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- Volume 28 (2024)
- Numéro 4
- Comprendre le comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins en libre pâture pour une gestion durable des ressources pastorales : étude de cas dans le bassin de l’Ouémé Supérieur au Bénin
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Comprendre le comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins en libre pâture pour une gestion durable des ressources pastorales : étude de cas dans le bassin de l’Ouémé Supérieur au Bénin
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Description du sujet. La rareté et la dégradation des pâturages naturels influencent fortement le comportement des animaux sur les parcours naturels.
Objectifs. La présente étude vise à analyser le comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins en fonction des périodes pastorales dans les communes de Tchaourou et de Djougou.
Méthode. Les comportements des bovins ont été étudiés sur trois catégories de troupeaux bovins, à savoir les petits troupeaux (20-50 têtes), les troupeaux moyens (50-100 têtes) et les grands troupeaux (> 100 têtes), suivis quotidiennement au pâturage, chacun pendant un jour à chaque période pastorale, Yannè (octobre-novembre), Dabunè (décembre-janvier), Ceedu (février-avril), Seeto (mai-juin) et Ndungu (juillet-septembre) sur les pâturages communaux de Tchaourou et de Djougou. Le GPS (GT-730FL-S) a été utilisé pour enregistrer les mouvements des animaux au pâturage. Les observations directes ont permis de noter les activités des animaux et les ingestions au pâturage.
Résultats. Les résultats ont montré que les périodes pastorales n’ont pas d’effet significatif sur la durée du pâturage dans la commune de Tchaourou (p > 0,05). En revanche, certaines périodes pastorales, telles que Ndungu (p = 0,001), Seeto (p = 0,012) et Yannè (p = 0,022), ont un effet significatif sur la durée du pâturage dans la commune de Djougou. De plus, les périodes pastorales n’ont aucun effet significatif sur les distances parcourues par les troupeaux bovins au pâturage dans les deux communes d’étude (p > 0,05). Toutefois, les différentes activités des troupeaux bovins au pâturage, notamment le broutage (p < 0,05) et la marche (p < 0,05), influencent significativement le temps consacré à chaque activité. Enfin, les périodes pastorales n’ont aucun effet significatif sur la quantité de matière sèche ingérée par les animaux au pâturage dans les communes d’étude (p > 0,05).
Conclusions. Cette analyse dans d’autres régions du Bénin est nécessaire pour mieux comprendre et approfondir les facteurs et conditions influençant le comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins. Cela permettrait de mettre en place un cadre réglementaire efficace pour une gestion durable des ressources pastorales.
Abstract
Feeding and spatial behavior of free-grazing cattle in the upper Ouémé Basin of Benin
Description of the subject. The scarcity and degradation of natural pastures have a strong influence on the behavior of animals on rangelands.
Objectives. The aim of this study was to analyze the feeding and spatial behavior of cattle herds in relation to grazing periods in the communes of Tchaourou and Djougou.
Method. Cattle behavior was studied in three categories of cattle herds: small herds (20-50 head), medium herds (50-100 head) and large herds (>100 head) monitored daily at grazing, each for one day at each grazing period, Yannè (October-November), Dabunè (December-January), Ceedu (February-April), Seeto (May, June) and Ndungu (July-September) on the communal pastures of Tchaourou and Djougou. A GPS (GT-730FL-S) was used to record animal movements on the pasture. Direct observations were used to record animal activities and ingestions at pasture.
Results. The results indicated that pastoral periods had no significant effect on grazing duration in the commune of Tchaourou (p> 0,05). On the other hand, some pastoral periods, such as Ndungu (p = 0.001), Seeto (p = 0.012) and Yannè (p = 0.022), had a significant effect on the duration of grazing in the commune of Djougou. In addition, the grazing periods had no significant effect on the distances grazed by cattle herds in the two study communes (p > 0.05). However, the different activities of grazing cattle, in particular grazing (p < 0.05) and walking (p < 0.05), had a significant influence on the time spent on each activity. Finally, grazing periods had no significant effect on the quantity of dry matter ingested by grazing animals in the study communes (p > 0.05).
Conclusions. This analysis in other regions of Benin is necessary to better understand and deepen the factors and conditions influencing feeding and spatial behaviour of cattle herds. This would provide an effective regulatory framework for sustainable management of pastoral resources.
Table of content
Reçu le 15 octobre 2023, accepté le 19 novembre 2024, mis en ligne le 27 novembre 2924.
