ya que 05 febrero 2011 :
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Kheïra Bahi, Mohamed Djamel Miara & Seghir Hadjadj-Aoul

Approche diachronique de la flore des bassins fermés halomorphes de la région d’Oran (N-O Algérie)
Diachronic analysis of the flora of the halomorphic closed basins in the region of Oran (N-W Algeria)

(Volume 89 - Année 2020 — Articles)
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Résumé

Cette étude est une approche diachronique d’étude de la flore et de la végétation des zones humides de la région d’Oran.

Son but est de proposer une liste actualisée de la flore présente au niveau des ceintures des cinq bassins fermés d’Oran (la grande sebkha d’Oran, dayat Morsli, Oum El-Ghelaz, le lac Télamine et les salines d’Arzew). Cela nous permettra de d’identifier les changements que cette flore a subi et d'apprécier par conséquent la dynamique de la végétation locale à la lumière des conditions écologiques et anthropiques.

Nous avons réalisé 60 relevés phytoécologiques suivant un échantillonnage stratifié. Les espèces récoltées ont été identifiées et leurs noms actualisés ce qui a permis de dresser une liste actualisée de la flore régionale. Cette liste a été comparée à une autre liste plus ancienne datant de 50 ans.

La liste des taxons comporte 175 espèces relevant de 127 genres et de 39 familles. Le type biologique est dominé par des thérophytes de chorologie méditerranéenne. L’analyse diachronique des taxons retrouvés rapporte la présence de 80 espèces figurant dans les deux listes et la présence de 94 espèces (55%) nouvelles.

Le nombre d’espèces tolérantes au sel reste relativement limité. Les ceintures de végétations étudiées connaissent une anthropisation importante due principalement au pâturage. La composition floristique a pu être également affectée par le changement climatique.

Mots-clés : végétation, zone humide, Halophytes, inventaire, évaluation, biodiversité, Oran

Abstract

This study is a diachronic approach of the flora and vegetation of wetlands in the Oran region.

This study aim to provide an updated list of the flora present at the level of the belts of the five closed basins of Oran (the great sebkha of Oran, dayat Morsli, Oum El-Ghelaz, Telamine Lake and the saltworks of Arzew). This will allow us to identify the changes that this flora has undergone and consequently to appreciate the dynamics of the local vegetation in the light of ecological and anthropogenic conditions.

We carried out 60 phytoecological surveys using stratified sampling. The species collected were identified and their names updated, which made it possible to have an updated list of the regional flora. This list has been compared to another older list of 50 years old.

The list of taxa includes 175 species belonging to 127 genera and 39 families. The biological type is dominated by therophytes of Mediterranean chorology. Diachronic analysis reports the presence of 80 species appearing in the two lists as well as 94 new species (55%).

The number of salt tolerant species remains relatively limited. The belts vegetation studied undergo significant anthropization mainly due to grazing. The plant composition could also be affected by climate change.

Keywords : vegetation, wetland, Halophytes, inventory, evaluation, biodiversity, Oran

1Les zones humides méditerranéennes sont classées parmi les écosystèmes les plus riches de la planète (Médail & Quézel, 1999) et abritent ainsi une biodiversité floristique remarquable. La végétation naturelle des zones humides en générale et la flore halophile en particulier sont bien connues au Maghreb. En effet, au Maroc, la flore des zones humides est estimée à plus de 670 espèces et sous-espèces regroupées en 83 familles (Hammada et al., 2004). Seule, la flore halophile compte environ 114 espèces et sous-espèces réparties entre 20 familles (Hammada et al., 2004). En Tunisie, la flore des zones humides est évaluée à 407 espèces regroupées en 228 genres et 75 familles (Ghrabi-Gammar et al., 2009).

2En Algérie, 42 sites ont été classés Ramsar. Ils représentent une superficie de près de 3 millions d’hectares. Ces sites couvrent près de 50 % de la superficie totale estimée des zones humides en Algérie (Anonyme, 2004). Parmi les auteurs qui se sont intéressés à la flore de ces zones humides nous citerons Géhu et al. (1994) concernant l’étude phytosociologique des groupements des lacs de la région d’El Kala, De Bélair (2005) qui a proposé la « Dynamique de la végétation des mares temporaires de la Numidie orientale (nord-est Algérie) », Ghezlaoui et al. (2011) qui ont effectué une analyse des peuplements halophytes dans le chott El Gharbi (Saîda). Egalement, Koull et al. (2013) dans la région de Biskra ont présenté la flore des zones humides de la vallée de l’oued Righ (Touggourt).

3Parmi les auteurs qui se sont intéressés à la flore halophile de l’ouest algérien, Simonneau (1952) a présenté un catalogue de la flore halophile de la plaine de Mohamadia (anciennement appelée Perrégaux) comportant 486 espèces groupées en 286 genres et 77 familles. Par la suite, Quézel & Simonneau (1960) ont examiné quelques aspects de la végétation des terrains salés des plaines sub-littorales de l’Oranie orientale. Enfin, les travaux de Dubuis & Simonneau (1960) ayant porté sur les halophytes des bassins fermés du plateau d’Oran sont également à souligner. Ces deux auteurs ont proposé une liste comportant 180 espèces relevant de 136 genres et 36 familles.

4Dans ce travail, nous nous proposons de dresser une liste actualisée de la flore halophile des bassins fermés de la région d’Oran. Pour évaluer la dynamique de cette végétation halophyte, notre liste sera comparée à celle de Dubuis & Simonneau (1960). Aussi, nous tenterons de réaliser une interprétation de nos résultats en relation avec les conditions écologiques locales (climat, salinité et anthropisation) qui sont susceptible d'être à l'origine d'une éventuelle variation de la composition floristique de ces milieux.

