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Outil d’aide à la décision AfLAM à Alger. Réutilisation des friches urbaines et localisation des investissements métropolitains au profit d’un développement d’attractivité locale
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Version PDF originaleRésumé
Les ambitions métropolitaines d’Alger à l’horizon 2035 exigent la mise en place d’une offre d’attractivité territoriale orientée sur les investissements de rang métropolitain, qui devrait exploiter le potentiel des friches urbaines au profit de la qualité de vie locale. En l’absence d’outils stratégiques de localisation optimale des investissements à venir, la concrétisation de ces ambitions devient impossible. Dans ce contexte, l’outil AfLAM que nous proposons (Attractivité des friches et Localisation des Activités Métropolitaines) pourrait fournir une aide considérable, en établissant le lien entre les objectifs de développement local et ceux du processus de métropolisation par une réutilisation intelligente des friches urbaines. L’originalité de l’outil réside dans sa capacité de guider la décision lors des choix stratégiques d’aménagement urbain, offrant une pluralité des chemins décisionnels (scénarios). Le modèle s’appuie sur des banques des données spécifiques et un processus logique intégrant l’équité décisionnelle, la concertation, la négociation et le filtrage. L’article présente le contexte du processus de métropolisation d’Alger, le modèle de l’outil AfLAM et ses fonctionnalités, une simulation opérationnelle de prise de décision et enfin une discussion des apports stratégiques du modèle et de ses limites.
Abstract
Algiers metropolitan ambitions, for the horizon 2035, require a setting up of a territorial’s attractivity offer focused on the metropolitan investments, this offer should explore and exploit the potential of already existing urban wasteland for the benefit of the local quality of life. The absence of strategic tools for optimal location of future investments, make impossible the realization of this ambitions. In this context, the AfLAM tool that we propose could provide considerable assistance, establishing the link between local development goals and those of the metropolisation process through intelligent reuse of urban wastelands. The originality of the AfLAM tool refers to its ability to guide decisions in the strategic choices of the urban restructuration policy and its metropolitan transformation process, offering a diversity of decision-making scenarios. The model is based on specific databases and a logical process of choice, based on decisional equity, consultation, negotiation and filtering process. The article presents the context of Algiers metropolisation process, the AfLAM model’s structure and functionalities, an operational simulation of decision-making process and a discussion of the results, finally a discussion of the strategic contributions of the model and its limits.
Table des matières
Introduction
1Des ambitions socio-économiques de métropolisation mondiale ont amené les politiques algériens à repenser le développement d’Alger ainsi que d’autres grandes villes algériennes (Oran, Constantine et Annaba), avec un objectif de rayonnement méditerranéen basé sur la construction d’une économie nationale stable et compétitive. Dans le Schéma National d’Aménagement du Territoire SNAT à l’horizon 2030 (MATE 2010), l’attractivité et la compétitivité des territoires se démarquent déjà comme un axe stratégique fondamental. Pour suivre cette orientation, la capitale s’est dotée d’un plan stratégique de développement à l'horizon 2035 (PSDA 2011, PDAU 2016) qui, pour être réalisé, doit satisfaire à la fois les besoins de développement local et ceux de l’attractivité métropolitaine. De tels objectifs font appel à la mise en place de nouveaux procédés de planification, intégrant notamment des outils d’aide à la décision stratégique et opérationnelle.
2Nous nous intéressons ici à la modélisation des choix décisionnels en planification spatio-économique, couplant des attentes spatio-fonctionnelles de développement local (qualité de vie : qualité naturelle, qualité anthropique, confort urbain fonctionnel, confort urbain physique) à celle d’ambitions économiques de rayonnement métropolitain mondial (attraction des investissements). Nous présentons dans cet article un modèle décisionnel AfLAM (Attractivité des friches et Localisation des Activités Métropolitaines), conçu pour le cas d’Alger, mais transposable à d’autres cas comparables. L’outil propose d’apporter des aides décisionnelles plurielles au service non seulement des décideurs locaux, mais aussi des investisseurs de rang métropolitain désirant s’établir à Alger.
3Dans un premier temps, nous mettrons en lumière les spécificités du contexte local qui nous ont amené à développer ce modèle. Nous définirons les objectifs et méthodes de recherche et poursuivrons par la présentation de ses composants, liens fonctionnels, méthodes, procédés de fonctionnement, ainsi que des scénarios décisionnels qu’il permet de construire. Le test de l’opérationnalité du modèle se fera grâce à une simulation relative à l’un des scénarios proposés. Il permettra de discuter les résultats obtenus (aides décisionnelles fournies) et leurs apports au développement stratégique d’Alger.
I. ATTRACTIVITÉ D’ALGER MÉTROPOLE
4Alger, capitale politique et économique du pays, focalise l’intérêt de la politique nationale de développement tant de par sa position géostratégique sur la façade sud du bassin méditerranéen occidental et du Grand Maghreb Arabe, que de par l’importance de son bassin économique (aire métropolitaine qui intègre les villes de Blida, Tipaza et Boumerdès), réunissant plus de 58 % des opérateurs économiques étrangers (CNRC, 2010b). Riche en diversité des paysages, de microclimats, d’ambiances et de ressources patrimoniales, elle s’étend sur une superficie de plus de 809 km², avec une population de 3 154 792 habitants en 2015 (wilaya d’Alger, 2018), soit 7,85 % de la population globale (40,4 millions d’habitants, ONS, 2015). La wilaya d’Alger (division administrative équivalente, selon les États, au département, région ou province) est organisée en 13 circonscriptions administratives regroupant 57 communes (collectivités municipales publique et politique). Supportée par une armature structurelle importante (réseau routier, aéroport, port, train, métro, tramway), l’agglomération algéroise est dotée d’une plateforme tertiaire et économique diversifiée, regroupant les principales infrastructures, institutions d’État, quartiers d’affaires, 3 zones industrielles et 27 zones d’activités, ainsi qu’un réseau d’établissements universitaires et de recherche.
