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Les projets alimentaires territoriaux (pat) et la transition écologique des territoires : analyse quantitative et systémique d’un cas d’étude
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Face à l’urgence de transformer les systèmes agri-alimentaires, leur reterritorialisation, via le développement des circuits courts et des gouvernances locales, émerge comme une alternative plus durable sur le plan environnemental. Pour quantifier ce potentiel, cet article évalue l’impact environnemental du Projet alimentaire Territorial (PAT) de la commune de Mouans-Sartoux en France. La méthodologie adopte une approche systémique étudiant l’évolution de l’impact de l’ensemble des acteurs territoriaux, des producteurs, commerçants et consommateurs, en s’appuyant sur l’analyse de cycle de vie. Les résultats révèlent une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre et des énergies fossiles depuis la mise en place du PAT. Ils soulignent ainsi un rôle essentiel de l’alimentation dans la planification territoriale plus durable. Des travaux restent à mener pour confirmer ces résultats en prenant en compte les spécificités locales inhérentes à chaque territoire.
Abstract
Given the urgency to transform food systems, their relocation, favoring short supply chains and local governance, emerge as an environmentally more sustainable alternative. To investigate this claim quantitatively, this article examines the environmental impact of the Food Territorial Project (Projet alimentaire Territorial PAT) in the municipality of Mouans-Sartoux, France. The study adopts a systemic approach examining the evolution of the impact of all territorial actors, including producers, retailers, and consumers, using the methodology of life cycle assessment. The findings reveal a substantial reduction in greenhouse gas emissions and fossil energies since the implementation of the Food Territorial Project lead by local authorities. They thus highlight a crucial role of agriculture and food in fostering more sustainable territorial planning. Further research is needed to confirm these conclusions, considering local specificities inherent to each territory.
Table of content
Introduction
1De longues dates, les géographes étudient l’organisation spatiale des systèmes agri-alimentaires allant des productions agricoles aux consommations (Merenne-Schoumaker, 1997 ; Fumey, 2007 ; Robinson et Carson, 2015). Or, depuis la deuxième guerre mondiale, l’intensification des pratiques agricoles et la mondialisation des échanges ont accentué les externalités négatives de ces systèmes notamment sur le plan environnemental. À ce jour, le système alimentaire dominant est la cause majeure du changement climatique, de la déforestation, de l’altération des cycles de l’eau, de l’azote ou encore du phosphore (Cordell et al., 2009 ; Kissinger et al., 2012 ; Bell et al., 2014 ; Billen et al., 2021). Il menace ainsi d’une manière directe et indirecte ses propres conditions de production, considérablement influencées par les changements climatiques en cours (Mbow et al., 2019). Explorer des solutions pour transformer nos systèmes alimentaires vers des formes plus durables et résilientes devient ainsi une urgence dont les géographes se saisissent (Morgan, 2010 ; Robinson, 2018). Parmi les solutions proposées, une relocalisation des systèmes alimentaires est fréquemment évoquée par les chercheurs (Thompson et al., 2008 ; Clancy et Ruhf, 2010 ; Morgan et Santo, 2018). Le rapprochement de la production agricole des lieux de consommation, conduisant à des systèmes alimentaires territorialisés, en opposition aux systèmes globalisés, garantirait une reprise en main des communautés et des pouvoirs locaux sur l’alimentation et faciliterait une transition vers des systèmes plus durables. Pour éclairer et contribuer à ces dynamiques en cours, cet article évalue les bénéfices environnementaux potentiels associés aux processus de reterritorialisation.
I. Transition vers des systèmes alimentaires plus territoriaux
A. L’émergence du concept comme réponse à l’urgence sociale et environnementale
2Dans la littérature scientifique, différentes désignations sont utilisées pour décrire les systèmes alimentaires territorialisés tels que les systèmes alimentaires locaux (SYAL) (Fournier et Muchnik, 2011 ; Sanz-Cañada et Muchnik, 2016), les paysages alimentaires (Yasmeen, 1995 ; Vonthron et al., 2020), les circuits courts (incluant au maximum un intermédiaire) ou les circuits de proximité (Aubry et Chiffoleau, 2009). Globalement, ces définitions impliquent des formes d’organisation durables aussi bien d’un point de vue environnemental, économique que social. De même, l’ensemble de ces dénominations sous-entendent une forme de proximité spatiale, l’agriculture et l’alimentation étant ancrées dans un même espace (Bognon, 2014). Pour les auteurs, cet enracinement spatial et une échelle territoriale réduite (commune, intercommunalité ou département) seraient particulièrement adaptés à la prise en compte des problématiques environnementales et socio-économiques (Morgan et al., 2006 ; Clancy et Ruhf, 2010 ; Deverre et Lamine, 2010 ; Chiffoleau et Dourian, 2020 ; Caron, 2021 ; Horst, 2022 ; Hugonnet et Bernard-Mongin, 2022). Plus concrètement, la proximité spatiale et relationnelle peut faciliter le rapprochement de tous les acteurs du secteur agri-alimentaire (producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs) afin d’encourager et de déclencher des changements de leurs pratiques. Cela concerne à la fois les manières de production (telles que la conversion en agriculture biologique ou à l’agroécologie), de commercialisation (vente directe, modes de transport décarbonés, etc.), mais aussi de pratiques alimentaires (consommation des produits de saison, gestion de déchets alimentaires, etc.) (Bermond et al., 2019). En pratique, ce constat semble se confirmer, en particulier pour les producteurs. Des études existantes démontrent par exemple une surreprésentation de production d’origine biologique ou sous signes distinctifs de qualité (AOP, IGP, etc.) au sein des circuits courts (marchés, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne AMAPs, magasins collectifs) (Maréchal et Spanu, 2010 ; Machado-Bouroullec et al., 2016).
