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- N° 12 (2024) / Issue 12 (2024)
- Revisiter le champ de la parenté à partir de l’anthropologie de l’enfance et des enfants. Introduction
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Revisiter le champ de la parenté à partir de l’anthropologie de l’enfance et des enfants. Introduction
Genèse du numéro et questionnement initial
1Ce numéro spécial de la revue AnthropoChildren a pour origine une réflexion commune sur la thématique de la parenté, et l’ambition d’en discuter collectivement l’intérêt pour l’anthropologie de l’enfance et des enfants – et réciproquement –, ainsi que pour l’anthropologie générale. Ce penchant pour le croisement de ces deux préoccupations s’inscrit dans le long terme des terrains ethnographiques que les coordinateurs ont menés en Afrique, en Amérique latine et en Europe, tant auprès d’enfants en situation de migration, de handicap ou de marginalité que dans des environnements sociaux et culturels extrêmement variés (populations soninké, tsiganes, andines, mexicaines urbaines, européennes…)1.
2Ce numéro prolonge et donne également forme aux échanges qui ont eu lieu, en 2018, à l’occasion du IXe Séminaire de méthodologie « Les apports de l’anthropologie de l’enfance », intitulé « Les enfants et la parenté : une ‘simple’ question d’apprentissage ? », organisé conjointement par l’Université de Liège (Belgique), El Colegio de San Luis, A.C. (Mexique) et l’IRD (Institut de recherche pour le développement)2. Il s’articule aussi avec le colloque international « Geometrías variables del parentesco en el trabajo de milpa con niños », tenu en 2024, en collaboration avec plusieurs collègues et institutions scientifiques mexicaines3, et avec d’autres initiatives interdisciplinaires antérieures4.
3Il s’inscrit dans les préoccupations qui se font jour dans des publications récentes. Par exemple, celles que partagent les auteurs du numéro spécial dirigé par Sarcinelli et al. (2022) qui explorent certains points aveugles : le rôle des enfants dans la construction des relations de parenté et des affiliations, dans les rapports de génération, dans la transmission, etc.
4Le présent numéro part du constat selon lequel, à partir de la critique et des remises en question de l’anthropologie de la parenté, comme de l’anthropologie générale, deux orientations différentes se dessinent : tandis que la première promeut une approche interdisciplinaire sous le chapeau des New Kinship Studies, reconnues pour leurs apports mais critiquées à plusieurs égards (Peneque 2022)5, la deuxième propose de s’appuyer sur ces nouvelles perspectives, avec la distance critique nécessaire, et de continuer à développer une anthropologie critique de la parenté qui prenne en compte la profondeur historique des apports de l’anthropologie, de sa remise en question et des travaux récents sur l’ensemble des sociétés, y compris occidentales. Pour ce numéro, les coordinateurs et les contributeurs s’inscrivent dans cette dernière orientation et proposent de réfléchir, à partir de plusieurs études de cas ethnographiques d’Amérique latine (Mexique, Argentine, Bolivie), sur l’anthropologie de la parenté à partir de l’enfance et des enfants, proposant ainsi de contribuer à pallier, avec d’autres, ce que Sarcinelli (2022) désigne comme un « dialogue manqué » entre anthropologie de la parenté et anthropologie de l’enfance. Outre cette orientation initiale, les collaborateurs de ce numéro partagent plusieurs hypothèses et postures théoriques comme méthodologiques. Ils ambitionnent également de répondre à des questions transversales.
5En premier lieu, si les enfants, en tant que pierre angulaire de la reproduction sociale, sont au cœur des travaux en anthropologie de la parenté, force est en effet de constater qu’ils y apparaissent le plus souvent de manière indirecte ou, plus exactement, comme de simples « objets » et « enjeux » de processus ayant trait à la procréation, à la filiation, à la transmission ou encore à l’alliance. Sont exemplaires et instructifs en la matière les monographies désormais classiques, fondatrices de la discipline, mais également des travaux plus récents6. Or, bien que l’intérêt pour la place de l’enfant dans la construction sociale et symbolique de la parenté soit un sujet légitime, on connaît finalement peu de choses sur la transmission aux enfants, et l’apprentissage par ces derniers, ou encore leur part active dans le domaine de la parenté, tant au niveau de la terminologie, des systèmes d’attitudes, des règles d’alliance, de réseaux de parenté, que de la parenté pratique7.