A. Orientations stratégiques de développement d’Alger
5Le Plan Directeur d’Aménagement Urbain (PDAU 2035, adopté en 2016), prévoit le développement métropolitain d’Alger, avec l’objectif de performances écologiques et économiques (Eco-Métropole), et un rayonnement international par le développement d’une offre d’équipements de niveau supérieur. Il prévoit notamment de renforcer la capitale avec les sièges des institutions quaternaires (institutions politiques, organismes internationaux, centres d’excellence/recherche, HUB logistiques, complexes spécialisés). Alger deviendrait ainsi une ville polycentrique, assurant une durabilité environnementale, une compétitivité économique et une cohésion sociale, basée sur un réseau d’agglomérations solidaires, requalifiant la périphérie. Le souci de développement local s’exprime par le souhait de faire d’Alger une ville de proximité, répondant aux besoins des communautés locales pour le bien-être des populations (PDAU d’Alger, 2016). Certains auteurs (Medjad et al., 2015) préfèrent cependant aborder la question de la métropolisation d’Alger à l’échelle nationale et méditerranéenne, vu les lacunes qu’elle enregistre sur le plan du rayonnement et de l’attractivité économique. Les facteurs-clés de toute métropolisation mondiale (Aguibetova, 2006 ; Boudreau-Lepage et al., 2011) reposent principalement sur la présence des conditions nécessaires pour l’implantation des investisseurs, qui jouent un rôle primordial dans la refonte et la réussite des stratégies de développement métropolitaines (Mérenne-Schoumaker 2007a, 2007b). L’enjeu de concilier les objectifs de développement local et de rayonnement international des métropoles devient désormais un challenge mondial.
6Pour répondre à ce défi, des chantiers importants ont été engagés à Alger pour la réalisation d’un ensemble de projets d’équipements à échelle métropolitaine (loisir, culture, éducation, sport, affaires, tourisme, transport), nécessitant l’octroi des assiettes foncières bien localisées, recourant ainsi au foncier en friche de la capitale (atteignant 2 264 hectares soit 2,8 de la surface totale de l’agglomération d’Alger). Sa reconnaissance partielle sur le plan réglementaire (Djellata, 2006 ; Bounaira, 2015) et l’absence d’outil adapté d’aide à la planification stratégique, soulève une réelle problématique quant à l’approche de réutilisation des friches. Les affectations se font de manière plutôt aléatoire et sans approche stratégique de maturation (Djellata-Benabderrahmane et Berezowska-Azzag, 2017). Elles ne prennent en considération ni les besoins locaux ni les impacts des implantations sur le territoire en termes de besoins futurs de développement (disponibilité des ressources vitales, mobilités, activités d’accompagnement) et d’impact sur la qualité de vie (environnement et cadre de vie).
7De nouvelles pratiques de planifications à Alger deviennent aujourd’hui indispensables pour répondre à ces besoins, conciliant la construction d’attractivité et la promotion d’une qualité de vie locale, avec une réutilisation raisonnée des friches et en respect des attentes des différents acteurs impliqués (investisseurs, collectivités locales et citoyens). D’autant plus que le PDAU d’Alger, censé avoir une portée stratégique dans la version adoptée, n’a pas le statut d’un grand projet urbain, mais se limite pour l’instant à son rôle d’instrument réglementaire d’aménagement, tel qu’assigné par les textes juridiques en vigueur (notamment la Loi n°90-29, les Décrets exécutifs n°91-77 et 05-317, www.joradp.dz). Par conséquent, la mise en place d’outils opérationnels capables d’accompagner cet instrument dans les choix structurels et fonctionnels à portée stratégique devient impérative (Djellata-Benabderrahmane & Berezowska-Azzag, 2017).
8La lecture comparative réalisée par Djellata-Benabderrahmane (2018), évaluant les actions stratégiques d’attractivité mises en place par le PDAU (orientations stratégiques de développement et projets structurants adoptées pour chacune des 57 communes de la capitale), ainsi que leur comparaison aux actions de métropolisation au niveau mondial, confirme qu’Alger dispose clairement des atouts et ambitions nécessaires à la matérialisation d’une attractivité métropolitaine, mais ne dispose pas des outils capables de les concrétiser. Le discours politique mis en place reste généraliste, l’attractivité y est perçue et appliquée comme un programme, au lieu de se traduire par une démarche de mise en place d’une offre territoriale d’une part et d’une politique solidaire avec les territoires d’autre part.
B. Une approche d’attractivité solidaire
9Les politiques de développement territorial se construisent aujourd'hui autour de deux principes fondamentaux : la valorisation des territoires et la visibilité territoriale, dont la politique de compétitivité et d’attractivité territoriale est la traduction. Léon et Sauvin (2010) abordent la problématique d’attractivité à travers un projet de territoire, singularisant et révélant l’engagement des politiques, des investisseurs et des acteurs citoyens. La force d’attraction serait ainsi basée sur un projet de territoire qui offre des avantages pour inciter à l’installation, mais où les entreprises qui s’y installent doivent contribuer à un projet local de développement, au même titre qu’elles bénéficient de ses privilèges. Ces dernières décennies, une relecture des enjeux de l’attractivité est également amorcée par les préoccupations de durabilité environnementale qui ont investi le champ des politiques publiques (Bherer et Sénécal, 2009). Il en résulte une nouvelle approche de mise en capacité du territoire, où l’attractivité n’est plus construite uniquement autour du potentiel qu’offre le territoire à l’investissement, mais à travers l’évaluation des impacts de la polarisation des activités sur la qualité de vie (sociale, culturelle et environnementale) des habitants (Friboulet, 2010 ; Borja, 2007). Le Roy et Ottaviani (2011) proposent par exemple de coupler une approche quantitative et qualitative de l’attractivité pour atteindre ce qu’ils appellent la « santé sociale ». Au regard des nouveaux objectifs de durabilité, le potentiel d’attractivité d’un territoire doit être le reflet d’un bien-être social et environnemental soutenu par une politique urbaine efficace, conforme aux objectifs de développement diversifiés et orientés vers le futur.
10Notre approche prend comme point de départ cette préoccupation d’attractivité métropolitaine d’Alger, qui passe par l’attraction des investisseurs et repose sur la valorisation des atouts du territoire, avec des préoccupations de réutilisation des sites en friche au service d’amélioration de la qualité de vie locale. Cette approche soulève deux questions : (i) comment développer une dynamique d’attractivité économique pérenne, qui ne soit pas destructrice des milieux et de la qualité de vie des habitants ? (ii) comment répondre à la fois aux besoins très divers des investisseurs de rang métropolitain et ceux des collectivités locales, alors que leurs objectifs peuvent être contradictoires ? En résumé, comment mettre en place à Alger une offre d’attractivité solidaire ?