2. Matériels et méthodes

2.1 La Région d’étude

5La région d’Oran est située au nord-ouest de l’Algérie. Elle est comprise entre 1°03’ et 0°15’ W de longitude ouest et entre 35°27 et 35°45 de latitude nord (Figure 1).  C’est une dépression qui suit l’orientation générale sud-ouest nord-est des reliefs et qui comporte cinq bassins fermés (la grande sebkha d’Oran, daya Morsli, Oum El-Ghelaz, le lac Télamine et les salines d’Arzew). Le lac Télamine et les salines d’Arzew sont situés dans une dépression appelée plateau d’Oran. Les bassins fermés d’Oran peuvent être considérés comme des témoins des formations lagunaires et lacustres caractéristiques de la topographie et l’hydrographie du Pliocène et du début de l’ère quaternaire (Thomas, 1976).

6La carte des sols de Durant (1954) indique que les zones prospectées sont couvertes par un sol de type Solontchak bordé par des sols alluviaux.

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Figure 1 : Localisation des zones humides de la région d’Oran.

8

2.2 Analyse climatique

9

10Le climat général de la région est de type méditerranéen, caractérisé par des étés secs et chauds et des hivers doux et pluvieux recevant la presque totalité des pluies. Pour mettre en évidence l’importance du changement climatique de notre région, nous présenteront une analyse des données climatiques (précipitation et température) de Seltzer (1946) pour la période de 1913-1936 qui sera comparée à celle de (1987-2012). Ces dernières données sont fournies par l’Office national de la météorologie. 

11

2.3 Relevés phytoécologiques

12Au total, 60 relevés phytoécologiques ont été envisagés à travers cette région selon un échantillonnage stratifié. Nous avons effectué nos relevés pendant les années 2012 à 2015 durant la période printanière où la phénophase est optimale pour les déterminations botaniques. Nous avons procédé à l'identification des spécimens à l’aide des flores de Quézel et Santa (1962-63), Ozenda (1977), Maire (1957), avec la flore de l’Andalousie (Blanca et al., 2009) ainsi qu’avec la flore pratique du Maroc (Fennane et al., 1999). En plus de ces flores, nous avons utilisé le travail d’Aimé & Roiron (1985) pour le genre Limonium de la région d’Oran ainsi que l’herbier du laboratoire de Botanique de l'université d'Oran. L'actualisation de la nomenclature ancienne a été réalisée à l'aide de l’index synonymique de Dobignard & Chatelain (2010-2013), ainsi des plateformes en ligne « Base de données des plantes d’Afrique » (Conservatoire et Jardin botanique de la ville de Genève, 2012) et « World Flora Online » (2020).

3. Résultats et discussion

3.1 Richesse floristique

13L'identification des taxons observés a permis de reconnaitre 175 espèces appartenant à 127 genres et 39 familles. Parmi les familles citées, quatre sont dominantes notamment les Asteraceae (31espèces, 19%), les Poaceae (28 espèces, 17%), les Amaranthaceae (14 espèces, 9%) et les Fabaceae (10 espèces, 6%) (Figure 2).

14La composante floristique de nos sites d’étude représente de 4 % de la flore totale de l’Algérie septentrionale (175/4125). Ce taux est considéré comme négligeable au vue de la superficie des sites parcourus, mais non négligeable lorsqu’on pense que ces milieux halomorphes sont le plus souvent considérés comme stériles.

3.2 Traits fonctionnels des taxons

3.2.1 Les types biologiques

15La répartition des types biologiques des espèces rencontrées est caractérisée par le schéma suivant Thérophytes ˃ Hémichryptophytes ˃ Géophytes ˃ Chaméphytes ˃ Nanophanérophytes ˃ Phanérophytes (Figure 3). Globalement, les mêmes proportions ont été observées par Aidoud (1983) dans les steppes halophiles de l'intérieur.

16La dominance des thérophytes avec une centaine d’espèces (60% de l’effectif total) dénote d'une thérophytisation avérée ce qui constitue une réelle menace pour la flore originelle de ces milieux (Miara et al., 2016).

17D’après Hammada et al (2004), cette dominance de thérophytes pourra être interprétée par le fait de la présence des habitats à immersion saisonnière qui sont plus favorables au développement de plantes annuelles à germination et croissance rapides. La plupart de ces thérophytes éphémères disparaissent aves les premières chaleurs de l’été. Nous avons remarqué également qu’en plein été la végétation de ces régions change complètement de couleur et vire au rouge et au marron (couleur observée en particulier dans les genres Arthrocnemum, Salicornia et Suaeda), et que seules les vrais halophytes résistent aux remontées des sels comme les Amaranthaceae ou les Plumbaginaceae. Aux premières pluies la couleur verte revient annonçant l’installation des thérophytes.

3.2.2 Chorologie des taxons

18Nous avons compté 108 espèces appartenant à l’ensemble méditerranéen dont 65 espèces sont typiquement méditerranéennes ainsi que 38 espèces appartenant à l’ensemble septentrional et 32 de large répartition (Figure 4). Par ailleurs, notre liste compte 5 espèces endémiques dont trois espèces de Limonium. Il s’agit de Limonium cossonianum Kuntze endémique de la sebkha et des bords de mer de l’Oranie (O1-2), L. cymuliferum (Boiss.) Sauv. & Vindt endémique de la sebkha et des terrains salés d’Oranie (O2-3), L. duriaei (de Girard) Kuntze endémique des sebkhas (lac salés occupant le fond d'une dépression) et des haut- plateaux algérois et oranais (O2, H1), Spergularia doumerguaei P. Monnier endémique du nord-ouest de l’Afrique, présente uniquement aux environs de la Sebkha d’Oran et à la Macta (O1), et Sonchus mauritanicus Boiss. & Reut. endémique d’Afrique du nord (Quézel & Santa, 1962-63). Ces espèces considérées comme endémiques de l’Algérie par ces derniers auteurs, ont vraisemblablement changé de statut chorologique. Les 3 espèces du genre Limonium : Limonium cossonianum Kuntze, L. cymuliferum (Boiss.) Sauv. & Vindt, L. duriaei (de Girard) Kuntze, ainsi que Spergularia doumerguaei P. Monnier sont actuellement considérées comme endémiques algéro-marocaines alors que Sonchus mauritanicus Boiss. & Reut. est désormais reconnu comme une endémique du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) d’après El Oualidi et al. (2012).

