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#7
À l’heure où la politique perd son éclat social, notre recherche s’assignera la tâche d’étudier les pratiques émergentes dans le design pour mieux concevoir et améliorer l’action publique. Le capital social, la gouvernance démocratique et la participation citoyenne sont des concepts régulièrement évoqués dans les médias. Pourtant, la réalité politique reste souvent dominée par les élites économiques et politiques, laissant peu de place à l'engagement des populations marginalisées. Repenser le système pour permettre à ces groupes de construire des solutions est crucial. Le design joue un rôle crucial en offrant aux citoyens de nouvelles voies pour s'exprimer politiquement différemment, grâce à des outils de facilitation et de visualisation. Notre recherche, à travers l'analyse du modèle touristique dans la région du Djérid, tentera de dévoiler ses limites et d'explorer des alternatives aux modes de conception et de faire publics traditionnels.
Le Sud tunisien est un témoin de la richesse du patrimoine architectural tunisien. Ses caractéristiques particulières font de son architecture une réponse à un contexte, environnemental, social, culturel, économique et même politique spécifique à la région.
Précieuse et fragile, l’oasis est un écosystème artificiel qui témoigne de l’ingéniosité de l’Homme. Cependant, s’il a réussi à perdurer sur Terre durant des millénaires, c’est grâce à une gestion durable et efficace de ses ressources. Ce « système » est aujourd’hui mis à rude épreuve à cause des pressions et menaces qui pèsent sur lui. En plus des aléas du changement climatique, l’environnement construit exerce une pression supplémentaire à travers sa consommation et sa croissance exponentielles. Étant conçu sans aucune vision globale sur le contexte, le fonctionnement et la réalité locale, le modèle touristique, qui comporte aussi la conception spatiale, est le plus concerné par cette question ; il est même le cœur de cette problématique.
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Figure : La région du Djérid
Depuis l’indépendance, les décideurs politiques ont opté pour le tourisme de masse, pour développer ce secteur. Ce modèle a engendré des conséquences néfastes sur le plan environnemental, culturel et social. Or, il est de plus en plus évident que ces volets sont essentiels pour mettre en place des politiques pérennes de territoire. Le développement de ces trois volets présente des enjeux politiques de taille, car la diversité de chaque territoire tisse l’identité du pays.
En effet, l'écosystème de l'oasis présente des défis spécifiques en raison de sa fragilité. Les activités touristiques peuvent avoir un impact négatif sur l'environnement et perturber l'équilibre écologique, sociale et même économique de l'oasis. De plus, la pollution, la surconsommation des ressources naturelles et la dégradation de l'écosystème peuvent compromettre la durabilité de l'oasis. Ainsi, il est essentiel de concevoir des politiques publiques qui tiennent compte de ces défis et qui visent à préserver l'écosystème fragile de l'oasis tout en permettant un développement touristique responsable.
Notre travail de recherche vise à élaborer et à mettre en œuvre des futurs soutenables pour l’action publique touristique dans la région du Djérid. Dans cette étude, nous examinerons les différents aspects et défis liés à cette problématique, et proposerons des solutions concrètes pour une action publique touristique pérenne dans la région. En analysant le modèle touristique actuel et en identifiant ses lacunes, nous espérons contribuer à une meilleure compréhension de la situation et à la mise en place de mesures adaptées pour un développement touristique durable.
La problématique de notre recherche se pose ainsi : comment élaborer et mettre en œuvre des futurs soutenables pour l’action publique touristique dans la région du Djérid ? Nous souhaitons mettre en évidence les défis spécifiques auxquels la région est confrontée en matière de tourisme et proposer des solutions appropriées. L'objectif est d'identifier les obstacles et les problèmes qui entravent actuellement le développement touristique dans la région, afin de formuler des recommandations pour une action publique plus efficace et durable.
Notre hypothèse de recherche postule qu'une approche globale et holistique serait génératrice d'une action publique touristique pertinente et durable dans la région du Djérid. En adoptant une vision intégrée qui prend en compte les aspects économiques, sociaux et environnementaux, il serait possible de mettre en place des mesures efficaces de promotion touristique tout en préservant les ressources naturelles et en améliorant la qualité de vie des habitants. Nous nous appuierons sur des études et des recherches existantes ainsi que sur des données empiriques pour tester cette hypothèse et voir dans quelle mesure ce type d'approche peut être appliqué avec succès dans le contexte du tourisme dans la région du Djérid.
