- Home
- 77 (2021/2)- Varia
- In Memoriam : Robert ARNOULD (10 avril 1940 – 5 décembre 2021)
View(s): 317 (7 ULiège)
Download(s): 12 (0 ULiège)
In Memoriam : Robert ARNOULD (10 avril 1940 – 5 décembre 2021)
Attached document(s)
original pdf file1Né à Liège, le 10 avril 1940, Robert ARNOULD obtient son diplôme d’ingénieur civil des constructions à l’Université de Liège en 1962. Titulaire d’une bourse du Patrimoine puis nommé assistant (1963), il entame sa carrière scientifique dans le Service des constructions hydrauliques de l’Université de Liège. En 1965, il obtient le grade d’ingénieur des constructions hydrauliques et hydrographe. Les travaux qu’il développe, notamment de nombreux modèles réduits de structures hydrauliques, sont rapidement connus à l’étranger. Le gouvernement italien (1967) et l’Université de Naples (1970) lui décernent ainsi des bourses d’études, et il se voit confier le poste de Chargé de Cours visiteur à l’Université de Kinshasa dès 1975. Ses recherches le conduisent à présenter, en 1979, une thèse de doctorat en Sciences appliquées intitulée « Le calcul des barrages à voûtes multiples par la méthode aux différences finies. »
2Parallèlement à ses activités de recherches, qui se traduisent aussi par une soixantaine de publications scientifiques et une trentaine de conférences, Robert ARNOULD assume de nombreuses charges d’enseignement. C’est bien sûr dans le domaine de l’hydraulique que ses prestations sont d’abord les plus nombreuses : Maître de Conférences à l’Université de Liège dès 1971, Chargé de Cours visiteur aux Universités de Kinshasa et Lubumbashi et à l’école Mohammadia d’ingénieurs de Rabat jusqu’au milieu des années 80, Chargé de Cours à l’Institut interuniversitaire de Formation internationale aux Transports (I.F.I.T. ) à partir de 1983. On notera cependant que, dès 1963, c’est dans le domaine connexe de la topographie que Robert ARNOULD dispense ses premiers enseignements, à l’Institut Provincial d’Enseignement de Promotion sociale de Seraing. Les premiers contacts du professeur ARNOULD avec la section de géographie remontent à 1989, moment où il succède au professeur CAMPS pour l’enseignement du cours de géographie mathématique et, plus spécifiquement, pour la partie relative à la topographie.
3Deux ans plus tard, le ministère de l’Enseignement, alors fédéral, propose d’instaurer une formation universitaire des géomètres au sein des universités d’état, et c’est à la section de géographie que l’Université de Liège demande d’étudier le dossier. Le professeur ARNOULD est tout naturellement consulté par la section et, très vite, il apparaît comme la pierre angulaire de cette filière de formation. Il prend contact avec les associations professionnelles et les collègues de l’Université de Gand, responsables de la filière parallèle du côté néerlandophone. Il identifie le profil du géomètre universitaire, unique en Belgique francophone. Avec ses collègues du conseil de section de géographie de l’époque, présidé alors par le professeur PISSART, il négocie avec les facultés des sciences, des sciences appliquées et de droit, le contenu d’un programme de cours original, répondant à la fois aux besoins techniques exprimés par la profession et au niveau qualitatif requis par une formation universitaire. En 1996, la première promotion de licenciés en sciences géographiques – option géométrologie est diplômée. C’est aussi l’année où Robert ARNOULD est nommé au rang académique au sein de notre Faculté des Sciences.
4Depuis lors, le professeur ARNOULD s’est totalement dévoué à notre département, tant dans les tâches les plus nobles, que dans les fonctions collectives les plus prosaïques mais nécessaires. Avec une efficacité remarquable et une modestie sans égale, il a conforté la place de la section, et plus particulièrement de l’option de géomatique et géométrologie, devenue Master entre temps, au sein du paysage universitaire belge et international. Admis à faire valoir ses droits à la retraite en 2005, Robert ARNOULD n’a jamais perdu le contact avec le département. Ses visites à l’Unité de Géomatique étaient régulières, et sa curiosité scientifique était restée intacte. Poursuivant sa vision de grands travaux hydrographiques sur le cours du fleuve Congo, il échangeait encore avec nos chercheurs l’été dernier sur les spécificités des modèles numériques de terrain applicables localement. Les résultats de ses ultimes travaux font d’ailleurs l’objet d’un article dans le présent volume.
5Le décès de Robert ARNOULD en ce début décembre 2021 aura certainement affligé tout particulièrement les premières promotions d’étudiants géomètres et géomaticiens, pour qui il constituait le Maître et la référence en la matière. Mais aussi ses collègues, qui perdent en lui un ami et un soutien toujours de bon conseil.
6Jean-Paul DONNAY