3Pour délimiter notre périmètre d’étude, nous considérerons un « système alimentaire territorial » incluant la globalité et la pluralité des acteurs du territoire d’étude (Gasselin et al., 2021). Cela comprend un ensemble d’acteurs, de pratiques, d’activités et de flux relatifs à l’agriculture et à l’alimentation ayant lieu dans un territoire défini (Schönhart et al., 2009 ; Kremer et DeLiberty, 2011). Il englobe par conséquent toutes les activités de production, transformation, distribution, commercialisation et consommation alimentaires, qu’elles soient « alternatives » ou « conventionnelles » et se distingue ainsi des dénominations et des travaux précédents. Cela permet ainsi de comprendre l’impact de l’ensemble des initiatives alimentaires sur un territoire, progressivement soutenues par les pouvoirs publics, et contenues par l’expression de « reterritorialisation ». De fait, ce terme implique non seulement la mise en œuvre de la proximité géographique entre producteurs et consommateurs, à savoir la relocalisation, mais inclut également la gestion territorialisée de l’alimentation par les acteurs locaux et les pouvoirs publics, de plus en plus présente sur les territoires français (Bognon, 2017 ; Brand et al., 2017 ; Macé-Le Ficher, 2023).
B. Institutionnalisation de la reterritorialisation en France via les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT)
4Les premières initiatives de reterritorialisation alimentaire sont issues de mouvements bottom-up, faites par et pour les citoyens. Cela concerne par exemple le mouvement Slow Food initié en Italie, qui promeut la gastronomie régionale, ou encore le développement des AMAPs en France (Chiffoleau et Prévost, 2012 ; Macé-Le Ficher, 2023). Depuis les années 2000, ces initiatives prolifèrent, rentrant progressivement dans la sphère politique (Rieutort, 2009 ; Praly et al., 2014 ; Delfosse, 2019 ; Loudiyi et Houdart, 2019). Simultanément, les effets conjoncturels des années 2000 tels que la crise économique ou les répercussions du changement climatique ont contribué à redonner de l’importance à ces initiatives. C’est ce que les géographes anglophones nomment une « nouvelle équation alimentaire », qui déclenche une prise en compte institutionnelle de l’alimentation dans la planification territoriale (Morgan et Sonnino, 2010), jusqu’ici écartées de la planification urbaine des pays développés (Pothukuchi et Kaufman, 2000 ; Capt et al., 2012). Pourtant, depuis longtemps, du fait de leurs compétences et de leur position, à toutes les échelles, les pouvoirs publics locaux jouent un rôle important dans l’organisation des systèmes alimentaires. Des régions aux échelons communaux, ils ont les compétences du développement économique, de la gestion de la restauration publique, du foncier agricole, des déchets agro-alimentaires ou encore de l’eau. Cela leur permet non seulement de renforcer l’autonomie alimentaire des territoires, mais aussi d’orienter les pratiques des acteurs présents en faveur de la durabilité (Pothukuchi et Kaufman, 2000 ; Bodiguel et al., 2021).
5La France, premier producteur de denrées agricoles de l’Union Européenne, fait partie des pays pionniers en matière de renforcement de la reterritorialisation alimentaire, en particulier depuis la loi d’avenir de 2014 qui a donné la naissance aux Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) (Houdart et al., 2020 ; Guillot et Blatrix, 2021; Perrin et Lacquement, 2023). Ces projets volontaires, principalement pilotés par les collectivités territoriales (communes, intercommunalités, départements, etc.), visent à recréer une économie alimentaire territoriale et durable, notamment via les circuits courts (ministère de l’Agriculture, 2017). Parmi leurs premières actions menées, le réseau national des PAT (RnPAT) recense la protection du foncier agricole, le développement de l’agriculture urbaine et des marchés de producteurs, la mise en place de l’approvisionnement durable dans les marchés publics, la promotion et l’accompagnement des pratiques biologiques et agroécologiques ou encore la sensibilisation du grand public aux enjeux de l’alimentation durable (Terres en ville, 2020). Ces stratégies territoriales sont ainsi perçues comme des outils de reterritorialisation mobilisant à la fois les producteurs, les commerçants et les consommateurs pour diminuer les externalités négatives du système alimentaire. À ce jour, plus de 400 projets sont présents sur le territoire français (ministère de l’Agriculture, 2023). Cependant, nous disposons de peu d’informations sur leur efficacité pour réduire les impacts sur les territoires. Il convient donc de s’interroger sur la véritable contribution de ces démarches à la transition, et en particulier à la transition écologique.
C. Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) et transition écologique
6La transition écologique est définie comme « le passage, à l’échelle d’une société, à des modes d’habiter et des systèmes productifs plus durables » (Gonin, 2021). En géographie, les enjeux de la transition sont surtout liés à une recomposition spatiale favorisant une cohabitation plus durable entre l’ensemble des vivants. À ce titre, les PAT encouragent une reconfiguration des systèmes alimentaires vers une organisation plus locale et durable. Les travaux menés par le réseau national des PAT montrent que le développement des PAT a été un accélérateur de l’inclusion d’enjeux environnementaux dans la gestion locale de l’alimentation et porteur de pratiques plus respectueuses de l’environnement (Marcadet, 2021). Toutefois, d’un point de vue quantitatif, l’efficacité de ce type de dispositif territorial à diminuer les impacts environnementaux doit encore être démontrée (Marchand et Chabanet, 2022).
7Actuellement, les études scientifiques sur ce sujet sont rares et la majorité d’entre elles compare l’impact des circuits courts et des circuits longs (Gonçalves et Zeroual, 2016). Bien que l’on attribue souvent aux circuits courts des vertus environnementales (Vidal et Fleury, 2008 ; Chiffoleau et al., 2013 ; Chiffoleau et Dourian, 2020), les différents travaux ne montrent pas de résultats unanimes. L’étude la plus controversée est probablement celle de Born et Purcell (2006) arguant que manger local ne garantit pas une gestion plus durable. Les auteurs dénoncent la tendance des chercheurs à exagérer les vertus inhérentes aux échelles locales, « le piège du local ». Les premiers travaux comparant l’impact environnemental des circuits courts et longs confirment cette hypothèse (Pirog et al., 2001 ; Paxton, 2005 ; Schlich et al., 2005 ; Weber et Matthews, 2008). Ils pointent que les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation d’énergie dans les circuits courts sont comparables à ceux des circuits longs du fait de l’optimisation du transport longues distances, reposant en grande partie sur le transport maritime. De fait, ce moyen de transport est moins émetteur de GES par kilogramme transporté que d’autres modes de transport tel que le transport routier souvent utilisé dans les circuits courts. D’autres études démontrent au contraire une efficacité environnementale supérieure des filières locales (Jones, 2002 ; Czarnezki et al., 2011 ; Michalský et Hooda, 2015) ou ne dévoilent pas de différences significatives (Wallgren, 2006). La distance ne semble ainsi pas être un premier facteur déterminant de l’empreinte environnementale des produits alimentaires. Leurs impacts environnementaux dépendent en revanche davantage des pratiques de production (Osei-Owusu et al., 2022). De plus, l’impact de leur transport varie fortement selon des modes de commercialisation, étant particulièrement variés au sein des circuits courts (vente directe, livraison, marché, etc.) (Farmery et al., 2015 ; Vonthron et Devillet, 2023).