19En plus de l’endémisme, certaines plantes présentent également un intérêt patrimonial. Ces taxons sont protégés par la législation algérienne portée par le Décret exécutif n° 12-03 (2012) fixant la liste des espèces végétales non cultivées protégées. Tel que Limonium cossonianum Kuntze ou (L. gummiferum Dur. Kuntze), L. virgatum Willd. Kuntze, Salicornia patula Duval-Jouve et Spergularia doumerguaie P. Monnier (Journal officiel ,2012).

20Parmi les classes de fréquences des espèces proposées par Quézel et Santa (1962-63), nous avons noté certaines espèces assez communes ayant une large répartition mondiale. En Algérie leur faible présence est limitée à l’Oranie (O1-2). C’est le cas de 18 espèces présentes dans notre inventaire, notamment : Anisantha fasciculata (C. Presl) Nevski, Arenaria emarginata Brot., Beta macrocarpa Guss., Chenopodium glaucum L. Erodium ciconium (L.) L'Hér. Erodium laciniatum (Cav.) Willd, Limonium cossonianum Kuntze, L. cymuliferum (Boiss.) Sauv. & Vindt, L. sinuatum subsp. sinuatum Sauvage & Vindt., Lycium intricatum Boiss., Malva hispanica L., Mesembryanthemum cristalinum L., Phalaris paradoxa L., Salicornia patula Duval-Jouve, Sarcocornia perennis (Mill.) A.J. Scott, Senecio leucanthemifolius subsp. mauritanicus (Pomel) Gre., Silene nicaeensis All, et Suaeda maritima (L.) Dumor.

21En ce qui concerne la rareté et la vulnérabilité de certaines espèces, nous avons reconnu 11 taxons considérées comme rares en Oranie : Anisantha fasciculata (C. Presl) Nevski, Chenopodium glaucum L, Malva neglecta Wallr., Malva rotundifolia L, Limonium virgatum (Willd.) Fourr., L. duriaei (de Girard) Kuntze, L. sinuatum subsp. sinuatum Sauvage & Vindt., Salicornia patula Duval-Jouve, Scorpiurus muricatus (L.) subsp. muricatus Thell., Spergularia doumerguaei P. Monnier, Sonchus mauritanicus Boiss. & Reut.

22À celles-ci, s’ajoutent 21 espèces communes dans nos régions qui sont considérées comme rares ailleurs : Anisantha madritensis (L.) Nevski, Atriplex patula L., Atriplex prostrata DC., Beta macrocarpa Guss., Dittrichia viscosa (L.) Greuter, Oxalis pres-caprae L., Medicago polymorpha L., Rumex pulcher L., Sinapis arvensis L., Rostraria cristata (L.) Tzvelev, Salsola kali L., Sonchus mauritanicus Boiss. & Reut, Elytrigia repens (L.) Desv. ex Nevski, Limonium echioides (L.) Mill., Cynomorium coccineum L. subsp. coccineum, Trifolium tomentosum L., Silene nicaeensis All., Suaeda maritima (L.) Dumort., Sinapis arvensis L., Melilotus indicus (L.) All., Silene gallica L. (Quézel & Santa, 1962-63).

3.3 Approche diachronique

23La liste floristique des bassins fermés que nous présentons regroupe la grande Sebkha d’Oran, daya Morsli ainsi que les bassins du plateau d’Oran qui ont été étudiés auparavant par Dubuis & Simonneau (1960). La surface de notre région d’étude est beaucoup plus étendue que celle parcourue par ces derniers auteurs. Toutefois le catalogue qu’ils ont présenté comportait 180 espèces regroupées en 136 genres et 36 familles. Pour les mêmes sites, nous n’avons observé que 135 espèces, 114 genres appartenant à 39 familles.

24Afin de pouvoir effectuer cette comparaison, nous avons tenté d’actualiser la liste ancienne par le biais de l’index synonymique de Dobignard & Chatelain (2010-13). La comparaison diachronique des données floristiques rapporte que 80 espèces (45%) figurent dans les deux listes, alors que 94 espèces (55%) n’y figurent pas (Tableau 2 – voir fin de l’article)

25Certaines espèces caractéristiques de la région non pas été retrouvées lors de la réalisation des relevés en raison de la méthode d’échantillonnage non systématique. C’est le cas d’Halopeplis amplexicaulis (Vahl.) Ung.-Stern (halophyte, annuelle) observée par Dubuis & Simonneau en 1960, puis signalée par Tremblin (2000) aux salines d’Arzew ainsi que par Aboura (2011) dans les environs de Misserghin. Ce taxon a été retrouvé en quelques pieds en juillet 2018 au niveau des salines d’Arzew lors d’une recherche subjective. Par ailleurs, certaines espèces n’ont pas été retrouvées à l’image d’Ammochloa pungens (Schreb.) Boiss. et Stipa retorta Cav, ce qui pourrai être en relation avec le surpâturage très fréquent dans ces régions.