Cet article est distribué suivant les termes et les conditions de la licence CC-BY (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.fr
1. Introduction
1Au Bénin, l’élevage représente la deuxième activité économique après les productions végétales (Djenontin, 2010). Il constitue un moyen d’existence essentiel pour les familles pauvres car il apporte une contribution substantielle à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté (FAO, 2009). Le sous-secteur de l’élevage occupe une frange importante de la population active et contribue à hauteur de 18,5 % au produit intérieur brut du pays (MAEP, 2017). Les activités d’élevage restent marquées par la prédominance des pratiques traditionnelles, où les pâturages naturels constituent l’essentiel de l’alimentation des troupeaux bovins (Babatounde et al., 2009 ; Djenontin, 2010 ; Babatounde et al., 2011). Cependant, l’offre fourragère des pâturages naturels dépend fortement des conditions climatiques et pédologiques (Squires & Karami, 2015). Face aux différentes variations climatiques dans la partie septentrionale du Bénin, qui se traduisent par une hausse des températures et une mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations (Boko et al., 2012), les ressources fourragères et hydriques se raréfient (Djohy, 2019 ; Djohy et al., 2022). Avec un cheptel estimé à 2 503 836 têtes de bovin et 960 242 têtes d’ovins (FAOSTAT, 2019), il est très difficile ces dernières années de maintenir ce cheptel sous des pâturages hétérogènes. Dans ces conditions, de nombreux troupeaux se déplacent de la partie septentrionale vers le Centre et les régions méridionales du pays à la recherche de ressources pastorales (Djenontin et al., 2009 ; Djohy & Sounon Bouko, 2020).
2Les différents déplacements des troupeaux bovins constituent une menace majeure pour l’écologie des ressources naturelles des zones d’accueil (Diogo et al., 2020). Il est donc nécessaire de réaliser des études supplémentaires liées aux comportements des animaux pour faciliter la prise de décisions éclairées pour une meilleure gestion des troupeaux car les déplacements des troupeaux bovins sont à l’origine de la recrudescence des relations conflictuelles entre éleveurs et agriculteurs (Djohy & Sounon Bouko, 2021). La présente étude sur l’analyse du comportement alimentaire et spatial des bovins au pâturage est très importante pour mieux évaluer la durabilité des pratiques pastorales, du fait de la destruction du couvert végétal et de la dégradation des pâturages naturels (Sawadogo, 2011 ; Dewa Kassa et al., 2018). La plupart des études sur la durabilité des systèmes de production pastoraux et agropastoraux en Afrique de l’Ouest, notamment sur le comportement alimentaire et spatial des bovins, se sont réalisées dans les régions sahéliennes (Ouédraogo-Koné et al., 2006 ; Sanon et al., 2007 ; Chirat et al., 2008 ; Chirat, 2010). La raréfaction des ressources fourragères et hydriques pendant les mois secs contraint les troupeaux bovins à se déplacer vers des zones d’accueil où les ressources sont plus disponibles. Ces déplacements constituent l’une des principales mesures adaptatives des pasteurs face à la disponibilité spatio-temporelle des ressources pastorales en Afrique (Wane et al., 2006 ; Djenontin, 2010 ; Leclerc & Sy, 2011 ; Sokemawu, 2011 ; Krätli et al., 2014 ; Djohy & Sounon Bouko, 2020).
3Dans l’Ouémé supérieur au Bénin, les communes de Tchaourou et de Djougou constituent des destinations privilégiées pour les pasteurs à cause de la diversité des formations végétales (savanes arborées, arbustives et herbeuses ; forêts galeries classées, claires et denses ; mosaïques de champs et jachères) et de la densité du réseau hydrographique dominé par le fleuve Ouémé et ses affluents (Biaou, 2006 ; Kora, 2006). Ces communes connaissent également une recrudescence des conflits entre éleveurs et agriculteurs autour de la gestion des ressources pastorales (Djohy et al., 2021). Le défi majeur des éleveurs est de répondre aux besoins alimentaires des animaux. Diverses études sur le comportement alimentaire et spatial des bovins ont tenté de répondre aux enjeux liés à l’alimentation des animaux en Afrique (Babatounde et al., 2009 ; Chirat, 2010 ; Babatounde et al., 2011). Avec l’évolution technologique, les systèmes de positionnement global (GPS) sont de plus en plus utilisés dans l’étude du comportement alimentaire et spatial du bétail (Handcock et al., 2009 ; Diogo et al., 2020). Les GPS permettent d’obtenir avec plus de précision des représentations spatio-temporelles sur les pratiques de la mobilité pastorale, notamment sur le comportement alimentaire et les itinéraires de parcours (Diogo et al., 2020). L’étude du comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins en libre pâture est importante dans les communes de l’Ouémé supérieur en raison du nombre croissant de troupeaux bovins et de la raréfaction ainsi que des risques de dégradation des ressources pastorales. La dégradation continue de l’offre fourragère des pâturages naturels dans le nord-Bénin (Djenontin, 2010) pousse les transhumants vers le Centre et le Sud du Bénin (Djohy & Sounon Bouko, 2020) où les ressources pastorales disponibles sont plus abondantes et de meilleure qualité. Dans ce contexte, l’utilisation des pâturages naturels par le bétail varie d’une période pastorale à une autre. Ainsi, la présente étude a pour objectif d’analyser le comportement alimentaire et spatial des bovins en fonction des périodes pastorales afin de faciliter la prise éclairée de décisions politiques pour une gestion durable des ressources pastorales dans l’Ouémé supérieur au Bénin.