8Toutefois, ces études limitent généralement leur périmètre d’étude au transport (Gonçalves et Zeroual, 2016 ; Lee et al., 2017). Pourtant, outre le soutien aux circuits courts, les pratiques durables à faible impact environnemental, tel que le développement de l’agroécologie, sont largement intégrées dans les plans d’action des PAT. Une évaluation exhaustive des modifications des pratiques allant de la production agricole, des modes de commercialisation et des pratiques alimentaires des habitants est à prendre en compte (Duram et Oberholtzer, 2010).
II. Terrain d’étude et méthodologie
A. Transition alimentaire à Mouans-Sartoux
9La commune de Mouans-Sartoux, renommée pour ses politiques alimentaires durables, a été choisie comme terrain d’études. La commune est un territoire urbain et dense du sud-est de la France situé dans le département des Alpes-Maritimes. Historiquement, et comme pour la plupart des territoires français, l’économie était tournée vers la production agricole (Mairie de Mouans-Sartoux, 2023a). La surface agricole utile (SAU) destinée à la production alimentaire a progressivement été remplacée par les espaces urbanisés et ne représente aujourd’hui que 1 % de la superficie de la commune.
10Les premières initiatives menées par la commune en matière de transition alimentaire datent de la fin des années 1990 à la suite de la crise de la vache folle. Les élus locaux s’engagent à fournir une alimentation saine dans les cantines scolaires. La commune décide par conséquent de créer sa propre régie agricole municipale en préemptant un terrain de 4 hectares afin d’approvisionner les cantines de la ville situées à moins de 5 kilomètres (Pérole, 2017). En 2012, l’ensemble des cantines sont approvisionnées par des produits 100 % biologiques et locaux avec plus de 80 % des légumes et de fruits provenant de la régie agricole (RnPAT, 2022). En 2016, la ville crée un service municipal entièrement dédié au développement et à la mise en œuvre des politiques alimentaires de la ville nommé la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable (MEAD) (Mairie de Mouans-Sartoux, 2023b). La MEAD devient par la suite porteuse du PAT, accélérant ainsi des politiques de reterritorialisation. Aujourd’hui, la ville se positionne comme « l’épicentre de la transition écologique et alimentaire » (RnPAT, 2022). Plus précisément, les initiatives menées par la commune suite au déploiement de la régie ont, de loin, dépassé le cadre des cantines scolaires, influençant les habitudes alimentaires des familles des élèves actuels ou anciens et des acteurs locaux plus globalement. Selon une enquête réalisée par la mairie, 85 % des parents d’élèves dont les enfants fréquentent les cantines municipales, déclarent avoir modifié leurs pratiques alimentaires en y incluant davantage de produits frais, de saison et biologiques. Pour améliorer l’offre et l’autonomie alimentaire locales, la municipalité protège également le foncier agricole dans les documents d’urbanisme, accompagne les installations agricoles et anime une association de jardins collectifs en créant les parcelles qui leur sont dédiées. Pour garantir l’accès à l’alimentation de qualité pour tous, la mairie soutient l’épicerie sociale et solidaire consacrée aux personnes en situation de précarité, en leur proposant des produits biologiques à des coûts réduits allant jusqu’à 90 %. Concernant les points de vente, un marché de producteurs locaux a été instauré par la ville. L’équipe municipale collabore en même temps avec des acteurs alternatifs, des magasins biologiques et équitables locaux, tels que la maison du Commerce Équitable ou le chantier d’insertion par le maraîchage biologique du « Réseau Cocagne » (Mairie de Mouans-Sartoux, 2023b). En matière de sensibilisation à l’alimentation durable, la MEAD cible tous les acteurs, y compris les habitants, l’industrie locale ou les élèves. Ceci se fait par exemple via le Challenge Familles à l’Alimentation Positive (FAAP), engageant une douzaine de ménages à revoir leurs pratiques alimentaires vers des habitudes plus durables sans augmenter leur budget. De nombreux festivals et événements sont organisés tels que le Marché Gourmand ou le Printemps des possibles à la fois pour sensibiliser aux enjeux du monde agricole ainsi que pour faire connaître les producteurs et les commerçants locaux.
11On peut postuler que cet éventail non exhaustif d’initiatives entraîne des répercussions directes et indirectes sur le système alimentaire territorial. Les hypothèses principales à étudier dans cette recherche sont les suivantes :
12H1 : Les agriculteurs locaux ont été incités à adopter des pratiques agricoles plus durables et à favoriser la vente en circuits courts diminuant leur impact environnemental ;
13H2 : Les acteurs de la distribution alimentaire ont été encouragés à mettre en œuvre des pratiques de gestion environnementale, par exemple en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, la gestion des déchets ou de l’énergie ;
14H3 : La réduction des kilomètres alimentaires a entraîné une réduction de l’impact associé au transport ;
15H4 : Les ménages ont modifié leurs habitudes alimentaires en privilégiant des aliments à moindre impact environnemental.
16Ces hypothèses sur l’intégralité du système alimentaire territorial et de ses acteurs n’ont jamais été examinées en raison de la complexité méthodologique que cela représente. Des approches systémiques doivent être employées pour y parvenir.
B. Approche d’évaluation systémique et territoriale
17Pour répondre aux hypothèses développées, nous proposons une approche systémique en trois étapes : 1) diagnostic du système alimentaire et de la planification alimentaire du territoire, 2) analyse de l’évolution des pratiques des acteurs locaux sur une période de 5 ans, et 3) évaluation environnementale systémique des changements recensés (Figure 1).