11L’État, principal porteur des projets de développement stratégiques jusqu’à aujourd’hui, doit composer avec les nouvelles données de crise économique à laquelle fait face le pays depuis quelques années, ce qui exige la mise en place effective de partenariats avec les investisseurs, notamment étrangers. Le cadre règlementaire de planification urbaine actuelle à Alger ne permet pas une réutilisation efficace des friches au service du développement de l’attractivité solidaire. Ainsi, faute d’une offre stratégique gagnant-gagnant qui cible à la fois les objectifs du développement durable local et ceux de développeurs et bailleurs de fond, le processus de métropolisation par l’attractivité se trouve sérieusement compromis. Il y a donc une nécessité pressante de mettre en place un outil qui pourrait croiser les attentes des uns et des autres. Un outil spécifique, faisant appel aux investisseurs et aux pouvoirs publics, à adosser au PDAU, capable de guider les actions de planification concernant l’affectation équilibrée et solidaire des projets attractifs à Alger, tout en valorisant les atouts territoriaux des 57 communes composant le territoire de la wilaya.
II. Méthodologie et objectifs
12Afin de répondre à la pluralité d’attentes (spatio-fonctionnelles de développement local et économiques de rayonnement métropolitain), nous proposons un outil d’aide à la décision AfLAM (Attractivité des Friches et Localisation des Activités Métropolitaines), qui croise trois dynamiques : celle d’appel à l’implantation des activités métropolitaines, celle de réutilisation intelligente des friches urbaines à Alger, et celle enfin d’amélioration des conditions de développement local de qualité de vie (Figure 1). L’atteinte de cet objectif passe par la mise en place de trois étapes du protocole de construction et de validation.
Figure 1. Spatialisation du potentiel du foncier en friche par commune à Alger, représentée sur le territoire de la wilaya d’Alger (57 communes), la codification des communes comporte en premier le code 16 de la wilaya d’Alger, suivi du code de la commune. Ces données sont intégrées à la banque de données « Foncier en friche », module 2 du modèle AfLAM. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
A. Mode de construction de l’outil
13En premier lieu, après avoir exploré l’état de l’art relatif aux outils d’aide à la décision (Roy, 1985 ; Schärlig, 1985 ; Zoller et Beguin, 1992 ; Mousseau, 2003) et effectué la contextualisation territoriale, nous cherchons à comprendre et consolider les liens fonctionnels entre les différents concepts en jeu (triangle conceptuel n°1 : attractivité métropolitaine, foncier en friche, qualité de vie ; triangle conceptuel n°2 : besoins de localisation des activités métropolitaines, besoins de développement durable local, besoin d’une refonte de pratique de planification urbaine algéroise). Au croisement de cette double triangulation apparait l’objet de notre préoccupation, ce qui nous permet de définir les critères et indicateurs de mesure des variables et paramètres de fonctionnement de l’outil adapté au cas d’Alger (Figure 2).
Figure 2. Principe de triangulation et liens fonctionnels de l’outil. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
14La construction du modèle décisionnel intervient en second lieu. Nous y proposons d’abord un tableau de bord du système des indicateurs avec la mise en place des liens structurels entre les modules fonctionnels de l’outil. La création des banques de données spécifiques rattachées aux modules est suivie des croisements et filtrages opérationnels, ayant pour objectif l’analyse morphologique des scénarios correspondant aux choix décisionnels. Enfin, la formalisation des scénarios décisionnels et leur première validation opérationnelle au moyen d’une simulation sur un exemple concret à Alger, permettent de visualiser l’apport pratique de notre outil. Ces trois phases sont décrites plus en détail dans les points qui suivent.
1. Présentation du modèle AfLAM
15Le modèle décisionnel est défini par Vallin et Vanderpooten (2002, p iv) comme la « représentation schématique et partielle du contexte, des hypothèses et des critères sur lesquels le décideur s’appuie pour traduire, comprendre et évaluer les conséquences et les interactions de ces décisions ». Un langage précis décrivant les relations entre variables et paramètres est qualifié également par Roy (1985) de schéma représentatif d’une classe de phénomènes, avec pour qualificatifs la pertinence et l’adaptabilité du modèle à une problématique donnée. Zoller et Beguin (1992) se focalisent quant à eux sur la décision en tant que processus complexe et non équitable, marqué par des choix à formuler et à négocier, faisant intervenir des acteurs pluriels aux intérêts différentiels et à influence variable.
16Notre modèle AfLAM s’inscrit dans cette logique, avec une pluralité décisionnelle qui concerne trois volets : (i) localisation des activités métropolitaines ; (ii) prospection stratégique en direction des investisseurs ; (iii) orientation des stratégies de planification locale. Différents acteurs interviennent dans ce processus de prise de décision, notamment les acteurs de la planification locale (gestionnaires locaux et différents secteurs d’activité), les investisseurs et les acteurs de la société (partenariat et participation). Le modèle intègre ainsi des méthodes d’agrégation, de filtrage, de participation et de négociation, à différentes étapes du processus de prise de décision. Il est composé de 4 modules distincts mais fortement complémentaires (Figure 3), concernant les paramètres spatiaux (territoire et foncier en friche) et les variables fonctionnelles (attractivité, qualité de vie), dont le croisement aux étapes consécutives du processus permet d’optimiser les choix décisionnels. Son fonctionnement et les aides à la décision qu’il fournit, dépendent de l’existence de banques de données interactives relatives à chaque module. Notre première préoccupation pour la construction du modèle consiste à expliciter le choix de ses composants et leur importance dans la définition des indicateurs de mesure, impliquant une échelle des résultats méthodologiques dont la finalité est une aide à la décision concertée.
Figure 3. Composants du modèle AfLAM. Source : auteurs
2. Liens fonctionnels du modèle
17Notre approche favorise une prise de décision équitable autant pour le territoire que pour les promoteurs d’activités d’investissement métropolitain, concrétisée par un tableau de bord intégrant les exigences et attentes de chaque groupe d’intervenants. La prise de décision dépend dès lors des conditions exigées et offertes. Le modèle AfLAM, dans un contexte décisionnel multicritères, se démarque par sa capacité à croiser deux interfaces Paramètres et Variables, où les choix formulés respectent au mieux les attentes et exigences de chaque groupe d’acteurs, moyennant des procédés de filtrage et de négociation. Nous présentons ci-dessous les quatre modules composants le tableau de bord.