2. Matériel et méthodes
2.1. Présentation du milieu d’étude
4Les communes d’étude sont localisées entre 8°45’57’’ et 10°21’12’’ de latitude nord et 1°47’51’’ et 2°49’19’’ de longitude est dans le bassin de l’Ouémé supérieur au Bénin et couvrent une superficie de 11 222 km² (Biaou, 2006 ; Kora, 2006). La commune de Tchaourou, dans le département du Borgou, est limitée au nord par les communes de Parakou et de N’Dali, au nord-est par celle de Pèrèrè, au sud par celle de Ouèssè, à l’ouest par celles de Bassila et de Djougou et à l’est par le Nigeria. Par contre, la commune de Djougou, dans le département de la Donga, est limitée au nord par les communes de Kouandé et de Péhunco, au sud par la commune de Bassila, à l’est par les communes de Sinendé, de N’dali et de Tchaourou et à l’ouest par les communes de Ouaké et de Copargo. Ces communes constituent des zones d’accueil des transhumants nationaux et transfrontaliers (Djohy, 2019). Les climats locaux sont caractérisés par une saison sèche (de novembre à avril) et une saison pluvieuse (de mai à octobre). Tchaourou est caractérisée par un climat de type sud-soudanien, avec une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 1 100 et 1 200 mm (Kora, 2006). Djougou est caractérisée par un climat de type soudano-guinéen, avec une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 1 200 et 1 300 mm (Biaou 2006).
2.2. Collecte des données
5Organisation des suivis de troupeaux bovins. Les pratiques de mobilité des éleveurs et de leurs troupeaux constituent une caractéristique essentielle de la vie en milieu pastoral (Bouslikhane, 2015). La mobilité est organisée suivant un calendrier pastoral bien défini en fonction des conditions géo-climatiques. Pour appréhender le comportement spatial et alimentaire des troupeaux bovins, des activités de suivi ont été organisées suivant les périodes pastorales. Elles ont été réalisées sur les espaces pastoraux et agro-pastoraux fréquentés par les animaux en saison des pluies et en saison sèche.
6Des troupeaux bovins de tailles variées ont été sélectionnés comme référence : les petits troupeaux « 20-50 têtes », les troupeaux moyens « 50-100 têtes » et les grands troupeaux « > 100 têtes » (Djohy, 2019 ; Djohy & Sounon Bouko, 2021 ; Djohy et al., 2022). Ces troupeaux ont été suivis au pâturage, depuis leur départ du parc d’attache de nuit jusqu’à leur retour le soir au parc d’attache. Ce groupage a été adopté suivant les similitudes entre les pratiques pastorales et agro-pastorales des petits éleveurs « owooda » possédant entre 20 et 50 têtes de bovin, les éleveurs moyens « owoodiséda » possédant entre 50 et 100 têtes de bovin et les gros éleveurs « owoodinaï » possédant un troupeau supérieur à 100 têtes de bovin, rapportées par différentes études dans la région (Djohy et al., 2014 ; Totin et al., 2016 ; Djohy et al., 2019 ; Djohy & Sounon Bouko, 2021 ; Djohy et al., 2022). Ce groupage est nécessaire pour mieux appréhender la variabilité des circuits quotidiens des bovins en fonction des périodes pastorales. Une enquête exploratoire a été organisée dans la zone d’étude et a permis de discuter avec les différentes catégories de pasteurs et d’agro-pasteurs et de les solliciter afin de procéder aux suivis des troupeaux au pâturage. Ainsi, 30 troupeaux différents de bovins (dix petits, dix moyens et dix grands) ont été sélectionnés et suivis au pâturage.
