La petite hydraulique agricole et industrielle, de l’histoire économique à l’évaluation quantitative des pressions sur les écoulements, XIXe – début XXe siècle. Bassins de l’Arroux, de la Grosne et de la petite Grosne (Bourgogne, France)
Université Lumière Lyon 2
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Résumé
Les prélèvements et dérivations d’eau des activités agricoles ou industrielles du passé sont rarement évalués alors que de nombreux documents d’archives permettent leur étude quantitative et spatiale. Nous présentons ici l’apport de recensements statistiques et de rapports émanant des services hydrauliques dans la deuxième moitié du XIXe siècle, en étudiant trois bassins versants situés en Bourgogne. La démarche mise en œuvre combine l’analyse et le traitement spatial et quantitatif de l’information historique à des observations de terrain afin de caractériser les modalités et le volume des prélèvements, leur répartition dans le réseau hydrographique et les linéaires affectés par les perturbations. À partir d’une base de données hydrologiques contemporaine, le Réseau Hydrographique Théorique (RHT), on cherche à simuler les effets que les dérivations industrielles pouvaient avoir dans les tronçons court-circuités par les biefs d’alimentation des usines et à développer des indicateurs chiffrés de la pression dans des conditions d’écoulement moyen et d’étiage. Associée à l’analyse de sources textuelles, cette approche met en évidence la forte pression que la petite hydraulique rurale exerçait sur les écoulements naturels, en particulier en période de basses eaux et laisse penser que les perturbations et discontinuités de l’écoulement étaient jadis fort répandues dans les cours d’eau.
Abstract
Water withdrawals due to agriculture and water-powered industry are rarely evaluated for past times although numerous archive documents allow for studying their quantitative and spatial features. This paper presents what can be gleaned from statistics and documents elaborated by french engineers of the Ponts et Chaussées during the second part of the nineteenth century through the example of three catchments from Burgundy, in France. Combining an analysis of historical informations and field observations, our approach consists in estimating the volumes of water diverted by factories and the surfaces of irrigated meadows, and in characterising their spatial distribution into catchments and the extent of disturbed reaches. Using a recent hydrological database, the theoretical hydrographical network (RHT), we attempt to simulate effects of industrial diversions on natural discharge into the short-circuited reaches by factories' canals and to evaluate this pressure under mean flow and low flow conditions. This approach, associated with the analysis of textual archives, reveals that the traditionnal use of river water exerted a heavy pressure on natural flows, particularly in low flow periods that they contributed to worsen. It enables to think that flow disturbances and discontinuities were quite frequent in rivers of past times.