18a. Modules de l’interface Paramètres spatiaux
19Les deux premiers composants se rattachent au territoire d’Alger. Le premier se réfère à la Dynamique territoriale et vise à évaluer le niveau de structuration et le potentiel de développement du territoire communal (voir Tableau A1 en Annexe 1), soit une évaluation des 57 communes de la wilaya d’Alger, permettant ainsi de les classer en fonction de leur dynamique de développement (favorable ou défavorable). Le deuxième module Adaptabilité du site vise l’évaluation de l’ensemble des friches au niveau de chaque commune, sous forme de fiche technique pour chaque friche, issue de l’évaluation de 75 sous-indicateurs, repartis en 7 groupes : données identitaires, juridicoinstitutionnelles, économiques, fonctionnelles, foncières et immobilières, sociales et environnementales (voir Tableau A2 en Annexe 1). Ce module permet d’établir une classification des friches au niveau de chaque commune, suivant une échelle d’appréciation qualitative (forte à faible adaptabilité).
20Les deux modules nous renseignent sur l’état du territoire à un instant t, mettent en avant les avantages attractifs du territoire par commune (activités, équipements, services, servitudes, foncier, immobilier, paysage), ainsi que ses besoins futurs de développement. Ils proposent également une carte interactive des potentialités foncières en friche de chaque commune (localisation, taille, accessibilité et réseaux, attributs de la friche, niveau fonctionnel avoisinant et coût vénal et/ou domanial).
21b. Modules de l’interface Variables fonctionnelles
22Ces modules s’orientent vers des données globalistes, intégrant le module Flexibilité fonctionnelle de l’activité, pour l’évaluation des exigences de localisation des activités attractives de rang métropolitain. Notre choix quant aux activités à intégrer à ce modèle découle autant des grilles internationales (Diemer, 2007 ; INSEE, 2015 ; la nomenclature des activités métropolitaines supérieures de l’INSEE 2009 in Bourdeau-Lepage et Tovar, 2012), que d’une lecture des objectifs stratégiques de développement du PDAU d’Alger et de la classification du Centre National de Registre du Commerce algérien (CNRC, 2010a). Une série d’entretiens auprès d’un échantillon de 41 activités ciblées de rang métropolitain mondial (entreprises et institutions quaternaires) déjà implantées à Alger, complète et contextualise notre évaluation des exigences de localisation.
23Nous obtenons ainsi une grille contextualisée des activités métropolitaines à Alger (4 secteurs et 18 groupes d’activités), non exhaustive, qui peut être enrichie suivant l’évolution des orientations stratégiques de développement. Ce module permet d’évaluer chaque activité sur le plan des besoins surfaciques de taille, de situation spatiale, de l’apport à l’attractivité ainsi que des exigences fonctionnelles de localisation : identitaires, juridicoinstitutionnelles, économiques, fonctionnelles, foncières et immobilières, sociales et environnementales, soit 42 sous-indicateurs de mesure (voir Tableau A3 en Annexe 1).
24Le quatrième module relatif à l’Impact d’implantation de l’activité, rend possible l’évaluation des activités identifiées en fonction de leur impact sur la qualité de vie environnementale et sociale (qualité naturelle, anthropique, confort urbain fonctionnel et physique, voir Tableau A4 en Annexe 1). Cette approche, qui se base sur l’exploration de la littérature scientifique et des exemples métropolitains étrangers, permet aux décideurs locaux de juger des effets (positifs et négatifs) d’implantation des activités données sur la qualité de vie locale.
25Les deux modules nous permettent de juger de l’intérêt stratégique de localisation des activités métropolitaines mondiales au niveau d’Alger, en relation notamment avec leur niveau d’exigence (capacité de satisfaction locale des besoins de l’activité), leur apport au développement local et à la construction de l’attractivité d’Alger, ainsi que leurs effets et apports sur la qualité de vie locale (sociale et environnementale). Pour être efficaces, les banques de données de ces quatre modules doivent faire l’objet d’actualisations périodiques afin de s’adapter aux mutations spatiales et aux évolutions des enjeux.
3. Structure du tableau de bord du modèle
26Afin de cibler les indicateurs et critères d’évaluation indispensables pour la prise de décision, nous les avons répertoriés au niveau de banques de données séparées, chacune ayant la capacité d’alimenter un processus autonome d’évaluation lié à un scénario spécifique. Elle sont alimentées par des données thématiques issues notamment de la littérature scientifique (grilles d’évaluation, indicateurs de mesure, nomenclatures de référence, analyses d’exemples), des données stratégiques provenant des outils et instruments de planification en vigueur en Algérie (SNAT, SDAT, SDAAM, PDAU) et des organes opérationnels tels que le CNRC, ONS, Agences et Directions sectorielles (Baromètre des performances urbaines locales des communes d’Alger, 2015), ainsi que des résultats d’entretiens ciblés réalisés sur le terrain (Djellata-Benabderrahmane, 2014).
27Une correspondance entre les critères d’évaluation des différents modules a été réalisé afin de faciliter les procédés de croisement et de filtrage, principalement entre les exigences de localisation des activités et les données territoriales (communes et friches), suivant 7 groupes d’indicateurs (Figure 4) relatifs aux exigences identitaires, juridico-institutionnelles, économiques, fonctionnelles, foncières et immobilières, sociales et environnementales. Ainsi le procédé d’agrégation s’opère par correspondance entre les critères de chaque module, permettant une auto-sélection par croisement/filtrage (AfLAM) des meilleures options et l’élimination des possibilités non adaptées.
Figure 4. Structure hiérarchique du modèle AfLAM. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
4. Méthodes et procédé d’agrégation
28Le modèle AfLAM intègre une démarche arborescente agrégeant les mesures de chaque module (sous-indicateurs et indicateurs) en indicateurs de référence (sous-critères), puis en indicateurs synthétiques (par module). Ces derniers, agrégés en deux groupes (variables fonctionnelles VF et paramètres spatiaux PS) constituent les indices d’interface (Figure 4). La formalisation de ces agrégations se fait au moyen de différentes méthodes suivant le nombre et le type d’indicateurs à agréger. Pour la formalisation des indicateurs de référence, nous avons eu recours aux méthodes d'agrégation complète (top-down approach), qui cherche à agréger les « n » indicateurs afin de les réduire en un indicateur unique. Le choix de la méthode dépend du type d’agrégation et de son objectif, selon qu’il s’agisse d’une procédure de choix, de sélection, de tri hiérarchisé ou de classement (Cherqui, 2005).