7Les suivis, les mesures et les observations de terrain ont été effectués suivant les cinq périodes du calendrier pastoral : Yannè (octobre-novembre), Dabunè (décembre-janvier), Ceedu (février-avril), Seeto (mai-juin) et Ndungu (juillet-septembre) dans la région d’étude et sur les trois catégories de troupeaux bovins (Tableau 1).
8Activités des animaux au pâturage et prises alimentaires. Les différentes catégories de troupeaux sont suivies depuis le départ du parc de nuit pour le pâturage jusqu’au retour le soir. Les heures de départ des animaux pour le pâturage et de retour des animaux au parc de nuit sont systématiquement enregistrées pour faciliter la détermination des temps de parcours. Les distances parcourues par les animaux sont enregistrées grâce à un GPS (GT-730FL-S). Un bovin adulte de quatre à cinq ans et d’au moins 250 kg de poids vif a été équipé d’enregistreurs de données dans chaque troupeau de bovins. Un petit sac à dos a été conçu pour contenir le GPS et être porté par l’animal sélectionné au sein de chaque troupeau. Ce dispositif a été développé dans le but de non seulement assurer le confort de l’animal mais également de collecter les données pendant la mobilité de l’animal. Les activités temporelles des animaux au pâturage sont notées avec les proportions de temps. Les activités des troupeaux bovins sont liées au pâturage, à la marche, au repos et à l’abreuvement (Chirat, 2010 ; Diogo et al., 2020). Ces différentes activités ont été définies dans le cadre de cette étude suivant la méthode de Chirat et al. (2008), Babatounde et al. (2008), Babatounde et al. (2009) et Chirat (2010). Les espèces végétales broutées par les animaux au pâturage ont été recueillies, ce qui a permis de déterminer les principales espèces sélectionnées par les animaux bovins le long d’un circuit journalier. Ainsi, les préférences alimentaires des animaux sont étudiées et les consommations instantanées au pâturage sont mesurées. Pendant le parcours, diverses prises alimentaires des animaux sont suivies avec une grande attention. Ces prises alimentaires des animaux sont mesurées par un prélèvement de fourrage près du lieu de broutage, conformément à la méthode de la « collecte du berger ». Au total, 120 prélèvements ont été effectués au cours des différents suivis de troupeaux bovins au pâturage dans la zone d’étude.
2.3. Traitements des données collectées
9Détermination du temps de parcours et distance parcourue. Les parcours sont caractérisés par la durée, la distance parcourue, le repos, le broutage, l’abreuvement, le circuit journalier, la vitesse du troupeau et la contribution spécifique des unités végétales (Vall & Diallo, 2009 ; Chirat, 2010). Le suivi des animaux au pâturage a permis d’analyser les temps consacrés à chaque activité dans des conditions réelles et, surtout, leur éventuelle variation selon les périodes pastorales. L’observation des activités par séquence bien chronométrée permet de déterminer les temps consacrés par les troupeaux bovins à chaque activité au pâturage (Zoffoun et al., 2011). L’enregistrement des heures de départ et de retour au pâturage a permis de déterminer les temps de parcours des différents troupeaux bovins.
10DP = HR – HD
11où DP = durée de parcours (h) ; HR = heure de retour ; HD = heure de départ. Le suivi effectué du départ jusqu’au retour du troupeau avec le GPS a permis de déterminer facilement la distance quotidienne parcourue au pâturage. Les temps et les distances parcourues ont été déterminés en fonction des périodes pastorales et des catégories de troupeaux bovins. Les différents circuits journaliers enregistrés sont ensuite projetés sur des fonds de carte de la zone d’étude. L’enregistrement des activités des bovins sur parcours a permis de faire une analyse des trajectoires et des temps de résidence des animaux suivant les unités de végétation.
12Ingestion des animaux au pâturage. L’ingestion instantanée renseigne sur les prélèvements spatio-temporels des animaux sur le parcours. Elle est mesurée suivant la méthode de « collecte du berger » où les différents prélèvements similaires proches du lieu de broutage des animaux sont mesurés en un temps donné. Pour éviter de troubler les animaux lors de leur broutage, une distance minimale est observée pour assurer la fiabilité des données collectées. Cette méthode est très utilisée en Afrique sub-saharienne pour l’estimation de l’ingestion instantanée chez les bovins (Guérin et al., 1986 ; Guerin et al., 1988 ; Ickowicz & Mbaye, 2001 ; Babatounde et al., 2009 ; Bechir, 2010 ; Chirat, 2010).
