Les Cahiers de muséologie

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Émeline Cahay & Léanna Michel

« L’art autrement » au Musée Mudia de Redu ?

(Numéro 1 — Carnets de visite)
Compte-rendu
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Introduction

1Ouvert depuis 2018, le Musée Didactique d’Art (Mudia) est un musée privé dédié à l’histoire de l’art. Situé à Redu, en Belgique, cet espace se veut très accessible pour les enfants et les personnes pour qui l’art est un domaine méconnu. Entre dispositifs interactifs, œuvres authentiques provenant de la collection privée du créateur du musée et reproductions d’artefacts célèbres, le site base son concept sur un apprentissage ludique et interactif. Le présent carnet de visite se propose donc de partir à la découverte de cet établissement afin de déterminer s’il tient effectivement sa promesse de faire découvrir à ses visiteurs « L’art autrement » comme l’annonce son slogan. Les informations contenues dans cet article ont été rédigées essentiellement sur la base d’observations menées lors de trois visites du musée : mai 2019, novembre 2019 et février 2020. Lors de nos différentes venues, nous avons porté attention non seulement à la qualité de la muséographie et des conditions de conservation des œuvres, mais également à l’accessibilité du Mudia envers ses différents publics possibles (néophytes en histoire de l’art, enfants, PMR, etc.) puisque le lieu se présente comme un espace accueillant pour toutes et tous. Partons désormais à la découverte du Mudia : d’abord, nous passerons en revue l’histoire du musée, suivie par le contenu et l’organisation des lieux ; puis, nous enchaînerons avec des réflexions sur le mélange entre œuvres originales et reproductions au sein du parcours ; enfin, nous passerons à la conclusion relative à ces éléments.

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1. Historique du Mudia

3Si le musée a officiellement ouvert ses portes le 10 septembre 2018, le projet en lui-même mûrissait depuis près de dix ans dans l’esprit des créateurs du lieu : l’ex-cadre-dirigeant spécialisé en marketing, Eric Noulet, et son épouse, Marie-Thérèse Noulet (Hel Guedj 2018 ; Padigreaux 2020). Ce couple amateur d’art caressait le rêve de créer un musée dans lequel les visiteurs ne s’ennuieraient pas et qui pourrait créer de l’intérêt pour l’art chez un large public, aussi bien pour les connaisseurs que les non-connaisseurs (Mudia 2018 ; Huon 2018 ; Sonon s. d. D). Éric Noulet explique à ce sujet que l’idée du Mudia est née de leur impression que :

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« [les musées] sont élitistes, ils ne sont pas faits pour les gens ordinaires. Ceux-ci n’y vont pas car ils s’ennuient. Il faut dire que les docteurs en art qui confectionnent les panneaux didactiques éprouvent souvent le malin plaisir d’utiliser des termes sibyllins. Si vous ignorez certains termes ou tournures de phrases, vous n’apprenez rien et donc votre visite n’a pas de sens. C’est pourquoi, à Redu, avec mon épouse, nous avons pris grand soin de n’utiliser que des mots compréhensibles par tous […]. C’est pour répondre à leur attente que nous avons imaginé le Mudia. » (Sonon s. d. A)

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6C’est donc sur fonds propres que le Mudia a été créé, rejoignant ainsi la liste des musées privés présents sur le territoire belge. Déjà réputé pour être le « Village du Livre », Redu a été choisi pour devenir l’écrin du projet du couple Noulet. C’est là qu’il a acquis en 2015 un ancien presbytère du XIXe siècle (Mudia 2018 ; La Grange atelier architecture 2018 ; Sonon, s. d. B). Le projet du musée a été confié à La Grange, bureau d’architecture de Libramont.

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Figure 1 – Extérieur du musée, l’ancienne maison ainsi que le nouveau sas d’entrée, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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2. Contenu et organisation du Mudia

9En tout, le Mudia offre à la vision des visiteurs une collection de plus de 300 œuvres parcourant 46 courants et mouvements artistiques depuis l’Art gothique et la Renaissance jusqu’à nos jours. L’ensemble est réparti sur 20 salles couvrant au total quatre niveaux sur une superficie de 1000 mètres carrés (Mudia 2018) (fig. 2).

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Figure 2 – Plan du musée Mudia à Redu, 5 novembre 2019. Photo : Émeline Cahay.