26Néanmoins, certains taxons figurant dans notre catalogue ne sont pas connus pour ces régions, à l’image de Mesembryanthemum cristallinum L., Atriplex patula L., Salsola kali L. et Chenopodium album L. Ces taxons sont en effet absents dans la liste de Dubuis & Simonneau (1960). Ces auteurs ont également cité des espèces comme Chamaerops humilis L. et Pistacia lentiscus L. qui sont présents dans notre région mais assez loin des ceintures halomorphes. D’autres espèces ont été retrouvées accidentellement comme Atriplex canescens (Pursh) Nutt. avec un seul pied observé au niveau du lac de Telamine. Par ailleurs, nous avons noté la dominance des Amaranthaceae dans la liste des taxons. En effet, des genres comme Arthrocnemum, Atriplex, Salicornia et Suaeda connaissent une très large extension au niveau de ces écosystèmes halomorphes bien que leur nombre d’espèces soit très limité par rapport aux Poaceae et aux Asteraceae.

27Cette végétation frutescente reste très spécifique de ces milieux halomorphes. En effet, la tolérance au sel est le facteur décisif qui détermine l’installation, le maintien, l’extension ou la disparition de ces espèces halophiles (Simonneau, 1952). Malgré cette adaptation, le nombre d’espèces tolérant le sel reste relativement limité.

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Figure 2 : Les familles dominantes (nombre des espèces).

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Figure 3 : Le spectre Biologique (nombre des espèces).Thérophytes (Th), Hémicryptophytes (He), Géophytes (Gé),Chaméphyte (Ch), Nanophanérophytes (NPh) Phanérophytes (Ph).

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Figure 4 : Le spectre Biogéographique (nombre des espèces) ;Ens. Méd. : Ensemble méditerranéen ; Ens. Sept. : Ensemble septentrionale ; Larg. rép. : Large répartition).

3. Analyse climatique

28La comparaison des données climatiques entre les deux périodes étudiées (1913-1938 et 1987-2012) montre une diminution des précipitations accompagnée d’une augmentation des moyennes de température pour la période plus récente par rapport à celle plus ancienne. Ainsi, la saison sèche s’étend sur cinq à six mois au lieu d’environ 4 mois auparavant. Cette analyse diachronique (Figure 5 ; Tableau 1) montre que la région d’Oran est passée du niveau bioclimatique subhumide à hiver chaud au niveau bioclimatique semi-aride à hiver tempéré. Les mêmes résultats ont été obtenus par Miara et al. (2013) dans la région de Tiaret.

Tableau 1 : Analyse du climat (ancien-récent) d’Oran.

Périodes

Tmax

(°C)

Tmin

(°C)

CPann

(mm)

Q2

Niveau

bioclimatique

Hiver

1913-1938

28,7

9,1

520

90

subhumide

inférieur

chaud

1987-2012

32,9

5,1

325,7

40,1

semi-aride

inférieur

tempéré

(Tmax : température maximale, Tmin : température minimale, CPann : Cumul de précipitations annuelles, Q2 : Quotient d’Emberger)

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Figure 5 : Climagramme d’Emberger de la région d’Oran

Image 10000000000000240000001A518003B586ACC85C.png1913-1938 Image 100000000000002400000019C240131FF80A0FB7.png1987-2012

4. Les facteurs agissant sur la biodiversité

29Parmi les facteurs qui ont certainement contribué à la variation constatée de la composition floristique de la flore halophile des zones humides d’Oran, en plus de la salinité, nous retenons deux facteurs principaux qui sont le changement climatique et l’activité humaine.

4.1 Le changement climatique

30Le climat est un paramètre important dans l’installation, du maintien ou de l’extinction des espèces. Comme le montrent les résultats obtenus suite à l’analyse climatique diachronique des données régionales, les baisses de précipitations, l’augmentation des moyennes de températures ainsi que la durée de saison sèche dans la région d’Oran, qui ont provoqué le passage du niveau sub-humide au niveau semi-aride de cette région, sont vraisemblablement à l’origine de cette modification floristique. En effet, une aridité climatique est susceptible de favoriser une thérophytisation massif des milieux naturels en région méditerranéenne (Bammi et al., 2004 ; Miara et al., 2013)

4.2 L’anthropisation (pâturage)

31Les zones humides d’Oran ont depuis longtemps été l’endroit privilégié de pâture des ovins et des bovins de la région. Selon Loisel & Gomilla (1993), il est possible de déterminer le degré de la perturbation induite par la pression anthropique sur les différents groupements par le calcul de l’indice de perturbation :

32IP = Nb Cham + Nb Th / le nombre total des espèces

33Avec Nb Cham. = Nombre de chaméphyte, Nb Th. = Nombre de thérophytes. Cet indice est de 65,47%, ce qui indique une forte thérophytisation. Cette dernière implique une dégradation de la végétation qui est due à une anthropisation intense (Hachemi et al, 2012; Miara et al, 2016).

5. Conclusion

34Cette étude a permis d’identifier 175 taxons pour la plupart halophiles (halophytes vraies et facultatives), appartenant à 127 genres et 39 familles. Parmi ceux-ci, nous avons noté 36 espèces rares ou assez rares et 5 endémiques. Les familles des Asteraceae et Poaceae sont les mieux représentées. Avec un lot important de thérophytes, le spectre biologique semble être typique de l’ambiance bioclimatique semi-aride, ce qui a été également observé sur le plan climatique régional. Par ailleurs, cette thérophytisation a vraisemblablement aussi une autre origine qui srait le pâturage, très intense dans ces régions.

35Il s’avère ainsi que ces deux facteurs (changement climatique et surpâturage) ont joué un rôle important dans la variation floristique observée au niveau de ces bassins fermés. Les longues saisons sèches associées aux remontées de sel ainsi que le broutage continu dans l’espace et dans le temps ont affecté certainement leur extension et composition floristique. Les espèces citées par Dubuis & Simonneau (1960) qui n’ont pas été retrouvées à l’issue de la présente étude devraient faire l’objet de sérieuses réflexions quant à leur existence et à leur statut de conservation.

36Ces zones humides de la région d’Oran, qui jouent un rôle important dans le maintien d’une biodiversité floristique et faunistique importante, méritent une protection et une conservation digne de leurs classements dans la convention Ramsar.