6Dans ce numéro, est précisément interrogée l’hypothèse selon laquelle la transmission aux jeunes enfants de certaines modalités d’insertion dans les relations de parenté (usage des termes, attitudes) serait plus explicite – sous forme de discours et d’incitations – que dans d’autres domaines d’apprentissage où primeraient l’observation et l’imitation8. Plus généralement, les auteurs s’interrogent sur le rôle que jouent les enfants dans la construction et la pratique de la parenté et si, au-delà de la diversité dont témoignent les travaux anthropologiques, des récurrences peuvent être relevées au cours des processus d’acquisition, de transmission ou de création dans le domaine de la parenté.
7Comment les enfants entrent-ils dans la complexité des liens et des relations – avec les morts et les vivants, les ancêtres, les animaux et entités diverses – inscrite dans différentes cosmologies et conceptions de la personne et du corps. Plus encore, comment composent-ils avec les inévitables contradictions contenues dans les règles et perceptibles dans les pratiques, mais aussi entre règles et pratiques, auxquelles ils sont soumis dès le plus jeune âge, comme dans les cas d’inceste (Dussy 2013) ? Comment les enfants font-ils face aux processus d’adoption et de fosterage locaux ou « internationaux » (Goody 1982 ; Razy 2007b ; Tarducci 2011 ; Leblic 2004) ? Les travaux qui abordent ces questions ne sont pas légion, alors que de nombreux ouvrages démontrent la précocité de la « compréhension sociale » des enfants, pour paraphraser le titre de Dunn (1988).
8Il n’est pas anodin de constater que les questions relatives aux termes d’adresse utilisés par les enfants surgissent par exemple dans les travaux euro-américains sur les familles d’accueil (Cadoret 1995), recomposées (Martial 2003), homoparentales et transgenres (Fortier 2017) ou encore dans les cas de don de sperme ou d’ovocyte et de GPA, lorsque les liens et les relations à construire « ne vont pas de soi », et que le répertoire normatif de la parenté ne suffit plus. Tout se passe comme si, ici comme ailleurs, l’apprentissage de la parenté auprès des enfants en contexte « traditionnel » (au sens de conforme à une idéologie dominante à un moment de l’histoire d’une société) allait de soi et ne méritait pas l’attention des anthropologues, hormis de ceux qui s’intéressent à l’apprentissage du langage (Ochs & Schieffelin 1984 ; De Léon Pasquel 1998, 2005). Pourtant, lorsque cet apprentissage « qui va de soi » n’a pas lieu, ce n’est pas sans poser problème (Fogel 2007) et les enfants, dans certains cas, « font » leurs parents (Fogel 2022).
9Il est cependant un domaine encore plus inexploré, celui des conceptions enfantines de la parenté (Levine & Williams 1974 ; Pontalti 2018) : comment les enfants « se relient-ils » (Carsten 2000) entre eux ? Comment convoquent-ils la parenté dans l’« entre-enfants » quotidien – lorsque la reproduction de la norme le dispute souvent à la créativité – notamment lors des jeux, mais également au fil de la construction de relations quotidiennes par les enfants de la rue (Suremain 2006), ceux qui se prostituent (Montgomery 2001) ? Comment les enfants grandissant dans des contextes qui politisent la parenté en deviennent-ils des acteurs (Sarcinelli 2022) et quels répertoires mobilisent-ils au sein de familles homoparentales en Italie (Sarcinelli 2020) ? Ou transgenres en France (Hérault 2015) ? Ces questions prennent une autre dimension lorsqu’il s’agit d’explorer l’agentivité de tout-petits, pris, par exemple, dans des registres identificatoires multiples en Pays Soninké, au Mali (Razy 2007), et aux prises avec les manifestations de la parenté à plaisanterie dans ce même contexte, mais aussi en pouponnière, au Mali et au Mexique (Razy 2021). À partir de ces questions, ces travaux explorent les manières dont les contours de la parenté peuvent être réinterrogés du point de vue des enfants.