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12Parmi les originaux à admirer, citons, à titre non exhaustif, des œuvres de René Magritte, Félicien Rops, Pablo Picasso ou encore Andy Warhol. Cependant, elles ne constituent pas les seuls atouts de ce musée : en plus de sa collection assez riche et diversifiée, la grande originalité de sa scénographie réside dans sa soixantaine d’activités ludiques et interactives. L’ensemble de ces dispositifs interactifs a été coordonné, entre autres, par Xavier Wielemans, développeur indépendant ayant déjà travaillé sur des dispositifs muséaux, notamment pour les Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles (Mudia 2018). Précisons également que l’ensemble du parcours a été pensé par Eric Noulet et Christophe Gaeta, scénographe d’expérience qui a notamment travaillé pour la Cité Miroir à Liège (Mudia 2018 ; Sonon s. d. A et E).

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14La première salle du musée plonge les visiteurs dans l’Art gothique et la Renaissance. D’emblée, la première chose qui attire le regard est l’imposant dispositif interactif présentant une reproduction de la fresque Adam et ève chassés de l’éden par Masaccio, Masolino et Lippi conservée dans la chapelle Brancacci à Florence (fig. 3). Les visiteurs peuvent sélectionner sur un écran des parties spécifiques de l’œuvre et en recevoir des explications. Entre autres, les visiteurs ont également la possibilité de contempler dans cette salle l’Adoration des Mages sous la neige de Pieter Brueghel le Jeune.

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Figure 3 – Dispositif interactif de la fresque Adam et ève chassés de l’éden par Masaccio, Masolino et Lippi de la chapelle Brancacci à Florence, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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17En quittant cette première salle, les visiteurs traversent un petit couloir dans lequel ils peuvent apercevoir, derrière une vitrine, une série de terres cuites baroques datant de la seconde moitié du XVIIe siècle. La visite se poursuit ensuite par la seconde salle, dédiée au Caravagisme. Celle-ci présente notamment une Madeleine pénitente originale de la première femme artiste peintre connue, Artemisia Gentileschi, ainsi qu’un film consacré à la vie et à l’œuvre de l’artiste. La salle suivante est vouée à la nature morte et à la peinture de genre. Enfin, la dernière pièce du niveau zéro initie les visiteurs au Rococo, au Classicisme et au Néoclassicisme (fig. 4).

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Figure 4 – Salle dédiée au Rococo, au Classicisme et au Néoclassicisme dans le musée Mudia, 24 février 2020. Photographie : Léanna Michel.

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20Pour poursuivre la visite, les visiteurs doivent ensuite emprunter les escaliers ou l’ascenseur afin de se rendre au niveau 1 ; la première salle de l’étage aborde le Romantisme et le Réalisme social, avec notamment Honoré Daumier et une activité autour d’une vingtaine de petites sculptures réalisées par l’artiste et caricaturant des personnalités de son époque ; la salle suivante emmène les visiteurs à la découverte du Symbolisme et de l’Art nouveau, avec comme œuvre-phare de cette partie un vitrail original réalisé par Henri Privat-Livemont (fig. 5).

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Figure 5 – Salle dédiée à l’Art nouveau, avec le vitrail d’Henri Privat-Livemont au Mudia, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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23Après la salle Art Nouveau, les visiteurs ont l’occasion de découvrir l’une des grandes attractions du Mudia : une version interactive du triptyque La tentation de saint Antoine de Jérôme Bosch (fig. 6). Celle-ci est l’une des activités réalisées par Xavier Wielemans, ses autres réalisations pour le Mudia étant la « machine à sous » des œuvres d’Art les plus chères vendues aux enchères, ainsi que les versions interactives des tableaux Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte de Georges Seurat et Matisse dans l’atelier de Manguin d’Albert Marquet (Mudia 2018 ; Sonon s. d. C). En touchant divers endroits du triptyque, la scène s’anime sous les yeux des visiteurs ; enfin, la dernière salle du niveau 1 emmène les visiteurs à la rencontre des Impressionnistes et Postimpressionnistes.

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Figure 6 – Version interactive du triptyque La tentation de Saint Antoine de Jérôme Bosch au Mudia, 5 novembre 2019. Photo : Émeline Cahay.