37

Références

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47De Bélair G., 2005. Dynamique de la végétation de mares temporaires en Afrique du Nord (Numidie orientale, NE Algérie). Journal of Mediterranean Ecology. Vol. 31, N° 1, 83-100.

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50Durant JH., 1954. Sols d’Algérie – Publications du Service de la Colonisation et de l’Hydraulique. Pédologie. N°2, Alger. 244 p.

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55Hammada S., M. Dakki, M. IbnTattou, Ouyahya A. & Fennane M., 2004. Analyse de la Biodiversité floristique des zones humides du Maroc. Flore rare menacée et halophile.

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61Loisel R. & Gomilla H., 1993. Traduction des effets du débroussaillement sur les écosystèmes forestiers et pré forestiers par un indice de perturbation. Annales de la Société des Sciences Naturelles et d’Archéologie de Toulon et du Var. 45 (2) : 123-132.

62Journal officiel. 2012. Décret exécutif (n° 12-03) Ministère d’Environnement. Algérie.

63Maire R., 1957. Flore de l’Afrique du nord. -Volume IV et VIII. Ed. Chevalier. 336p.

64Médail F. & Quézel P., 1999. Biodiversity hotspots in the Mediterranean basin. - setting global conservation priorities. Conservation Biology.13: 1510-1513

65Miara MD, Ait Hammou M. & Hadjadj Aoul S., 2013. Bioclimats, Étages de Végétation et Zonation Altitudinale des Groupements Végétaux dans les Monts de Tiaret (Exemple du Massif de Guezoul). Revue Ecologie-Environnement : 9 : 7p.

66Miara MD, Ait Hammou M, Hadjadj Aoul S, Dahmani W, Negadi M, Rebbas K, Bounar R. & Smaili T., 2016. Notes sur les thérophytes dans les monts de Tiaret (massif de Guezoul-Algérie occidentale). Revue Écologie-Environnement. 12: 17-24.

67Quézel P. & Santa S., 1962. Nouvelle flore de l’Algérie et des régions désertiques méridionales. - C.N.R.S., 2 volumes, Paris. 1170 p.

68Quézel P. & Simonneau P., 1960. Quelques aspects de la végétation des terrains salés des plaines sublittorales de l’Oranie orientale.- Bulletin n°6. Direction de l’hydraulique et de l’équipement rural 29 p.

69Simonneau P., 1952. Végétation halophile de la plaine de Perrégaux. -Gouvernement général de l’Algérie. Direction du service de l’hydraulique. - Ed, Clairbois- Birmandreis, Alger, 278 p.

70Seltzer P., 1946. Le climat de l’Algérie. Carbonel. Alger, 219 p.

71Ozenda P., 1977. Flore du Sahara. - Ed C.N.R.S. Paris. 623 p.

72Tremblin G., 2000.Comportement autoécologique de Halopeplis amplexicaulis : Plante pionnière des Sebkhas de l’Ouest Algérien. Sécheresse. Vol. 11, 2 : 9-16.

73Thomas G., 1976. Mise en évidence de décrochements dextre Est-Ouest d’âge Quaternaire en Algérie nord Occidentale, Comptes Rendus de l’Académie des Sciences de Paris, t. 283, 893-896.

74World Flora Online, 2020. www.worldfloraonline.org, consulté le 10/01/2020.

Tableau 2 : Les halophytes des bassins fermés d’Oran (2012-2015)

(+ : présente, - : absente)

Les espèces récoltées autour des bassins fermés d'Oran

Familles

Typ. Biol.

Chorologie

Dubuis & Simonneau (1960)

Mesembryanthemum nodiflorum L.

AIZOACEAE

Th

Méd.-S.Afr.

+

Mesembryanthemum cristalinum L.

AIZOACEAE

Th

Méd.Aust.,

-

Arthrocnemum macrostachyum (Monic.) k. Koch

AMARANTHACEAE

Ch

Ancien Monde

+

Atriplex canescens (Pursh) Nutt.

AMARANTHACEAE

Ch

Introduit

-

Atriplex halimus L.

AMARANTHACEAE

NPh

Médit. et S.-afr.

+

Atriplex prostrata DC.

AMARANTHACEAE

Th

Circumb.

+

Atriplex patula L.

AMARANTHACEAE

Ch

Circumb.

-

Beta macrocarpa Guss.

AMARANTHACEAE

Th

Méd.

+

Beta vulgaris subsp. maritima (L.) Arcang.

AMARANTHACEAE

Euras-Méd.

+

Chenopodium album L.

AMARANTHACEAE

Th

Cosmo.,

-

Chenopodium glaucum L.

AMARANTHACEAE

Th.

Adventice

-

Halopeplis amplexicaulis (Vahl)Cesati &al.

AMARANTHACEAE

Th

Méd.

+

Sarcocornia perennis (Mill.) A.J. Scott

AMARANTHACEAE

Ch

Cosmo.,

+

Salicornia patula Duval-Jouve

AMARANTHACEAE

Th

Cosm.

+

Salsola kali L.

AMARANTHACEAE

Th

Paléo-temp.,

-

Caroxylon vermiculatum (L.) Akhani & Roalson

AMARANTHACEAE

NPh

Sah.Méd.,

+

Suaeda vera Forssk. ex J.F. Gmel.

AMARANTHACEAE

Ch

Cosmo.,

+

Suaeda maritima (L.) Dumort.

AMARANTHACEAE

Th

Cosmo.,

+

Bifora testiculata (L.) Spreng.

APIACEAE

Th

Méd.

-

Bupleurum semicompositum L.

APIACEAE

Th

Méd.

+

Daucus carota subsp. carota (L.) Thell.

APIACEAE

Méd.,

+

Foeniculum vulgare Mill. subsp. vulgare

APIACEAE

Méd

-

Torilis nodosa (L.) Gaertn.

APIACEAE

Th

Euras.