13Elle permet d’avoir des informations fiables sur la nature du fourrage consommé par les animaux au pâturage. Cette méthode facilite non seulement l’identification des différentes espèces végétales broutées par les animaux au pâturage mais permet également de dresser une liste des plantes consommées par le bétail sur les différents parcours (Bechir, 2010). Pour quantifier la consommation alimentaire des bovins au pâturage (race Borgou), quatre prélèvements ont été effectués par jour dont deux dans la matinée (entre 7 et 12 h) et deux dans la soirée (entre 13 et 18 h) durant 5 min chacun. Les échantillons prélevés par bouchée sont placés dans des poches individuelles. Ensuite, ces échantillons ont été séchés à l’étuve durant 48 h à 75 °C jusqu’à poids constant. Enfin, ils ont été pesés à la sortie d’étuve pour la détermination de leur masse sèche. Une observation visuelle est portée sur le nombre de coups de dents des bovins au cours du broutage pendant 5 min. Cette méthode permet non seulement de déterminer la quantité de végétaux consommée par coup de dents mais également de déterminer la quantité ingérée au pâturage (Zoffoun et al., 2011). Les échantillons semblables au fourrage, ingéré par l’animal, prélevés lors du suivi sont regroupés par animal. Ils ont permis d’estimer les quantités de fourrages ingérées au pâturage à partir du produit des temps de consommation effective. Le calcul du pourcentage de temps consacré à chaque activité des bovins au pâturage a permis de déterminer le temps de consommation effective. L’ingestion au pâturage est déterminée suivant la formule de Diogo et al. (2020) :
14QI = (DT⁄R) x ∑(NTM x PMA)
15où QI = quantité de matière sèche ingérée par jour (kg MS par animal par jour) ; DT = durée totale de la pâture (min animal·jour-1) ; R = durée totale des périodes de comptage des morsures alimentaires (min) ; NTM = nombre total de morsures alimentaires sur la végétation pendant les périodes de comptage des morsures alimentaires (temps d’observation de 5 min) ; PMA = poids de la morsure alimentaire (g·MS-1). La quantité de fourrage consommé par un bovin par jour résulte de l’appétibilité des espèces végétales, de la fréquence des bouchées par unité de temps, du poids de fourrage prélevé par bouchée et de la durée totale du broutage (Vilanova & Smith, 2014).
16Analyses statistiques. Les différentes données collectées sur le comportement alimentaire, les quantités d’aliments ingérés, la distance parcourue quotidiennement par les troupeaux bovins pendant la période de suivi, le temps passé au pâturage et le temps consacré à chaque activité ont été saisies dans une feuille de calcul Excel 2007. Le logiciel SPSS a permis de faire une analyse descriptive (moyenne ± écart-type) et une analyse de la variance. Le test de Fischer a permis de séparer les moyennes au seuil de signification de 5 %.
3. Résultats
3.1. Caractérisation du comportement alimentaire des troupeaux bovins
17Les durées moyennes de parcours des bovins au cours des cinq périodes pastorales sont de 10,1 ± 1,0 h ; 9,7 ± 1,0 h et 9,6 ± 1,2 h respectivement pour les petits, moyens et grands troupeaux dans la commune de Tchaourou et de 10,0 ± 1,1 h, 10,1 ± 0,4 h et 9,6 ± 0,9 h respectivement pour les petits, moyens et grands troupeaux dans la commune de Djougou (Tableaux 2 et 3). Les périodes pastorales n’ont pas d’effet significatif sur la durée du pâturage dans la commune de Tchaourou (p > 0,05). En revanche, certaines périodes pastorales, notamment Ndungu (p = 0,001), Seeto (p = 0,012) et Yannè (p = 0,022), ont un effet significatif sur la durée du pâturage dans la commune de Djougou (Tableau 4). À Djougou, durant les périodes de Ndungu, Seeto et Yannè, les troupeaux bovins consacrent respectivement -2,5 h, -1,5 h et -1,3 h au pâturage par rapport à la période de Ceedu.
18Les distances moyennes parcourues par les petits, moyens et grands troupeaux sont respectivement de 7,8 ± 0,7 km, 12,4 ± 3,3 km et 11,8 ± 4,6 km au pâturage dans la commune de Tchaourou contre 10,2 ± 2,3 km, 13,2 ± 4,3 km et 11,6 ± 2,3 km au pâturage dans la commune de Djougou (Tableaux 2 et 3). Les périodes pastorales n’ont aucun effet significatif sur les distances parcourues par les troupeaux bovins au pâturage dans les deux communes d’étude (p > 0,05).