10Sur le plan méthodologique, se pose la question de l’accès à et de la production des matériaux. Il est notable que dans la plupart des travaux traitant de la parenté, les enfants sont le plus souvent d’« anciens enfants ». Ce n’est qu’une fois devenus adultes que leur expérience d’enfant est convoquée, ce qui n’est pas sans poser problème. L’approche méthodologique mise en œuvre et la validité des outils mobilisés auprès des enfants (dessins, schémas de parenté, etc.) mérite d’être questionnée, comme l’initient Sarcinelli (2019-2020) et Sarcinelli et Simon (2021).
11Enfin, si les enfants constituent la focale des interrogations soulevées, on peut également se demander comment l’enfance, en tant que période et catégorie, dans ses multiples déclinaisons, fonctionne comme « opérateur social de la parenté » (Lévi-Strauss 1949 ; Fortes 1949).
12S’il va de soi que les contributeurs de ce numéro ne peuvent aborder toutes ces questions, l’intention de ce numéro est d’attirer l’attention sur l’importance du chantier à ouvrir. Les études de cas conduisent ainsi à prendre la mesure de la nécessité de « revisiter » les questions de parenté à partir de l’enfance et des enfants. Chacun des textes apporte, à sa façon, des éléments de réponse à cette interrogation transversale.
Les apports des différentes contributions
13Est plus particulièrement abordée dans ce numéro la question de la construction de la parenté par les enfants eux-mêmes. C’est l’objet de la contribution d’Andrea Szulc dans le contexte des communautés indiennes mapuche (Argentine). Sur le plan méthodologique, précise l’auteure, seule l’observation et l’ethnographie sur le long terme permettent d’apprécier l’évolution des dynamiques d’apprentissage et les processus d’appropriation que les enfants mettent en œuvre. Grâce à son insertion sur le terrain depuis plus de 20 ans, Andrea Szulc explore les façons dont les enfants transforment les cadres normatifs dont ils héritent en tant que membres de la communauté à laquelle ils appartiennent. L’auteure montre avant tout que les enfants sont loin du mimétisme passif qui semblait caractériser ceux des « sociétés traditionnelles » étudiées par les pionniers de l’anthropologie ; elle montre également que les enfants ne s’inscrivent pas pour autant dans une rupture radicale avec les schèmes de leurs parents et ancêtres plus lointains. Au jour le jour, ils recomposent les relations de parenté, dans leur forme comme dans leur contenu, selon diverses expériences – y compris affectives – vécues et partagées. L’un des enseignements du texte est, au fond, que l’étude ethnographique des dynamiques de construction de la parenté à partir des enfants renvoie à la circulation d’émotions, d’affects et de sentiments accumulés au jour le jour. L’auteur prend ainsi le contre-pied des approches principalement normatives qui privilégient, à l’excès, l’apprentissage prescriptif, vertical et par mimétisme de la parenté, au détriment de sa construction progressive, horizontale et sensible.