+

Arisarum vulgare Targ. Tozz.

ARACEAE

Circum-Méd.

-

Asparagus horridus L.

ASPARAGACEAE

Macar.-Méd.

+

Asphodelus ramosus L.

ASPHODELACEAE

Canar.Méd.

+

Ajuga sp.

ASTERACEAE

Ch

-

+

Anacyclus clavatus (Desf.) Pers

ASTERACEAE

Th

Eur.Méd.

+

Anthemis pedunculata Desf. subsp. pedunculata

ASTERACEAE

Ibéro-Maur

-

Atractylis cancellata L.

ASTERACEAE

Th

Circum-Méd.

-

Carlina gummifera (L.) Less.

ASTERACEAE

-

-

Bellis annua L. subsp. annua

ASTERACEAE

Th

Circum-Méd.

+

Calendula arvensis (Vaill.)

ASTERACEAE

Th

Sub-Méd.

+

Calendula stellata Cav.

ASTERACEAE

Th

can., sicile, grece,Afr.sept.

-

Cirsium palustre (L.) Scop.

ASTERACEAE

Eur. moyenne et sept.

-

Catananche caerulea L.

ASTERACEAE

Th

W. Méd

-

Centaurea calcitrapa L.

ASTERACEAE

Th.

Euryméd

-

Rhaponticum coniferum (L.) Greuter

ASTERACEAE

W. Méd

-

Centaurea pullata L.

ASTERACEAE

Th

Méd.

-

Centaurea sphaerocephala L.

ASTERACEAE

Méd.

+

Glebionis coronaria (L.) Spach

ASTERACEAE

Th

Méd.

+

Mauranthemum paludosum subsp. paludosum Poir. Vog. & Ober.

ASTERACEAE

Th.

Ibér. Maur.

-

Cichorium intybus L.subsp. intybus

ASTERACEAE

cosm

+

Picnomon acarna (L.) Cass.

ASTERACEAE

Th

Méd.

-

Erigeron canadensis L.

ASTERACEAE

Th

Amér.

-

Filago pyramidata L.

ASTERACEAE

Th

Méd.

+

pilosella pseudopilosella (Ten.) Sojak

ASTERACEAE

Th

Eur.Méd.

-

Hypochaeris achyrophorus L.

ASTERACEAE

Th

Circum-Méd.

+

Limbarda crithmoides (L.) Dumort.

ASTERACEAE

Ch

Méd. Atl.,

+

Dittrichia viscosa (L.) Greuter

ASTERACEAE

Ch

Circum-Méd.

+

Matricaria chamomilla L.

ASTERACEAE

Th

Euras.Macar. Mar.

-

Otoglyphis pubescens (Desf.) Pomel

ASTERACEAE

Th.

Sah.

-

Scolymus maculatus L.

ASTERACEAE

Th

Circum-Méd.

+

Senecio leucanthemifolius subsp. Mauritanicus (Pomel) Greuter

ASTERACEAE

Th

Macar. Méd.

+

Silybum marianum (L.) Gaertn.

ASTERACEAE

Th

cosm

-

Sonchus mauritanicus Boiss. & Reut

ASTERACEAE

End. Magreb

-

Taraxacum erythrospermum Andrz. ex Besser

ASTERACEAE

Th

Méd

-

Xanthium spinosum L.

ASTERACEAE

Th

Subcosm

-

Sonchus tenerrimus L.

ASTERACEAE

Ch

Méd.

+

Anchusa hybrida Ten.

BORAGINACEAE

Th

Méd.

-

Cynoglossum creticum Miller

BORAGINACEAE

Méd.

+

Echium sabulicolum Pomel

BORAGINACEAE

Th

Méd.

+

Capsella bursa-pastoris (L.) subsp. bursa-pastoris

BRASSICACEAE

Th

Méd.

-

Eruca pinnatifida (Desf.) Pomel

BRASSICACEAE

Th

Méd.

-

Eruca visicaria subsp. vesicaria (L.) Briq.

BRASSICACEAE

Th

Méd.

+

Rorripa Nasturtium-aquaticum (L.) Hayek

BRASSICACEAE

cosm

-

Sinapis arvensis L.

BRASSICACEAE

Th

Paléo-Temp.

+

Arenaria emarginata Brot.

CARYOPHYLLACEAE

Th

Ibéro.Maur.

-

Loefflingia hispanica (L.) subsp. hispanica

CARYOPHYLLACEAE

Th

Méd.

-

Paronychia argentea Lam.

CARYOPHYLLACEAE

Méd.

+

Silene gallica L.

CARYOPHYLLACEAE

Th

Paléo-temp

-

Silene nicaeensis All.

CARYOPHYLLACEAE

Th

Méd.

-

Silene rubella L.

CARYOPHYLLACEAE

Th

Méd

+

Spergularia diandra (Guss.) Boiss.

CARYOPHYLLACEAE

Th

Sah-Sind-Irano-Tour.

-

Spergularia doumerguaei P. Monnier

CARYOPHYLLACEAE

Th

End.Alg-Mar.

-

Spergularia marina (L.) Besser

CARYOPHYLLACEAE

Th

Méd.-Stepp.

+

Convolvulus althaeoides subsp. tenuissimus (Sm.) Batt.

CONVOLVULACEAE

Macar-Méd.

-

Convolvulus lineatus L.

CONVOLVULACEAE

Méd. Asiat.

+

Sedum rubens L.

CRASSULACEAE

Th

Méd.

-

Ecballium elaterium Rich.

CUCURBITACEAE

Méd.

-

Cynomorium coccineum L. subsp. Coccineum

CYNOMORIACEAE

Méd.

+

Carex extensa Gooden

CYPERACEAE

Méd.-Austral.afr.

-

Bolboschoenus maritimus (L.) Palla

CYPERACEAE

Cosm.