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Figure 7 – Version interactive du tableau Matisse dans l’atelier de Manguin d’Albert Marquet au Mudia, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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27À l’étage supérieur, les visiteurs peuvent tout d’abord observer un jeu-machine à sous les initiant aux prix de vente de plusieurs œuvres célèbres, avant de passer à la première salle du niveau 2, consacrée à l’École de Pont-Aven et au Fauvisme. En plus des œuvres originales de Kees Van Dongen notamment, les visiteurs peuvent exécuter des mouvements de danse classique afin d’animer le tableau Matisse dans l’atelier de Manguin d’Albert Marquet (fig. 7).

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29Ils passent ensuite dans la seconde salle, consacrée au Cubisme et dans laquelle ils peuvent apprécier, entre autres, des œuvres de Pablo Picasso ; les visiteurs découvrent également des artefacts de la première école de Paris et de l’Art abstrait, avec par exemple Vassily Kandinsky. Enfin, la dernière salle de ce niveau est consacrée au mouvement Dada, au Surréalisme (fig. 8) et à la question de l’Art dégénéré selon Adolph Hitler. Une fois les œuvres admirées et les panneaux lus, il est désormais temps pour les visiteurs de prendre l’ascenseur qui les conduira au niveau -1 pour la suite et fin de leur visite.

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Figure 8 – Une partie de la collection surréaliste du Mudia, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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32Une fois arrivé au dernier niveau, le parcours se poursuit avec une salle dédiée à l’Art déco, à l’abstraction lyrique et aux courants plus régionaux que sont Nervia et le Naturalisme ardennais. Après la traversée d’un couloir dédié à l’artiste anversois Panamarenko, à l’Art brut, à CoBrA et au Pop Art, la visite se poursuit par la (re)découverte de la Nouvelle figuration, de la Nouvelle subjectivité et de l’Art conceptuel.

33Notons par ailleurs que les panneaux sur l’Art conceptuel – mais également tous les panneaux du musée, de manière générale – sont particulièrement clairs et bien expliqués, d’autant plus que cette forme d’art pose parfois quelques problèmes aux personnes non-spécialisées dans le domaine de l’histoire de l’art. En effet, suivre un parcours dans un musée d’art moderne ou contemporain sans posséder les connaissances historiques et les clés de décodage de ces arts peut amener des visiteurs à se décourager et à décrocher de leur visite. C’est justement afin de permettre aux visiteurs d’acquérir des connaissances de base, et donc d’éviter ce décrochage, que l’équipe du musée a pris soin de rédiger des panneaux compréhensibles par toutes et tous, et résumant les caractéristiques essentielles des différents courants et mouvements artistiques en des termes simples. À titre d’exemple, voici le texte du panneau sur l’Art conceptuel, que nous évoquions plus haut : 

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« Tout au long du XXe siècle, les artistes repoussent les limites de l’art de plus en plus loin. Du coup, tout le monde se pose cette question cruciale : c’est quoi, au fond, l’art ?

Une œuvre d’art ne doit plus nécessairement être belle, ni expressive, ni témoigner d’une maîtrise technique, ni même proposer une nouvelle manière de voir les choses… Pourrait-elle n’être plus qu’une idée, un concept ?

Eh bien oui ! Et tant qu’à faire, autant que l’artiste n’y fasse que le strict minimum. Non pas par paresse, mais pour que sa personnalité et ses émotions s’effacent de l’œuvre d’art ».

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36Bien que ces explications puissent paraitre trop simplistes et lacunaires pour des connaisseurs, leur clarté a néanmoins le mérite de permettre aux individus pour qui l’art est un monde inconnu de découvrir les courants et mouvements les plus difficiles à appréhender sans se sentir incultes et mis de côté. Pour avoir mené nos visites avec des proches sans connaissances approfondies en histoire de l’art, et pour avoir observé les familles avec enfants présentes sur place, nous pouvons avancer que cette simplification des notions s’avère être efficace. À noter également que tous les panneaux sont accompagnés de repères chronologiques pour une meilleure compréhension du parcours.

37Avant d’achever la visite du musée par deux parties dédiées respectivement à la bande-dessinée (fig. 9) et à la photographie, petits et grands ont le loisir de prendre place dans une petite salle de cinéma confortable afin d’assister à la projection du Fleuve des Arts (fig. 10), film d’animation d’une dizaine de minutes créé exclusivement pour le musée et réalisé par le studio français AmaK (Mudia 2018 ; Studio Amak 2018 ; Sonon s. d. A).

