Résumé

Dans le cadre de ce congrès, je souhaiterais me pencher sur les barrières que rencontrent les femmes victimes de violences sexuelles pour accéder aux soins de santé à Goma, en République Démocratique du Congo. Bien que de nombreuses études abordent la question des violences sexuelles au Nord-Kivu (Peterman et al., 2011 ; Maertens de Noordhout, 2013 ; Moufflet, 2008), aucune ne s’attarde sur la question de leur accès aux soins. Aussi, c’est en tant que membre d’une ONG universitaire œuvrant dans le domaine de la santé dans cette province que nous avons été confrontés à cette lacune dans la littérature scientifique. C’est avec l’objectif de mettre en place des actions pour améliorer l’accessibilité aux soins que nous avons mené une étude qualitative à ce sujet, de février à mai 2018. Nous avons interrogé des usagers au sein de la « population générale », des prestataires de soins et des femmes victimes de violences sexuelles via des associations locales. Nous avons également observé 6 ateliers de réflexion sur les violences liées au genre au sein d’hôpitaux et de centres de santé. Les résultats de notre étude révèlent qu’au sein des structures de santé, les professionnels tiennent un discours moralisateur à leurs patientes sous forme de « conseils ». De plus, certains soignants culpabilisent les victimes voire mettent en doute leur parole. Enfin, les structures sont rarement aménagées pour garantir la confidentialité et l’importance du secret professionnel ne semble pas toujours être bien appréhendée.

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