-

Euphorbia segetalis subsp. pinea (L.) Rouy

EUPHORBIACEAE

Th

Méd.Atl.

-

Lotus corniculatus L. subsp. corniculatus

FABACEAE

Eur.-As.

-

Lotus creticus L. subsp. creticus Briquet

FABACEAE

Ch

Méd.

+

Medicago italica (Mill.) Fiori

FABACEAE

Th

Méd

Medicago polymorpha L.

FABACEAE

Th

Méd.

+

Medicago laciniata (L.) Mill.

FABACEAE

Th

Méd.Sah.Sind

-

Medicago dodiata Carmign

FABACEAE

Th

Méd.

-

Melilotus indicus (L.) All.

FABACEAE

Th

Méd

+

Melilotus infesta Guss

FABACEAE

Th

S.Méd.

-

Melilotus sulcata Desf.

FABACEAE

Th

Méd.

+

Scorpiurus muricatus (L.) subsp. muricatus Thell.

FABACEAE

Th

Méd.

-

Trifolium tomentosum L.

FABACEAE

Th.

Méd.

-

Vicia sativa subsp. cordata (Hoppe) Battandier

FABACEAE

Th

Eur.-Méd.

-

Frankenia corymbosa Desf.

FRANKENIACEAE

Méd.

+

Frankenia hirsuta L.

FRANKENIACEAE

Ch

Paléo-Temp.

-

Frankenia pulverulenta L. subsp. pulverulenta

FRANKENIACEAE

Méd.

+

Fumaria capreolata L.

PAPAVERACEAE

Th

Méd.

-

Centaurium tenuiflorum (Hoffm & Link) Fritsch.

GENTIANACEAE

Th

Paléo-Temp.

+

Centaurium erythraea Rafn.

GENTIANACEAE

Th

Eur.Méd.

-

Erodium botrys (Cav.) Bertol.

GERANIACEAE

Th

Méd.

-

Erodium ciconium (L.) L'Hér.

GERANIACEAE

Th

Méd.

-

Erodium malacoides (L.) Willd.

GERANIACEAE

Th

Méd.

-

Erodium laciniatum (Cav.) Willd.

GERANIACEAE

Th

Méd.

+

Geranium lucidum (Bauhin) L.

GERANIACEAE

Th

Méd.-Atl.

-

Geranium molle L.

GERANIACEAE

Th

Euras.

+

Muscari comosum (L.) Mill.

HYACINTHACEAE

Méd.

-

Juncus acutus L. subsp. acutus

JUNCACEEAE

Subcosm.

+

Juncus maritimus Lamk.

JUNCACEEAE

Subcosm.

+

Juncus subulatus forsk.

JUNCACEAE

Circum-Méd.

+

Ballota hirsuta Benth.

LAMIACEAE

Th

Ibéro-Maur.

-

Marrubium vulgare L.

LAMIACEAE

Ch

Cosm.

+

Salvia phlomoides (Asso.) subsp. africana (M.),Greu.& Burdet

LAMIACEAE

Ibéro.-Maur

-

Linum strictum L.

LINACEAE

Th

Méd.

-

Malva hispanica L.

MALVACEAE

Ibéro.-Maur

-

Malva neglecta Wallr.

MALVACEAE

Th

Méd.

-

Malva sylvestris L.

MALVACEAE

Euras

-

Oxalis pres-caprae L.

OXALIDACEEAE

le Cap

+

Plantago macrorhiza Poir.

PLANTAGINACEAE

Euras.

+

Plantago lagopus L.

PLANTAGINACEAE

Hé/Th

Méd.

+

Plantago lanceolata (L.) subsp. lanceolata

PLANTAGINACEAE

Euras.

-

Limonium cymuliferum (Boiss.) Sauv. & Vindt

PLUMBAGINACEAE

End.Alg-Mar.

-

Limonium duriaei (de Girard) Kuntze

PLUMBAGINACEAE

End.Alg-Mar.

+

Limonium echioides (L.) Mill.

PLUMBAGINACEAE

Th

Méd.

+

Limonium cossonianum Kuntze

PLUMBAGINACEAE

Ch

End.

-

Limonium auriculaeursifolium (Pourr.) Druce

PLUMBAGINACEAE

S. Eur., N Afr., Côte Atl

-

Limonium sinuatum subsp. sinuatum Sauvage & Vindt.

PLUMBAGINACEAE

Méd.Sah.-Sind

+

Limonium virgatum (Willd.) Fourr.

PLUMBAGINACEAE

Méd.

-

Aegilops geniculata Roth subsp.geniculata

POACEAE

Th

Méd.-Irano-Tour

+

Agrostis reuteri Boiss.

POACEAE

Ibéro-Maur.

Anisantha fasciculata (C. Presl) Nevski

POACEAE

Th

Paléo-subtrop

+

Anisantha madritensis (L.) Nevski

POACEAE

Th

Eur. - Méd.

+

Anisantha tectorum (L.) Nevski

POACEAE

Th

Paléotemp.

-

Arundo donax L.

POACEAE

Méd.

+

Avena fatua L.

POACEAE

Th

Subcosm.

-

Avena sterilis L.

POACEAE

Th

Macar.-Méd.-Irano-Tour.

+

Brachypodium retusum (Pers.) P. Beauv.

POACEAE

Th

Circum-Méd

-

Bromus hordeaceus L. subsp. hordeaceus

POACEAE

Th

Paléotemp.

+

Bromus lanceolatus subsp. lanceolatus Roth

POACEAE

Th

Paléotemp.

+

Bromus squarrosus L.

POACEAE

Th

Paléotemp.

-

Catapodium rigidum (L.) C. E. Hubb.

POACEAE

Th

Macar.-Euras..

-

Corynephorus articulatus subsp. articulatus (Asch.&Gr.)Briq.

POACEAE

Th

Méd.

-

Cynodon dactylon (L.) Pers.

POACEAE

Thermocosm.

