ses zones de couverture, la formation des membres de la communauté dans la zone d’étude patrimoniale, la structuration des sentiers écologiques et le balisage, la coordination et la formation de l’accueil des visiteurs, l’organisation d’un atelier sur l’inventaire de l’offre touristique et la possibilité de l’écoulement des productions des zones participantes du programme.
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Citoyenneté – résultant de l’aboutissement des autres axes, celle-ci est mise en œuvre avec des initiatives visant à valoriser et à préserver le patrimoine communautaire, en menant des actions et des ateliers qui privilégient la qualité de vie de ses participants. Parmi les diverses activités figurent les sous-projets suivants : vidéo-cinéma communautaire, la vie c’est la santé, coucher de soleil culturel, actions et suivi du groupe porteur du plus bel Âge, biomaps – Association des Alcooliques anonymes / Île de Caratateua, soutien à la formation et au suivi des organisations sociales, organisation de conférences, formations. Et des projets qui visent également à établir une insertion sociale basée sur la coopération et la solidarité.
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27On observe dans la théorie des axes thématiques que la division est réalisée uniquement pour l’organisation du travail et l’interaction des professionnels car, dans la pratique, il y a une intégration totale des axes, c’est-à-dire des actions réalisées avec les communautés. Dans ce contexte, le succès de l’interaction entre théorie et pratique a permis de faire avancer les activités développées avec les communautés, et avec cela la volonté d’organiser la IVe Rencontre internationale des Écomusées et des Musées communautaires (IV Encontro Internacional de Ecomuseus e Museus Comunitários – IV EIEMC)6.
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29En 2012, la Municipalité de Belém, le SEMEC, la FUNBOSQUE, l’Écomusée de l’Amazonie, l’Association brésilienne des Écomusées et des Musées communautaires (Associação Brasileira de Ecomuseus e Museus Comunitários – ABREMC), le Centre d’Orientation et de Recherche historique (Núcleo de Orientação e Pesquisa Histórica – NOPH) et de nombreux autres partenaires ont organisé la IVe Rencontre, à Belém du Pará, du 12 au 16 juin 2012. Cet événement avait pour but de présenter, d’analyser et d’évaluer la contribution des musées communautaires, des écomusées, des musées de territoire et institutions similaires à l’enracinement des populations dans leurs espaces de vie, en vue de renforcer le sentiment d’appartenance à un lieu, à une communauté. Les activités organisées au cours de cette Rencontre ont rassemblé plus de quatre mille personnes7.
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31La IV EIEMC a mis en évidence l’échange d’expériences concrètes des participants issus de différents groupes et institutions sur la manière dont le patrimoine peut et doit constituer une plus grande ressource pour ces initiatives, notamment par la richesse de la nature, des traditions, des connaissances techniques et du cadre de vie. Cette Rencontre a mis l’accent sur la participation populaire pour la construction de projets de développement humain durable, permettant le dialogue entre les différents domaines de connaissance sur la trajectoire des musées communautaires et la transmission des questions et des actions pour l’avenir. Certains points importants ont été soulignés, tels que l’apport technique des spécialistes de la muséologie sociale; l’intérêt suscité auprès des étudiants et des professionnels de la municipalité de Belém, siège de la Rencontre ; la multiplicité des thèmes abordés; la participation d’entités communautaires venant de différentes régions du Brésil et de l’étranger. En somme, une combinaison d’éléments qui a permis de renforcer les relations et les possibilités de nouveaux travaux en commun.
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33Parmi les différents résultats positifs de cet événement, il est pertinent de souligner que le thème principal de la IV EIEMC était le projet développé par le Programme Écomusée de l’Amazonie avec les communautés de sa zone d’intervention et intitulé « Patrimoine et Formation des Acteurs du Développement local ». À partir de ce projet, il a été possible de constater que les Écomusées et Musées Communautaires principalement impliqués, les responsables, les participants, les chercheurs et les sympathisants d’initiatives brésiliennes et étrangères consolidées et/ou embryonnaires ont discuté et formalisé une réflexion sur la redéfinition du patrimoine et de son appropriation. Ceci est un thème figurant dans la Charte de Caratateua (Carta de Caratateua), où les formations requises en Culture, Environnement, Tourisme et Citoyenneté, et spécialement adoptées par l’Écomusée de l’Amazonie pour la Muséologie Communautaire et l’Écomuséologie, ont conduit à des horizons d’expériences créatives, participatives, pédagogiques et libératrices.