Figure 1. Résumé de la méthodologie employée
18La première étape correspond à un diagnostic du système alimentaire territorial et de ses acteurs (agriculteurs, commerçants et consommateurs). Elle inclut également les modalités de prise en compte de l’alimentation dans les documents de planification. L’industrie agroalimentaire étant absente du territoire, elle n’est pas considérée dans cette analyse. La collecte de données s’appuie sur le Recensement Parcellaire Graphique pour l’agriculture locale (RPG, 2019), la base de données SIRENE pour la distribution alimentaire (INSEE, 2021) et les données d’INCA 3 pour la composition des régimes alimentaires des ménages (Anses, 2017). Les bases de données RPG et SIRENE sont complétées et corrigées par des observations sur le terrain.
19Dans un deuxième temps, pour caractériser l’évolution des pratiques des acteurs et leurs éventuelles transitions, trois types de questionnaires ont été menés sur des échantillons représentatifs :
20• Des entretiens avec des agriculteurs locaux (5 agriculteurs sur 6 présents dans la commune) portant sur les changements opérés au cours des cinq dernières années. Cela englobe par exemple la conversion à l’agriculture biologique (AB), la réduction de la consommation énergétique ou les modifications des modes de commercialisation (distances, intermédiaires, lieu de vente).
21• Des entretiens avec des gestionnaires de points de vente alimentaires (13 gestionnaires représentant 60 % des commerces alimentaires et des boulangeries) questionnant leur gestion environnementale. Cela concerne par exemple la consommation énergétique ou les déchets.
22• Un questionnaire auprès d’un échantillon de 210 personnes (5 % des ménages), représentatifs de la population en termes de groupes d’âge et de catégories socio-professionnelles (Annexe I), visant à cerner les changements dans leurs habitudes d’achat (les types de point de vente fréquentés et les déplacements pour effectuer leurs courses), ainsi que leur régime alimentaire (consommation de produits biologiques, de saison, mais aussi les variations potentielles concernant les produits ultra-transformés, de protéines d’origine animale, de fruits et légumes, etc.).
23Bien que les premières politiques alimentaires de Mouans-Sartoux datent d’une vingtaine d’années, la période étudiée est celle depuis l’opérationnalité du PAT en 2017. Les différences entre les deux dates étudiées (2017 et 2022), ont été basées sur des tests statistiques, Z tests et tests du khi2, pour ne considérer que les résultats statistiquement significatifs. Il est important de noter que cette approche ne différencie pas les changements dus au contexte général et ceux liés à la planification locale. Il ne sera donc pas possible d’imputer directement tous les changements de pratiques aux initiatives mises en œuvre dans le PAT. Toutefois, l’ensemble des répondants ont été interrogés concernant leur ressenti relatif à l’influence de la municipalité et des actions du PAT sur leurs changements. De plus, l’évolution des pratiques locales a également été comparée avec celles à l’échelle nationale.
24Enfin, pour étudier la diminution ou l’augmentation d’impacts à la suite de ces éventuels changements, l’approche développée s’appuie sur la méthode d’analyse du cycle de vie (ACV). L’ACV évalue les impacts environnementaux de produits, de services ou encore d’activités tout au long de leur cycle de vie en incluant l’impact des matières premières utilisées, du transport, des infrastructures, de l’énergie, etc. Le type de méthodologie utilisée correspond à l’ACV territoriale évaluant l’impact des activités territoriales tout au long de leur cycle de vie et leurs évolutions (Loiseau, 2014). L’objectif principal est de quantifier la contribution éventuelle des changements territoriaux initiés depuis la mise en place du PAT à la transition écologique. En parallèle, cette approche quantitative permet d’identifier le rôle de chaque acteur ou activité territoriale dans l’augmentation ou la diminution d’impacts et de les comparer. Les indicateurs environnementaux mesurés pour quantifier la contribution à la transition écologique sont : i) le changement climatique, reflétant la modification du climat résultant des émissions de gaz à effet de serre, et ii) la consommation des ressources fossiles, correspondant aux ressources énergétiques non-renouvelables telles que le charbon, pétrole, uranium. Ces deux indicateurs permettent de comprendre à la fois la contribution du système alimentaire de la ville et son évolution aux dérèglements climatiques et sa dépendance aux énergies fossiles. Les modélisations sont réalisées via le logiciel SimaPro 9 utilisant la méthode d’évaluation Environmental Footprint (EF) 3.0 (Fazio et al., 2018). L’approche méthodologique utilisée pour l’évaluation à Mouans-Sartoux est décrite plus en détail dans l’article de Lulovicova & Bouissou (2023) et la méthodologie d’analyse du cycle de vie territoriale appliquée aux systèmes alimentaires territoriaux dans l’article de Lulovicova et Bouissou (2024).
25La méthodologie développée adopte ainsi une vision holistique. D’une part, elle considère le territoire dans sa globalité, l’ensemble des acteurs alternatifs ainsi que non alternatifs, les circuits courts et circuits longs ou encore des systèmes conventionnels ou biologiques, etc. Elle se distingue ainsi des études précédentes qui reposent largement sur les analyses des pratiques alternatives, excluant les systèmes conventionnels et globalisés de leur périmètre (Deverre et Lamine, 2010 ; Poisson et Saleilles, 2012 ; Dansero et Puttilli, 2014). Elle permet ainsi d’intégrer l’hétérogénéité et la complémentarité des modèles agricoles, commerciaux et alimentaires existants sur un territoire, à ce jour peu développés dans la littérature (Loudiyi et Cerdan, 2021). D’autre part, elle mesure les impacts sur l’ensemble du système territorial en prenant en compte les effets directs et indirects grâce à la méthodologie de l’analyse de cycle de vie incluant par exemple les matières premières importées ou leur transport.
III. Résultats
A. Le système alimentaire de Mouans-Sartoux et son évolution depuis la mise en place du PAT
26La première prise en compte, de façon globale, de la transition alimentaire dans les documents de planification est apparue dans l’Agenda 21 de la commune en 2016. D’un point de vue réglementaire et aménagiste, ces politiques étaient pourtant d’ores et déjà présentes dans la modification du plan local d’urbanisme (PLU) en multipliant par trois (de 40 à 112 ha) la surface agricole utile de la commune en 2012. En parallèle, une partie des friches et des espaces urbains appartenant à la commune ont été transformés en potagers urbains en 2021. Ce projet, intitulé « Le citoyen nourrit la ville », a été mené en collaboration avec des habitants et couvre environ 400 m2. La distribution et la consommation alimentaires sont peu concernées dans les documents d’aménagement. La ville a toutefois encouragé le développement de points de vente locaux, tels que les marchés, et freiné l’implantation de centres commerciaux sur la commune.