19Dans la commune de Tchaourou, les animaux ont consacré en moyenne 61,6 % du temps de pâturage à brouter, 28,9 % à marcher, 7,2 % à se reposer et 2,3 % à s’abreuver (Tableau 2). Par contre, dans la commune de Djougou, les troupeaux bovins ont consacré en moyenne 67,6 % du temps de pâturage à brouter, 26,3 % à marcher, 4,1 % à se reposer et 2,0 % à s’abreuver (Tableau 3). Les différentes activités des troupeaux bovins au pâturage, notamment le broutage (p < 0,05) et la marche (p < 0,05), influencent significativement le temps consacré à chaque activité (Tableau 4).
20Les quantités moyennes de matières sèches ingérées par les petits, moyens et grands troupeaux sont respectivement de 5,1 ±1,1 kg, 7,1 ± 2,2 kg et 6,4 ± 2,0 kg par jour dans la commune de Tchaourou contre 5,8 ±1,9 kg, 7,7 ±1,4 kg et 7,8 ±1,2 kg par jour dans la commune de Djougou (Tableaux 2 et 3). Les périodes pastorales n’ont aucun effet significatif sur la quantité de matière sèche ingérée par les animaux au pâturage dans les communes d’étude (p > 0,05).
3.2. Fréquentations des unités de végétation et ressources fourragères ingérées
21Dans la commune de Tchaourou, les troupeaux bovins suivis au pâturage ont fréquenté plus les mosaïques de champs cultivés et les jachères (43,6 %), les plantations (18,5 %), les savanes arborées et arbustives (14,6 %), les zones humides (13,7 %) et les forêts claires et galeries forestières (9,3 %). De même dans la commune de Djougou, les troupeaux ont fréquenté plus les mosaïques de champs cultivés et les jachères (33,7 %), les savanes arborées et arbustives (21,2 %), les plantations (18,7 %), les zones humides (17,4 %) et les forêts claires et galeries forestières (9,0 %). Le tableau 5 présente les principales espèces végétales utilisées par les animaux au pâturage dans la zone d’étude.
22Les espèces herbacées sélectionnées par les animaux au pâturage sont constituées principalement de Poaceae (63,6 %), de Convolvulaceae (9,1 %), de Nyctaginaceae (9,1 %), de Rubiaceae (9,1 %) et de Fabaceae (9,1 %). Les espèces ligneuses les plus utilisées dans l’alimentation des troupeaux bovins dans la zone d’étude sont constituées de Fabaceae (45,4 %), de Meliaceae (18,2 %), de Lamiaceae (9,1 %), de Sapotaceae (9,1 %), d’Anacardiaceae (9,1 %) et d’Annonaceae (9,1 %). Les résidus de culture les plus utilisés par les animaux au pâturage sont constitués de Poaceae (30 %), de Fabaceae (40 %), d’Euphorbiaceae (10 %), de Dioscoreaceae (10 %) et de Malvaceae (10 %).
4. Discussion
23Les suivis de troupeaux bovins réalisés ont révélé une variation des durées de parcours, des distances parcourues et des itinéraires de parcours en fonction de la taille des troupeaux, des périodes pastorales et des communes d’étude. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Chirat (2010), Mebirouk-Boudechiche et al. (2011) et Diogo et al. (2020) qui ont révélé que les durées de parcours varient en fonction des heures de départ, de la période pastorale, de la zone d’étude, de la taille du troupeau et de la disponibilité fourragère. Ainsi, les études réalisées par Diogo et al. (2020) dans les zones de Dan et de Setto au sud du Bénin ont révélé une durée moyenne de parcours des troupeaux de bovins entre 8,5 et 10,0 h par jour au pâturage, une diversification des itinéraires de parcours et des sites de pâturage et une distance moyenne quotidienne par troupeau entre 13,4 et 15,9 km par jour. Les études menées par Schlecht et al. (2006) dans l’ouest du Niger ont affiché une durée moyenne de parcours des bovins entre 7,6 et 10,4 h par jour au pâturage, une longueur maximale de 25 km par troupeau pour les itinéraires quotidiens des bovins et une variation significative des itinéraires en fonction des modes de gestion des troupeaux et de la saison. Les études sur le mouvement spatial et temporel du bétail conduites par Raizman et al. (2013) dans le nord du Kenya ont révélé une distance moyenne de parcours de 9,6 km et de 10,4 km par jour, respectivement en saison des pluies et en saison sèche. Les études menées par Feldt & Schlecht (2016) dans le sud-ouest de Madagascar ont indiqué que les troupeaux de bovins ont passé entre 11,0 à 12,9 h par jour au pâturage avec des différences significatives entre les périodes pastorales et une distance moyenne de 11,8 km par jour en saison sèche, 10,7 km par jour en début de la saison sèche et 13,8 km en saison des pluies.