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35La méthodologie développée lors de la Rencontre a pris en compte quatre questions directrices. Comment les communautés comprennent-elles et utilisent-elles leur patrimoine ? De quelle manière le patrimoine peut-il être un générateur de revenus pour ces communautés ? Comment donner à une communauté les moyens d’agir pour le développement local en utilisant le patrimoine comme une ressource ? Comment rendre cette communauté gestionnaire de son patrimoine et rester autonome ? À partir de ces questions, il a été possible de percevoir la quête de réponses à travers les différents travaux présentés : tables-rondes, conférences, ateliers, présentations d’affiches scientifiques de recherche, vidéoconférences et rapports d’expériences. Des questions qui ont motivé une diversité d’œuvres évoquant la figure de l’homme en tant que protagoniste de la transformation de sa réalité. De la Rencontre, il a été possible d’extraire les potentialités, les faiblesses et les possibilités de chaque institution et communauté impliquée. Il en a été conclu que le développement de communautés durables dépend d’un changement d’attitude vis-à-vis de la réalité actuelle, avec audace, dans le sens de promouvoir la transformation et augmenter l’estime des communautés par la valorisation de leur culture, en instaurant un équilibre entre l’Homme et l’environnement.
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Écomusée de l’Amazonie : méthodologie, évaluation et localisation
Méthodologie de travail
37La méthodologie se déroule à partir des inventaires, des diagnostics participatifs et des biomaps, des ateliers expérientiels, des expositions, des réunions en personne, des recherches socio-économique et patrimoniale, la mémoire sociale, des tâches complémentaires dirigées et des activités de terrain qui visent à produire des résultats satisfaisants. Les activités théoriques et pratiques ont lieu en même temps que les réunions présentielles et les missions complémentaires. Il s’agit d’une méthodologie qui suit les orientations des axes thématiques ou interdisciplinaires : la culture, l’environnement, le tourisme communautaire et la citoyenneté. Celle-ci met l’accent sur les principes de la Muséologie Sociale : la planification et la gestion biorégionales, le concept de durabilité et le musée en tant qu’agent de développement local. Pour Thiollent (2000, p. 63), ces études sont « une recherche sociale de base empirique, conçue et réalisée en étroite association avec les actions ou les solutions aux problèmes collectifs, avec l’implication d’acteurs représentatifs de manière coopérative ou participative ». Il s’agit d’une étude sociale qui indique des résultats satisfaisants. Elle cherche à s’appuyer sur une étude bibliographique et sur la participation populaire, et de cette manière combler le fossé entre la théorie et la pratique, puisqu’il s’agit d’une recherche-action. Les espaces de l’Écomusée de l’Amazonie ont été proposés et délimités par les communautés de sa zone d’action. Les activités de formations sont également basées sur la recherche-action. Selon Engel (2000), « la recherche-action, comme on l’appelle, cherche à allier la recherche à l’action ou à la pratique, c’est-à-dire qu’elle développe la connaissance et la compréhension dans le cadre de la pratique ».
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Évaluation en cours
39Les méthodes intègrent des instruments particuliers qui peuvent être utilisés en tant qu’évaluation continue ou en tant que journaux d’activités qui incluent des éléments qualitatifs pertinents et différenciés, tels que les témoignages, les réunions, les rapports d’expériences, autrement dit la vie quotidienne des communautés. La question quantitative sera exprimée par des chiffres et des enquêtes statistiques collectés lors des visites techniques et des recherches effectuées. En ce sens, les populations impliquées dans le processus contribuent à l’acquisition d’une nouvelle posture face à des situations susceptibles de modifier leur environnement socioculturel.
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41L’année 2013 a représenté, pour l’équipe technique de l’Écomusée de l’Amazonie et les communautés, la réalisation de diverses actions, qui ont contribué de manière significative à l’amélioration de l’estime de soi, de la génération de revenus et de la vie locale comme suit.
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Localisation de l’Écomusée
43L’Écomusée de l’Amazonie est situé dans la municipalité de Belém, dans l’État du Pará, dans une zone continentale et insulaire de la Région Métropolitaine. Celle-ci est constituée de treize noyaux communautaires répartis dans quatre microrégions, comme suit : le District d’Icoaraci (Cruzeiro et Vicentinos); l’Île de Caratateua (quartiers de São João do Outeiro, Fama, Tucumaeira, Curuperé et Nova República); l’Île de Cotijuba (communautés de Poção et Faveira) et l’Île de Mosqueiro (communautés de Caruaru, Castanhal do Mari-Mari et les agglomérations rurales de Paulo Fonteles et Mari Mari).
