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Vocalisations du bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) : évolution des caractéristiques individuelles et régionales du chant (1982-1997)

  • Reed Bunting vocalizations : individual and geographic variation of songs from 1982 to 1997

p. 17-56

Résumés

Individual and geographic variations are often present in Emberizidae'songs in European as in American species. A few studies have shown some individual recognition in Reed Bunting song. Gailly (1982 a, b et c), for example, has studied the songs of Reed Buntings which are territorial in some Belgian or Dutch sites. His work pointed out the basis for an individual recognition and he supposed that a dialectal system existed in this species. The present study concerns a comparison of the repertories of Reed Buntings which were territorial in the 80s with those of birds territorial on the same sites more than ten years later. So we have recorded and analysed the songs of 84 Reed Buntings on three different sites and that at two different periods. The results show that Reed Bunting songs begin every time by the same note, called first note. The second note is also relatively constant over years but less than the first one. Our study has shown an important interindividual variability in the production of this first note in the different recorded males as well as an intra-individual male variability but this one is less pronounced. The variability between the recorded males should allow an individual recognition. The birds producing a same variant tend to gather in a same area. This situation is favoured in sites offering a habitat mosaic with arboreal barriers in between. When these barriers disappear, the mixing of small population groups seems possible. Our study also shows the stability of the songs repeftories concerning this first note in a same area over fifteen or thirteen years. This paper should be followed by new investigation on such topics as : genetic analyses, play-back experiments...

Des variations individuelles et géographiques du chant ont été relevées dans le chant de plusieurs espèces d’Emberizidae américains ou européens. C'est ainsi que quelques auteurs ont mis en évidence, chez le bruant des roseaux, un système de reconnaissance individuelle basé sur la première note du chant. Gailly (1982 a, b et c), étudiant le répertoire de bruants des roseaux cantonnés dans divers sites belges, concluait à un système de reconnaissance individuelle qui sous-tendrait un système de reconnaissance populationnel complexe. Le but de la présente étude a été de confronter le répertoire d'oiseaux cantonnés dans les années 1980 à ceux des individus cantonnés en 1997 sur les mêmes sites afin d'appréhender la pérennité des caractéristiques du chant. Au total, le répertoire de 84 bruants des roseaux différents a été analysé sur trois sites différents. Nos travaux montrent que les oiseaux commencent toujours leur chant par la même note. La deuxième note apparaît également relativement stable mais néanmoins plus variable que la première. Notre étude de la variabilité intra- et interindividuelle du chant chez le bruant des roseaux s'est donc essentiellement intéressée à la première note. Une quinzaine de types de premières notes ont été reconnus dans le répertoire des oiseaux étudiés. Les résultats montrent que si la variabilité intra-individuelle dans l'émission de cette première note est faible, la variabilité interindividuelle est, elle, élevée. Les variations relevées induiraient une reconnaissance individuelle. D'autre part, l'examen de la répartition des variantes de la première note montre que le regroupement d'individus présentant le même type de chant serait favorisé dans des sites qui offrent une mosaïque de milieux différents séparés par des barrières de végétation. Lorsque ces barrières viennent à disparaître. il y aurait mélange des sous-groupes populationnels. Nos travaux ne mettent pas en évidence de variations géographiques : au contraire, des populations éloignées peuvent avoir des traits communs. L'étude révèle, par contre, la remarquable constance des répertoires au sein d'une même région une quinzaine d'années plus tard. Elle ouvre la porte à de nouvelles analyses : rediffusions, analyses génétiques... avant de conclure à un phénomène dialectal chez le bruant des roseaux.

Notes de la rédaction

Cet article est issu d'un travail de fin d'études du D.E.S. en Sciences de la Terre et de la Vie réalisé par B. Praxaysombath sous la direction de C. Keulen et J.Cl. Ruwet.

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Référence papier

Christine Keulen, B. Praxaysombath et Jean-Claude Ruwet, « Vocalisations du bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) : évolution des caractéristiques individuelles et régionales du chant (1982-1997) », Cahiers d'éthologie, 19 (1) | 1999, 17-56.

Référence électronique

Christine Keulen, B. Praxaysombath et Jean-Claude Ruwet, « Vocalisations du bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) : évolution des caractéristiques individuelles et régionales du chant (1982-1997) », Cahiers d'éthologie [En ligne], 19 (1) | 1999, mis en ligne le 14 mars 2024, consulté le 21 novembre 2024. URL : http://popups.uliege.be/2984-0317/index.php?id=449

Auteurs

Christine Keulen

Laboratoire d’Éthologie et de Psychologie animale, Institut de Zoologie, quai Van Beneden, 22, B-4020 Liège.

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B. Praxaysombath

Jean-Claude Ruwet

Laboratoire d’Éthologie et de Psychologie animale, Institut de Zoologie, quai Van Beneden, 22, B-4020 Liège.

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