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La restauration de la dignité et de l’identité des femmes agressées. A propos de prises en charges thérapeutiques individuelles et collectives de femmes violées
Résumé
Je travaille depuis 1993, principalement dans des Services d’aide aux victimes, avec des femmes qui ont subi le viol à l’âge adulte ou l’abus dans l’enfance.
Je distinguerai d’abord les viols de cupidité, les viols de guerre et les viols de génocide.
J’analyserai ensuite le retentissement que l’agression sexuelle impacte jusqu’au fond de l’âme des personnes violées, les jetant dans un désespoir fait d’identification honteuse et mortifère de survie, et je vous soumettrai comment je procède à un travail thérapeutique de restauration vitalisante dégagées des hontes et culpabilités liées à l’état de victime.
Je décrirai le syndrome de l’humanité perdue dont peuvent souffrir les femmes violentées, qui peut aller jusqu’à la perte du sentiment d’appartenance à l’humanité, et je présenterai les ressorts thérapeutiques qui me sont apparus les plus réparateurs et spécifiques au travail en groupe car il s’agit de permettre une réinsertion dans une vie communautaire respectueuse.
Je conclurai en précisant en quoi le travail thérapeutique auprès des femmes violées concerne le sentiment d’un crime contre leur féminité et d’une atteinte à leur dignité humaine. C’est bien pourquoi je considère qu’en leur offrant une aide thérapeutique, nous sommes des ambassadeurs du monde des vivants au royaume des morts (car il s’agit de ramener la vitalité psychique là où l’éprouvé est englué dans la destruction et la survie), et nous sommes tout autant des ambassadeurs de l’humanité auprès de personnes qui ont été déshumanisées (car il s’agit de restaurer leur foi en l’humain).