14Dans le prolongement de ces réflexions sur la construction de la parenté, d’une part, et sur la façon dont la perspective des enfants permet d’en revisiter les contours, d’autre part, l’exemple des « enfants de la rue » étudié par Charles-Édouard de Suremain en Bolivie apporte des pistes analytiques complémentaires. Comme dans le contexte mapuche, les enfants ne cessent de créer et recréer des liens de parenté au fondement affectif fort sur la base d’activités partagées au quotidien – même s’il faut préciser qu’il s’agit d’« activités de survie ». Alors qu’ils sont en rupture avec leur famille d’origine, au sens le plus large, les enfants de la rue ne cessent de parler de parenté, de se référer à la parenté et de se positionner les uns par rapport aux autres en mobilisant des termes de parenté. Ces derniers sont empruntés au vocabulaire commun : « frères », « enfants », « compères », « confrérie »… Pour autant, leur utilisation, et les façons dont ils sont investis et vécus au quotidien, permettent d’éviter, voire d’effacer, les hiérarchies et formes de domination caractérisant les relations de parenté classiques – fondées sur l’alliance, la consanguinité ou la filiation. L’hypothèse de l’auteur est que ces termes renvoient à la façon qu’ont les enfants d’assumer la rupture avec les familles dont ils proviennent. Il montre finalement que la conception de la parenté par les enfants de la rue va à l’encontre de celle véhiculée dans les discours et dispositifs opérationnels des institutions internationales et des ONG. Tandis que ces dernières se donnent pour objectif de réinsérer les enfants de la rue en essayant de les réintégrer dans leur famille d’origine, ou dans une autre, les enfants tentent de s’en recréer une entre eux, tout en échappant à sa version « traditionnelle ». En outre, conclut Charles-Édouard de Suremain, en définissant les enfants comme des « êtres vulnérables », du fait de leur absence d’appartenance à une famille, les institutions sous-entendent leur absence d’agentivité, et contribuent à reproduire un « discours victimaire ». En creux, c’est l’importance cruciale de la « parenté choisie » dans la réflexion sur la capacité qu’on les enfants à agir sur leur existence, aussi difficile soit-elle, qui est mise en avant.
15Avec la contribution de Guadalupe Reyes Dominguez, se pose la question des marges de manœuvres dont se saisissent – ou non – les jeunes frères et sœurs d’ascendance maya – vivant en périphérie urbaine dans l’état du Yucatán (Mexique) – dans la construction et le sens donné aux relations de parenté et aux attitudes qui s’y rattachent. L’enquête ethnographique montre que des changements se font jour à plusieurs niveaux. En l’occurrence, du fait des multiples activités des parents dans le contexte péri-urbain, les enfants en investissent certaines, comme les soins aux tout-petits, de façon inédite. Des valeurs cruciales dans le modèle d’éducation maya « traditionnel » – comme la « responsabilité », l’« obéissance » et la « solidarité » sont à cette occasion réappropriées, et en cours de réinterprétation. Par exemple, la figure centrale de la parentalité, incarnée habituellement par la mère, est remise en cause, tout comme les rôles d’autorité habituellement dévolus aux pères. La nouvelle place prise, dans ce contexte, par les enfants d’une même fratrie dans les soins quotidiens donnés aux tout-petits favoriserait donc une remise en cause profonde des relations de genre et, plus largement, de l’autorité. L’auteure relève ainsi que les relations entre aînés et cadets d’une même fratrie se font plus autoritaires que dans le modèle traditionnel. Enfin, à l’instar des études de cas précédentes (Argentine, Bolivie), Guadalupe Reyes Dominguez confirme l’importance des pratiques partagées, des expériences quotidiennes, ainsi que des émotions qui accompagnent ces transformations complexes dans la construction de la parenté – des relations et des attitudes jusqu’aux valeurs qui la constituent.