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Considérations finales
45Les actions développées par l’Écomusée de l’Amazonie au fil des ans sont devenues de plus en plus fortes, signalant notamment des résultats positifs, étant donné qu’en 2013 le musée a servi environ 9 280 personnes. Il est important de souligner que ce chiffre comprend le suivi direct d’environ 120 familles. L’objectif principal de cette démarche était de promouvoir des activités locales, c’est-à-dire des actions qui valorisent les populations des zones dans lesquelles l’Écomusée de l’Amazonie opère. Le projet « Renforcement de la Formation des Acteurs du Développement local » constitue la base pour l’organisation d’actions communes et l’acquisition d’informations qui permettront de découvrir les potentialités et les faiblesses de chaque microrégion et, de ce fait, identifier et aider à la mise en œuvre des projets nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des habitants locaux. Le projet permet, grâce à l’interrelation de l’environnement naturel, social et culturel, de former des gestionnaires, des dirigeants communautaires et d’autres citoyens intéressés, qui deviennent des diffuseurs du processus de construction collective. Il est important de souligner que les résultats positifs découlant de la mise en œuvre des actions développées dans les domaines couverts par le programme ont motivé l’organisation de la IV EIEMC (2012), lorsqu’il a été possible de revoir la contribution des services fournis par l’Écomusée de l’Amazonie aux communautés des régions desservies. Enfin, l’Écomusée de l’Amazonie, issu du Sous-système d’Éducation et de Culture pour un Développement durable qui vise à former des citoyens avec une perception de leur réalité et de leur capacité créative et professionnelle, se présente comme un stimulateur de stratégies qui respectent et préservent les caractéristiques de chaque région, qui intègrent l’homme à son environnement et qui encouragent des politiques de développement basées sur la valorisation du patrimoine local. Des mesures évidentes dans la méthodologie utilisée par l’écomusée qui amène la population impliquée à découvrir ses propres objectifs et à s’engager dans des questions sociales pertinentes pour le monde contemporain.
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Bibliographie
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Thiollent Michel, 2000 : Metodologia da pesquisa-ação [Méthodologie de la recherche-action], São Paulo, Cortez.
Notes
1 Traduction Chloé de Sousa Veiga et Ana Swartz Paredes. La version originale en portugais de cet article est parue dans un volume des Cadernos do CEOM consacré à la muséologie sociale, publié en 2014 sous la direction de Mario Chagas et Inês Gouveia. Disponible en ligne sur: https://bell.unochapeco.edu.br/revistas/index.php/rcc/issue/view/168.
2 NdT : Les microrégions (microregiões) sont définies dans l’article 25 de la Constitution brésilienne de 1988 comme des regroupements de municipalités limitrophes intégrant l’organisation, la planification et l’exécution de fonctions publiques d’intérêt commun, et suivant des lois complémentaires propres à chaque État.
3 Projet de décret du Sous-système pour le Développement durable n° 29.205/96- PMB, chapitre II, de l’objectif, art. 4.
4 Le projet Olhos d’Água a été élaboré en 1973 sous la coordination du professeur Laïs Aderne pour le village de Santo Antônio de Olhos d’Água, dans la municipalité d’Alexânia (État de Goiás), à proximité du District fédéral de Brasília. Ce projet pilote a donné lieu à la proposition de l’Écomusée du Cerrado (Ecomuseu do Cerrado) car, par sa mise en œuvre, il a sauvé l’autosuffisance de la région, ainsi que des éléments d’écologie humaine, environnementale et sociale.
5 Spécialiste en gestion de projets et développement local, action communautaire, régénération urbaine, revitalisation rurale et développement durable. Président d’honneur de l’Écomusée de la Communauté Le Creusot - Montceau-les-Mines, France, et membre fondateur du Mouvement international pour une Nouvelle Muséologie (MINOM).
6 L’Écomusée de l’Amazonie s’est proposé d’accueillir cet événement et a été choisi du fait des travaux qu’il a développé, au long des dernières années, au bénéfice des communautés de sa zone d’opération.
7 Ce chiffre comprend les participants officiellement inscrits à la IV EIEMC ; les participants aux tables rondes et aux ateliers, les artisans, les étudiants et les participants aux Foires de production, aux expositions, aux manifestations culturelles et aux travaux de terrain dans l’Île de Mosqueiro.