+

Dactilis glomerata L.

POACEAE

Paléotemp.

+

Elytrigia repens (L.) Desv. ex Nevski

POACEAE

Circumbor.

-

Hordeum maritimum subsp. maritimum Huds.

POACEAE

Th

Méd.-Eur.-Amér.

+

Hordeum murinum subsp. glaucum (Steud.) Tzvelev

POACEAE

Th

Circumbor.

-

Lagurus ovatus L.

POACEAE

Th

Macar.- Méd.

+

Lamarckia aurea (L.) Moench

POACEAE

Th

Macar.-Méd.-Ethiopie

-

Lolium multiflorum Lam.

POACEAE

Méd.

+

Lygeum spartum L.

POACEAE

W.Méd.

+

Parapholis incurva (L.) C.E. Hubb.

POACEAE

Th

Méd.

+

Phalaris canariensis L.

POACEAE

Th

Macar.- Méd.

-

Phalaris paradoxa L.

POACEAE

Th

Méd.

+

 Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud. subsp. australis

POACEAE

--

-

+

Piptatherum miliaceum (L.) Coss.

POACEAE

Méd.-Irano-Tour.

+

Polypogon monspeliensis (L.) Desf.

POACEAE

Th

paléo-subtrop.

+

Rostraria cristata (L.) Tzvelev

POACEAE

Th

Sub-cosm

-

Sphenopus divaricatus (Gouan) Rchb.

POACEAE

Th

paléo-subtrop.

+

Polygonum maritimum L.

POLYGONACEAE

Ch

Cosm.

-

Rumex pulcher L.

POLYGONACEAE

Méd.

-

Lysimachia arvensis f. parviflora (Hoff. & Link) B. Bock

PRIMULACEAE

Th

Sub.cosm.

+

Reseda alba L. subsp. alba

RESEDACEAE

Th/ Hé

Euras

-

Reseda alba L. subsp. hookeri

RESEDACEAE

Th/ Hé

Euras

-

Galium aparine L.

RUBIACEAE

Th

Paléo-temp.

-

Hyoscyamus albus L.

SOLANACEAE

Th

Méd

-

Lycium intricatum Boiss.

SOLANACEAE

Ph

Ibéro-Mar.

-

Tamarix gallica L.

TAMARICACEAE

ph

N.Trop.

+

Tamarix africana Poiret

TAMARICACEAE

ph

W.Méd.

+

Thymelia hirsuta Endl.

TYMELIACEAE

nph

Méd.

-

Urtica dioica L.

URTICACEAE

Cosm

-

Urtica membranacea Poir.

URTICACEAE

Th

Méd

-

Urtica pilulifera L.

URTICACEAE

Th

Euras

-

Fedia cornucopiae (L.) Gaertn.

VALERIANACEAE

Th

Méd

-

75Abréviations utilisées dans le tableau 2:

76Types biologiques :

77(Th) Thérophytes ; (He) Hémicryptophytes ; (Gé) Géophytes ; (Ch) Chaméphyte ; (NPh)

78Nanophanérophytes ; (Ph) Phanérophytes.

79Chorologie :

80Ensemble méditerranéen

81Cent .-Méd. : Centre méditerranéenne

82Circum-méd. : Circumméditerranéenne

83E.- Med. : Est méditerranéenne

84Ibéro.-Maur. : Ibéro-mauritanienne

85Med. :Méditerranéenne

86Oro.-Med:Oroméditerranéenne

87W. Med. :Ouest méditerranéenne

88End. :Endémique

89End. A. N. : Endémique nord-africaine

90End. Alg.-Mar. : Endémique algéro-marocaine

91End. Alg.-Tun. : Endémique algéro-tunisienne

92Mad. : Archipel de Madère (Portugal), inclus Ilhéus Salvages

93Can. : Archipel des Îles Canaries (Espagne)

94Atl.-Med. : Atlantique méditerranéenne

95Ensemble septentrionale

96Eur. : Européenne

97Euras. : Eurasiatique

98Paléo-temp. :Paléotempéré

99Atl. : Atlantique

100Circumbor. : Circumboréale

101Euro.-Sib. : Eurosibérienne

102Paléo.-bor. :Paléoboréale

103W. Eur : Ouest européenne

104Large répartition

105Cosm. : Cosmopolite

106Eur.-As. : Euro asiatique

107Eur.-Med. : Euro méditerranéenne

108Euras.-Med. : Eurasiatique méditerranéenne

109Macar.-Euras. : Macaronésienne eurasiatique

110Macar.-Med : Macaronésienne méditerranéenne

111Med-As. : Méditerranéenne asiatique

112Med- Irano-Tour. : Méditerranéo irano touranienne

113Med-Sah.-Sind : Méditerranéo saharo sindienne

114Pantropicale : taxon de toute la bande tropicale d'Eurasie, d'Afrique et d'Amérique.

Para citar este artículo

Kheïra Bahi, Mohamed Djamel Miara & Seghir Hadjadj-Aoul, «Approche diachronique de la flore des bassins fermés halomorphes de la région d’Oran (N-O Algérie)», Bulletin de la Société Royale des Sciences de Liège [En ligne], Volume 89 - Année 2020, Articles, 147-163 URL : https://popups.uliege.be/0037-9565/index.php?id=9763.

Acerca de: Kheïra Bahi

Département d’Agronomie, Faculté des Sciences, Université Abelhamid Ibn Badis, Mostaganem, Algérie.

Acerca de: Mohamed Djamel Miara

Département et Faculté des Sciences de la Nature et du Vivant, Université Ibn Khaldoun, Tiaret, 14000, Algérie, miara14130@yahoo.fr

Acerca de: Seghir Hadjadj-Aoul

Département de Biologie, Faculté des Sciences de la Nature et du Vivant, Université Ahmed Ben Bella 1, Oran, 31000, Algérie.