24Les caractéristiques physiques des communes d’étude, notamment le relief constitué de plaines et de plateaux surmontés par endroit de collines, les conditions climatiques, pédologiques, hydrographiques et environnementales (Kora, 2006 ; Biaou, 2006), influencent directement et indirectement les différents mouvements et itinéraires des animaux au pâturage. Pour Turner et al. (2014), la mobilité pastorale et les itinéraires de parcours des animaux sont influencés par les changements environnementaux, les différentes formes d’utilisation des terres et les conditions sociopolitiques. Ainsi, les unités territoriales exploitées par les troupeaux bovins sont constituées de niches écologiques que les éleveurs ont intégrées aux différents itinéraires des troupeaux pour répondre convenablement aux besoins alimentaires des animaux (Djenontin, 2010). Les itinéraires de parcours sont considérés comme une composante majeure de la mobilité quotidienne et saisonnière et peuvent changer dans le temps et dans l’espace (Amadou & Boutrais, 2012). Les itinéraires de parcours connaissent une dynamique spatio-temporelle du fait de la dégradation des pâturages naturels, de l’obstruction des couloirs, de la fréquence des conflits et de l’assèchement des points d’eau (Kperou Gado et al., 2020). De même, Feldt & Schlecht (2016) et Diogo et al. (2020) ont observé une forte variation des déplacements des troupeaux bovins entre les différentes zones d’étude respectivement dans le sud-ouest de Madagascar et dans le sud du Bénin.
25Les troupeaux bovins suivis au pâturage dans la commune de Djougou ont passé plus de temps à paître que les troupeaux suivis au pâturage dans la commune de Tchaourou. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Diogo et al. (2020) qui ont trouvé que les troupeaux suivis au pâturage dans la zone de Setto ont passé plus de temps à paître que les troupeaux suivis au pâturage dans la zone de Dan. Cette différence entre les temps de pâturage est liée à la gestion du pâturage, où les éleveurs de Setto pratiquent une première mobilité entre 6 h et 9 h et une deuxième mobilité qui commence entre 10 h et 10 h 30. Ces analyses des itinéraires quotidiens des troupeaux en pâture ont montré la différence entre le comportement spatial des bovins issus de différentes zones agro-écologiques. Ceci pourrait s’expliquer par la diversification des zones agro-écologiques et les stratégies de conduite des troupeaux.
26Le suivi des activités des troupeaux au pâturage a permis d’identifier dans le cadre de cette étude quatre principales activités dont la recherche de fourrage (marche), le broutement, l’abreuvement et le repos. De plus, le temps passé par les troupeaux bovins à brouter est plus important que celui passé à s’abreuver, à se déplacer et à se reposer au pâturage. Des résultats similaires ont été rapportés par Babatounde et al. (2008) qui ont découvert dans le cadre de leur étude sur les moutons Djallonké broutant des fourrages, que les animaux consacrent entre 64 et 85 % du temps de pâturage à brouter, entre 3 et 12 % à ruminer et entre 11 et 25 % à se reposer. Les études conduites par Chirat et al. (2008) sur le comportement spatial et alimentaire de troupeaux bovins ont révélé que les animaux passent 70 % du temps à pâturer, 21 % à se déplacer et 9 % à se reposer au pâturage. Babatounde et al. (2009), dans leur recherche sur le comportement alimentaire des taurins de race « Borgou », ont découvert que les animaux consacrent 67,0 % du temps de pâturage à brouter, 10,6 % à se déplacer, 15,6 % à se reposer/ruminer et 6,7 % à s’abreuver. Pour Feldt & Schlecht (2016), les animaux utilisent 64 % du temps de pâturage à s’alimenter, 22 % à marcher et 14 % à se reposer.
27Les observations de terrain ont montré que les animaux consacrent plus de temps à brouter au pâturage pendant le jour et à ruminer et se reposer la nuit. La proportion de temps allouée aux déplacements au pâturage varie en fonction des périodes pastorales. Ce résultat pourrait être lié à la disponibilité saisonnière des ressources fourragères et hydriques. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Feldt & Schlecht (2016) et Diogo et al. (2020) qui ont rapporté que les périodes pastorales, notamment la saison sèche et la saison humide, influencent les temps de déplacements des animaux au pâturage. Les animaux passent plus de temps à se déplacer en période sèche à la recherche de fourrage et, par conséquent, moins de temps à brouter. Les animaux passent très peu de temps à se reposer au pâturage dans la zone d’étude. Ce constat pourrait s’expliquer par l’influence des bergers sur les animaux au pâturage dans le but d’optimiser l’ingestion d’aliments. Ces observations ont été également faites par Bechir (2010) et Diogo et al. (2020) qui ont rapporté que les animaux sont contraints par les bergers à un pâturage continu en période sèche, où ils se reposent très peu au pâturage.
