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p. 251-274
Cette étude se fonde sur l’analyse de plus de 1500 épreintes de loutre récoltées dans six régions de France correspondant à différents types d'habitats aquatiques. Les restes de proies ont été identifiés, la fréquence d'apparition, 1'abondance des diverses espèces ainsi que leur biomasse respective ont été déterminées. Lorsqu'elles étaient disponibles, les informations relatives à la composition et à la structure des ichtyocénoses ont été comparées avec les caractéristiques du régime alimentaire. Nos principales conclusions sont les suivantes : 1. La loutre est principalement piscivore mais d'autres proies aquatiques (écrevisses) ou semi-aquatiques (grenouilles, couleuvres, certains oiseaux ou mammifères) revêtent une grande importance, notamment dans les milieux oligotrophes. 2. La composition du régime est tributaire des ressources piscicoles locales. La loutre montre un comportement prédateur de type opportuniste. Son régime varie en effet très fortement d'un site à l'autre, montre des changements saisonniers ou se modifie en fonction de circonstances particulières (reproduction des poissons, des grenouilles, sécheresse...). 3. Les poissons de petite taille dominent le régime en nombre et aucune sélection de la taille des proies n'a pu être mise en évidence, du moins pour les anguilles et les cyprinidés. En ce qui concerne la truite, la loutre semble préférer des individus de taille moyenne. 4. La proportion de certaines espèces est plus faible dans le régime que dans le milieu de chasse. Il s'agit des poissons plus pélagiques (ablette, sandre, brèmes), rhéophiles (chevaine, vandoise) ou vivant en bancs (gardon, vairon). Les poissons benthiques (chabot, anguille, tanche, goujon, barbeau) ou vivant dans la végétation des berges (brochet, rotengle) sont, en revanche, plus fréquents au menu.
More than 1500 otter spraint samples have been collected in different aquatic habitats throughout the present geographic range of the otter in France. Prey remains were identified, the relative occurrence and abundance of each species was assessed and the biomass of each individual prey estimated. When available, data about the fish communities (size frequency-distributions, relative abundance) were compared with the diet of the mustelid. The main conclusions of the study are as follows : 1. The otter is mainly piscivorous but some other aquatic (crayfish) or semiaquatic preys (frogs, Natrix-snakes, some birds and mammals) are of major dietary importance in oligotrophic habitats. 2. The composition of the diet is determined by the local fish resources. The otter is an opportunistic predator, its diet varying greatly from one place to another. The diet can also change depending upon the season or upon some special circumstances such as frog or fish reproduction or strong prey community changes. 3. Small fish are dominant in the diet. No size selection has been evidenced at least in the eel and in the cyprinid fishes. As far as the trout is concerned, it seems that the otter consumes preferably medium sized individuals. 4. The proportion of some prey species is lower in the diet than in the habitat. These are the more pelagic (bleak, sander, breams), rheophilic (dace, chub) or group-living species (minnow, roach). Bottom- (bullhead, eel, tench, gudgeon, barbel) or plant-living (rudd, pike) species are more frequent.
Contribution du Groupe «Loutre» de la Société française pour l'étude et la protection des mammifères.
Roland M. Libois, « Régime et tactique alimentaires de la loutre (Lutra Lutra) en France : synthèse », Cahiers d'éthologie, 15 (2-3-4) | 1995, 251-274.
Roland M. Libois, « Régime et tactique alimentaires de la loutre (Lutra Lutra) en France : synthèse », Cahiers d'éthologie [Online], 15 (2-3-4) | 1995, Online since 18 March 2024, connection on 24 November 2024. URL : http://popups.uliege.be/2984-0317/index.php?id=1909
Institut de Zoologie, Université de Liège