27Malgré les efforts de protection du foncier agricole, et comme pour la majorité des communes du département, l’autonomie alimentaire potentielle de la ville demeure limitée. Cette autonomie correspond à la capacité théorique du territoire à répondre à ses propres besoins alimentaires. Pour l’analyser, des estimations des approvisionnements alimentaires de la ville ont été entreprises via une extrapolation des données de consommation alimentaire régionale à partir des données INCA 3. Elles ont par la suite été mises en relation avec la production locale obtenue à partir des enquêtes avec les producteurs locaux. Les résultats indiquent une autonomie potentielle proche de 1 % par rapport aux besoins alimentaires de la population pour les deux périodes étudiées. La production se concentre principalement sur les fruits et les légumes biologiques, ce qui ne permet de répondre qu’à moins de 5 % d’autonomie potentielle pour ces types d’aliments. Sur la période étudiée, les volumes de production ont légèrement augmenté grâce à l’élargissement des parcelles agricoles existantes. Toutefois, aucun nouvel agriculteur produisant des denrées alimentaires ne s’est installé sur la commune. Concernant l’évolution des pratiques environnementales pendant cette période, une partie de la production du territoire a été convertie et labellisée en agriculture biologique (AB), partiellement grâce aux actions de la municipalité.
2017 |
2022 |
||||||||
Secteur agricole |
Quantité produite annuellement (tonnes) |
Quantité consommée par la population locale (tonnes) |
Autonomie potentielle |
Quantité produite annuellement (tonnes) |
Quantité consommée par la population locale (tonnes) |
Autonomie potentielle |
|||
En AB |
En conventionnel |
En AB |
En conventionnel |
||||||
Fruits & légumes |
35 |
30 |
1 397 |
4,65 % |
57 |
10 |
1 680 |
4 % |
|
Produits laitiers |
0,6 |
0 |
949 |
0,06 % |
0,6 |
0 |
936 |
0,06 % |
|
Viande |
0 |
0 |
406 |
0 % |
0 |
0 |
434 |
0 % |
|
Autres |
0 |
0 |
10 300 |
0 % |
0 |
0 |
7 210 |
0 % |
Tableau 1. Estimations de l’autonomie alimentaire potentielle de la commune avant et après la mise en place du PAT, évaluées à partir des enquêtes auprès des agriculteurs locaux pour les quantités produites localement, et des données d’INCA 3 (Anses, 2017) pour les volumes consommés par la population locale
28Quant à la distribution de cette production locale, la grande majorité est écoulée sur le territoire en question. Comme indiqué sur la Figure 2, plus de 75 % de la production est vendue dans la commune elle-même ou dans les communes limitrophes au sein des circuits courts ou ultra-courts. Bien que la ville de Nice se situe à plus de 30 km de Mouans-Sartoux, 10 % de la production locale y est commercialisée. Les points de vente privilégiés sont les magasins fournissant des produits issus d’agriculture biologique et locaux (tels que Biocoop, Bio c’est Bon, magasins de producteurs, etc.), les marchés où la vente à la ferme. Les enquêtes de terrain démontrent toutefois que ces circuits d’approvisionnement n’ont pas évolué depuis la mise en place du PAT. Ils étaient déjà bien ancrés sur le territoire en 2017.
Figure 2. Communes approvisionnées par la production agricole des agriculteurs de Mouans-Sartoux selon le % de la production locale y commercialisée. Source : Lulovicova (2024)
29Quant à la distribution alimentaire du territoire, bien que l’autonomie alimentaire soit faible, la proportion de produits biologiques et locaux dans l’offre territoriale est élevée. Presque la moitié des commerces alimentaires présents sur la commune sont des magasins commercialisant entièrement ou majoritairement les produits issus de l’AB (par ex. La Vie Claire). De plus, le nombre de points de vente en circuit court (AMAP, jardin de cocagne, marchés, …) est 3 fois supérieur à la moyenne nationale (RMT Alimentation locale, 2022).
30Concernant l’influence du PAT sur cette catégorie d’acteurs, une partie des magasins biologiques interrogés indiquent bénéficier des actions de la commune pour soutenir la demande des ménages en produits d’origine biologique. La proactivité de la commune en la matière a même été une raison de s’implanter sur la commune pour un magasin biologique interrogé. D’autres collaborent plus étroitement avec la ville telle qu’une boulangerie locale qui livre du pain biologique aux cantines scolaires. Malgré ce bilan positif, les répondants évoquent peu d’influence de la ville et du PAT sur leurs pratiques. Globalement, les politiques environnementales et d’approvisionnement des magasins et des boulangeries sont issues de la politique nationale de l’enseigne. Ils revendiquent toutefois la volonté de répondre à une pression sociale exercée par la population mouansoise. Les magasins bio affichent par exemple des stratégies de réduction d’impact plus prononcées. Ceci a ainsi mené vers une baisse de la consommation énergétique pendant la période étudiée.
31Alors que les changements semblent minimes pour les producteurs et les commerçants, une majorité des habitants interrogés (69 %) affirment avoir adapté leurs pratiques alimentaires depuis la mise en place du PAT. Les changements majeurs incluent une diminution de la consommation des produits ultra-transformés, carnés et sucrés et une augmentation des produits d’origine végétale, frais et biologiques. En parallèle, des habitants interrogés ont réduit leur gaspillage alimentaire par 4 % et 14 % des répondants ont changé leur mode de transport pour effectuer leurs courses, passant de la voiture au vélo ou à la marche à pied (Tableau 2).