29Dans un deuxième temps et afin de formaliser les indicateurs synthétiques et indices d'interfaces, c'est aux méthodes de sur-classement (ELECTRE I, ELECTRE III et ELECTRE TRI), que nous faisons appel (Mousseau, 2003 ; Mousseau et Figueira, 2000 ; Öztürk et al., 2015 ; Moretti et al., 2016). Selon les chercheurs, « l’intérêt des méthodes multicritères est de considérer un ensemble de critères de différente nature (exprimés en unité différentes), sans nécessairement les transformer en critères économiques, ni en une fonction unique. Il ne s’agit pas de rechercher un optimum, mais une solution de compromis qui peut prendre diverses formes : choix, affectation ou classement » (Nafi et Werey, 2010, p.1), ce qui confirme la faisabilité de notre approche.
B. Résultats méthodologiques attendus
30Les résultats méthodologiques obtenus à chaque étape des procédés d’agrégation du modèle AfLAM (Figure 4) ne permettent pas encore de fournir une aide opérationnelle à la prise de décision, mais apportent des données stratégiques pertinentes pour l’utilisation intermédiaire et hors du modèle AfLAM, notamment pour les besoins de planification par les secteurs structurels d’activités à Alger (industrie, habitat, tourisme, transport, finances, ressources en eau, énergie, etc.), via une plateforme interactive soumise à autorisation d’accès (Figure 5). Ces résultats partiels d’analyse permettent par exemple : (i) de visualiser, via la plateforme interactive, les capacités foncières et le niveau d’équipement et de structuration à échelle choisie (communale, intercommunale) ; (ii) d’exploiter la banque de données de référence consultable dans le cadre de la mise en place de plans de développement ; ou encore (iii) l’utilisation parallèle en tant que base de données et d’alerte.
Figure 5. Fonctionnalités du modèle AfLAM. Source : auteurs
C. Scénarios décisionnels du modèle AfLAM
31Au-delà des résultats méthodologiques intermédiaires, c’est à la formalisation d’aide à la décision que se destine l’outil AfLAM, par le biais de la matérialisation des croisements successifs d’interfaces, entre les différents résultats modulaires. Ainsi, l’interface Paramètres spatiaux (Dynamique/Adaptabilité) permet d’évaluer le niveau de structuration (localisation spatio-fonctionnelle et le degré d’accessibilité) et la capacité d’accueil et de développement communal (sur le plan fonctionnel et foncier), tandis que l’interface Variables fonctionnelles (Flexibilité/Impact) permet de juger le niveau d’exigence à la localisation de l’activité, ainsi que son apport stratégique au développement local (Figure 6).
Figure 6. Optimisation décisionnelle du modèle AfLAM. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
32En fonction de l’objectif décisionnel visé, des croisements et filtrages suivant un chemin décisionnel optimisé s’opèrent, permettant de réduire le nombre des choix à retenir pour la négociation entre les acteurs impliqués.
33Le modèle AfLAM possède ainsi toutes les caractéristiques des outils de gestion spatiale classiques (banque de donnés), mais se traduit sous forme d’un outil opérationnel à l’environnement dynamique, se démarquant ainsi des outils de gestion statiques tels les SIG.
34Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’attractivité préconisée par les stratégies de développement pour Alger, il apporte une aide à la matérialisation des choix stratégiques de développement sur le plan de la gestion du foncier en friche, de l’aide à la localisation des investissements de rang métropolitain et pour la formulation des orientations futures de développement. Cette polyvalence de démarches que propose le modèle AfLAM pourrait aider à l’harmonisation des actes d’aménagement et de développement de l’investissement, valorisant de même l’innovation des procédés de gestion initiée par le PDAU sur le plan institutionnel et procédural.
35Le modèle AfLAM traduit trois fonctionnalités opérationnelles d’aide à la décision (Figure 7). Scénario 1 : Aide à la localisation des activités de métropolisation mondiale au niveau d’Alger, coordonnée avec le schéma des centralités métropolitaines de la wilaya ; Scénario 2 : Aide à la formulation d’une offre territoriale prospective (marketing territorial des collectivités locales et de la wilaya) ; Scénario 3 : Aide à la formulation d’une stratégie de développement local au niveau communal et intercommunal.
Figure 7. Scénarios décisionnels du modèle AfLAM. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
III. Simulation opérationnelle de l’emploi du modèle
36Afin de tester la portée opérationnelle du modèle AfLAM, nous présentons une simulation-test du scénario 1, relatif à une situation réelle, qui correspond à la localisation d’une activité métropolitaine souhaitant s’implanter à Alger. Dans le cadre du Dialogue 5+5 (cadre de rencontres entre les pays du bassin méditerranéen occidental), dont plusieurs conférences thématiques ont eu lieu à Alger, les États-membres ont mis l’accent sur l’enjeu stratégique de sécurité alimentaire qui nécessite le développement d’une coopération spécifique, notamment dans le domaine de l’enseignement et de la recherche scientifique (Déclaration d’Alger, janvier 2017). Notre investisseur, le CIHEAM (Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes, organisation intergouvernementale dédiée à l’agriculture durable, la sécurité alimentaire et au développement des territoires ruraux et côtiers, avec un siège à Paris, composée de 13 États membres dont l’Algérie), veut localiser un Institut Agronomique Méditerranéen (IAM) à Alger - le premier au niveau de la rive sud de la Méditerranée.
37Face à sa demande d’aide à la localisation, l’opérateur public chargé de l’orientation de l’investissement ANDI (Agence Nationale de Développement de l’Investissement, sise à Alger) débute un processus de sélection de la localisation optimale pour l’activité au moyen du modèle AfLAM. La présentation qui suit montre les différentes étapes de ce processus, ainsi que les résultats obtenus.
A. Processus de localisation de l’activité IAM par le modèle AfLAM
38Cette application-test de localisation de l’activité IAM permet de vérifier, partiellement, la faisabilité opérationnelle de l’outil AfLAM, en développant les étapes logiques d’évaluation et de filtrage (Figures 8 et 9).