Le design des politiques publiques en matière de tourisme, surtout dans des zones sensibles telles que les oasis, revêt une importance cruciale. L'équilibre entre le développement touristique et la préservation de l'écosystème est un défi majeur pour les décideurs politiques. En adoptant une approche orientée vers le design, les politiques peuvent être mieux adaptées aux besoins spécifiques de la région, tout en prenant en compte les aspects environnementaux, économiques et sociaux.
Le design, traditionnellement associé à la création esthétique ou fonctionnelle, trouve désormais sa place dans la sphère politique en tant qu'outil stratégique pour influencer les perceptions et les décisions. En effet, le processus de conception des politiques publiques peut bénéficier des méthodologies et des principes du design pour créer des solutions novatrices et efficaces.
La modélisation des politiques publiques permet d’analyser et de représenter les processus complexes impliqués dans ce genre . En utilisant des méthodes et des outils spécifiques, les décideurs peuvent mieux comprendre les besoins des parties prenantes, générer des solutions pertinentes, et évaluer les impacts potentiels. Cette démarche permet de créer des politiques plus réactives et mieux adaptées à leur contexte (Elias & Chaumon, 2022)..
Cette démarche permet de visualiser et d'analyser les différentes étapes et interactions impliquées dans le développement des politiques publiques touristiques, ce qui peut conduire à des décisions plus éclairées et à des solutions plus efficaces.
Les conséquences environnementales du tourisme de masse en Tunisie, et particulièrement dans la région du Djérid sont multiples. La surconsommation des ressources naturelles, notamment l'eau, a entraîné des problèmes de pénurie et de pollution de cette ressource essentielle. De plus, la construction de complexes hôteliers et l'aménagement de sites touristiques ont souvent conduit à la dégradation de cet écosystème. La pression exercée par le tourisme de masse a également contribué à la destruction de la biodiversité locale, mettant en péril certaines espèces végétales et animales.
L’industrie du tourisme de masse et ses modèles de production spatiale ont bousculé progressivement les processus de production spatiale. Ces dernières décennies, la région a subi des transformations majeures. Le tourisme de masse a entraîné une surexploitation des ressources naturelles, entraînant une détérioration significative des palmeraies. Il a également conduit à une utilisation intensive des espaces agricoles et des ressources hydriques, ces dernières étant particulièrement rares dans la région du Djérid.
Figure : La situation actuelle de la palmeraie de Nefta
Par ailleurs, la construction d'infrastructures massives telles que les grands hôtels a conduit à l'abandon par la population locale des zones naturelles au profit des zones touristiques, ce qui a eu un impact considérable sur le paysage environnant. En effet, « Le changement du mode de répartition de l’eau incarne, pour les oasiens du Djérid, l’éclatement des anciennes structures sociales qui étaient échafaudées sur des pratiques harmonieuses et une gestion familiale de l’exploitation»(Liena, 2013).
Il s’ensuivit un grand gaspillage de ressources à travers les pratiques touristiques qui accroissent la demande en énergie, en nourriture et en eau, comme le remplissage des piscines dans les hôtels et l'utilisation de systèmes de chauffage et de climatisation dans une région déjà soumise à des contraintes importantes en termes de ressources, «Aujourd’hui, on puise une eau fossile, chaude et salée, par 2000 mètres de fond, et le danger de voir disparaître l’oasis dans les sables est réel. La palmeraie recule inexorablement au profit du désert. Seules 25% des terres sont cultivées, et de nombreux palmiers meurent, faute d’arrosage et d’entretien. Par ailleurs, l’eau est consommée en abondance par les hôtels pour les piscines, les jardins ornementaux, les pelouses et l’usage des clients»(Liena, 2013).
De surcroît, l'installation d'un terrain de golf à proximité de la palmeraie a entraîné une importante conversion d'espaces naturels en zones artificielles, ce qui nuit à la biodiversité locale. Ce terrain de golf a une empreinte écologique significative en raison de sa consommation élevée d'eau et de pesticides. Chaque jour, la quantité d'eau utilisée pour irriguer les pelouses du golf est presque équivalente à la consommation totale d'eau de toute la population locale. Un seul parcours nécessite autant d'eau que l'ensemble de la région, « en 2006 s’est ouvert le « Tozeur Oasis Golf » sur 150 hectares entourés de trois lacs... Aujourd’hui, on propose même aux touristes adeptes du 18 trous de découvrir la «magie du Sahara» en quad! Comment peut-on faire pousser du gazon avec une température autour de 50°C durant plus de la moitié de l’année? Un green de golf consomme, par an, autant d’eau que soixante mille habitants. Dans un hôtel de luxe avec golf, le cubage d’eau utilisé pour un seul client équivaut à seize fois le volume employé par un paysan pour cultiver sa parcelle et nourrir sa famille!»(Ena, 2013).
