Bulletin de la Société Géographique de Liège Bulletin de la Société Géographique de Liège -  55 (2010/2) - Varia 

Chaire Sporck 2009-2010 : Richard SHEARMUR

Bernadette MERENNE-SCHOUMAKER

Université de Liège

Département de Géographie

1Créée en 1998, la Chaire Sporck permet pour la treizième fois d’accueillir un éminent collègue étranger pendant huit jours en lui demandant de donner quinze heures de cours à nos étudiants. En effet, après P. Claval (1998), R. Brunet (1999), F. Durand-Dastès (2000), C. Grataloup (2001), D. Retaillé (2002), J.R. Pitte (2003), A. Bailly (2004), G. Baudelle (2005), T. Barata Salgueiro (2006), J.-B. Racine (2007), L. Carroué (2008) et D. Pumain (2009), l’Université de Liège et le Département de Géographie ont le plaisir de recevoir cette semaine le Professeur Richard Shearmur et d’accueillir de la sorte pour la première fois un collègue canadien.

2En fait, R. Shearmur est à la fois canadien et européen car il est né au Royaume-Uni, a étudié en France et au Royaume Uni, a travaillé à Paris, Londres et Madrid avant de rejoindre Montréal. Titulaire d’une licence en « Land Economy » de l’Université de Cambridge, il a aussi obtenu une maîtrise en Urbanisme de la MacGill University, maîtrise qu’il a entreprise après un passage dans le secteur privé auprès de deux cabinets immobiliers ; cette expérience est d’ailleurs à l’origine de son intérêt pour la géographie économique et plus spécifiquement pour l’analyse des facteurs pouvant expliquer la

3croissance régionale. Il s’est ensuite lancé dans un Phd en géographie économique au Département de Géographie de l’Université de Montréal.

4Depuis 1998, Richard Shearmur est Professeur-chercheur au Centre Urbanisation-Culture-Société de l’Institut national de la Recherche scientifique à Montréal, centre de recherche et de formation d’étudiants de 2e et 3e cycles et de chercheurs postdoctoraux. Il y est responsable des programmes de maîtrise et de doctorat en études urbaines et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en statistiques spatiales et politique publique. Il est aussi cofondateur et codirecteur avec Mario Polèse du Laboratoire d’Analyse Spatiale et d’Économie Régionale (LASER) de ce même centre et enseigne parallèlement à l’Université McGill.

5Ses principaux champs de recherche sont l’économie urbaine et régionale, la mobilité, l’économie intramétropolitaine et le développement régional. Sa démarche majeure est de confronter les théories économiques aux réalités de terrain en travaillant sur des études de cas très fines grâce souvent à des données statistiques originales.

6C’est sans doute cette démarche et aussi la volonté de rechercher les dimensions spatiales des phénomènes économiques qui a facilité notre rencontre notamment à travers ses écrits que j’ai pu découvrir l’an dernier lors d’une recherche sur les services supérieurs en Picardie. Ses thématiques et surtout son approche de la géographie économique sont assez proches de celles de l’unité liégeoise de géographie économique même si souvent les espaces d’investigations diffèrent profondément.

7Sa production scientifique est impressionnante : depuis 2005, il a publié (souvent en collaboration) plus de 40 articles dans des revues généralement de grand renom ; il est aussi coauteur (avec Mario Polèse) d’un manuel qui fait autorité dans son domaine : Économie Urbaine et Régionale, Paris, Économica (3ème édition, 2009). Il a encore rédigé une dizaine de rapports à la demande de différents organismes publics. Enseignant et publiant tant en anglais qu’en français, il combine donc avec bonheur les acquis de l’économie régionale et urbaine francophone, de la géographie économique anglaise avec des axes de recherche davantage nord-américains ce qui explique sa reconnaissance tant dans les milieux francophones qu’anglophones et sur les deux continents.

8Il est membre des comités éditoriaux de quelques revues très réputées comme le Géographe Canadien, Cahiers de la Géographie du Québec, Growth and Change, Urban Geography et Professional Geographer. Bien que proche des précédents titulaires de la Chaire Sporck par son rayonnement international, R. Shearmur a l’avantage comme dit précédemment de venir du Nouveau Monde ce qui permet sans aucun d’ouvrir nos étudiants aux recherches nord-américaines. Il a aussi une sérieuse formation en économie, ce qui permet de renforcer leur formation en géographie  économique. C’est dès lors un grand honneur pour notre Université et le Département de Géographie d’avoir pu bénéficier de sa collaboration dans le cadre des cours 2010-2011 de première et deuxième années du Master en Sciences géographiques où il donne 15 heures de cours dans différents champs de recherche de l’économie spatiale comme l’innovation, les services supérieurs, les formes urbaines intra-métropolitaines et les politiques de développement territorial.

9Au nom des autorités académiques, j’ai ainsi le plaisir de remettre à Richard Shearmur la médaille de l’Université de Liège gravée à son nom qui restera le témoignage de notre reconnaissance. Je souhaiterais aussi au nom de notre département et de la Société géographique de Liège qui est l’organisateur de cette conférence lui remettre l’ouvrage jubilaire du centenaire de notre institut.

Pour citer cet article

Bernadette MERENNE-SCHOUMAKER, «Chaire Sporck 2009-2010 : Richard SHEARMUR», Bulletin de la Société Géographique de Liège [En ligne], 55 (2010/2) - Varia, URL : https://popups.uliege.be/0770-7576/index.php?id=880.

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