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Figure 9 – Une partie de la collection bande-dessinée du Mudia, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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Figure10 – Salle de projection du film d’animation Le Fleuve des ArtsduMudia, 24 février 2020. Photo : Léanna Michel.

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41À la fin du parcours, les visiteurs ont l’occasion de prendre place dans un Photomaton qui transformera leur portrait en œuvres d’art en y appliquant des sortes de filtres artistiques (par exemple pointilliste).

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3. Œuvres originales et reproductions au sein du parcours

43Nous l’évoquions lors de la description du contenu du Mudia, le musée expose des reproductions en plus des œuvres originales. Par « reproductions », nous entendons ici les photographies grand format d’œuvres célèbres présentes dans le musée, ainsi que les attractions interactives qui, dans une certaine mesure, constituent elles aussi des reproductions sur écran. Lors de la rédaction de cet article, le mélange entre artefacts authentiques et répliques a alors attiré notre attention sur ces questions: est-ce que les reproductions présentes au sein du parcours réduisent l’expérience des visiteurs par rapport à une œuvre originale ? Est-ce que la présence de ces reproductions vient empiéter sur la contemplation des œuvres originales ?

44La question de la reproduction des œuvres d’art et de la perte d’expérience par rapport à une œuvre originale est loin d’être nouvelle et a pu diviser les avis à travers le temps (Pageard 2011). Toutefois, dans le cas du Mudia, il nous semble que la résolution de cette question parait plus difficile qu’elle ne l’est réellement. En effet, il nous faut tout d’abord indiquer que la présence des répliques est, numériquement parlant, plutôt minime au sein du musée en comparaison des 300 œuvres originales exposées. Ce sont donc bien prioritairement les artefacts authentiques qui sont mis en valeur durant le parcours, et non pas les reproductions.

45Cependant, s’il est vrai que les reproductions sont moins nombreuses dans le parcours, elles ne sont néanmoins pas dénuées d’importance. Les reproductions se classent ici en deux catégories : les photographies grand format, et les dispositifs interactifs et ludiques. Si elles sont différentes dans leur nature, leurs fonctions sont en réalité identiques : illustrer ce parcours didactique en présentant des œuvres emblématiques de certains courants et mouvements. Pour certaines œuvres, il serait pratiquement impossible de les présenter sur place de par leur valeur et leur appartenance à d’autres musées. C’est le cas, par exemple, pour la reproduction de La Mort de Marat de l’artiste néoclassique Jacques-Louis David (fig. 4) situé au Musée Oldmasters de Bruxelles. Le tableau constitue une œuvre emblématique du Néoclassicisme, et sa présence remplit une fonction didactique : celle d’apprendre l’histoire de l’art aux visiteurs. À défaut de pouvoir exposer les tableaux authentiques sur place, l’utilisation des répliques semble être un bon compromis.

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47Un second point important découle de cette fonction didactique : puisque les reproductions, couplées aux textes des panneaux, servent à appréhender facilement l’histoire de l’art, elles mettent également indirectement en valeur les 300 œuvres originales offertes à la vision des visiteurs puisque ceux-ci pourront mieux les apprécier s’ils possèdent les connaissances nécessaires pour les décoder – et cela en particulier pour les mouvements et courants plus difficiles à appréhender. Si la fonction didactique des reproductions est importante, ce sont donc bien les œuvres authentiques qui se situent au cœur du Mudia. D’ailleurs, cela explique peut-être pourquoi le parcours muséal débute avec le Moyen-âge et la Renaissance, mais semble omettre volontairement les arts de la Préhistoire et de l’Antiquité : parce que le musée ne possède pas des pièces de ces époques et aurait donc sans doute été obligé de n’exposer que des reproductions, sans aucune œuvre authentique, s’il désirait présenter ces périodes.

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49Enfin, les installations interactives remplissent également la fonction didactique explicitée ci-dessus, en plus de présenter un incontestable intérêt ludique. Non seulement elles amusent petits et grands mais elles permettent également de découvrir les œuvres sous un jour nouveau. C’est le cas pour la version interactive du triptyque La tentation de saint Antoine de Jérôme Bosch (fig. 6). Véritables atouts dans le parcours du Mudia, ces installations accroissent sans aucun doute l’intérêt de la visite. De plus, leur nombre acceptable et l’organisation des salles permettent de ne pas incommoder les visiteurs moins réceptifs à ce genre de dispositifs et qui préfèrent contempler les œuvres originales de la collection. 

