Résumé

Si l’anomie que provoque tout conflit armé est indéniable et constitue le point commun de situations diverses, les ressorts locaux des violences sexuelles perpétrées à l’encontre des enfants requièrent un éclairage anthropologique pour être compris dans toutes leurs dimensions.

Ainsi, trois questions seront posées : la première concerne la catégorie d’enfant dont l’acception onusienne (Suremain & Bonnet 2014) s’articule à des acceptions locales ; la deuxième porte sur la notion d’enfant victime (Evers, Notermans & Van Ommering 2011) qui mérite d’être interrogée par rapport aux personnes qu’elle désigne et à son pendant, l’agency (Pache Uber & Ossipow 2012). La troisième a trait à la notion de violence sexuelle qui doit être contextualisée et abordée en articulant plusieurs points de vue.

A partir du cas de la RDC, il s’agira de montrer en quoi les enfants sont au carrefour d’enjeux politiques, économiques, religieux, sociaux et symboliques qui les placent au cœur du conflit. Pour ce faire, une typologie sera proposée comme point de départ de la réflexion. Elle permettra d’identifier trois figures d’enfants victimes de violence sexuelle dans les conflits en prenant en compte le genre : ceux qui l’exercent, ceux qui la subissent et ceux qui en sont issus (Child Soldiers International, 2017). Dans un second temps, on montrera en quoi les frontières entre ces trois figures sont poreuses (War Child, 2018). Des exemples seront mobilisés qui aborderont la situation vécue (violence subie, rapports avec la famille, religion, perspectives d’avenir, etc.) ainsi que les conflits et les contradictions à l’œuvre.

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