16Exemplaire des transformations que connait actuellement l’anthropologie, avec en particulier un intérêt toujours plus marqué pour les non-humains, le texte de Neyra Patricia Alvarado Solís se penche sur la construction des liens de parenté entre les enfants d’une communauté tsigane au Mexique, les ludar, et les animaux domestiques. À la mouvance du mode de vie ludar, correspond la flexibilité de l’enquête. L’auteure précise en effet d’emblée que l’observation ethnographique comprend aussi bien celle des multiples environnements parcourus par les campements au fil de leur itinéraire, que celle des différentes aires de proximités immédiates qui sont investies lors des haltes, en l’occurrence les espaces de stationnement réservés. Il s’agit en l’occurrence de terrains vacants qui peuvent être loués pour y installer des structures, à la différence des sites administratifs prévus à cet effet en France par exemple. Le texte montre les façons dont les enfants composent leurs relations aux animaux, dans ces environnements changeants, avec les contraintes locales, mais aussi les règles, les attitudes et les pratiques auxquelles ils sont soumis dès le plus jeune âge. Se dessine finalement une tension entre ce que l’auteur appelle « le jeu et le non-jeu » : d’un côté les enfants tissent des liens profonds avec les animaux, et de l’autre, ils projettent sur eux des attentes et des exigences qui renvoient au registre, très sérieux, des relations de parenté avec les adultes. Neyra Patricia Alvarado Solís explique que c’est dans cette tension permanente que se construisent les relations de parenté et les liens affectifs entre les enfants ludar et leurs animaux domestiques. À partir de cet exemple, le texte montre plus généralement comment les enfants perçoivent et expérimentent la complexité des liens et des relations avec les morts et les vivants, les ancêtres et autres entités de l’environnement au sens large. Les gestes, les attitudes, les techniques de soin que les enfants opèrent sur les animaux s’articulent ainsi, de manière implicite, aux cosmologies et conceptions locales de la personne et du corps.
17Pour les coordinateurs de ce numéro spécial, l’articulation du domaine pionnier de la parenté à celui de l’enfance présente un défi important pour l’anthropologie. Il invite en effet les anthropologues à revenir aux sources de la discipline et à se pencher sur l’un des thèmes qui l’a construite et qui continue à la différencier d’autres disciplines des sciences sociales. En même temps, les apports nombreux et plus récents des New Kinship Studies et de l’anthropologie de l’enfance et des enfants incitent à renouveler le regard sur l’anthropologie. Ce croisement de champs, de thèmes et de perspectives reflète ainsi, plus profondément, les changements et les transformations que connaît l’anthropologie.
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Voetnoten
1 Cf. Alvarado Solís (2020) ; Suremain (2006) ; Razy & Suremain (2020) ; Razy (2023).
2 Cf. https://www.lasc.uliege.be/cms/c_8059111/fr/evenements-scientifiques-du-lasc-2017-2018
3 Cf. https://www.iia.unam.mx/actividad/5234
4 Un colloque organisé par Alice Sophie Sarcinelli, Fanny Duysens et Élodie Razy : https://www.lasc.uliege.be/cms/c_8076760/fr/evenements-scientifiques-du-lasc-2016-2017 ; et une publication : https://www.lasc.uliege.be/cms/c_6015090/fr/espaces-pluriels-de-la-parente-approches-qualitatives-des-re-configurations-intimes-et-publiques-dans-le-monde-contemporain
5 Cf. LeVine & Price-Williams (1974) ; Chambers & Tavuchis (1977) ; Collard (2000) ; Déchaux (2008).
6 Cf. en particulier : Malinowski ([1927]1960), Mead (1930), Firth [(1936]1983), Evans-Pritchard (1940) ; Leenhardt (1947), Lévi-Strauss (1948 et 1949), Fortes (1949) ou Read (1960). Cf. aussi des travaux plus récents sur la destinée prénatale en Afrique : Cartry ([1973] 1993) et Dugast (2012) ; sur les rapports frères/sœurs : Nuckolls (1993), Alber et al. (2013), Héritier (2013) ou Powels (2015) ; le confiage : Daugey (2019-2020), ou encore diverses analyses comparatives : Goody (1982), Geffray (1990), Godelier ([2004]2010).
7 Cf. Mead (1934), Rabain ([1979]1994), Carter (1984), Héritier (1996), Rabain-Jamin (1998 et 2007), Gottlieb (2004), Razy (2007a et b, 2012), Toren (2007 et 2015) ou Collomb (2008).
8 Cf. Lancy 1996 et 2010 sur cette question.