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51Bien entendu, d’aucuns renchériront que jamais une réplique ne remplacera une œuvre originale. S’il est incontestable que de nombreux aspects d’une œuvre d’art ne peuvent être appréhendés avec une reproduction (texture, dimensions exactes, cadre, authenticité, etc.), le parcours mis en place par le Mudia qui nous semble avoir trouvé un bon équilibre entre reproduction et authenticité puisque d’une part, il permet de mettre en valeur les œuvres originales et d’une autre part, cette muséographie semble remplir les missions didactiques et ludiques du Mudia.

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Conclusion

53Dès notre première visite, nous avons pu constater que le Mudia tenait bel et bien sa promesse de faire découvrir à ses visiteurs « l’art autrement ». Cette constatation n’a fait que se confirmer au fil de nos retours à Redu. Pour avoir effectué nos parcours avec des proches non-initiés à l’histoire des arts, et pour avoir observé dans le musée plusieurs enfants, nous pouvons confirmer que le travail de vulgarisation accompli par le Mudia est une belle réussite. Les lieux sont accueillants, ouverts aussi bien aux enfants qu’aux personnes à mobilité réduite ou aux non-francophones, et les attractions interactives et ludiques agrémentent parfaitement la visite sans devenir trop envahissantes. La présence de reproductions, en plus de remplir une fonction didactique, met en valeur les œuvres originales. La réhabilitation de cet ancien presbytère en lieu muséal a, selon nous, été bien réalisée : les anciennes petites salles ont été correctement aménagées afin de garantir non seulement un parcours fluide, mais également des conditions favorables de conservation des œuvres. Sa généreuse collection est par ailleurs correctement mise en valeur par des équipements muséographiques de qualité, garantissant ainsi de bonnes conditions de monstration en plus de la qualité de préservation.

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55Nous n’avons trouvé que peu de défauts au Mudia. Un seul point se révèle quelque peu à double tranchant : en prenant place au cœur d’un paysage rural très agréable, le musée se retrouve malheureusement difficile d’accès. À défaut d’être équipés d’un véhicule motorisé, les visiteurs devront donc s’armer de patience s’ils désirent s’y rendre en bus.

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57En résumé, nous ne pouvons que vous conseiller de visiter le Mudia afin d’admirer sa collection riche de plus de 300 œuvres scénarisées en un parcours ludique et original. De plus, le musée réorganisera sans doute des événements une fois la crise sanitaire de la Covid-19 apaisée, ce qui dynamisera d’autant plus cet espace de qualité. De quoi passer une agréable visite pour (re)découvrir les grands noms de l’histoire des arts, que vous soyez spécialiste ou néophyte en la matière.

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Bibliographie

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Pageard, Camille, 2011 : Utilisation et fonction de la reproduction photographique d’œuvres d’art dans les écrits sur l’art d’André Malraux : formes et représentations de l’histoire de l’art,  thèse de doctorat en Histoire et Critique des Arts, Université Rennes 2 et Université Européenne de Bretagne.

 

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Visiteurs anonymes, 5 novembre 2019 : conversation orale et spontanée menée par Cahay Émeline, non enregistrée, Musée Mudia de Redu.

 

Visiteurs anonymes, 24 février 2020 : conversation orale et spontanée menée par Cahay Émeline et Michel Léanna, non enregistrée, Musée Mudia de Redu.

Pour citer cet article

Émeline Cahay & Léanna Michel, «« L’art autrement » au Musée Mudia de Redu ?», Les Cahiers de muséologie [En ligne], Numéro 1, Carnets de visite, 138-150 URL : https://popups.uliege.be/2406-7202/index.php?id=896.

A propos de : Émeline Cahay

Émeline Cahay est étudiante en Master II Communication à finalité médiation culturelle et relation aux publics à l’Université de Liège. Son mémoire porte sur l’impact des écrans interactifs sur le travail des médiateurs culturels. Elle a réalisé son stage et animé un stage d’été pour enfants à l’Espace Muséal d’Andenne.

A propos de : Léanna Michel

Léanna Michel est étudiante en Master II à l’Université de Liège en Histoire de l’Art et Archéologie. Elle est auxiliaire de recherche au Liège Game Lab et rédige son mémoire sur les pratiques artistiques en lien avec le jeu vidéo sur le territoire belge.