Changement des comportements (2017-2022) |
L’évolution moyenne de l’échantillon (en termes des volumes consommés) |
Consommation de produits ultra-transformés |
-30 % |
Consommation des boissons sucrées |
-23 % |
Consommation de viande |
-23 % |
Charcuterie |
-22 % |
Viande rouge |
-30% |
Autre viande |
-17% |
Poisson |
-3 % |
Consommation des fruits et légumes |
+ 16 % |
Consommation des légumes secs |
+ 13 % |
Consommation des fruits à coque |
+ 11 % |
Gaspillage alimentaire |
- 4% |
Transport doux (courses alimentaires) |
+ 14% (en termes de population) |
Tableau 2. Évolution des habitudes de l’échantillon de la population mouansoise pendant la période 2017-2022
32Pour 53 % des répondants, les supermarchés ou hypermarchés restent les principaux lieux d’achat alimentaire. Toutefois, pour presque un tiers des répondants (28 %), les magasins biologiques sont les lieux d’achat privilégiés. Ce pourcentage reste relativement élevé étant donné que la consommation quotidienne moyenne en France de produits issus de l’AB se situe autour de 15 % de la population (Agence Bio, 2020). En mettant les changements des habitudes alimentaires en relation avec le lieu d’achat, on observe qu’il n’y pas de différence statistiquement significative entre les personnes fréquentant majoritairement les supermarchés et ceux fréquentant les magasins bio. Les deux groupes ont autant changé leur comportement.
33Dans son ensemble, une évolution est observée pour l’ensemble des acteurs. Bien qu’elle ne puisse pas être exclusivement attribuée aux dispositifs locaux, on constate des divergences entre ces évolutions territoriales par rapport aux tendances actuelles en France. À titre d’exemple, bien que notre échantillon déclare avoir considérablement réduit la consommation de viande, et notamment de viande rouge, la consommation de ces produits au niveau national stagne, voire augmente légèrement lors de la période étudiée (FranceAgriMer, 2022). De même, alors que la consommation de produits ultra-transformés s’accroît considérablement dans les pays occidentaux ces dernières années (Fardet et Rock, 2019), les Mouansois déclarent avoir diminué la leur. En complément, deux tiers des répondants se sentent influencés par les actions de la commune et considèrent qu’elles ont un impact partiel sur l’évolution de leurs pratiques.
B. Bénéfices environnementaux déclenchés depuis le PAT et contribution des circuits courts et du transport
34L’étape suivante consiste en une quantification de l’impact des changements de chacun de ces trois types d’acteurs sur l’intervalle 2017-2022 sur les indicateurs du changement climatique et de la consommation des ressources fossiles via l’analyse du cycle de vie. Comme indiqué précédemment, les changements de pratiques recensés, et inclus dans cette analyse, concernent la conversion d’une partie de la production agricole vers l’agriculture biologique, la réduction de la consommation énergétique des commerces alimentaires et le changement des pratiques alimentaires des habitants.
35La Figure 3 montre les résultats agrégés par type d’acteur territorial. On y observe que les changements déclenchés depuis la mise en place du PAT génèrent des impacts environnementaux positifs pour le changement climatique (Figure 3a) et la consommation des ressources fossiles (Figure 3b). Les changements des pratiques des habitants induisent les plus importantes réductions d’impact principalement grâce à la baisse de la consommation de viande et d’aliments ultra-transformés. Cette diminution d’impact est ainsi bien plus conséquente que celles provenant des commerçants ou des agriculteurs, étant jusqu’à 9 600 fois supérieure pour l’indicateur du changement climatique, mais uniquement 4 fois supérieure pour l’indicateur des ressources fossiles. Cette conclusion n’est pas surprenante compte tenu des caractéristiques du système alimentaire territorial étudié. Il comprend en effet 9 500 habitants, 21 commerçants et 6 agriculteurs. Elle montre toutefois les bénéfices environnementaux d’initiatives menées au sein de systèmes territoriaux urbanisés à faible autonomie alimentaire.
Figure 3. Diminution annuelle d’impact environnemental depuis la mise en place du PAT par chaque type d’acteurs territoriaux pour a) changement climatique (en kgCO2eq) et b) consommation des ressources fossiles (en kg eq pétrole). Les modélisations sont réalisées utilisant la base de données l’Agribalyse (Colomb et al., 2015) et la méthode d’évaluation Environmental Footprint (EF) 3.0 (Fazio et al., 2018)
36Concernant le transport lié à l’approvisionnement par les agriculteurs locaux, aucun changement significatif n’a été relevé sur la période étudiée. Toutefois, il convient d’explorer la contribution de l’impact du transport au sein du système étudié afin d’approfondir la question relative aux potentiels avantages environnementaux de la relocalisation.
37À partir des données obtenues via les entretiens avec les agriculteurs, il est possible de caractériser les circuits de commercialisation et les flux transportés annuellement. Ceci est réalisé pour chaque agriculteur et pour chacun de ses points de vente, tous s’effectuant en circuits courts (0-1 intermédiaire). Cette analyse montre que les producteurs approvisionnent en moyenne quatre points de vente différents. La quasi-totalité d’entre eux pratiquent la vente à la ferme. Il s’ensuit une comparaison de leur efficacité environnementale avec des circuits conventionnels sur les deux indicateurs environnementaux choisis. La modélisation des circuits conventionnels est basée sur les estimations à l’échelle nationale reprises de la base de données l’Agribalyse (Colomb et al., 2015). La Figure 4 montre l’impact des circuits courts pour chaque agriculteur Mouansois comparé avec la même quantité de nourriture transportée via des circuits conventionnels. Globalement, les circuits courts montrent un impact environnemental supérieur aux circuits conventionnels et cela malgré une absence d’intermédiaires. Pour le changement climatique, l’impact est 1,6 plus important pour les circuits courts et il est similaire pour l’indicateur des ressources fossiles. Les résultats présentent également une grande variabilité des impacts selon l’agriculteur considéré. Ceci témoigne d’une hétérogénéité des formes et des impacts des circuits courts. Alors que 3 circuits courts sur 5 se révèlent être plus efficaces que les circuits conventionnels, pour les deux autres, l’impact des approvisionnements en circuits courts est jusqu’à 4 à 5 fois plus conséquent qu’en circuit long.