De plus, ce terrain de golf est implanté à proximité de la plus grande concentration urbaine et agricole de la ville de Tozeur, ce qui crée une concurrence avec les besoins essentiels en eau potable et en eau pour l'irrigation, engendrant ainsi une tension significative dans la région. Le développement du secteur hôtelier exerce également une pression supplémentaire sur un écosystème déjà fragilisé, en raison des diverses activités associées, telles que l'exploitation de vastes étendues naturelles, les processus de construction (incluant la fabrication et le transport des matériaux, la gestion des déchets, etc.). Les diverses consommations énergétiques associées à ces étapes de production spatiale ont un impact considérable sur l'environnement. Le rapport de l'Alliance Mondiale pour les Bâtiments et la Construction (GlobalABC) décrit «l’état et les tendances des indicateurs clés relatifs à la consommation d’énergie » conclue que « les bâtiments jouent un rôle dominant dans la transition vers les énergies propres. La construction et l'exploitation de bâtiments représentaient 36% de la consommation d'énergie finale mondiale et près de 40% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) en 2017 » aux statistiques réalisées en Afrique, elles montrent qu’ « en 2018, le secteur du bâtiment en Afrique représentait 61 % de la consommation finale d’énergie et 32 % des émissions de CO2 liées à l’énergie. » (GlobalABC, 2020). Le contexte tunisien n’échappe pas à ce phénomène : « Pour la Tunisie, la consommation énergétique du secteur du bâtiment fait ressortir les tendances suivantes :
- En 2010, le taux de croissance de la consommation énergétique du secteur du bâtiment (Résidentiel + tertiaire) dépasse le taux de croissance de la consommation totale pour les périodes 1992-2001 (de même pour les prévisions de 2020).
- La part de la consommation énergétique du secteur du bâtiment passerait successivement de la 3ème position, après les secteurs industriels et du transport, à la deuxième position en 2010 et à la première position à l'horizon 2020.» (Equipement, 2022).
Les données précédemment citées mettent en évidence une augmentation notable de la consommation énergétique des bâtiments et de la construction en Tunisie depuis 2010, positionnant ainsi le secteur du bâtiment en tête de la consommation d’énergie globale. Parmi ces bâtiments, les structures tertiaires telles que les hôtels sont parmi les plus gros consommateurs.
La Tunisie est confrontée à d'importants défis, notamment celui de la désertification qui affecte principalement les zones arides. Des études révèlent que le sud tunisien est particulièrement exposé à ce risque croissant de désertification, résultant de la pression croissante exercée sur ses ressources naturelles. Selon une publication de webmanagercenter, « prés de 53% des terres en Tunisie sont vulnérables à un degré très élevé à la désertification contre 40% à moyenne vulnérabilité et 7% à faible vulnérabilité, selon le ministère des Affaires Locales et de l’Environnement.» (Webmanagercenter, 2018).
Les politiques publiques touristiques et l’absence de lois qui protègent cet écosystème sont, en grande partie, responsables de la désertification, en raison d'interventions et de politiques non coordonnées qui engendrent une exploitation non durable des ressources régionales. Pendant des années, une mauvaise gestion a causé des dommages à l'écosystème fragile de ces lieux. De plus, le coût élevé de l'eau d'irrigation a progressivement découragé les agriculteurs, les orientant plutôt vers les activités touristiques. Cela a affaibli les liens séculaires entre les oasiens et les palmeraies. En conséquence, cette situation décourage les jeunes d'investir dans ce secteur. L’agriculture oasienne souffre ainsi d’une image dégradée, « couplée à une fragilisation du régime des pluies et à une montée générale de la moyenne des températures annuelles, la situation des agriculteurs de la palmeraie s’est ainsi fortement dégradée. Gérée historiquement de manière raisonnable, l’eau est devenue un bien comme les autres. Celui qui peut payer obtient le produit. Cette substance abondante est devenue rare en se marchandisant. » Liena, 2013).