Figure 8. Étapes logiques du scénario 1 du modèle AfLAM. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
Figure 9. Étapes de l’application-test de simulation. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
39En étape 1, l’évaluation s’effectue grâce à l’usage des banques de données intégrées (flexibilité, impacts), et vise les exigences de localisation, le potentiel attractif de l’activité, ses impacts, ainsi que les besoins de développement locaux y afférant. Elle oriente ainsi le décideur local (gestionnaire de la planification au niveau de la wilaya et l’ANDI) quant à l’apport positif et négatif de localisation de cette activité aux objectifs de développements local et métropolitain (au moyen d’alertes émises par le modèle AfLAM dans les domaines social, économique, environnemental). Le résultat négatif (indices inférieurs aux valeurs-seuils) renvoie le demandeur à la révision éventuelle de ses exigences et à la recherche de réduction des impacts identifiés comme négatifs. L’acceptation du projet à ce stade permet en revanche d’enclencher, en étape 2, un procédé de filtrage croisant les exigences de localisation de l’activité et les potentialités communales (banques de données de 57 communes), définissant un sous ensemble de communes préférentielles (les plus adaptées aux exigences et besoins de localisation de l’activité). Le choix final de la commune, ou des communes, à retenir résulte d’une négociation entre le décideur local (gestionnaires de la planification au niveau de la wilaya, décideurs communaux concernés et ANDI) et l’investisseur (CIHEAM), prenant en considération les alertes émises par le modèle AfLAM. Dans notre cas de figure, c’est la commune d’Hussein Dey qui sera retenue.
40L’outil AfLAM procède, en étape 3, à un deuxième filtrage entre les exigences de l’activité et les potentialités foncières en friche (banques de données foncier en friche) dans la commune retenue (Hussein Dey). Ce filtrage aboutit : (i) soit au constat de l’absence de solution (infructuosité), qui impose un retour en étape 2 pour l’exploration d’autres communes ; (ii) soit à un filtrage fructueux avec des friches rejetées, car non adaptées, et des friches préférentielles adaptées aux besoins fonctionnels de l’activité. Le choix final de la friche à retenir est issu d’une négociation entre le décideur local (le gestionnaire local et l’ANDI conjointement) et l’investisseur (CIHEAM), mais aussi les associations locales (comité de quartier, associations écologistes, sociales, etc.). Ces négociations permettent in fine de retenir la friche ENMGP (Entreprise Nationale de Menuiserie Générale et Préfabriquée), le choix qui prend en considération les alertes émises par le modèle AfLAM. Cette friche garantit pour ainsi dire l’ensemble des indicateurs témoins des exigences de l’IAM. Le modèle AfLAM permet grâce à ses procédés de croisement, de filtrage et de négociation, de proposer à l’investisseur non seulement la meilleure localisation foncière mais aussi communale, tout en garantissant au décideur local des avantages stratégiques pour le développement du quartier et de la commune. Le schéma ci-dessous (Figure 9) présente l’ensemble des étapes de la démarche d’application du modèle aux fins d’aboutir à un choix raisonné de localisation de l’activité IAM au sein de la Wilaya d’Alger. Le détail des évaluations des quatre modules est présenté Figure A1 en Annexe 2 (référentiel détaillé du scénario 1).
B. Discussion des résultats de l’application-test
41L’apport de l’outil AfLAM réside non seulement dans sa capacité à identifier les choix de localisations les plus adaptés aux besoins de l’activité, mais également dans sa capacité à émettre des alertes sur les nécessaires actions de planification locale, qui doivent être mises en place pour accompagner la localisation de cet investissement. L’intégration de la procédure de participation active des acteurs impliqués au moyen de la négociation accorde à la démarche une meilleure acceptabilité. Les négociations en étape 2 et 3 reposent autant sur la mise en avant d’avantages et d’incitations par le décideur local pour convaincre l’investisseur (aides financières, exonération fiscale, levée du plafond de densité ou autres), que sur la participation de l’investisseur au développement local (projets à caractère social, éducatif, environnemental, économique ou culturel) pour convaincre le décideur local. Il s’agit en effet de mettre en place un contrat gagnant-gagnant, donnant toute sa dimension au projet de territoire solidaire pour la concrétisation d’une attractivité locale à la portée métropolitaine.
42Les résultats de cette simulation-test sont valides, puisqu’ils aboutissent effectivement au choix d’une localisation concrète (sélection de la friche ENMGP pour la localisation de l’activité IAM) et correspondent aux objectifs du processus de sélection (Figure 10). Ils satisfont en premier lieu les besoins de localisation de l’activité IAM, (très élevées sur le barème, selon la classification préalable des activités), ceux de taille de plus de 3 000 m² (surface de la friche ENMGP 19 250 m² offrant la possibilité des extensions futures), aux exigences de situation spatiale en centre urbain équipé, viabilisé, accessible et répondant aux objectifs d’attractivités économique et scientifique.
Figure 10. Résultats opérationnels de l’application-test (Voir détail de la Figure en Annexe 2). Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
43Ils satisfont également aux standards de développement local, par la promotion d’un développement de qualité du quartier et de la commune d’Hussein Dey. Selon le PDAU 2035, cette commune fait partie du futur hyper-centre d’Alger, destiné à recevoir des projets métropolitains de nature socioéconomique, culturels et touristiques. Avec un apport à la qualité de vie des habitants et à l’image du quartier, la redynamisation économique (création d’emplois et effet d’attraction des activités économiques complémentaires), ainsi que l’apport positif à l’environnement (maîtrise des ressources hydriques et énergétiques, adaptation climatique, innovation écologique), l’activité IAM favorisera non seulement le changement de profil fonctionnel du site et l’attrait des start-up, mais aussi la participation des associations locales à la prise de décision, qui est aussi un facteur d’acceptabilité sociale.
44Finalement, cette simulation confirme bien l’apport opérationnel d’aide à la décision partagée, fourni par l’outil AfLAM. Le modèle s’avère être un outil dynamique intégrant la participation et la négociation, mettant en place une prise de décision équitable et partagée par l’ensemble des acteurs.
45Il faut aussi remarquer, à la faveur de l’outil, que l’échelle d’application de l’AfLAM pourrait s’étendre au périmètre métropolitain d’Alger (4 wilayas, dont celle de Blida, fortement concurrentielle dans le domaine agroalimentaire et cherchant à créer un pôle d’excellence spécialisé), si le potentiel d’attractivité spécifique y est présent et si le réseau de centralités métropolitaines prévoit son intégration – ce qui est le cas (SDAAM 2010). Les banques de données devraient alors être adaptées à l’échelle du bassin métropolitain.