Figure 4. Comparaison de l’impact environnemental des circuits courts des agriculteurs locaux avec des circuits conventionnels en prenant en compte uniquement le transport pour les indicateurs a) changement climatique et b) consommation des ressources fossiles. Les modélisations sont réalisées utilisant la base de données l’Agribalyse (Colomb et al., 2015) et la méthode d’évaluation Environmental Footprint (EF) 3.0 (Fazio et al., 2018)
38Néanmoins, grâce à l’approche systémique utilisée dans ce travail, il est possible d’évaluer que la contribution de l’impact des livraisons des agriculteurs locaux représente moins de 0,1 % de l’impact global du système alimentaire de la commune. Il convient donc d’interroger la pertinence de se focaliser sur l’évaluation de l’efficacité des circuits locaux de distribution dans cette région. Il apparaît que d’autres actions sont potentiellement beaucoup plus avantageuses en termes de bénéfices environnementaux. Prenons l’exemple de l’impact des déplacements des consommateurs pour effectuer leurs courses alimentaires. La Figure 5 compare l’impact induit par le transport des agriculteurs par rapport à celui provenant des déplacements des consommateurs. L’impact des déplacements des consommateurs est jusqu’à 200 fois plus élevé pour l’indicateur du changement climatique. Ceci provient en partie du fait qu’il s’agisse d’une commune urbaine peu agricole, mais aussi que 70 % des consommateurs utilisent un véhicule motorisé pour faire ses courses alimentaires.
Figure 5. Comparaison de l’impact territorial lié au transport alimentaire des habitants et les producteurs pour les indicateurs a) changement climatique (en kgCO2eq) et b) consommation des ressources fossiles (en kg eq pétrole). Les modélisations sont réalisées utilisant la base de données l’Agribalyse (Colomb et al., 2015) et la méthode d’évaluation Environmental Footprint (EF) 3.0 (Fazio et al., 2018)
IV. PAT en tant qu’une niche hybride de la transition
39Cette étude d’un système alimentaire territorial a permis de répondre aux hypothèses émises concernant l’impact potentiel des projets de reterritorialisation alimentaire tels que les PAT. Il a été démontré que depuis la mise en place du PAT de Mouans-Sartoux, une partie des producteurs et des commerces alimentaires ont adopté des pratiques plus durables, confirmant ainsi les hypothèses H1 et H2. Ces changements sont en partie dus aux dynamiques territoriales initiées par la municipalité et partiellement à la pression exercée par les habitants. Les impacts environnementaux de ces actions sont, malgré tout, marginaux en comparaison avec des impacts globaux du système alimentaire territorial. L’hypothèse H3, déclarant une diminution de l’impact grâce à la réduction des kilomètres alimentaires, a été partiellement réfutée étant donné que les approvisionnements et le nombre des agriculteurs locaux n’ont pas évolué sur la période étudiée. Toutefois, les approvisionnements provenant des territoires voisins n’ont pas été pris en compte. En revanche, les kilomètres alimentaires parcourus par les habitants ont diminué, confirmant l’hypothèse H4 selon laquelle l’évolution des pratiques alimentaires des ménages à la fois du point de vue de leurs déplacements, mais aussi du type d’aliments consommés, ont été sources de bénéfices environnementaux.
40Cette confirmation des hypothèses, même partielle, démontre que les changements, en partie induits par les politiques alimentaires locales, ne se cantonnent pas à des initiatives telles que l’approvisionnement des cantines scolaires, la réduction des distances parcourues par les denrées alimentaires ou la préservation des terres agricoles. Ils influent également sur les comportements des consommateurs, des agriculteurs, et dans une certaine mesure, des commerçants. Ces constats confirment les hypothèses avancées par des recherches antérieures, lesquelles établissent un lien entre la proximité spatiale et les transitions vers des systèmes alimentaires plus durables (Morgan et al., 2006 ; Helenius et al., 2007 ; Deverre et Lamine, 2010 ; Kremer et DeLiberty, 2011 ; Dansero et Puttilli, 2014 ; Chiffoleau et Dourian, 2020). Ils rejoignent également les travaux émergeants sur l’écologisation du commerce de détail alimentaire (Hocquelet et Mahlaoui, 2022) et des pratiques agricoles (Brives et al., 2020) au sein des filières locales.
41En raison de ces transformations systémiques, il semble judicieux d’aborder ce processus à travers les prismes des théories des transitions et notamment la perspective multiniveaux (multi-level perspective, MLP) (Hinrichs, 2014 ; Bilali, 2019 ; Loudiyi et Cerdan, 2021). Selon le cadre de la MLP, les transitions sont considérées comme résultantes d’interactions entre plusieurs niveaux : le paysage sociotechnique dans lequel s’inscrit la société, un régime dominant composé de règles et des niches, qui sont des espaces où des innovations se construisent. Dans le contexte des systèmes alimentaires, les niches, qui englobent des innovations technologiques, sociales, organisationnelles ou encore environnementales, se manifestent par des exemples tels que l’agroécologie et les systèmes d’approvisionnement alternatifs tels que les circuits courts. Le régime en place correspond à l’agriculture conventionnelle, prédominante dans les systèmes de production. Quant au paysage sociotechnique, il englobe les dynamiques agricoles et alimentaires à l’échelle nationale ou internationale (Bilali, 2019). Au cœur de cette théorie, la transition est alimentée par les innovations issues des niches qui exercent progressivement une pression sur le régime sociotechnique en place pour le transformer (Geels, 2002, 2011).
42Dans notre cas d’étude, cette pression est initialement exercée par les décideurs locaux, et ces dernières s’inscrivent dans le cadre du PAT. Les pouvoirs publics cherchent à promouvoir les niches agricoles et alimentaires durables en tant que projet politique du territoire. Dans cette optique, comme l’a suggéré Ilieva (2016), la planification territoriale devient elle-même une niche « hybride », associant à la fois les élus et les techniciens locaux à des initiatives et pratiques citoyennes. Cette nouvelle gouvernance territoriale est ainsi l’innovation clé dans ce processus, comme cela a déjà été proposé par des études précédentes (Darrot et al., 2019a ; Darrot et al., 2019b). Les PAT sont par conséquent considérés comme des niches d’innovation en encourageant des pratiques alternatives au régime sociotechnique en place.