Les conséquences culturelles du tourisme de masse en Tunisie, et particulièrement dans la région du Djérid, sont significatives. La conception du modèle touristique a souvent favorisé une homogénéisation des expressions culturelles, en popularisant certains aspects au détriment de sa diversité. L’espace hôtelier a souvent été présenté de manière standardisée, réduisant la richesse et la complexité des patrimoines locaux à une expérience superficielle et commercialisée. De plus, la dépendance économique du pays vis-à-vis du tourisme a poussé certains acteurs à se conformer à une image stéréotypée de la culture tunisienne, négligeant ainsi certaines pratiques et traditions spécifiques.
Pourtant, la recherche de la qualité est intimement liée à la réalité sociale et culturelle. Car, finalement, ces enjeux se rattachent aux individus. La désirabilité de l’espace se fonde essentiellement sur une sensibilité à des facteurs culturels. C’est ce qui donne au bout du compte du sens à l’espace. Cependant, la mise en place du modèle touristique et spatial, mal conçu, conduit à une homogénéisation. En effet, des expansions de zones touristiques identiques sont développées sans prendre en compte la réalité culturelle locale. Après l'indépendance, les dirigeants politiques ont choisi de promouvoir un tourisme balnéaire de masse, qui est la forme de tourisme la plus courante dans le monde et en Tunisie. Ce choix était motivé par des objectifs politico-économiques. À cette époque, le jeune État, sous la direction du premier président de la République Habib Bourguiba, exprimait le désir de promouvoir ce mouvement moderne. « de donner à la Tunisie libre « une capitale à son image »(Meddeb, 2016). En tirant parti de son potentiel symbolique élevé, l'art de l'espace a été utilisé pour contribuer à façonner une nouvelle identité nationale,« l'identité contribue au développement touristique autant que le tourisme participe à la refondation des identités » (Meddeb, 2016).
Une identité qui aspire à être moderne, en rompant avec le passé et en s'alignant sur les valeurs internationales émergentes. L'État s'engage ainsi dans la promotion d'une identité moderne et d'une évolution sociale, abandonnant ainsi des millénaires d'expériences humaines. Nader Meddeb dans sa thèse affirme que « Voulant présenter le pays sous un jour nouveau, le président Bourguiba paria sur la libération des Tunisiens de l’ignorance que leur infligeaient soi-disant les traditions désuètes. Pour lui, il fallait rompre avec une Tunisie d’antan et un passé jugés archaïques » (Michel, 2006).
Dans cette perspective, le pouvoir public et politique lance un plan d’action qui consiste à réaménager et créer de nouveaux espaces urbains et en même temps aménager des zones touristiques pour accueillir de grandes structures hôtelières. Étant le miroir de la culture locale, la modélisation d'une « nouvelle production spatiale hôtelière » était nécessaire pour correspondre à l’image que le pouvoir politique voulait véhiculer.
Le modèle spatial hôtelier à l'époque de Bourguiba se différencie notablement de celui qui émerge par la suite. Sous le règne de Ben Ali, la production spatiale s'engage dans une quête d'authenticité arabe et tunisienne, prônant la préservation du patrimoine et la consolidation d'une identité tunisienne. En tant que représentant de l'État, Abed Razzek Cheraiet, homme politique et ancien maire de Tozeur de 1995 à 2008, initie un vaste projet dans la région visant à la transformer en un pôle touristique, avec une mise en place d'infrastructures hôtelières et des plans d'aménagement urbain.
La profusion d'ornements dans la production hôtelière, souvent taxée de pastiche et de vestige d'un passé révolu, la distingue effectivement du mouvement moderne. Néanmoins, une telle perspective restreint la notion de patrimonialisation à une simple appropriation superficielle de certains éléments formels de l'héritage local. Ce modèle folklorise alors le patrimoine au lieu de le valoriser, « Arabisance et tunisianité sont de subtiles expressions cache-misère qui ne peuvent empêcher la folklorisation de l’architecture. « le folklore récupéré nous a dit Abdallah Laroui, ne représente pas l’ancienne culture ; il ne renvoie pas à l’ancienne société mais à la nouvelle car il dénote une progression décisive de l’embourgeoisement »(Meddeb, 2016). En effet, « à la fin des années 1970 et tout au long des années 1980, emportée par le discours post-moderne, la Tunisie s’était plongée dans la quête d’une « tunisianité » qu’elle estimait perdue à cause d’une modernité accélérée et imposée en grande partie par l’Etat » (Camau, 2004).