46En réalité, dans le contexte actuel algérois et en l’absence de l’outil AfLAM, la localisation de ce type d’activités (comme par exemple le Centre Africain de Recherche en Agronomie ou l’Institut National des Sciences Appliquées en Technologie Agroalimentaire) subit une forte attraction de la ville de Blida distante de 50 km environ d’Alger. Dans ce domaine, Blida déploie activement une offre territoriale plus dynamique qu’Alger, en vue de la création d’un pôle d’excellence, diminuant ainsi le potentiel d’attractivité de la capitale - alors que des possibilités structurelles et fonctionnelles d’implantation de ce type d’activité dans le périmètre algérois sont disponibles et répondent, en grande partie, aux objectifs communs de planification urbaine durable. L’outil AfLAM pourrait donc intervenir aussi bien à l’échelle tactique réglementaire du PDAU de chacune des wilayas de l’aire métropolitaine, qu’en amont, dans le cadre stratégique d’orientation du SDAAM.
IV. DISCUSSION DES RÉSULTATS PRATIQUES
47Au vu des résultats de l’opération-test, nous constatons que le modèle AfLAM est effectivement un outil opérationnel capable de proposer une aide stratégique à la planification urbaine locale à Alger, sur le plan de la prospection, de la planification stratégique et du marketing territorial.
A. Aide à la prospection pour les collectivités locales
48L’aide aux acteurs institutionnels communaux, qu’offre l’outil pour dynamiser leur territoire en attirant des investisseurs, se traduit aussi par l’orientation de la démarche de marketing urbain local, capable de réduire les cibles et de proposer un sous-ensemble d’activités à prospecter. En évaluant en premier lieu les Potentialités de développement de la commune et de ses Potentialités foncières en friche (module 1&2), la démarche permet de juger les attributs de la commune. Un filtrage est alors réalisé avec le module 3 Exigences fonctionnelles des activités de rang métropolitain, qui permet de faire ressortir un sous-ensemble d’activités dont les exigences s’accordent avec l’offre territoriale. Enfin, en évaluant ce sous-ensemble d’activités par le module 4 Impact d'implantation de l'activité sur la qualité de vie du territoire d’accueil, l’outil offre aux décideurs locaux une vision réaliste de l’impact de chaque activité. La décision finale du choix des activités à cibler, dans le cadre de la prospection du marché pour la construction d’une offre territoriale, serait arrêtée par les décideurs locaux après concertation et négociation avec les acteurs locaux concernés (corporations de métiers, associations locales, bailleurs de fonds, etc.).
B. Intégration fonctionnelle et temporelle aux objectifs stratégiques du PDAU d’Alger
49Comme précédemment exposé, la conception du modèle AflAM vient en réponse aux nouveaux objectifs de développement stratégique d’Alger, qui prévoit :
-
Un rayonnement et attractivité de la capitale, avec une offre d’équipements de niveau supérieur et une compétitivité économique. Le modèle s’adapte à cet objectif à travers l’aide qu’il apporte à la localisation et prospection des activités de rang métropolitain, renseignant les organes décisionnels sur les besoins des activités de métropolisation mondiale, aidant à orienter les actions de prospection (marketing territorial), de développement et d’aménagement.
50Une durabilité environnementale et une cohésion sociale, où le modèle, qui comporte le recensement caractérisé du foncier en friche, prend place dans le pilier Protection de l’environnement du PDAU à travers son apport au renouvellement urbain (récupération des friches). Ses données relatives à la dynamique des communes permettent également d’orienter les actions de cohésion territoriale, aidant les décideurs locaux à cibler les actions prioritaires d’aménagement et à opérer des choix de localisations fonctionnelles. Il en va de même pour la composante Qualité de vie du modèle, qui permet l’évaluation de l’impact généré par la localisation des activités de métropolisation mondiale.
51Une forte complémentarité fonctionnelle existe donc entre les piliers stratégiques du PDAU et les composantes du modèle AfLAM. Le PDAU d'Alger, dans la mise en œuvre de ses chantiers de développement, pourrait faire appel à l’outil dans ses différents choix d’aménagement.
52Le modèle s’intègre également au phasage stratégique et temporel du PDAU (Figure 11), grâce à son caractère évolutif capable de s’adapter aux mutations des enjeux socioéconomiques et spatiaux, au moyen de l’actualisation périodique de ses banques de données, ainsi que de ses indicateurs et sous-indicateurs. Le modèle AfLAM se démarque par différents apports à la mise en œuvre du PDAU sur le plan temporel, comme (i) outil de diagnostic territorial en phase 1, pour la définition des actions d'aménagement prioritaires et la localisation des actions stratégiques ; (ii) outil d’information sur les exigences fonctionnelles des activités métropolitaines en phase 2 ; (iii) outil de visualisation des potentialités communales (développement de la périphérie et consolidation d’une stratégie structurelle au niveau intercommunal) en phase 3 ; (iv) outil d’évaluation des actions engagées en phase 4, permettant d’opérer un retour sur les actions déjà réalisées en termes d’impact sur le développement ; (v) enfin, outil de réorientation des actions stratégiques de développement métropolitain, participant au ciblage d’éventuelles carences structurelles, pour les corriger dans le cadre de la révision des stratégies de planification et de développement. (Figure 11).
Figure 11. Intégration temporelle du modèle AfLAM au PDAU d’Alger. Source : Djellata-Benabderrahmane, 2018
53L’outil AfLAM fournit donc des apports à chaque phase de mise en œuvre du PDAU d’Alger, en tant qu’outil d’accompagnement, d’évaluation, de prospection et de révision. La diversité de ses banques de données ainsi que leur actualisation annuelle en font un outil d’aide à la planification stratégique, opérationnel et évolutif, à la portée prévisionnelle.
C. Synthèse des avantages et limites du modèle AfLAM
54Notre proposition offre, certes, plusieurs avantages, mais elle affiche aussi certaines limites. Elle se démarque par une architecture riche en possibilités d’usage, des prises de décision multiples (localisation d’activité, prospection et marketing, formulation de stratégies de développement) et prises de décision équitables pour l’ensemble des acteurs impliqués. Par ailleurs, l’intégration des innovations procédurales avec une prise de décision bilatérale, négociation et procédé acceptant les réorientations, traduit un processus de participation positive, itératif, proposant des alertes, l’actualisation et le partage des données (plateforme interactive).