43Les changements territoriaux recensés et leur contribution à une transition écologique du territoire suscitent pourtant des interrogations en termes d’ampleur. Malgré les avancées positives constatées, la majeure partie de l’organisation alimentaire du territoire demeure largement a-géographique et conforme au régime conventionnel existant. À Mouans-Sartoux, moins de 1 % des flux alimentaires proviennent de la commune et moins de 30 % des résidents consomment régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique. De même, malgré une prédominance des points de vente alternatifs, les pratiques commerciales alimentaires semblent être majoritairement dictées et dépendantes des politiques des marques nationales, voire internationales. Ce constat est en accord avec des recherches antérieures sur les transitions agricoles, mettant en évidence que la contribution des niches reste insuffisante pour avoir un impact significatif sur le système établi (Lamine, 2012 ; Brives et al., 2020). Des transformations plus profondes semblent être requises pour véritablement renforcer l’efficacité de la transition écologique des territoires.
44Malgré ces limites, les résultats de Mouans-Sartoux confirment la volonté des acteurs territoriaux de s’engager dans une transition écologique par le prisme agri-alimentaire (Lardon et Loudiyi, 2014). Cette volonté, combinée à la montée en puissance actuelle des PAT, représente une opportunité d’accélérer cette transition (Ohoussa et Margetic, 2022). Les résultats de ce travail peuvent ainsi être utilisés à la fois pour encourager le déploiement des PAT, mais aussi pour orienter les démarches territoriales vers des actions à haut potentiel environnemental. Plus concrètement, depuis l’établissement des PAT, leur dimension environnementale ne cesse de prendre de l’importance au sein des appels à projet du Programme National pour l’Alimentation (Marcadet, 2021). Le premier appel de 2017-2018 portait uniquement sur la préservation de l’environnement et le changement climatique. Le suivant a élargi son champ d’action en intégrant des notions telles que l’agroécologie et la conservation des ressources en eau. Le troisième appel a, en complément, encouragé des initiatives visant à promouvoir des régimes alimentaires sains et à préserver la biodiversité. Le dernier appel, quant à lui, englobe une gamme étendue de problématiques environnementales, comprenant la promotion de l’agroécologie et des régimes alimentaires durables, la préservation des ressources naturelles, ainsi que l’optimisation de l’efficacité de la chaîne de production. Toutefois, de nombreux projets, et notamment les plus récents, accordent encore la priorité à la valorisation des produits locaux et de qualité dans la restauration collective (Terres en villes et Resolis, 2022). Or ce focus sur la relocalisation et la valorisation des produits locaux peut limiter le potentiel environnemental de ces projets. Les résultats de cette étude montrent par exemple que les pratiques alimentaires ont un impact bien plus prononcé sur l’environnement que la distance parcourue par les produits alimentaires. Cette conclusion est en accord avec les recherches antérieures qui préconisent l’adoption de régimes alimentaires centrés sur des produits végétaux, peu transformés et issus de l’agriculture biologique (Scarborough et al., 2014 ; Röös et al., 2015 ; Couturier et al., 2016 ; Billen et al., 2021 ; Poore & Nemecek, 2018 ; Poux et Aubert, 2018 ; Springmann et al., 2018 ; Mbow et al., 2019 ; Stylianou et al., 2021). Ce constat rejoint également de nombreux travaux sur l’efficacité environnementale des circuits courts (Rizet, 2017 ; Malak-Rawlikowska et al., 2019 ; Majewski et al., 2020). Ces derniers, conformément aux résultats de cet article, montrent que le transport n’est souvent pas l’avantage principal de la relocalisation et que l’hétérogénéité des modalités d’approvisionnement en circuits courts empêche la généralisation de conclusions concernant leur impact environnemental. Toutefois, comme dans le cas de Mouans-Sartoux, les circuits courts et la proximité spatiale peuvent servir d’élément déclencheur à l’émergence de systèmes plus durables. De récentes études, telles que celle de Néel et al. (2023), démontrent que les circuits courts représentent uniquement une première étape pour les PAT. Ils deviennent ensuite un levier pour promouvoir une vision systémique en agissant sur l’ensemble des maillons alimentaires, contribuant ainsi à renforcer leur durabilité.
Conclusion
45Ce travail fournit une évaluation quantitative et systémique des bénéfices environnementaux associés à un processus de reterritorialisation agri-alimentaire formalisé par un PAT. Il souligne notamment les impacts positifs de ce type de démarche. Bien que les résultats suggèrent que la relocalisation ne soit pas systématiquement synonyme de bénéfices environnementaux, le potentiel de réduction des impacts est toutefois non négligeable. Les résultats mettent en évidence le rôle crucial de la gouvernance locale dans la transition écologique des territoires par l’entrée de l’alimentation. Ils pointent également la nécessité d’agir sur les pratiques des ménages afin de rendre l’approvisionnement des villes plus durable.
46Toutefois, un seul cas d’étude ne peut être suffisant pour pouvoir généraliser ces conclusions. Ceci est particulièrement vrai pour ce cas d’étude qui est très spécifique. Des recherches supplémentaires sur des territoires variés sont ainsi à mener pour approfondir le lien entre reterritorialisation et durabilité.
REMERCIEMENTS
47Nous tenons à remercier l’Agence de la Transition Ecologique (ADEME) pour avoir financé ces travaux. Nos remerciements s’adressent ensuite à l’ensemble des répondants à l’enquête à Mouans-Sartoux. Enfin, nous remercions René-Paul Desse et Arnaud Gasnier pour leurs précieux retours, qui ont permis d’améliorer cet article.
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Annexe I
Echantillon |
Population mouansoise (données INSEE) |
|
Age |
||
15-29 |
14 % |
15 % |
30-44 |
25 % |
21 % |
45-59 |
28 % |
26 % |
60> |
33 % |
38 % |
Emploi |
|
|
Cadres |
27 % |
14 % |
Employé, artisans, chefs d’entreprises |
32 % |
41 % |
Sans activité professionnelle |
12 % |
14 % |
Retraités |
29 % |
31 % |
Tableau 1. Représentativité de l’échantillon de la population interrogée
To cite this article
About: Andrea LULOVICOVA
Laboratoire ESPACE, Université Côte d’Azur, CNRS
andrea.lulovicova@univ-cotedazur.fr
About: Stéphane BOUISSOU
Laboratoire ESPACE, Université Côte d’Azur
stephane.bouissou@univ-cotedazur.fr