L'analyse faite par Nader Meddeb révèle une certaine stagnation de l'activité créative, ce qui, selon l'auteur, met en évidence « un malaise senti quant au plan réformateur enclenché à l’indépendance » (Meddeb,2016) La conception spatiale traditionnelle côtoie l’hypermodernité sans aucune cohérence, sans aucun sens. Cela semble engendrer du désarroi, une forme de crispation et de repli identitaire visible à travers une orientalisation de l’environnement construit submergé par un mimétisme aveugle sans discernement.
Nader Meddeb explique qu’« en outre, en faisant du tourisme l’essentiel secteur de son économie, elle s’était progressivement tournée vers une orientalisation de son paysage, croyant par-là attirer les nostalgiques de l’enchantement oriental ». D’après lui, le tourisme joue un rôle majeur dans l'acculturation. Il agit comme un miroir, reflétant la culture du pays d'accueil aux yeux des visiteurs. Cette interaction génère des échanges et influence considérablement la culture locale. L'influence occidentale, en particulier, est omniprésente dans l'industrie hôtelière, contribuant à un phénomène d'orientalisation des espaces touristiques.
La production hôtelière souffre, ainsi, d'une crise d'identité et de modèles. Il se retrouve souvent réduit à une simple caricature folklorique, perdant de vue sa mission première de transmission de la culture. La région du Djérid en est un exemple frappant, avec un tourisme de passage où les visiteurs ne font qu'effleurer la surface de la culture locale. Par conséquent, ce modèle induit une conservation figée du patrimoine qui se réduit à des images anecdotiques. La folklorisation affecte ainsi l'expression identitaire de la région, « l’Etat tunisien a montré un intérêt vif et soutenu pour tout ce qui touche au tourisme et au patrimoine. L’association des deux préoccupations s’est rapidement révélée complexe et truffée de contradictions. Elle cherchait d’abord la promotion rapide d’un tourisme qui s’est rapidement imposé comme étant littoral et balnéaire ; elle voulait, par ailleurs, mettre en exergue un riche patrimoine, révélateur de l’identité plurielle du pays mais réduit finalement à des composantes sélectives et souvent folklorisées » (Jaïdi ,2022).
Malgré ses richesses naturelles et culturelles, la région du Djérid peine à développer son tourisme. Ce paradoxe trouve son explication dans le modèle de développement touristique privilégié par les décideurs politiques : le tourisme de masse.
Ce modèle, axé sur un produit standardisé à bas prix, s'avère néfaste pour l'économie locale. En effet, il génère peu de retombées économiques et ne profite qu'aux voyagistes étrangers, au détriment de la population locale.
Deux experts, Habib Saidi et Jean-Yves Moisseron, pointent du doigt les failles de ce système, «les infrastructures hôtelières proposent des formules 'tout compris'. La valeur ajoutée de cette offre touristique est surtout accaparée par les tour-opérateurs étrangers.Et ces offres encourageantes touristes à ne pas sortir de ces complexes hôteliers. Donc, ils ne dépensent pas dans l’économie réelle du pays »(Moisseron, 2021).
Si les décideurs le présentent comme un remède miracle à la pauvreté, le tourisme de masse n'en est pas moins une réalité complexe aux retombées inégales. En effet, les profits générés par cette industrie ne profitent majoritairement qu'aux capitaux étrangers et aux élites locales proches du pouvoir. La population locale, quant à elle, se retrouve exploitée, contrainte à des salaires modestes et à des conditions de travail précaires.
En plus de ce constat, il est important de souligner que le modèle de tourisme de masse a engendré une disjonction socioculturelle dans la région. Cette disjonction se manifeste par la juxtaposition de deux mondes distincts :
D'un côté, des quartiers touristiques modernes et fréquentés par une classe aisée.
De l'autre côté, des quartiers défavorisés, marqués par la pauvreté et l'exclusion sociale.
Cette situation crée une ségrégation à la fois sociale, spatiale et économique. Elle ne fait qu'aggraver les disparités existantes et alimente un sentiment d'injustice au sein de la population locale.
Claude Llena, va même jusqu'à qualifier ce modèle de tourisme d'apartheid. Il estime que ce modèle nuit à la qualité de vie des habitants et altère l'identité culturelle de la région, « Coupés de toute communication avec la population locale, les visiteurs participent à cet apartheid touristique dans la juxtaposition d’un monde schizophrène où les quelques contacts existants sont d’origine commerciale. Ce qui ne permet à aucun moment aux deux mondes de se comprendre ou de partager les mêmes préoccupations »(Liena, 2013).
