Historique et évolution

En 1981, le Service d’Éthologie et de Psychologie animale de l'Institut de Zoologie de l'Université de Liège a commencé l'édition d'une revue trimestrielle consacrée à l'étude, à la protection et à la conservation de la vie sauvage, à la gestion et au contrôle des ressources et des productions animales. Dans sa version initiale (ISSN : 0770-3767), elle s'intitulait : Cahiers d’éthologie appliquée.

Les Cahiers se définissaient comme un outil à l'usage de tous ceux - zoologues, psychologues, sociologues, zootechniciens, vétérinaires, gestionnaires de parcs nationaux et réserves, éleveurs et pisciculteurs - susceptibles d'utiliser l'éthologie dans la pratique professionnelle. Ils se voulaient un lien entre chercheurs, praticiens et amateurs, un lieu de rencontre ouvert à toutes les sensibilités vis-à-vis de l'animal sauvage ou domestique, libre ou captif, protégé ou contrôlé, menacé ou produit, un creuset où s'affrontent et se fécondent opinions et travaux au carrefour de l'écologie et de l'éthologie, de la zoologie et de la zootechnie, de la protection et de la production, des sciences naturelles, économiques et humaines, des sciences pures, fondamentales et appliquées.

Le premier numéro présentait ainsi un éventail d'articles illustrant ces différents thèmes : une recherche appliquée sur les dortoirs urbains des étourneaux sansonnets, un bilan de recherche sur la gestion des populations piscicoles d'une grosse rivière de la zone à barbeau, un plan de gestion des zones sensibles du parc national de l'Akagera, une synthèse des vues nouvelles sur l'éthique de nos rapports avec les animaux.

Pour aborder leur deuxième lustre, les Cahiers s'étaient dotés en 1986 d'un Comité de Patronage international et d'un Comité de Lecture, élargissant ainsi leur assise et leur audience. Au moment d'aborder une nouvelle décennie en 1991, la revue a changé de nom : elle est devenue, tout simplement, Cahiers d’éthologie, appellation consacrée par l'usage, et qui correspondait mieux au fond. Trop souvent en effet, le terme « appliquée » avait été ressenti comme un repli utilitariste, alors que nous voulions être à l'articulation de la recherche fondamentale et de ses utilisateurs, en ce compris la réflexion.

Après que l'éthologie se soit révélée être une approche qui a revitalisé l'écologie et la conservation, ce à quoi nous avions accordé la priorité pendant notre première décennie, il devint évident qu'un domaine où elle connaissait un succès « étonnant » était celui des sciences humaines : psychiatres, psychologues, pédagogues, philosophes, sociologues s'y réfèraient, s'en inspiraient et lui réclamaient des modèles... ou la rejettaient ! L'animal n’était donc plus seulement un objet d'étude, d'utilisation ou de conservation, mais aussi un sujet de réflexion, sur sa nature, et sur la nôtre. Cela devait conduire à une réflexion sur l'éthologie elle-même.

Les " Cahiers " se voulaient donc une revue d'éthologie fondamentale et appliquée, animale et humaine.

En ces matières, il convenait en effet d'être spécialement vigilant, à un moment où se multipliaient de nouveau des interprétations douteuses et des argumentations fallacieuses sur les enseignements de l'écologie et de l'éthologie, de la part de personnes se situant en dehors du circuit professionnel et échappant de ce fait au devoir de réserve et à la critique par les pairs.

Une information juste sur les faits et critique sur les extrapolations devait circuler des spécialistes vers les utilisateurs. Ce fut là un nouveau défi pour les Cahiers d’Éthologie.

Aux fascicules traditionnels à caractère naturaliste, aux bilans de recherche, se sont ajoutés des textes de conférences, des essais, cherchant à montrer ce que l'éthologie, comme outil méthodologique et de réflexion, pouvait apporter à la compréhension de l'origine, du développement, du fonctionnement de l'animal humain.

Le français est resté la langue des Cahiers d’Éthologie. Leur engagement scientifique et déontologique se doublait en effet d'un engagement pour la défense et l'illustration de notre langue comme instrument de conception et de diffusion de la pensée et de l'action. Toutefois, un résumé anglais accompagnait toujours les articles, les figures et tableaux étant également légendés en anglais.

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