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Chaire Sporck 2011-2012 : Marie-Françoise DURAND
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Version PDF originale1Créée en 1998, la Chaire Sporck permet pour la quatorzième fois d’accueillir un éminent collègue étranger pendant huit jours en lui demandant de donner quinze heures de cours à nos étudiants. En effet, après P. Claval (1998), R. Brunet (1999), F. Durand-Dastès (2000), C. Grataloup (2001), D. Retaillé (2002), J.R. Pitte (2003), A. Bailly (2004), G. Baudelle (2005), T. Barata Salgueiro (2006), J.-B. Racine (2007), L. Carroué (2008), D. Pumain (2009) et R. Shearmur (2010), l’Université de Liège et le Département de Géographie ont le plaisir de recevoir cette semaine le Professeur Marie-Françoise Durand et d’accueillir de la sorte pour la première fois une spécialiste de cartographie.
2Marie-Françoise Durand est Professeur agrégée de géographie, chargée de mission auprès du Directeur de Sciences Po et responsable, depuis 1993, de l’atelier de cartographie de cet Institut. Elle a rejoint l’Institut d’études Politiques de Paris en 1989, après avoir enseigné de 1980 à 1989 à l’école Normale d’Instituteurs des Hauts-de-Seine/Université Paris X Nanterre, de 1983 à 1986 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et parallèlement de 1983 à 1987 à l’Université Paris X Nanterre.
3Son premier champ de recherche est la cartographie numérique, où elle est active dès les années 80 d’abord auprès de l’Institut National de la Recherche Pédagogique dans le cadre du développement de logiciels de cartographie et de traitement des données et comme experte pour la Commission des logiciels éducatifs (1984-1989) et auprès du Ministère de l’éducation nationale où elle participe au Plan « Informatique pour tous » visant à la formation de formateurs en cartographie et informatique (1987-1989).
4En rejoignant l’Institut de Sciences Politiques, tout en concevant et développant le célèbre atelier de cartographie (http://cartographie.sciences-po.fr/), elle a créé et coordonné plusieurs enseignements du Master « Grandes Lignes de Partage du Monde contemporain », puis du Master et du Collège en présentiel et en ligne « Espace mondial : acteurs, enjeux » ainsi que sa diffusion auprès d’universités partenaires : H.E.M Casablanca/Rabat/Marrakech depuis 1993, Instituto Rio Branco depuis 1998, Université de Brasilia depuis 2004 et Université Fédérale de Bahia depuis 2007.
5Avec Alfredo Valladaô, elle a conçu et dirigé la Chaire Mercosur de Sciences Po, pôle intégré de coopération avec les pays du Mercosur visant à la conception et la mise en oeuvre des cours et des échanges d’enseignants avec le Brésil. Elle a aussi conçu puis dirigé le Centre européen de Sciences Po.
6Elle a ainsi développé des liens étroits avec le Maroc d’abord puis le Brésil ensuite. Depuis 1993, elle se rend régulièrement au Maroc (Casablanca, Rabat et Marrakech) poury donner des cours et des travaux dirigés de géopolitique. Depuis 1999, elle enseigne régulièrement au Brésil, à l’école Nationale d’Administration Publique de Brasilia (ENAP), à l’UNB Brasilia et à l’Université Fédérale de Bahia;en 2005, elle a organisé les activités à Sciences Po dans le cadre de l’Année du Brésil en France et coordonné le CD-Rom Brésil, la diversité comme identité, et en 2009, elle a été experte auprès du Commissariat français pour les projets académiques et a coordonné un cycle de cinq colloques dans le cadre de l’Année de la France au Brésil. Infatigable, elle conçoit ou coordonne encore depuis 2007 des parties cartographiques d’expositions permanentes et temporaires à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Musée du Louvre (section des arts de l’Islam), à l’Espaces-Temps du Brésil (Brasilia, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Manaus et Salvador de Bahia).
7Auteur de différents ouvrages et articles, elle est surtout connue et reconnue comme coéditrice, dès la première édition (2006), de l’Atlas de la mondialisation (5e édition en 2010) qui est traduit en plusieurs langues : espagnol, portugais et aussi chinois. Cet ouvrage a fait suite à une plus petite publication que j’avais trouvée très pertinente à l’époque (2002 et 2004), L’Espace mondial en 50 cartes. Mais ma première rencontre avec Marie-Françoise Durand comme auteur est beaucoup plus ancienne : elle date de 1992 lors de la sortie du livre Le Monde espaces et systèmes, avec Jacques Lévy et Denis Retaillé, Presses FNSP/Dalloz, qui fut réédité en 1993. Il s’agissait d’un ouvrage très novateur qui forçait le regard international des géographes à une époque où la plupart restaient confinés dans des ensembles géographiques plus réduits : pays ou continents. Elle a encore publié plusieurs articles dans les revues Espaces-temps (qu’elle a créé avec C. Grataloup, titulaire de la Chaire Sporck en 2001 et J. Lévy) et Mappemonde (une revue qui doit beaucoup à R. Brunet, titulaire de la Chaire Sporck en 1999).
8L’originalité de Marie-Françoise Durand est donc d’avoir largement ouvert la géographie à de nouvelles questions mondiales et à de nouveaux publics : le monde des politologues et des économistes. Tout au long de sa carrière, elle s’est aussi beaucoup investie dans son métier de formatrice d’étudiants universitaires étant toujours à l’écoute des étudiants et soucieuse de les aider dans leur projet professionnel. Elle a aussi toujours privilégié les contacts avec les enseignants de l’école fondamentale et du secondaire où ses cartes sont très largement utilisées car facilement accessibles via leur mise en ligne sur le site de Sciences Po. Fréquentant beaucoup les enseignants du secondaire, je peux affirmer que ce site est sans doute un des plus utilisés par nos collègues du secondaire qui ont l’occasion d’y trouver des documents diversifiés et de grande qualité sur toute une série de questions qu’ils sont amenés à traiter : l’agriculture, l’eau, l’énergie, les échanges internationaux, les conflits, les migrations, la partition du Monde entre les états et les organisations ...
9C’est dès lors un grand honneur pour notre Université et le Département de Géographie d’avoir pu bénéficier de sa collaboration dans le cadre des cours 2011-2012 de première et deuxième années du Master en Sciences géographiques où elle donne 15 heures de cours sur la thématique de la mondialisation.
10Au nom des autorités académiques, j’ai ainsi le plaisir de remettre à Marie-Françoise Durand la médaille de l’Université de Liège gravée à son nom et qui restera je l’espère le témoignage de notre reconnaissance. Je souhaiterais aussi au nom de notre département et de la Société géographique de Liège qui est l’organisateur de cette conférence lui remettre l’ouvrage jubilaire du centenaire de notre institut.