Penser la stratégie de protection de l’enfant : conjuguer avec l’invariable phénomène d’inertie socioculturelle
Résumé
Penser la stratégie de protection de l’enfant suppose l’intégration interdisciplinaire d’un maximum de savoirs utiles (médecine, droit, anthropologie, socioéconomie, histoire, etc.). La sociologie de l’inertie socioculturelle des traditions du rapport à l’enfant, mais aussi du rapport au savoir occidental, permet de mieux comprendre : • la constance des lois du silence autour de l’enfant sexuellement abusé et les tolérances sociales courantes qui amenuisent la portée des lois criminelles;
• la résilience élevée de certains enfants africains et l’impact psycho-affectif d’adhésion clinique que provoque une autorité d’intervention dûment structurée;
• lors d’une importation d’une stratégie de protection d’un lieu à l’autre, l’effet « d’oubli » du nécessaire espace d’adaptation culturelle au contexte local que provoque la survivance des prétentions universalistes dépassées du savoir occidental.
Bien que présentée par une seule personne agissant comme directrice de laboratoire, la communication s’appuie sur plusieurs recherches de terrain, dont celles de deux thèses de doctorat réalisées sous sa supervision en 2019, l’une auprès d’enfants soldats en Côte d’Ivoire et l’autre auprès d’écoliers en Iran —d’où la présence de Grâce Desbiens et de Fateme Bostani comme légitimes co-auteures.