Le phénomène de la désertification, aggravé par les politiques touristiques, accentue la pauvreté dans la région du Djérid. La dégradation des terres et la diminution de la production agricole entravent le développement d'un environnement socio-économique favorable et prospère. L'Etat tunisien reconnaît d'ailleurs la désertification comme un frein majeur au développement économique et social du pays. D’une part, elle affecte gravement les capacités productives des terres, réduisant les opportunités économiques et dégradant les conditions de vie des populations locales. Le développement agricole, pilier du développement économique dans les zones arides, est particulièrement touché. Des études révèlent une perte de PIB agricole significative due à la désertification, pouvant atteindre 10% dans certains pays africains. Cette perte est souvent équivalente à la croissance agricole annuelle, annulant de facto les progrès réalisés. L'économie des régions arides dépendant largement du PIB agricole (20 à 40%), la désertification représente un coût économique majeur (Requiers-Desjardins, 2019). Par conséquent, elle ne favorise pas la croissance et les opportunités économiques.
Face à la raréfaction des ressources, les populations locales sont contraintes de surexploiter les ressources naturelles restantes, aggravant la situation et accentuant la pauvreté. Un cercle vicieux se met en place, freinant le développement socio-économique et menaçant la stabilité des populations locales.
L'industrie touristique joue un rôle déterminant dans le développement socio-économique de la région du Djérid. L'essor du secteur hôtelier est un élément central de cette dynamique, d'où l'importance de mettre en place des politiques de conception touristique et hôtelière cohérente et durable.
Les politiques publiques touristiques désignent l'ensemble des interventions des pouvoirs publics visant à influencer le développement du tourisme. Elles englobent un large éventail de mesures, allant de la planification stratégique à la promotion des destinations, en passant par la réglementation des activités touristiques et le soutien financier aux acteurs du secteur (Quinn et al.2022).
Les politiques publiques touristiques présentent ainsi un aspect fondamental de la gestion et du développement du tourisme dans une région donnée. Elles sont conçues pour façonner et orienter divers aspects de l'industrie du tourisme, en prenant en considérations les enjeux économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Le pouvoir politique élabore des plans stratégiques à long terme pour le développement du tourisme, en identifiant les objectifs, les priorités et les actions nécessaires pour atteindre une croissance durable de cette industrie. Il doit aussi établir des règles et des réglementations pour encadrer les activités touristiques et préserver les ressources naturelles et culturelles. Cela peut impliquer des normes de construction, des lois etc.
Enjeux et objectifs :
Dimension culturelle :
Préserver et valoriser le patrimoine culturel et architectural local dans la conception touristique et hôtelière.
Favoriser une intégration harmonieuse des établissements hôteliers dans l'environnement urbain et naturel.
Offrir une expérience authentique et immersive aux visiteurs.
Impact environnemental :
Promouvoir des pratiques durables et éco-responsables dans la construction et l'exploitation des hôtels.
Minimiser l'empreinte carbone et la consommation d'énergie des établissements.
Préserver les ressources naturelles et la biodiversité de la région.
Impact environnemental :
Promouvoir des pratiques durables et éco-responsables dans la construction et l'exploitation des hôtels.
Minimiser l'empreinte carbone et la consommation d'énergie des établissements.
Préserver les ressources naturelles et la biodiversité de la région.
Le design s'affirme comme un outil puissant de coordination et de modélisation dans divers domaines, y compris le secteur politique et public.
Durant les dernières décennies, le design a évolué vers un rôle plus critique et réflexif. Comme le souligne Estelle Berger, le design ne se contente plus de répondre à des besoins fonctionnels, mais développe une "force critique" et un "jugement argumenté". Cette évolution permet au design de jouer un rôle actif dans la transformation des organisations et des territoires.
Face aux défis complexes de notre époque, l'innovation sociale s'impose comme une voie essentielle pour construire un avenir plus durable et inclusif. Dans ce contexte, le design de l'action publique émerge comme un outil précieux pour co-créer des solutions innovantes et adaptées aux besoins des citoyens. Alain Findeli explique que « Le terme « innovation sociale par le design » rend compte plus précisément de ce que nous appelons, par commodité mais aussi parce que l’appellation commence à se stabiliser, le design social. Sans pour autant négliger la précédente, nous nous adressons à une vulnérabilité plus quotidienne, celle des citoyennes et citoyens que nous sommes face aux services publics, à tous les niveaux administratifs et territoriaux. Dans cette perspective, les « designers sociaux » sont appelés à concevoir des services (plutôt que des objets) et des politiques, prioritairement dans le domaine public, dans des secteurs d’activité divers : santé, emploi, culture, famille, éducation, transports, etc ». (Findeli, 2019).