1. Des apports stratégiques
55À travers l’indépendance structurelle de ses modules, l’outil permet des utilisations intermédiaires et hors du modèle. Il possède par ailleurs une capacité d’optimisation des chemins décisionnels et d’identification des chemins critiques, en plus de sa capacité de sélection prospective des activités et des actions qui correspondent aux enjeux futurs. C’est un outil d’aide à la planification opérationnelle, à l’environnement décisionnel dynamique transversal, consolidant les relations intersectorielles. Il se démarque notamment par sa capacité d’intégration dans les outils de planification urbaine existants SDAAM, PDAU et POS. Il possède une dimension prévisionnelle permettant d’anticiper les blocages opérationnels. L’innovation de son approche consiste également en l’usage opérationnel des SIG et des TIC, apportant une transparence dans la conduite des actions d’aménagement.
2. Des innovations conceptuelles
56La première innovation repose sur le choix des composants du modèle : attractivité, impact sur la qualité de vie, foncier en friche et dynamique communale, en adéquation avec la politique de développement durable, mettant en place une démarche gagnant-gagnant. La deuxième innovation se rattache à la pluralité décisionnelle fournie, acteurs pluriels / objectifs pluriels, mettant en place une démarche pluri-décisionnelle. La troisième innovation est celle de la simplification des méthodes appliquées (méthodes d'agrégation complète, méthodes de surclassement), qui évitent des évaluations quantitatives compliquées, en se basant sur des évaluations qualitatives variées et qui offrent des résultats synthétiques divers, concrétisant une démarche accessible et transparente. Enfin, la dernière innovation réside dans la mise en place d’une base de données multiple, actualisée et partagée (partage de l’information via une plateforme interactive) et d’un monitoring intelligent.
3. Des limites de l’outil
57L’outil AfLAM ne peut fonctionner sans disposer de banques de données complètes et actualisées, qui n’existent pas à Alger. La principale limite à la transformation de cet outil en logiciel numérique était la constitution de banques de données aussi variées (4 domaines) et aussi étendues (57 communes d’Alger avec leur foncier en friche et 18 groupes d’activités de 4 secteurs différents), qui nécessite l’intervention d’équipes pluridisciplinaires pour la récolte et le traitement de l’information, ce qui était impossible dans le cadre de cette recherche (thèse de doctorat). Pour la simulation, nous avons dû avoir recours à des approximations, effectuer une très large recherche bibliographique et procéder au benchmarking des exemples étrangers, afin de dégager les informations et données standard. Nous avons dû avoir également recours à des données récoltées dans le cadre de travaux pédagogiques de master 2 (2015). L’élargissement des bases des données des recensements de l’ONS (RGPH et RGE), des bases des données SIG et la création d’une base des données SIE s’avèrent en outre nécessaires.
58Des limites sur le plan méthodologique sont en revanche liées au recours à des méthodes d’analyse et d’évaluation à intégrer à la démarche d’aide à la décision multicritère, faisant appel à des procèdes de sélection, de pondération, d’agrégation, de filtrage, de classement et de choix des données complexes multiples, qui nécessitent l’usage des algorithmes, loin de notre domaine de compétence et nécessitant l’intervention de spécialistes. L’évaluation des écarts et du degré d’incertitude des résultats que l’on peut obtenir avec l’outil AfLAM devrait aussi être faite, afin de lever les doutes éventuels quant à la fiabilité des indices. Enfin, nous regrettons aussi de ne pas pouvoir effectuer plusieurs simulations opérationnelles de l’usage du modèle, dans différents contextes de friches, afin de conforter la recherche et confirmer d’une manière plus diversifiée et élargie l’utilité du modèle AfLAM.
59Par ailleurs, l’outil devra prendre en charge la problématique liée autant à la non-simultanéité, qu’à l’éventuelle simultanéité des demandes de localisation et leur impact sur le fonctionnement du modèle. L’attribution des meilleurs terrains lors des premières demandes, au détriment potentiel de demandes futures relève des lois de la concurrence, mais nécessite cependant une prise en compte spécifique. La prise en charge du phénomène de concentration spatiale de certaines catégories d’activités (développement de bassins spécialisés) nécessite l’intégration de nouveaux paramètres de filtrage et de choix, qui participeraient certainement à améliorer l’efficacité de l’outil.
60Nous admettons également que la démarche logique du modèle AfLAM devrait être complétée par la mise en place de banques de données ciblées, d’une méthode d’évaluation propre (codification du référentiel, barème d’évaluation, modes de pondération et d’agrégation des indicateurs et des indices) et d’une cartographie actualisée des friches, pour atteindre le stade final d’opérationnalité.
Conclusion
61Le modèle AfLAM que nous avons présenté dans cet article permet de modéliser des choix décisionnels en planification spatio-économique à Alger, couplant besoins spatio-fonctionnels et ambitions économiques de rayonnement métropolitain. À travers sa démarche de conception et de simulation opérationnelle, nous avons démontré son apport stratégique à la planification locale, qui permet de mettre en place une démarche au service de la construction d’un projet de territoire partagée entre investisseurs et décideurs locaux.
62Nous sommes parvenus ainsi, à travers le modèle AfLAM, à concrétiser une démarche décisionnelle stratégique, ciblant des actions précises faisant intervenir différentes problématiques, s’inscrivant dans une démarche durable, traduisant des actions de développement local en respect des conditions de qualité de vie des populations. Sa dimension participative intégrant la concertation et la négociation, son procédé dynamique en perpétuelle actualisation des données, permettent de formaliser des décisions multiples.
63Nous considérons aussi sa dimension transversale et interactive, par le partage et l’actualisation de l’information, comme une réelle innovation au niveau de la pratique de planification en Algérie, créant des passerelles fonctionnelles entre les secteurs, indispensables à une gestion stratégique harmonieuse et qui fait défaut en Algérie.
64Il est cependant nécessaire de rappeler que ce modèle n’est encore qu’au stade de démarche logique et qu’il devra s’adapter aux exigences structurelles de sa transformation en logiciel, ouvrant une perspective quant à sa possibilité de transposition à d’autres contextes spatiaux, permise par l’indépendance de ces modules (paramètres et variables), nécessitant alors une adaptation de ses critères en fonction des spécificités territoriales.
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Pour citer cet article
A propos de : Amel DJELLATA-BENABDERRAHMANE
Université Blida Algérie
ameldjellata@gmail.com
A propos de : Ewa BEREZOWSKA-AZZAG
EPAU Alger