La notion de la dignité humaine face aux violences contre les femmes et leurs implications sur l’identité collective
Résumé
Notre communication cherche à questionner la place des femmes dans les grands débats sur la dignité humaine. Tout en nous inscrivant dans une large littérature consacrée au viol, tel qu’il est utilisé comme arme de guerre pendant les conflits, et la mobilisation, aussi bien des organisations nationales qu’internationales, sur le sort des victimes (Mouflet, 2008 ; Josse, 2007), notre proposition entend dépasser les études consacrées à ces victimes en tant que femmes, afin de mettre en évidence l’être humain de sexe féminin comme sujet des droits humains et dont l’humanité mérite considération et protection (Reboul, 1970 ; Fierens, 2002). Par ailleurs, mettre l’accent sur la situation de l’individu, tout genre confondu, lorsque celui-ci est la cible des violences, permet d’interroger l’avenir de la société à laquelle ce dernier appartient. Nous allons donc contribuer à la littérature sur les identités individuelle et collective, qui cherche à montrer l’importance de l’individu pour le bien du groupe et vice-versa (Dorais, 2004), ainsi que celle inspirée des thèses d’Hannah Arendt sur le monde commun et la responsabilité collective à assurer à chacun une vie véritablement humaine (Théry, 1995). En nous appuyant sur différents rapports, accablant, sur les viols des femmes en Republique démocratique du Congo (ONU, 2011), nous allons interroger l’essence même de l’identité collective congolaise dès lors qu’une partie de ses membres, à savoir, les femmes, sont laissées pour compte, à la merci de leurs bourreaux.