Dans ce contexte, le Design de l’action publique se présente comme un outil de co-création au service de l’innovation sociale. Il s’agit d’une démarche qui, en déployant des outils et des méthodes dérivées de la pratique du design, soutient les processus de co-création au sein d’environnements multidisciplinaires. Cela permet aux groupes d’acteurs hétérogènes de travailler ensemble et de mettre leurs efforts à contribution afin d’atteindre des objectifs communs, qui ne peuvent être atteints en travaillant séparément. Cette démarche met ainsi l’accent sur l’interdépendance positive, l’engagement et la participation active de la part de chacun des acteurs dans le but de concevoir des espaces de qualité d'un point de vue formel, environnemental, et des usages ; des espaces qui s’adaptent aux modes de vie de la communauté locale leur offrant un meilleur cadre de vie, « Le design des politiques publiques qui mobilise des méthodes issues des sciences humaines, du design de services et de l’innovation sociale est une piste possible pour réenchanter et mobiliser autrement »( Gwiawdwinski, 2016).
Le design encourage les approches collaboratives et participatives. En associant les parties prenantes au processus de création, le design peut garantir des solutions plus inclusives et par conséquent, mieux adaptées aux besoins réels. Il s'avère donc un outil précieux pour le secteur touristique. En mobilisant ses outils et sa méthodologie, le design peut contribuer à la création d'une expérience touristique plus riche, plus durable et plus responsable.
Le design ne se résume pas, alors, à la simple création d'objets esthétiques. Il s'agit d'une discipline qui vise à comprendre les besoins humains et à concevoir des solutions qui répondent à ces besoins de manière efficace et innovante.
Pour ce faire, le design adopte une approche collaborative qui valorise la co-création et la participation. Cette approche permet de mobiliser les compétences et les perspectives d'une variété d'acteurs, tels que des designers, des ingénieurs, des utilisateurs finaux, etc. « Voilà le terreau du projet design : un contexte fait de potentiels, un réseau de variables que l’on ne maîtrise pas, mais dans lequel il faut néanmoins s’insérer pour agir sans le subir. Les actes de design sont en somme de tentatives de stabilisation – points fixes limités dans l’espace et dans le temps » (Berger, 2015). C'est dans cet environnement complexe que le design intervient, en s'adaptant aux spécificités de chaque situation.
Le design de l'action publique est un outil puissant pour co-créer des solutions innovantes et adaptées aux besoins des citoyens. En mobilisant les méthodes du design, il permet de construire des politiques et services publics plus efficients, inclusifs et engageants, contribuant ainsi à un avenir plus durable et plus juste.
Avant de repenser les politiques touristiques du Djérid, il est crucial d'évaluer la situation actuelle. Cela implique d'analyser l'impact du tourisme sur l'environnement, l'économie et les communautés locales. On peut notamment étudier la consommation d'eau et d'énergie, la gestion des déchets, l'impact sur les habitats naturels et les espèces, ainsi que les retombées économiques locales.
En se basant sur l'évaluation, il est important de créer un plan de développement touristique à long terme. Ce plan doit définir des objectifs clairs pour le développement des infrastructures, l'amélioration de l'expérience des visiteurs, en impliquant les populations locales dans le processus de planification et de mise en œuvre. La méthode de travail doit permettre une concertation élargie avec les parties prenantes, y compris les organisations communautaires, les porteurs de projets, les groupes environnementaux, les investisseurs privés, les chercheurs, les théoriciens et les représentants du gouvernement.
Pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et stratégies durables pour le tourisme dans le Djérid, une approche intégrée est nécessaire. Cette approche doit combiner l'évaluation, la planification, l'inclusion sociale, l'engagement des parties prenantes et la promotion du tourisme durable. Le design s'avère alors un outil précieux. Il s'agit d'une démarche globale de conception et d'un ensemble de méthodes créatives accessibles à tous. Le design permet de mobiliser l'expertise des spécialistes et l'expérience des habitants et usagers. Il introduit ainsi dans l'action publique la nécessité de centrer la conception des biens et services sur les besoins locaux.
