Visualisation(s) :
8 (0 ULiège)
Téléchargement(s) :
0 (0 ULiège)
p. 195-206
Up to the beginning of the 20th century, the otter (Lutra lutra) was present in every region of France except Corsica. The decline began to be clear in the 1930s in the north, the east and the south-east. After 1950, populations became progressively sparse and the otter disappeared from 60 out of 95 French departments. The results of the first sets of national surveys were presented at the beginning of the 80s ; they showed that the otter was still present in a dozen departments around the Atlantic coast and Limousin (S.F.E.P.M., 1984). Since then, a few study groups worked on more refined surveys so that, ten years on, we have a better picture of the otter's distribution in France. They confirmed that populations are thriving in the west, from Brittany to the Landes but that the populations of the Côte d'Armor, Finistère and Loire-Atlantique are not as dense as it was previously thought. In the Pyrenees, the otter's presence is more sporadic than anticipated. In '84, « normal >> otter populations were found in only two departments of the Massif central : the Corrèze and the Creuse. Since then, a recolonization process took place in many directions and is still going on to the west in Haute Vienne, to the north in Allier, to the east in Cantal and Puy de Dôme. Furthermore, cores of very isolated populations are developping in Lozère, in Ardèche and in Haute-Loire, particulary in the rivers Allier and Loire. There is no doubt that legal protection the otter has enjoyed in the past 20 years played an important part in this recolonization movement. But the question remains : why and how has this population increase been made possible in the Massif central while the decline was still under way in the other regions of the whole of Europe.
Jusqu'au début du XX. siècle, la loutre (Lutra lutra) était présente partout en France excepté en Corse. À partir des années 30, sa régression va devenir très nette dans le nord, dans l'est et dans le sud-est. Après 1950, les populations vont se clairsemer progressivement et la loutre va disparaître de 60 départements français. Après les premières enquêtes nationales dont les résultats furent présentés au début des années 80, il apparaissait que l'espèce se maintenait dans une douzaine de départements de la façade atlantique et du Limousin (S.F.E.P.M., 1984). Depuis cette époque, plusieurs groupes d'études se sont créés et ont effectué des enquêtes de terrain beaucoup plus fines, qui nous permettent, dix ans après, d'avoir une connaissance plus complète de la répartition de la loutre en France. Le maintien de populations viables se confirme sur la façade atlantique de la Bretagne aux Landes mais les départements de la Côte d'Armor, du Finistère et de la Loire-Atlantique s'avèrent moins densément peuplés qu'on ne s'imaginait. La présence dans les Pyrénées est plus sporadique que prévue. Par contre, un mouvement de recolonisation très net a commencé en Limousin et en Auvergne au début des années 80 et se poursuit encore de nos jours, En 1984, seuls les départements de la Creuse et de la Corrèze abritaient encore des effectifs abondants largement répartis en population homogène. Depuis cette date, un mouvement de recolonisation a été sensible dans plusieurs directions : vers le sud en Corrèze, vers l'ouest en Haute-Vienne, vers le nord dans l'Allier et vers l'est dans le Cantal et le Puy de Dôme. Par ailleurs, des noyaux de populations très isolés sont en train de se développer en Lozère, en Ardèche et, dans le département de la Haute-Loire, notamment sur les rivières Allier et Loire. Il ne fait pas de doute que la protection légale dont bénéficie la loutre depuis 20 ans a joué un rôle important dans ce mouvement de recolonisation. Mais la question de savoir pourquoi et comment cette remontée des effectifs a été possible dans le Massif central alors que la régression s'est poursuivie dans les autres régions d'Europe reste posée.
Contribution au programme de recherche du « Groupe loutre » de la SFEPM.
René Rosoux, Thierry Tournebize, Hervé Maurin et Christian Bouchardy, « Étude de la répartition de la loutre d’Europe (Lutra lutra L.) en France : actualisation 1993 », Cahiers d'éthologie, 15 (2-3-4) | 1995, 195-206.
René Rosoux, Thierry Tournebize, Hervé Maurin et Christian Bouchardy, « Étude de la répartition de la loutre d’Europe (Lutra lutra L.) en France : actualisation 1993 », Cahiers d'éthologie [En ligne], 15 (2-3-4) | 1995, mis en ligne le 20 février 2024, consulté le 22 novembre 2024. URL : http://popups.uliege.be/2984-0317/index.php?id=1870
Société française pour l’étude et la protection des mammifères, Maison du Parc naturel du Marais poitevin.
Société française pour l’étude et la protection des mammifères, Maison du Parc naturel du Marais poitevin.
Chef du Service patrimoine naturel du Muséum national d’histoire naturelle (Paris).
Président du Groupe loutre de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères.