Choix de l'habitat chez le blaireau européen (Meles meles) en Belgique

Par suite de la destruction de leurs habitats, de persécutions et, depuis 17 ans, de l'expansion de la rage et des campagnes de gazage des terriers de renards, les blaireaux se sont raréfiés en Belgique et ont déserté maints sites traditionnels, au point que les populations actuelles ne représentent plus que 10 % des effectifs anciens. L'espèce étant aujourd'hui protégée, la question se posait de savoir si le blaireau est capable de recoloniser ses anciens habitats et de s'adapter à un milieu en rapide transformation. A cet effet, on a cherché à définir les caractéristiques de plus de cent terriers, ainsi que des paysages environnants. Les données ont fait l'objet, dans un premier temps, d'une analyse uni- et bidimensionnelle permettant de préciser les caractéristiques des terriers et de leur situation. Mais, dans la mesure où, dans la nature, tous les facteurs interagissent, on a, dans un second temps, effectué une analyse multidimensionnelle; l’analyse des correspondances permet en effet de dégager des associations entre plusieurs paramètres, et par conséquent de définir les critères de choix des sites des terriers, pour les différentes régions naturelles de Belgique. L'habitat du blaireau varie fortement d’une région à l’autre; l’animal s'adapte bien aux conditions locales, à condition de disposer d'un sol ferme, bien drainé, facile à creuser, en un site dissimulé, proche de terrains riches en vers de terre. On peut en conclure que si l’habitat ne subissait plus d'altérations supplémentaires, et si cessaient les persécutions, on pourrait espérer voir le blaireau réétoffer ses effectifs et même, recoloniser des sites d’où il a disparu.