La démarche débute par une phase de diagnostic, menée par l'équipe de design. L'objectif est de comprendre les pratiques actuelles des habitants de la région et d'identifier leurs attentes et besoins en lien avec le projet à venir.
Immersion et rencontres :
Pour ce faire, les designers réalisent des immersions sur le terrain, à la rencontre des différents acteurs du territoire : habitants, associations, entreprises, etc. Cette première étape a permis de comprendre les usages et d'identifier les principales problématiques.
Des entretiens participatifs
Des entretiens sous forme de cartes sont envisagés. Les participants sont invités à réagir à des images d'un futur souhaitable ou indésirable. Cette approche permet de recueillir des réactions et des suggestions précieuses.
Propositions concrètes et prototypes
Sur la base de ces analyses, les designers formulent une série de propositions d'améliorations des pratiques actuelles. Ces propositions sont formalisées et représentées sous forme de prototypes, afin de les rendre concrètes et partageables.
Atelier prospectif et co-construction
Un "atelier prospectif" vise à affiner les intuitions des designers et à co-construire des solutions avec les acteurs du territoire.
Accompagnement et déploiement
La dernière étape consiste à accompagner les acteurs publics dans le déploiement des solutions retenues. L'objectif est d'assurer une bonne intégration des intentions globales et de garantir la réussite du projet.
Cette démarche de design se distingue par son approche innovante et participative. Elle place l'humain au cœur du processus et vise à mobiliser les acteurs publics et les habitants pour une co-construction du territoire.
Elle rompt avec la gestion de projet linéaire et traditionnelle du pouvoir public. Elle propose une nouvelle organisation de l'action publique, basée sur l'écoute, la collaboration et la co-création.
Il s'agit d'une méthode de conception globale qui prend en considération le contexte local et vise à réaliser des espaces, des services ou encore des produits innovants et durables.
En résumé, le design peut jouer un rôle crucial dans la création d'un tourisme durable dans le Djérid. En adoptant une approche participative et inclusive, et en s'appuyant sur les forces et les besoins locaux, le design peut contribuer à un développement touristique respectueux de l'environnement, économiquement viable et socialement responsable.
L'action publique touristique se développe au sein d'un réseau complexe d'individus, de créateurs, d'organisations et d'acteurs sociaux. Elle s'inscrit dans un contexte social, économique et environnemental spécifique à chaque territoire, en prenant en compte le mode de vie et les besoins des habitants. Le développement de ce type d'action publique présente des enjeux politiques importants car il contribue à l'identité du pays. L'État doit donc opter pour un développement durable et concerté, adapté au fonctionnement global du système local. La complexité et l'interdépendance des problématiques culturelles, sociales, environnementales et économiques nécessitent des approches croisées pour apporter des réponses efficaces.
La région du Djérid, menacée par l'activité humaine et le changement climatique, est un exemple frappant de la nécessité d'une approche durable et concertée du développement touristique. La surconsommation des ressources naturelles, l'exploitation des espaces naturels et la pression sur l'écosystème ont conduit à une dégradation considérable des palmeraies. Cette situation est en partie due à un modèle de développement touristique qui ne prend pas en compte la réalité locale, engendrant une grande consommation d'espaces et de ressources hydriques rares dans la région. Cette approche menace l'équilibre fragile de l'écosystème oasien et sa biodiversité.
La nécessité d'une participation active et d'un design centré sur l'humain devient indispensable.
Dans ce contexte, une démarche qui prône la participation active de tous les acteurs est fondamentale. Elle doit tenir compte des particularités de chaque contexte et être conçue en collaboration avec la population locale. L'objectif est que cette population interagisse et collabore avec les décideurs politiques et publics pour développer des solutions durables pour l'avenir du territoire.
Le design, en tant qu'approche de conception globale, peut jouer un rôle crucial dans ce processus. En plaçant l'humain au cœur de sa démarche, le design de l'action publique vise à rendre plus cohérent le rapport entre les individus et leur environnement. Il humanise des processus traditionnellement rigides et favorise l'intelligence collective.
En résumé, le développement durable et concerté de l'action publique touristique est essentiel pour garantir un avenir viable aux territoires fragilisés comme l'oasis du Djérid. La participation active de tous les acteurs et une approche design centrée sur l'humain sont des éléments clés pour relever ce défi.
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Institut des Beaux-Arts de Tunis