28La taille du troupeau bovin a des implications importantes sur la gestion du pâturage, influençant la durée du pâturage, la distance parcourue, la répartition des activités et la quantité de matière sèche ingérée par les animaux. Les grands troupeaux font face à une compétition accrue pour l’accès aux ressources alimentaires, ce qui impacte leur ingestion, leur durée de pâturage et leur distance parcourue, chaque animal devant se battre pour accéder aux ressources disponibles (Diogo et al., 2020). En revanche, les petits et moyens troupeaux passent plus de temps à pâturer car une moindre compétition leur permet de se concentrer davantage sur l’ingestion. Ainsi, la taille du troupeau et la disponibilité des ressources alimentaires influencent fortement la quantité de matière sèche ingérée (Lessire et al., 2015). Des études ont montré que plus le troupeau est grand, plus la distance quotidienne parcourue est importante (Chirat et al., 2008 ; Sawadogo, 2011). Cela s’explique par le fait que les grands troupeaux épuisent rapidement le fourrage d’une zone donnée, les obligeant à se déplacer davantage pour trouver de nouvelles ressources alimentaires. Selon Chirat (2010), Diogo et al. (2020) ainsi que Ickowicz & Moulin (2022), les grands troupeaux augmentent la compétition pour les ressources, conduisant à une durée de pâturage plus longue et des distances parcourues plus importantes. À l’inverse, les petits et moyens troupeaux optimisent l’accès aux ressources, favorisant des déplacements réduits. Dans ce contexte, une gestion appropriée de la taille du troupeau est essentielle pour optimiser l’utilisation des ressources et assurer la durabilité des systèmes d’élevage.
29Les résultats de la recherche, tout comme ceux rapportés par Diogo et al. (2020), révèlent que les animaux adoptent un comportement de pâturage sélectif lorsque les ressources fourragères et hydriques sont abondantes, ce qui réduit la pression exercée sur la végétation naturelle. Le pâturage se concentre de plus en plus sur les espaces cultivés, principalement sur les mosaïques de champs cultivés et les jachères. Dans de telles circonstances, il est nécessaire d’intensifier les efforts de restauration des pâturages, notamment en plantant des espèces fourragères variées, incluant des herbes, des arbustes ligneux légumineux et des arbres adaptés aux conditions climatiques extrêmes. De plus, il est indispensable non seulement de réguler l’exploitation des espaces cultivés devenus de plus en plus attractifs, mais aussi d’assurer une répartition adéquate des troupeaux de ruminants afin de prévenir une surexploitation des ressources pastorales.
5. Conclusions
30Le suivi des troupeaux bovins au pâturage à l’aide des GPS et les observations directes de terrain ont permis d’enregistrer les déplacements des animaux, de déterminer les temps de parcours, les distances parcourues et de quantifier les ingestions. La détermination des itinéraires de parcours des animaux et de leur comportement alimentaire constitue l’une des étapes très importantes pour une gestion durable des ressources pastorales et des pâturages. La présente recherche a étudié le comportement alimentaire et spatial des bovins dans deux communes de l’Ouémé Supérieur, la commune de Djougou, située dans la quatrième zone agro-écologique du Bénin (Zone IV : Zone Ouest Atacora) et la commune de Tchaourou, située dans la cinquième zone agro-écologique du Bénin (Zone V : Zone cotonnière du Centre Bénin), qui constituent des foyers de développement de l’élevage bovin. L’étude a révélé que les périodes pastorales, notamment Ndungu et Seeto, ont un effet significatif sur les temps de parcours des troupeaux bovins. Par contre, les communes d’étude, les types de troupeaux bovins et les périodes pastorales n’ont aucun effet significatif sur les distances parcourues par les troupeaux bovins. Les périodes pastorales, notamment Seeto, ont un effet significatif sur la quantité de matière sèche ingérée par les bovins. Dans ces conditions, une mise à échelle des résultats dans d’autres régions et zones agro-écologiques du Bénin est nécessaire pour mieux approfondir les facteurs et les conditions qui influencent significativement le comportement alimentaire et spatial des troupeaux bovins, afin d’améliorer non seulement la production animale mais d’assurer également la durabilité des systèmes d’élevage et de gestion des pâturages naturels.
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